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Poésie

Posts Tagged ‘inextricable’

Mon amour du profond des nuits (Luc Bérimont)

Posted by arbrealettres sur 4 novembre 2022




    
Mon amour du profond des nuits
Du fond de la terre et des arbres
Du fond des vagues, de l’oubli
Mon amour des soifs de l’enfance
Mon amour de désespérance
Je t’attends aux grilles des routes
Aux croisées du vent, du sommeil
Je crie ton nom du fond des soutes
Des marécages sans oiseaux
Du fond de ce désert de fonte
Où je pose, un à un, mes pas
J’attends la source de tes bras
De tes cheveux, de ton haleine
Tu me libères, tu m’enchaînes
Tu me dévastes, tu me fais
Je t’attends comme la forêt
Inextricable, enchevêtrée
Tissée de renards et de geais
Et que le matin fait chanter.

(Luc Bérimont)

Recueil: Le sang des hommes
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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JUSQU’AU AU BOUT ? (Françoise Coulmin)

Posted by arbrealettres sur 28 janvier 2020



Illustration: Marilyne Bertoncini
    
JUSQU’AU AU BOUT ?

Des fils abandonnés
pour d’inextricables desseins
et des urgences ailleurs

Relier communiquer au-delà des abîmes
se libérer des contraintes
pour rallier des absences

Pelotes emmêlées
écheveaux en attente
labyrinthe condamné à l’échec

Et pourtant
ça marche
il semble certain
que même enchevêtré
chaque petit chemin
trouve son but.

(Françoise Coulmin)

 

Recueil: DE QUOI SE SOUVENIR ?
VAGABONDAGES dans BUCAREST À l’occasion du FESTIVAL INTERNATIONAL DE POÉSIE mai 2019
Traduction:
Editions:

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La conscience semble un miroir d’eau (Paul Valéry)

Posted by arbrealettres sur 26 juillet 2019



Illustration: Josh Fancher
    
La conscience semble un miroir d’eau
d’où tantôt le ciel,
tantôt le fond viennent vers le spectateur ;

et souvent l’eau mue et accidentée
fait une foule de miroirs et de transparences,
une inextricable image.

(Paul Valéry)

 

Recueil: Poésie perdue
Traduction:
Editions: Gallimard

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C’ÉTAIT LE SOIR, ET NOS PEAUX SE TOUCHAIENT (Attila József)

Posted by arbrealettres sur 11 juin 2018



Illustration: Omar Ortiz    
    
C’ÉTAIT LE SOIR, ET NOS PEAUX SE TOUCHAIENT

C’était le soir. Tombant du ciel d’été.
De fous désirs, ardents comme une flamme,
Intimement m’ont visité.
Ma peau touchait ta peau de femme.
Toute ma vie, alors, pulsait
Sur le petit espace
Où ta peau, soudain, à ma peau se fiançait.

Je le sais à présent, c’est toi qu’il me fallait,
Que je cherchais, lorsque ma raison fit surface.
Vous, lointains inhumains,
Ô vous ! petites fleurs à la fine corolle,
— Aux fins dessins,
Entendez-vous de son doux giron la parole ?
Elle est pour moi trop lourde assurément :
La totalité de la femme!
Telle une abeille bourdonnant,
Dès lors, de tout mon coeur bruissant,
Lanceur de comètes, je clame:

Que sont auprès de toi le vignoble au soleil,
Le céleste animal au pelage d’aurore
Empli de fraîcheur dès l’éveil
Ou bien encore
Le bercement matinal des buissons
Sur les coteaux intacts aux tendres mamelons !
Des baisers de la femme
Bouillonne sous ta peau
Toute la gamme.
Souvent j’ai peur, car nous formons un écheveau
Inextricable ! Et s’il me reste quelques fibres
Qui semblent libres,
Tu t’en saisis. Ô combien nous nous désirons !
Mais si c’est même amour que tous deux respirons,
Je le vis tel un roc dessous lequel j’enrage
Et toi comme un coussin plus léger que nuage.

(Attila József)

 

Recueil: Aimez-moi – L’oeuvre poétique
Traduction: Georges Kassaï
Editions: Phébus

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Racines. Racines. Racines. (Jacques Izoard)

Posted by arbrealettres sur 5 juin 2018



Illustration
    
Racines. Racines. Racines.
Inextricables langues
que la terre tient,
que la terre arrache
à l’envers du ciel,
je vous montrerai
la lumière, la lumière!

(Jacques Izoard)

 

Recueil: Dormir sept ans
Traduction:
Editions: De la Différence

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Toujours nous serons seuls (Yvan Goll)

Posted by arbrealettres sur 29 avril 2018



 

Georges Lacombe The Sculpture of Georges Lacombe

Toujours nous serons seuls
Emmurés dans nos corps
Comme dans nos deux linceuls!

Que d’une bouche à l’autre
Comme de deux balcons
Nous nous jetons les fleurs rouges de l’amour;

Que nos mains tordues en un poing
Croient s’unir en chair armée
Comme ciment et sang;

Inutile! Inutile!
Inutile le sourire badigeonné sur nos crânes!
Inutiles les larmes qui ne collent rien!

Dans l’étreinte désespérée
Entre le Nous inextricable
Bée notre affreuse solitude.

(Yvan Goll)

Illustration: Georges Lacombe

 

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La statue double fascinante-fascinée (Pierre Emmanuel)

Posted by arbrealettres sur 7 janvier 2018



Illustration: Constantin Brancusi
    
La statue double fascinante-fascinée
S’avance avec rigidité contre Elle-même
Je ne te comprends pas (dit-Elle) je me hais
De t’aimer et me sentir nue en ta voix noire
Je ne me comprends pas d’être si près de toi
Que je garde le sceau de ton corps sur mon sexe
Et que mes membres sont les fleuves de ta mort.
Mais (demande la voix) où est la bien-aimée ?
Rien ne répond sinon la profondeur pensive
De l’écho qui redit : où est le bien-aimé ?
Et jamais la statue de soi ne se délivre
Car elle est homme et femme inextricablement.

(Pierre Emmanuel)

 

Recueil: Oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: L’Âge d’Homme

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Un feu vivant (Luc Bérimont)

Posted by arbrealettres sur 7 février 2017



alexandra-bochkareva-10

Un feu vivant

Mon amour du profond des nuits
Du fond de la terre et des arbres
Du fond des vagues, de l’oubli
Mon amour des soifs de l’enfance
Mon amour de désespérance

Je t’attends aux grilles des routes
Aux croisées du vent du sommeil
Je crie ton nom au fond des soutes
Des marécages sans oiseaux
Du fond de ce désert de fonte
Où je pose un à un mes pas

J’attends la source de tes bras
De tes cheveux, de ton haleine
Tu me libères, tu m’enchaînes
Tu me dévastes tu me fais

Je t’attends comme la forêt
Inextricable, enchevêtrée
Tissée de renards et de geais
Et que le matin fait chanter.

(Luc Bérimont)

 Illustration: Alexandra Bochkareva 

 

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C’est comme un arc-en-ciel (Lama Guendune)

Posted by arbrealettres sur 25 janvier 2017



C’est comme un arc-en-ciel

Le bonheur ne se trouve pas
avec beaucoup d’effort et de volonté,
mais réside là, tout près,
dans la détente et l’abandon.

Ne t’inquiète pas, il n’y a rien à faire.
Tout ce qui s’élève dans l’esprit
n’a aucune importance,
parce que n’a aucune réalité.

Ne t’y attache pas.
Ne te juge pas.
Laisse le jeu se faire tout seul,
s’élever et retomber, sans rien changer,
et tout s’évanouit, et recommence à nouveau,
sans cesse.

Seule cette recherche du bonheur
nous empêche de le voir.

C’est comme un arc-en-ciel
que l’on poursuit sans jamais le rattraper.
Parce qu’il n’existe pas, et a toujours été là,
et t’accompagne à chaque instant.

Ne crois pas à la réalité des expériences
bonnes ou mauvaises,
elles sont comme des arcs-en-ciel.

À vouloir saisir l’insaisissable,
on s’épuise en vain.

Dès lors qu’on relâche cette saisie,
l’espace est là, ouvert, hospitalier, et confortable.

Alors profites-en.
Tout est à toi, déjà. Ne cherche plus.

Ne vas pas chercher dans la jungle inextricable
l’éléphant qui est tranquillement à la maison.

Rien à faire.

Rien à forcer.

Rien à vouloir.

Et tout se fait tout seul.

(Lama Guendune)

Illustration: Laszló Mindszenti

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Muet (Li Yü)

Posted by arbrealettres sur 1 novembre 2016



 

 

Muet

Muet
Monter seul
Le pavillon d’ouest
La lune – crochet d’argent
Bouclant le clair automne
Dans la cour profonde
Aux platanes solitaires

Démêler du doigt, peine perdu
Un coup de ciseaux, peine perdue
Inextricable écheveau des nostalgies
A la pointe du cœur
Ce goût
Toujours autre
Inaccoutumable

(Li Yü)

 

 

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