Posted by arbrealettres sur 2 février 2021

Illustration: Mathieu Levis
AUX CHAMPS
Le soleil était un de ses problèmes personnels;
sa façon de naître
l’inquiétait; et il ne s’identifia jamais
aux plantes, quand elles tournaient
leurs feuilles vers le ciel.
Il évita le monde naturel (remarquons,
cependant, qu’il aimait certains animaux :
des oiseaux — et quelques reptiles très
petits), et il déplorait la clause de mort
qui le condamnait à la terre.
Il aurait préféré un espace vide,
un silence infini à l’intérieur
des chambres, une table sans fleurs
ni mélancolie. Mais l’ombre du soir
le poussa vers la lumière. Il ferma les yeux.
(L’impression du soleil l’incommoda encore quelque temps.)
(Nuno Jùdice)
Recueil: Un chant dans l’épaisseur du temps suivi de méditation sur des ruines
Traduction: Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 7 août 2019

C’est une boîte en cuivre
Ouverte et profonde,
En forme de rond,
Tenue dans la main,
Regardée longtemps.
Il y a un fond pour boucher la vue,
Qui sous tes regards reste comme il est,
Et ça t’incommode.
S’il n’y en avait pas,
C’est alors la peur
Qui s’élèverait dans cet autre espace
Où mène le creux,
Où tombe du temps.
(Guillevic)
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Posted by arbrealettres sur 24 octobre 2017
![parfum [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2014/08/parfum-1280x768.jpg?w=1024&h=768)
LE PAVILLON DES PARFUMS
Si j’ouvrais ce flacon dans lequel
repose un parfum illustre, son violent arôme t’incommoderait.
Quand je te caresse, ô ma buire d’ambre,
n’exhale pas tes pensées d’amour!
(La Flûte de Jade)
Illustration
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