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Posted by arbrealettres sur 23 novembre 2022

Icebergs
Si sous les eaux les icebergs étaient capables de chaleur
Nul ne grimacerait à leurs sommets dentés,
S’élevant et plongeant sur la houle
Ils pourraient signaler que tout est pour le mieux.
Mais dans les eaux obscures les icebergs sont froids,
Aussi froids à la base que blanchis à la crête,
Et ceux qui plongent pour en avoir la preuve
Peuvent ne trouver aucun indice qui change leur opinion.
Il n’y a pas de mots sous l’eau,
Pas davantage de locutions,
De phrases, excepté celle
Qui vous informe que votre vie est terminée
Et que ce dont vous avez joui
N’était que la neuvième ou la dixième partie;
Le reste, simple claque à ceux qui osèrent supposer
Les icebergs sous l’eau capables de chaleur.
***
Icebergs
If icebergs were warm below the water
One would not wince at their jagged tops,
Lifting and dipping on the swell
They still might signal all was well.
But icebergs are cold in the dark water,
Cold their base as white their crest,
And those who dive to check the fact
Can find no signal to retract.
There are no words below the water,
Let alone phrases, let alone
Sentences – except the one
Sentence that tells you life is done
And what you had of it was a mere
Ninth or tenth; the rest is sheer
Snub to those who dared suppose
Icebergs warm below the water.
(Louis MacNeice)
Traduction de Marie Etienne
Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (Louis MacNeice), base, blanchi, capable, chaleur, changer, claque, crête, davantage, denté, eau, excepté, froid, grimacer, houle, iceberg, indice, informer, jouir, locution, mieux, mot, obscur, opinion, oser, partie, phrase, plonger, pouvoir, preuve, reste, s'élever, signaler, simple, sommeil, supposer, terminer, tout, trouver, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 octobre 2021

Illustration
UNE PLANTE
Elle pressent que se dissipent les images
et qu’une plante naît dans un vase absent,
sur la joie simple d’une table blanche
où s’étiolent la délicatesse et la fraîcheur.
Avec de minuscules mains elle arrose le petit corps,
simple indice d’un printemps fragile.
Comme elle adore cette paupière de terre!
Elle a ceint le temps d’un arc de silence
et son chant rend la maison transparente.
(António Ramos Rosa)
Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Antonio Ramos Rosa), adorer, arc, arroser, avsent, blanc, ceindre, chant, corps, délicatesse, fraîcheur, fragile, image, indice, joie, main, maison, minuscule, naître, paupière, plante, pressentir, printemps, rendre, s'étioler, se dissiper, silence, simple, table, temps, terre, transparent, vase | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2020

Couvre-le, couvre-le
la révélation de ton corps est pour lui la seule preuve
et sa chute en lui le seul indice.
Couvre ton corps au sien
sans lequel rien ne s’ouvre
ni ne se ferme.
Couvre-le, couvre-le
duvet de ton ventre
huile à oindre
branche de tilleul et de voeux.
(Adonis)
Recueil: Lexique amoureux
Traduction: Vénus Khoury-Ghata Issa Makhlouf Houria Abdelouahed
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Adonis), branche, chute, corps, couvrir, duvet, huile, indice, oindre, preuve, révélation, s'ouvrir, se fermer, seul, tilleul, ventre, voeu | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 mars 2019

Illustration: Leonard Cohen
Dieu nous donne de faux indices
pour que nous ne retrouvions jamais sa trace.
Mais pour que nous entretenions ses chemins.
(Miriam Silesu)
Recueil: Cinéraire
Traduction:
Editions: Lettres vives
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Miriam Silesu), chemin, Dieu, entretenir, faux, indice, jamais, retrouver, trace | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2018

AVEU
Je vous aime, quoique j’enrage,
que ce soit ridicule et vain.
En outre il faut qu’à vos genoux
j’avoue ma sottise et ma honte.
Avec ma figure ! A mon âge !
Il serait temps de s’assagir.
Mais tous les indices sont clairs :
je suis atteint du mal d’amour.
Loin de vous je m’ennuie, je bâille
près de vous la langueur m’est douce
et je n’en peux mais : je dois dire,
cher ange, combien je vous aime.
Quand j’entends, venant du salon,
vos pas, le bas de votre robe
ou votre voix juvénile et candide,
je perds d’un seul coup la raison.
Souriez-vous ? Je suis aux anges.
Vous m’ignorez ? J’ai le coeur lourd.
Tout un jour de peine s’efface
si vous m’offrez votre main pâle.
Quand, absorbée par votre ouvrage,
vous laissez ruisseler vos boucles
indolemment, les yeux baissés,
je m’attendris, ne dis plus mot,
vous contemplant comme un enfant.
Vous conterai-je ma détresse,
ma tristesse, ma jalousie,
quand par tous les temps vous allez
au loin, trop loin, vous promener ?
Ou bien vos larmes solitaires,
les propos à deux dans un coin,
ou les petits voyages en ville
ou les soirées près du piano ?
Aline, ayez pitié de moi !
Je n’ose exiger de l’amour.
Il se peut que, pour mes péchés,
je sois indigne d’être aimé.
Faites semblant ! Votre regard
exprime si bien tant de choses.
Je suis si facile à tromper!
Et voudrais tant l’être par vous !
(Alexandre Pouchkine)
Recueil: Poésies
Traduction: Louis Martinez
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Alexandre Pouchkine), absorber, aimer, amour, ange, atteindre, aveu, avouer, bâiller, boucle, candide, clair, coeur, conter, détresse, doux, enfant, enrager, entendre, exiger, exprimer, facile, figure, genoux, honte, ignorer, indice, indigne, jalousie, juvénile, langueur, larme, loin, lourd, main, mal, offrir, oser, ouvrage, pas, pâle, pêche, peine, perdre, piano, pitié, raison, regard, ridicule, robe, ruisseler, s'assagir, s'attendrir, s'effacer, s'ennuyer, salon, se promener, soirée, solitaire, sottise, sourire, tristesse, tromper, vain, ville, voix, voyage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 janvier 2018

Illustration: Jan Balet
sans les indices du givre
nous perdrions la trace du matin
son parfum presque imperceptible
me trouble autant que ta peau
tout au chant lointain des nuages
le regard pensif du sable
ne nous voit pas même avancer
un prénom seul apaiserait
la hâte soudaine du coeur
(Jean-Louis Chrétien)
Recueil: Entre Flèche et Cri
Traduction:
Editions: Obsidiane
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Louis Chrétien), apaiser, avancer, coeur, givre, hâte, imperceptible, indice, matin, parfum, peau, pensif, perdre, prénom, regard, sable, soudain, trace, troubler, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 décembre 2017

Illustration: Renaud Baltzinger
Et j’ai gravi tous les sommets,
J’ai contemplé les autres cieux,
Ma torche était l’oeil du hibou,
Et la rosée céleste du matin.
Suis-moi! Ton regard me supplie,
Tu crois aux paroles semées,
Comme si je devais deux fois
Boire la coupe empoisonnée !
Oh! non, j’ai détruit mes indices,
Et mes pas ne sont plus que cendre !
Tout demeurera inchanté,
Jusqu’au retour de cette Etoile —
L’Étoile, dont je saurai l’approche —
Il me faudra rendre au centuple
Et la grandeur et la bassesse
Que je traîne comme un fardeau!
(Alexandre Blok)
Recueil: Le Monde terrible
Traduction:Pierre Léon
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Alexandre Blok), approche, étoile, bassesse, boire, céleste, cendre, centuple, ciel, contempler, coupe, croire, détruire, demeurer, empoisonné, fardeau, grandeur, gravir, hibou, inchanté, indice, matin, oeil, parole, regard, rendre, retour, rosée, semer, sommet, suivre, supplier, torche, traîner | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 mai 2017
Illustration: Constantin Brancusi
VÊPRÉE
Amour: en ton intimité les formes rêvent
le moment d’exister: il est encore bien tôt
pour s’éveiller, souffrir. Ne se connaissent pas
ceux qui dans ton sortilège se détruiront.
Et tu ne sais toi-même, amour, que tu t’approches
à pas de velours. Tu es tellement secret,
réticent et roué, que tu ressembles à
une maison échappant à son architecte.
Quels présages circulent à travers l’éther,
quels indices de passion, quelle soupirance
hésite, tel le fluor, à se consumer,
si ne vient enfin à l’effleurer ton soulier?
Tu ne veux mordre vite ni profondément.
Tu évites l’éclat que la frayeur répand.
Tu examines chaque âme. Est-ce un feu inerte?
Le sacrifice devra être auguste et lent.
Alors, amour, tu choisis le déguisement.
Sérieux, comme tu t’amuses de cabrioles,
en larges rires sans façons, pieds déchaussés,
dans le cercle de lumière que tu déroules!
Ici contemple ce jardin: les amoureux
deux à deux, lèvre à lèvre, vont accompagnant
de ton caprice l’hermétique astrolabe,
et suivent le soleil dans le jour finissant.
Et ils s’allongent dans l’herbe; et s’enlaçant dans
un désir en ton mineur, ou dans l’indécise
quête d’eux-mêmes, en l’espace s’étirant,
malgré leur corps, ils sont plus légers que la brise.
Et sur la montagne russe ils crient unanimes
de peur et de plaisir ingénu, partagé
par des couples qui se confondent, mais sans flamme,
car plus tard seulement le coeur est embrasé.
Vois, amour, ce que tu fais de cette jeunesse
(ou de ces vieux) qui, sur l’eau languide penchée,
relit, entre toutes, l’histoire sans paroles
à laquelle notre entendement n’a d’accès.
Dans la bousculade pressée des quais de gare,
parmi des sifflements, porteurs et sonneries,
rauque explosion du voyage, qu’il est lyrique
le rouge qui d’une lèvre à l’autre s’enfuit.
Ainsi tes amoureux se font-ils prospecteurs :
l’un est mine pour l’autre, et ne s’épuise pas
cet or que l’on surprend au fond des galeries
dont l’instinct ouvre seul la ténébreuse voie.
Sont-ce des aveugles, sont-ce des automates,
esclaves d’un dieu sans charité ni présence?
Mais ils sourient des yeux, et que de lumineux
gestes d’intégration, au fond de la nuit dense !
N’éprouve pas exagérément tes victimes,
ô amour, laisse les amoureux vivre en paix.
En eux ils conservent, tel un choeur sans cadence,
les enfers à venir et les enfers passés.
(Carlos Drummond de Andrade)
Recueil: La machine du monde et autres poèmes
Traduction: Didier Lamaison et Claudia Poncioni
Editions: Gallimard
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