Posts Tagged ‘inachevé’
Posted by arbrealettres sur 3 août 2022

nous partirons sans avoir percé tous les
secrets sans avoir entendu tous les chants sans
avoir cueilli tous les fruits
nous partirons inachevés
comme un poème juste
commencé sur une table face à
la fenêtre auprès d’une tasse de
café à demi pleine
(Gaëlle Josse)
Recueil: et recoudre le soleil
Traduction:
Editions: NOTAB/LIA
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Gaëlle Josse), café, chant, commencer, cueillir, demi, entendre, fruit, inachevé, juste, partir, percer, plein, poème, secret, table, tasse | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 juin 2022

Peinture réaliste
Lorsque je me dessine et peux enfin me voir,
A me voir, au contraire, je blesse mon esprit.
Déjà ma vie n’était qu’un rêve dans un rêve,
A présent c’est un corps au-delà de mon corps.
L’eau est comme les fleurs figées dans l’illusion;
L’encre de sa couleur teinte une poussière vide.
Nous sommes à jamais hommes inachevés.
(Danjiao)
Recueil: Poèmes Chan
Traduction: du chinois par Jacques Pimpaneau
Editions: Philippe Picquier
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Danjiao), au contraire, au-delà, à jamais, blesser, corps, couleur, dessiner, eau, encre, esprit, figer, fleur, homme, illusion, inachevé, peinture, poussière, réaliste, rêve, teindre, vide, vie, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 janvier 2022

Illustration
Tu récites pour toi seul des vers anciens
et tout en toi-même est plus proche et plus nu.
sous le masque du dormeur le temps doucement va
les années les minutes les semaines les mois.
il te souvient des femmes dans la rue l’une
aux maigres épaules portant des choses lourdes.
l’autre passait avec des gestes d’adieu belle
comme une île ou une phrase inachevée.
celle-ci qui riait aux éclats dans le feuillage
obscur et dont le nom était imprononçable.
et celle-là voyageuse aux couleurs du monde
avec ses énormes bagages et ses robes lyriques.
à l’autre bout de ta nuit ceux que nul ne connaît
qui ne font aucun détour posant cartes sur table.
et ceux qui emportent dans leur coeur leur ordure
et leur toit des chiens morts des rouleaux secrets des fleurs nouvelles.
ta mère aux bras flottants qui ne pouvait comprendre
toute ronde si petite et les yeux couleur d’encre.
tu as pris dans ses yeux le goût de l’être et des iris
mais tout s’éloigne ainsi qu’un vol d’oiseaux. le ciel
se déplace. et ça n’en finit pas les errances
à travers nuits et jours au gré des vents, la vie
ses mornes champs ses gares ses travaux ses villages
ses grimaces, la tristesse sur la face des gens.
et l’infini désert recommence au matin :
tu récites pour toi seul des vers anciens.
(Lionel Ray)
Recueil: Le nom perdu
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Lionel Ray), adieu, année, éclat, épaule, île, bagage, belle, champ, chien, coeur, comprendre, connaître, couleur, désert, détour, dormeur, doucement, encre, errance, feuillage, fleur, gare, geste, imprononçable, inachevé, infini, iris, lourd, lyrique, maigre, masuqe, minute, mois, morne, mort, nom, nu, nuit, obscur, ordure, passer, petit, phrase, porter, poser, proche, réciter, rire, robe, rond, rouleau, rue, s'éloigner, se souvenir, secret, semaine, seul, temps, travail, vent, ver, vie, village, voyageur | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 août 2021
Illustration: John Everett Millais
LONGUE, ENDORMIE
Longue, endormie comme une énigme,
dans une verte agonie sous les eaux,
longue et lente, lontaine et presque aveugle,
tant soit peu divine dans un nuage
blanc et fluide, inachevée
dans une lumière de lymphe parmi le reflet des arbres
et les petits miroirs lisses
du fond de l’eau,
longue, endormie comme une énigme,
impétueusement silencieuse,
elle traverse les images scintillantes,
traîne derrière elle les feuilles desséchées,
et s’en va recueillir les caresses immobiles
dans son visage tremblant de lune blanche.
(António Ramos Rosa)
Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Antonio Ramos Rosa), agonie, arbre, aveuglé, énigme, blanc, caresse, désséché, derrière, divin, eau, endormi, feuille, fluide, fond, image, immobile, impétueux, inachevé, lisse, lointain, long, lumière, lune, lymphe, miroir, nuage, recueillir, reflet, scintiller, silencieux, traîner, traverser, trembler, vert, visage | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 juin 2021

DANS L’ÉGALITÉ DU TORRENT
Dans l’égalité du torrent, un seul arbre,
des mots et des pierres accueillant un
visage au rythme des vagues, et une
ombre ovale sur les épaules, respirant
lentement le cercle d’air, les reflets
dans les branches, semblants de
souffle, les anneaux du jour, sans bord
ni centre l’arche inachevée, errante, qui
sur la mer est la permanence.
(António Ramos Rosa)
Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Antonio Ramos Rosa), accueillir, air, anneau, arbre, arche, égalité, épaule, bord, brancje, centre, cercle, errer, inachevé, lent, mer, mot, ombre, ovale, permanence, pierre, reflet, respirer, rythme, sembler, souffle, torrent, vague, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 janvier 2021

Si tu m’entends chanter, sache que je viens de pleurer.
CHANSON POPULAIRE
Pourquoi es-tu couché là,
comme la grosse poutre du parapet
qui m’empêchait de voir la femme claire ?
Sa voix m’arrivait saturée des odeurs d’autrui
et ça fait vingt ans que je ne peux pas traverser
la salle remplie,
rejoindre
ma féminité oubliée.
Parce que je sais que tu ne m’enjamberas pas
quand tu viens là-haut, répond-il,
et tes doigts, teints par des noix vertes,
vont m’apporter la douceur d’un jardin
que nous avons aimé ensemble.
Il est couché comme une conversation inachevée
à travers le couloir de ma maison paternelle,
emmailloté comme de langes
ou d’un linceul,
je sors mon sein pour nourrir le bébé
et la solitude de l’homme,
mais le lait tarit, la ganse rouge
serrant les couches se relâche
et une chanson se lève entre mes pleurs
comme du pain
pour rassasier
l’enfant et l’homme.
Une poutre lourde est couchée
au bout de mon songe,
un papillon noir est couché
sur ma poitrine.
On n’enjambe pas un corps mort.
(Aksinia Mihaylova)
Recueil: Le baiser du temps
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Aksinia Mihaylova), aimer, apporter, arriver, au nout, autrui, bébé, chanson, chanter, clair, conversation, corps, couché, coucher, couloir, doigt, douceur, emmailloter, empêcher, enfant, enjamber, ensemble, entendre, féminité, femme, ganse, gros, homme, inachevé, jardin, lait, langes, là-haut, linceul, lourd, maison, mort, noir, noix, nourrir, odeur, oublier, pain, papillon, parapet, paternel, pleurer, pleurs, poitrine, pourquoi, poutre, rassasier, répondre, rejoindre, remplir, rouge, salle, saturer, savoir, se lever, se relâcher, sein, serrer, solitude, songe, sortir, tarir, teindre, traverser, venir, vert, voix | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 17 juin 2020

Illustration: Christophe Saccard
UN HOMME ATTEND L’AUBE
Le livret militaire, le diplôme de docteur
Et quelques lyriques tourmentes.
Sur la colline,
Tranquille,
Le moulin à vent.
Le miroir du lac
S’assombrit dans le soir.
Sur une maison abandonnée
La chouette chuinte.
Les étoiles sont loin.
De la fraîcheur.
Il fait bon maintenant
Etre avec les siens
Autour de la table
Sous la lampe à pétrole.
Un chien aboie
Sur l’étranger qui passe.
Seul.
Les chemins vont dans les ténèbres.
Silence.
Des diamants — les étoiles —
Ecorchent le verre bleu de la nuit.
Déserte, la plaine.
Un mur inachevé.
Ruines. Odeur de ciguë.
Ici, dans les fondations,
Le maître-maçon
N’a pas emmuré son amour.
Demain
Sur les pierres chaudes, au soleil,
Sortiront les lézards.
Demain !
Soleil !
Ici il y a du feu dans l’âtre.
Sous les cendres, la braise.
Des vieilles ramures
Jaillit la flamme.
Le passé est une souche
Sur laquelle est assis un homme,
Le visage éclairé
Par la flambée.
Le visage éclairé,
Un homme
Attend l’aube.
(Mihai Beniuc)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Mihai Beniuc), abandonner, aboyer, amour, assis, attendre, aube, autour, âtre, éclairer, écorcher, étoile, étranger, bleu, bon, braise, cendre, chaud, chemin, chien, chouette, chuinter, ciguë, colline, désert, demain, diamant, diplômé, docteur, emmurer, feu, flambée, fondation, fraîcheur, homme, ici, inachevé, lac, lampe, lézard, livret, loin, lyrique, maçon, maintenant, maison, militaire, miroir, moulin, mur, nuit, odeur, passé, passer, pétrole, pierre, plaine, ruine, s'assombrir, seul, silence, soir, soleil, sortir, souche, table, ténèbres, tourmenté, tranquille, vent, verre, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 octobre 2019
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Alain Mabanckou), arbustive, égaré, chercher, inachevé, jour, nuit, ramification, songe | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 juillet 2019

…Des milliers de souvenirs d’avoir senti la solitude
et souhaité avec rage la fin des mauvais temps ou de la pensée.
Peut-être ne laissera-t-il qu’un amas informe de fragments aperçus,
de douleurs brisées contre le Monde, d’années vécues dans une minute,
de constructions inachevées et glacées,
immenses labeurs pris dans un coup d’oeil et morts.
Mais toutes ces ruines ont une certaine rose.
(Paul Valéry)
Recueil: Poésie perdue
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Paul Valéry), amas, année, apercevoir, briser, construction, coup d'oeil, douleur, fin, fragment, glace, immense, inachevé, informé, labeur, laisser, mauvais, monde, mort, pensée, rage, rose, ruine, sentir, solitude, souhaiter, souvenir, temps, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 juin 2019

ORAISON
Dhyâna
Hier je suis revenu sans vous dire mot.
J’ai mis fin pour toujours
au duel entre espoir et désolation,
aux griefs accablants des envies excédées.
Au sombre ciel d’absence il fait soir.
Je vous contemple
vous tiens dans l’infini
dans l’absolu.
Le cours du monde n’est plus,
ni soleil ni lune
ni astre ni planète aucune ;
l’air se tient coi, nul tracé d’arbres
à l’horizon ne se dessine.
Point de gens ni de chuchotements,
le bruit des pas du temps aboli
arrêté l’instant inachevé
dont je ne compte pas les fragments.
N’est plus ni jour ni obscurité
ni moi ni attache vous liant à moi.
Il n’y a ni plaisir ni peine ni crainte,
tout désir se trouve éteint
une quiétude se sent
dans le silence du ciel.
Tout est en vous recueilli,
en vous solitaire
dans mon esprit sans moi ne se profile
que l’intime vision de vous.
(Rabindranath Tagore)
Recueil: L’écrin vert
Traduction: Saraju Gita Banerjee
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Rabindranath Tagore), abolir, absence, absolu, accabler, air, arbre, arrêter, astre, attaché, éteindre, bruit, chuchotement, ciel, coi, compter, contempler, crainte, désir, désolation, dessiner, dire, duel, envie, espoir, esprit, excéder, fin, fragment, gens, grief, hier, horizon, inachevé, instant, intime, jour, lier, lune, monde, mot, obscurité, oraison, pas, peine, plaisir, planète, quiétude, recueilli, revenir, se profiler, sentir, silence, soleil, solitaire, sombre, toujours, trace, vision | Leave a Comment »