Posts Tagged ‘inconsolable’
Posted by arbrealettres sur 2 avril 2021

Je respire où tu palpites
Je respire où tu palpites,
Tu sais ; à quoi bon, hélas !
Rester là si tu me quittes,
Et vivre si tu t’en vas ?
A quoi bon vivre, étant l’ombre
De cet ange qui s’enfuit ?
A quoi bon, sous le ciel sombre,
N’être plus que de la nuit ?
Je suis la fleur des murailles
Dont avril est le seul bien.
Il suffit que tu t’en ailles
Pour qu’il ne reste plus rien.
Tu m’entoures d’Auréoles;
Te voir est mon seul souci.
Il suffit que tu t’envoles
Pour que je m’envole aussi.
Si tu pars, mon front se penche ;
Mon âme au ciel, son berceau,
Fuira, dans ta main blanche
Tu tiens ce sauvage oiseau.
Que veux-tu que je devienne
Si je n’entends plus ton pas ?
Est-ce ta vie ou la mienne
Qui s’en va ? Je ne sais pas.
Quand mon orage succombe,
J’en reprends dans ton coeur pur ;
Je suis comme la colombe
Qui vient boire au lac d’azur.
L’amour fait comprendre à l’âme
L’univers, salubre et béni ;
Et cette petite flamme
Seule éclaire l’infini
Sans toi, toute la nature
N’est plus qu’un cachot fermé,
Où je vais à l’aventure,
Pâle et n’étant plus aimé.
Sans toi, tout s’effeuille et tombe ;
L’ombre emplit mon noir sourcil ;
Une fête est une tombe,
La patrie est un exil.
Je t’implore et réclame ;
Ne fuis pas loin de mes maux,
O fauvette de mon âme
Qui chantes dans mes rameaux !
De quoi puis-je avoir envie,
De quoi puis-je avoir effroi,
Que ferai-je de la vie
Si tu n’es plus près de moi ?
Tu portes dans la lumière,
Tu portes dans les buissons,
Sur une aile ma prière,
Et sur l’autre mes chansons.
Que dirai-je aux champs que voile
L’inconsolable douleur ?
Que ferai-je de l’étoile ?
Que ferai-je de la fleur ?
Que dirai-je au bois morose
Qu’illuminait ta douceur ?
Que répondrai-je à la rose
Disant : » Où donc est ma soeur ? »
J’en mourrai ; fuis, si tu l’oses.
A quoi bon, jours révolus !
Regarder toutes ces choses
Qu’elle ne regarde plus ?
Que ferai-je de la lyre,
De la vertu, du destin ?
Hélas ! et, sans ton sourire,
Que ferai-je du matin ?
Que ferai-je, seul, farouche,
Sans toi, du jour et des cieux,
De mes baisers sans ta bouche,
Et de mes pleurs sans tes yeux !
(Victor Hugo)
Illustration:Edvard Munch
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Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), aimer, amour, ange, aventure, âme, éclairer, étoile, baiser, berceau, bouche, buisson, champ, chanson, chanter, ciel, coeur, colombe, destin, devenir, douleur, effroi, entourer, envie, farouche, flamme, fleur, fuir, inconsolable, infini, lumière, lyre, main, mourir, muraille, nuit, oiseau, ombre, orage, oser, palpiter, partir, pleur, porter, prière, pur, quitter, regarder, respirer, rester, rien, rose, s'effeuiller, s'en aller, s'envoler, sauvage, savoir, se pencher, soeur, sourire, succomber, tomber, univers, vertu, vivre, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 février 2021

Un matin d’hiver
je me trouvais dans un train
à l’arrêt en gare de Bellegarde
et une petite fille d’une dizaine d’années
était sur le quai
Deux femmes se tenaient près d’elle
et quand celle qui pouvait être sa mère
l’a quittée
pour monter dans une voiture
cette petite fille n’a eu aucune réaction
Épaules tombantes bras ballants
elle est restée là
immobile figée
ne disant rien
ne manifestant rien
sauf que de grosses larmes
glissaient sur ses joues
et qu’on la sentait perdue
dans un abîme de solitude
accablée par une détresse
qui la rendait inconsolable
Deux ou trois ans ont passé depuis ce jour
mais de temps à autre
il arrive encore
que réapparaisse en moi
ce petit visage en larmes
pétrifié par la souffrance
(Charles Juliet)
Recueil: Moisson
Traduction:
Editions: P.O.L.
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Juliet), abîme, accabler, arrêt, épaule, ballant, bras, détresse, dire, femme, figer, gare, glisser, gros, hiver, immobile, inconsolable, joue, larme, manifester, matin, mère, monter, pétrifier, perdu, petit, petite fille, quai, quitter, réaction, réapparaître, rendre, rester, se trouver, solitiude, souffrance, tomber, train, visage, voiture | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2019

Illustration: David Alfaro Siqueiros
Ô Mort inconsolable de la bête…
Ô cri béant de l’animal humain,
Ô cri que pousse arrivant à sa fin
La chair…
Ô grand cri du Mourant divin
Quand, pour rendre l’âme, il pencha la tête.
(Marie Noël)
Recueil: Les chants de la Merci suivi de Chants des Quatre-Temps
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Marie Noël), animal, arriver, âme, béer, bête, chair, cri, divin, fin, humain, inconsolable, mort, mourant, pencher, pousser, rendre, tête | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 juin 2019

L’lNTIME ABSOLU
Antaratama
L’objet de mon désir que je poursuivais
divaguant
n’était que peu de chose.
J’arpentais le désert
ce qu’y cherchait mon coeur altéré
n’était ni or ni diamant,
rien qu’un peu d’eau au creux des mains
rien qu’une ombre sous les palmes d’une source
pour un instant.
Ce rien réconcilie la mort et la vie,
ce rien délasse la fatigue du chemin.
Au marché où l’air n’est que bruit
et poussière
entendre quelques notes d’un chant
est entre tout rarissime et pourtant
ce n’est que peu de chose.
C’est comme une averse éphémère
au passage imprévu d’un nuage
qu’attend la terre aride
en fin de baishakha brûlant,
comme une douce main qui réveille
d’un cauchemar suffocant.
C’est si peu de chose et pourtant
que son manque m’accable
et mon coeur inconsolable
le recherche éperdument.
Il était d’impossibles rêves
que je poursuivis et fis miens
mais que je désertai
en passant.
Le trésor qu’on ne sent que sourdre
dans ses veines,
qui fait la trame des songes,
qui siège au coeur du mouvement,
qui ne laisse d’épigraphe
ni de gloire ni de mémoire
sur écriteau de pierre ;
dans l’étoile du soir de phâlguna
s’inscrit son histoire,
son langage seule ma flûte le connaît
ce don au tréfonds de ma vie fusionné
qui fut au-delà de mon espérance,
pour qui je ne bâtis aucune maison,
qui hors pesanteur reste dérobé à la vision,
c’est sa douleur qui emplit
mon être tout entier
c’est sa nostalgie
qui fait mon univers.
(Rabindranath Tagore)
Recueil: L’écrin vert
Traduction: Saraju Gita Banerjee
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 11 mars 2019

Entre celui qui donne et celui qui reçoit,
entre celui qui parle et celui qui écoute,
il y a une éternité inconsolable.
Le poète le sait.
(Roberto Juarroz)
Recueil: Fragments verticaux
Traduction:
Editions: José Corti
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Posted by arbrealettres sur 26 juin 2018

Entre celui qui donne et celui qui reçoit,
entre celui qui parle et celui qui écoute,
il y a une éternité inconsolable.
Le poète le sait.
***
Entre quien da y quien recibe,
entre quien habla y quien escucha,
hay una eternidad sin consuelo.
El poeta lo sabe.
(Roberto Juarroz)
Recueil: Fragments verticaux
Traduction:
Editions:
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Posted by arbrealettres sur 21 juin 2018

Illustration: Guy Baron
Ces mots rentrés qui m’étouffaient
Personne à qui parler
Personne à qui me confier
Hébété de souffrance et de solitude
j’allais me poster sur ce chemin
qui longe le parc où s’élève
l’imposante demeure du couple
qui t’avait adoptée
Tu lisais te baignais jouais au tennis
et je te guettais à travers les arbres
Je t’ai aimée avec la fureur
de mes quinze ans
Mais en raison du secret
un mur s’était érigé dans ma tête
et je n’ai pu le défoncer
Aller à toi
m’était interdit
Tu n’as jamais rien su de cet amour
coupable Rien su de ce qui m’a
dévasté Rien su de cet été noir
de cette fournaise de ces jours
où j’ai failli m’effondrer
J’ignorais que je voyais en toi
celle que je n’ai pas connue
et que je n’ai cessé de chercher
Reviennent sans fin les mornes
journées torrides de cet été noir
Tu es partie
et tu n’as rien su
Inconsolé
Inconsolable
(Charles Juliet)
Recueil: L’Opulence de la nuit
Traduction:
Editions: P.O.L.
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Juliet), aimer, ériger, été, étouffer, chemin, chercher, confier, connaître, coupable, défoncer, demeure, fournaise, fureur, hébété, ignorer, inconsolable, inconsolé, interdit, jouer, lire, morne, mot, mur, noir, parler, partir, personne, rentré, revenir, s'effondrer, savoir, se baigner, secret, solitude, souffrance, tête, tennis, torride | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2018

entre nos voix
la nuit viendra dormir enfin
tes mains seront presque aussi claires
que des larmes
d’un pas tout juste un peu plus jeune
nous irons consoler les rues inconsolables
nous traduirons en gestes invisibles
l’adieu du vent
nous jetterons des fleurs depuis les ponts
dans l’eau hâtive
(Jean-Louis Chrétien)
Recueil: Entre Flèche et Cri
Traduction:
Editions: Obsidiane
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Posted by arbrealettres sur 8 décembre 2017

l’idée qu’il existe
des centres inconsolables
au milieu de la poitrine
pendant que nous arrivons
à nous en tirer
un cahier de roses
sous le bras
(Nicole Brossard)
Recueil: Cahier de roses & de civilisation
Traduction:
Editions: d’Art le Sabord
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Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2017

Quand j’affichai
cet avis sur mon front :
« Entrée interdite à l’azur »,
il se mit à pleuvoir en moi
une mousson entière
de mots inconsolables.
(Joë Bousquet)
Recueil: Poèmes, un
Traduction:
Editions: Gallimard
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