Posts Tagged ‘impénétrable’
Posted by arbrealettres sur 17 novembre 2019

Illustration: Niko Guido
Dit au soir
Mes doutes, amers et inassouvis,
s’écoulent dans les profondeurs du soir.
La fatigue chante à mon oreille.
j’écoute…
Ce n’était pourtant qu’hier !
Cela vient et pourtant repart !
Je connais les chemins du sommeil jusqu’aux contrées
les plus tendres.
Je ne veux jamais plus y aller.
Je ne sais pas encore où le lac sombre
accomplira mon tourment.
Il y aurait là-bas un miroir,
clair et impénétrable,
désireux de nous montrer,
étincelants de douleur,
le fond et la raison des choses.
***
Dem Abend gesagt
Meine Zweifel, bitter und ungestillt,
versickern in den Abendtiefen.
Müdigkeit singt an meinem Ohr.
Ich lausche…
Das war doch gestern schon!
Das kommt und geht doch wieder!
Die Schlafwege kenn ich bis ins süßeste Gefild.
Ich will dort nimmer gehen.
Noch weiß ich nicht, wo mir der dunkle See
die Quai vollendet.
Ein Spiegel soll dort liegen,
klar und dicht,
und will uns,
funkelnd vor Schmerz,
die Gründe zeigen.
(Ingerborg Bachmann)
Recueil: Toute personne qui tombe a des ailes
Traduction: Françoise Rétif
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 19 avril 2019

DIALOGUE DU MORT ET DU VIF
Viendrez-vous ? — Je vous connaissais :
je ne vous reconnais plus.
Viendrez-vous ? — Eh, qui donc parle ?
Je ne sais qui vous êtes.
Viendrez-vous de notre côté ?
— Vous êtes un faux visage
qui fait semblant de vivre,
je n’ai rien à vous dire.
Vous viendrez, je le sais
vous rejoindrez nos rangs
qui croissent tous les jours
et piétinent dans l’ombre.
— Alors je franchirai
le seuil infranchissable
nous sommes l’un à l’autre
fermés impénétrables
je parle déjà seul
il faudra bien me taire.
(Jean Tardieu)
Recueil: L’accent grave et l’accent aigu
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Tardieu), connaître, croître, dialogue, faux, fermé, franchir, impénétrable, mort, ombre, parler, piétiner, reconnaître, rejoindre, se taire, semblant, seuil, venir, vif, visage, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 janvier 2019

J’ai grandi en baignant dans l’eau de la nature
tel le mollusque dans le phosphore marin :
le sel brisé qui me heurtait et m’emplissait
de son écho, construisait mon propre squelette.
Comment vous expliquer : sans mouvement ou presque
de cette respiration, bleue haleine amère,
une à une les vagues répétèrent
ce que je pressentais et qui palpitait là,
et pour finir sel et écume me formèrent :
le dédain et aussi le désir d’une vague,
le rythme vert qui au coeur de l’impénétrable
bâtit un édifice transparent,
ce secret-là se maintint ferme et aussitôt
Je sentis que mon coeur battait à l’unisson :
que mon chant grandissait en même temps que l’eau.
(Pablo Neruda)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2019

Le temps est vieux, le temps est vain,
vieillard impénétrable,
en lui tu respires, tu t’éloignes.
Comme la nuit est longue
et lourde ! et l’encre si noire !
Tu inventes d’autres rumeurs
et le temps parmi d’autres mots obscurs
sème ses ombres sur la mer.
(Lionel Ray)
Recueil: Comme un château défait suivi de Syllabes de sable
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 2 août 2018

RÊVERIE
A quoi, dans ce matin d’avril,
Si douce et d’ombre enveloppée,
La chère enfant au cœur subtil
Est-elle ainsi tout occupée ?
La trace blonde de ses pas
Se perd parmi les grilles closes ;
Je ne sais pas, je ne sais pas,
Ce sont d’impénétrables choses.
Pensivement, d’un geste lent,
En longue robe, en robe à queue,
Sur le soleil au rouet blanc
A filer de la laine bleue.
A sourire à son rêve encor,
Avec ses yeux de fiancée,
A tresser des feuillages d’or
Parmi les lys de sa pensée.
(Charles Van Lerberghe)
Illustration: William Bouguereau
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Posted by arbrealettres sur 10 juillet 2018

LA BOITE NOIRE
Voûtée lisse et
Travaille la boîte
Interdite aux yeux.
A partir du creux
Et dans l’humide
Les lucioles extrêmes
Echardent les os les plus durs.
J’y suis.
Dedans.
C’est moi qui.
C’est quand
Mes cellules remuent
(Sans moi) que
J’y suis.
Etanche, impénétrable sauf
Qu’elle s’ouvre sur un caillou
(Coule et s’abîme dans les yeux)
Remue un peu mou
(Sans doute)
Un peu gluant de tant d’images
De partout venues.
Se concentrent
Là-dedans à l’étroit
Rosâtres dans les canaux.
Dedans
Cela circule
Par battements même la nuit
Et quand on ne sait pas
Si ça circule.
La ligne est d’ombre entre celui
Qui regarde et cela
Qui se fait regarder
S’ouvre et se ferme appel
Et distance l’écartement
De l’ombre différente qui
Bougea pour signifier
L’infranchissable.
Le noir et le blanc ce n’est
Pas le jour et la nuit
Ni qu’on regarde.
Plutôt le ciel inconcevable
Ou bien le rectangle vide avec
Le tracé.
(Jean Tortel)
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Tortel), abîme, appel, étanche, être, boîte, caillou, cellule, ciel, circuler, couler, creux, gluant, humide, image, impénétrable, inconcevable, infranchissable, interdite, ligne, lisse, luciole, mou, ombre, os, ouvrir, rectangle, remuer, signifier, travailler, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 mai 2018

Soleil, soleil !… Faute éclatante !
Toi qui masques la mort, Soleil,
Sous l’azur et l’or d’une tente
Où les fleurs tiennent leur conseil ;
Par d’impénétrables délices,
Toi, le plus fier de mes complices,
Et de mes pièges le plus haut,
Tu gardes le cœur de connaître
Que l’univers n’est qu’un défaut
Dans la pureté du Non-être !
(Paul Valéry)
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Posted by arbrealettres sur 9 avril 2018

Illustration: Gilles Demarteau
LE PASSÉ AVEC L’AVENIR
Il y a bien sûr l’accident
à quoi pensent ceux qui sont frêles et tristes
quand au-dessus des clochers et des dômes
un jour se lève
alors les étreint le Temps
empli de tous les uniformes du passé
des blouses d’anciens ouvriers raisonneurs
mais aussi l’impénétrable splendeur
d’un corps féminin de l’avenir
que détient en puissance une fillette penchée
sur le bassin ovale
d’un jardin muré
aux parterres encore froids.
(Jean Follain)
Recueil: Des Heures
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Follain), accident, avenir, étreindre, bassin, blouse, clocher, corps, dôme, féminin, fillette, frêle, froid, impénétrable, jardin, jour, murer, ouvrier, parterre, passé, pencher, penser, puissance, splendeur, temps, triste, uniforme | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 avril 2018

Illustration: Giovanni Battista Piranesi
CARCERI D’INVENZIONE *
Ces voûtes sombres claires sombres
éclairs sans ciel
rayons sans astre
ni nocturnes ni diurnes
ces voûtes
rationnelles et énigmatiques
ces fosses et ces trous
sont nos abris
ces crevasses ces galeries
sont nos antres
ces ponts et ces poutres
nos routes vers l’erreur
devant cet attirail
qui nous dépasse
nous paraissons
chétifs et sans voix
rêveurs debout
prisonniers
invaincus
Ces grouillantes
oubliettes
où l’abandon règne
ces voûtes de rêve
à l’infini sombres
à l’infini claires
infinies
impénétrables
sont
nos rêveuses têtes
* Prisons imaginaires : suite de dix-huit eaux-fortes de Piranèse.
(Hans Magnus Enzensberger)
Recueil: Mausolée
Traduction: Maurice Regnaut et Roger Pillaudin
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Hans Magnus Enzensberger), abandon, abri, antre, astre, attirail, éclair, énigmatique, chétif, ciel, clair, crevasse, dépasser, debout, diurne, erreur, fossé, galerie, grouiller, impénétrable, invaincu, nocturne, oubliettes, paraître, pont, poutre, prisonnier, rationnel, rayon, règner, rêveur, route, sombre, tête, trou, voûte, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 mars 2018

ÉNIGME DE COPAN
Présence minérale
des étoiles.
Sommeil impénétrable.
Qui se réveille meurt
et vit celui qui dort.
Lit céleste. Eau
nues en voyage, oiseaux
sur des pins en voyage,
en plein vol. Tout contre
cette marée de pierre,
l’écriture flottante
et légère des dates.
lci sortent les branches
des bombax qui traduisent
en siècles les millénaires
des pierres endormies.
Eclair de sommeil,
tonnerre de silence.
Et l’homme ?
Il n’est pas où il est tombé,
il n’y a là que son énigme.
(Miguel Angel Asturias)
Illustration: ArbreaPhotos
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