Posts Tagged ‘indiscret’
Posted by arbrealettres sur 9 janvier 2023

Illustration: Alexis Leborgne
SOLEIL DE MES VINGT ANS…
Soleil de mes vingt ans vous offensez mes ombres
Par vos jeux indiscrets
Car d’un temple inconnu je déchiffre les nombres
Et les calculs secrets.
Du sommeil de l’amour j’avais chanté l’étude.
Son flux et son reflux
Peuplaient et dépeuplaient l’île de solitude
Où je n’habite plus.
Vers un lieu sous-marin environné de pieuvres
Dans mon sommeil parti
Mon regard de noyé observe de mes œuvres
Le navire englouti.
J’avais pour vous rêvé, navire, des voyages
Toutes voiles dehors…
Et voilà maintenant qu’algues et coquillages
Recouvrent vos trésors.
Vitesse enivrez-vous je vous cède la place
Passez votre chemin
Votre orgueilleuse gloire étant que je vous fasse
Un signe de la main.
Passez m’éclaboussant de boue et de lumière.
Je ne le ferai pas.
Je vous laisse à vos buts. Le mien c’est la manière
Dont je pose mes pas.
(Jean Cocteau)
Recueil: Clair-obscur
Traduction:
Editions: Points
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Cocteau), algue, amour, an, éclabousser, étude, île, boue, but, calcul, céder, chanter, chemin, coquillage, déchiffrer, dépeupler, dehors, englouti, environné, faire, flux, gloire, habiter, inconnu, indiscret, jeu, laisser, lieu, lumière, main, manière, navire, nombre, noyé, observer, oeuvre, offenser, ombre, orgueilleux, partir, passer, peupler, pieuvre, place, poser, rêver, recouvrir, reflux, regard, s'enivrer, secret, signe, soleil, solitude, sommeil, sous-marin, temple, trésor, vingt, vitesse, voile, voyage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 novembre 2019

Illustration: Nita Bertaudière
MARCHÉ AUX FLEURS
Au jardin des Belles
Pivoine rouge d’être regardée
Lys imbu de sa chasteté
Renoncule envieuse au rire jaune
Et la fleur reine
Que grand-maman délicatement décapite
Pour en faire de la déconfiture de roses
Rose indiscrète, par-dessus le mur du couvent
Rose, frais parfum d’une chemisette de collégienne
Rose pâle, couleur de la chair des rosières
Rose sang que le mari d’un jour effeuillera
Un peu, beaucoup, voire passionnément
Ou pas du tout…
(Max Olivier Bizeau)
Recueil: Paris … en haïku et en brèves
Traduction:
Editions: La Simarre
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Posted in poésie | Tagué: (Max Olivier Bizeau), beaucoup, belle, chair, chaste, chemise, collégien, couleur, couvent, décapiter, déconfiture, délicat, effeuiller, envieux, fleur, frais, grand-maman, imbu, indiscret, jardin, jaune, lys, marche, mari, mur, parfum, pas du tout, passionnément, pâle, pivoine, regarder, reine, renoncule, rire, rose, rosière, sang, un peu | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 juillet 2019

César Vallejo
Vespergenèse
Je suis né un jour
où Dieu était malade.
Tous savent que je vis,
que je suis mauvais; mais ils ne savent rien
du décembre de ce janvier.
Car je suis né un jour
où Dieu était malade.
Il est un vide
dans mon air métaphysique
que personne ne palpera :
le cloître d’un silence
qui parla à fleur de feu.
Je suis né un jour
où Dieu était malade.
Mon frère, écoute, écoute….
Bon. Et que je ne parte pas
sans emporter de décembres,
sans laisser de janviers.
Car je suis né un jour
où Dieu était malade.
Tous savent que je vis,
que je mastique… Mais ils ne savent pas
pourquoi dans mon vers grincent,
obscur déboire de cercueil,
des vents lyissés
décrochés du Sphinx
indiscret du Désert.
Tous savent… Et ne savent pas
que la Lumière est phtisique,
et l’Ombre grosse…
Mais ils ne savent pas que le Mystère synthétise…
qu’il est la bosse
musicale et triste qui à distance annonce
le passage méridien des lisières aux Lisières.
Je suis né un jour
où Dieu était malade,
gravement.
(César Vallejo)
Recueil: Poésie complète 1919-1937
Traduction: Nicole Réda-Euvremer
Editions: Flammarion
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Posted in poésie | Tagué: (César Vallejo), air, bosse, cercueil, cloître, déboire, décrocher, désert, Dieu, distance, emporter, feu, fleur, grincer, gros, indiscret, jour, laisser, lisière, lumière, malade, mastiquer, mauvais, métaphysique, naître, obscur, ombre, palper, parler, passage, personne, phtisique, savoir, silence, Sphinx, triste, vent, vers, vide, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 juin 2019

EXTRAIT DU JOURNAL D’UN HOMME MÉFIANT
« Il serait temps que je commence à écrire ces notes à l’envers, comme Léonard de Vinci,
pour dérouter les indiscrets, et surtout l’Indiscret. (Vous savez bien : Celui qui… Mais, suffit!)
Vu l’importance du Bonhomme, allons plus loin :
pas seulement les lettres à l’envers, ni les mots, mais les pensées elles-mêmes!
Car il faut toujours déjouer Ses ruses.
S’Il lui prend envie, pendant que j’écris, de regarder par-dessus mon épaule,
je veux qu’Il ne comprenne rien à ce qu’Il lira.
A dater de ce jour, 21 juin 19..,
je commence un nouveau chapitre de ce Journal Intime,
en écrivant le contraire de ce que j’éprouve, de ce que je pense.
Qui sera bien attrapé? »
(Jean Tardieu)
Recueil: La part de l’ombre
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Tardieu), à l'envers, écrire, bonhomme, chapitre, déjouer, dérouter, homme, importance, indiscret, intime, journal, lire, méfiant, mot, note, pensée, ruse | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 avril 2019

Je nous oublie dans une ville de désert de douleurs et d’hésitation.
Des exilés sans ailleurs des compagnons de silence.
Mes voyages se meurent au fond d’un tiroir.
Ici on met le temps dans des verres d’eau.
La vie ne dure pas.
Elle m’a raconté enveloppée dans ses rides,
enveloppée dans son âge
l’avoir vu partir avec des morts inconnus.
Jour indiscret.
Saison des larmes.
Ma raison de tristesse est là.
Il y a une fenêtre entre elle et moi,
il y a du savon pour laver nos désirs, nos exils, nos amputations.
Je pousse mes rideaux de futilité et de nécessaire.
(Emmelie Prophète)
Illustration: Vilhelm Hammershoi
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Posted in poésie | Tagué: (Emmelie Prophète), amputation, compagnon, désert, désir, douleur, exilé, fenêtre, futilité, hésitation, inconnu, indiscret, laver, nécessaire, oublier, partir, raconter, ride, rideau, savon, silence, temps, tiroir, tristesse, ville, voyage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 novembre 2018

Hier soir, comme Léila
me quittait très froidement,
je lui dis : « Ah ! reste encore ! »
Elle de me répliquer
que ma tête est grisonnante.
A l’indiscrète railleuse
je dis : « Chaque heure a ses goûts
et le noir parfum du musc
en camphre s’est vu changé. »
Le propos fut malheureux,
Léila ne fit qu’en rire
et dit : « Si le musc éveille
l’ardeur des jeunes époux,
laissons le camphre aux cercueils. »
(Alexandre Pouchkine)
Recueil: Poésies
Traduction: Louis Martinez
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Alexandre Pouchkine), ardeur, époux, éveiller, camphre, cercueil, changer, froidement, goût, grisonner, indiscret, jeune, malheureux, musc, noir, parfum, quitter, railleur, répliquer, rester, rire, tête | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 novembre 2018

Illustration: John Singer Sargent
SONNET DU SEXE VOLANT
En moi couché tout dort, tout dort d’un parfait somme,
Et le sang et le muscle et la moelle et les os.
Seul demeure insoumis à l’ordre des yeux clos
L’incontrôlable nerf par lequel je suis homme.
Vers celle qui l’ignore ou qui tout bas le nomme,
Toujours de gorge en mont il s’en va sans repos.
Léger dans le maintien, libre dans le propos,
L’adultère il perpètre et l’inceste il consomme.
Par ses ballons porté, lourd ensemble et gaillard,
Chez la vierge ou l’épouse attiré par l’arôme,
A travers les rideaux il suit rêve et fantôme.
Et rien ne fermerait les ailes du paillard
Quand, parcourant des chairs l’illimité royaume,
Sur les corps il furète, indiscret oreillard.
(André Berry)
Recueil: Poèmes involontaires suivi du Petit Ecclésiaste
Traduction:
Editions: René Julliard
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Posted in poésie | Tagué: (André Berry), adultère, aile, époux, ballon, chair, clos, consommer, corps, couché, demeurer, dormir, fantôme, fureter, gaillard, gorge, homme, ignorer, illimité, inceste, incontrôlable, indiscret, insoumis, léger, libre, maintien, moelle, mont, muscle, nerf, nommer, os, paillard, parfait, rêve, repos, rideau, royaume, sang, sexe, somme, vierge, volant, yeux | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 août 2018

Guitare
Je sais rouler une amourette
En cigarette,
Je sais rouler l’or et les plats !
Et les filles dans de beaux draps !
Ne crains pas de longueurs fidèles :
Pour mules mes pieds ont des ailes ;
Voleur de nuit, hibou d’amour,
M’envole au jour.
Connais-tu Psyché? – Non ? – Mercure ?…
Cendrillon et son aventure ?
– Non ? -… Eh bien ! tout cela, c’est moi :
Nul ne me voit.
Et je te laisserais bien fraîche
Comme un petit Jésus en crèche,
Avant le rayon indiscret…
– Je suis si laid ! –
Je sais flamber en cigarette,
Une amourette,
Chiffonner et flamber les draps,
Mettre les filles dans les plats !
(Tristan Corbière)
Illustration: Jean-Claude Forez
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Posted by arbrealettres sur 14 août 2018

LE BOUQUET
Sur la rosace éclose au centre du parquet
Pose ton pied léger, écoute et sois furtive;
La solitude parle à celle qui arrive;
N’as-tu pas entendu le marbre qui craquait?
La harpe tremble et vibre à ton pas indiscret,
Le lustre se balance et son cristal s’avive;
De ce qui semble mort crois-tu que rien ne vive?
La glace a son fantôme et tout a son secret.
Le temps passe; tout fuit; les choses sont fidèles,
L’invisible silence évente de ses ailes
La poussière pensive et l’ombre transparente;
Et, sur la table nue où le marbre veiné
A quelque chair ancienne et pâle s’apparente,
Effeuille le bouquet que l’Amour t’a donné.
(Henri De Régnier)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 25 décembre 2017

Neige de deux hivers ne se reconnaîtraient
Ni vous ne figerez les plis de mon eau froide,
Gel du poème, ou son fouillis ne ferez roide.
– Plus que l’épervier les demeures m’effraient,
Quand l’aurore me donne à sa serre féline,
Plus l’indiscret oiseau dont je suis la volière:
Mésange – cœur de fraise – aux tortures encline
Qui me met en morceaux comme on casse les oeufs.
(Olivier Larronde)
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