Posts Tagged ‘infante’
Posted by arbrealettres sur 10 mai 2023

Plonger dans le regard
(toujours la profondeur des yeux m’étonne)
Déjà tu sais cette petite lèvre qui me brûle.
Une infante posée dans sa forme parfaite, nue, droite
Jouant, blessant les oiseaux et les fleurs;
Une buée de rose est sa parole.
Je vieillirai sans vous connaître dans mon silence dévasté.
(Jean Paul Guibbert)
Recueil: Anthologie de la poésie française du XXè siècle
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Paul Guibbert), étonner, blesser, brûler, buée, connaître, dévaster, droit, fleur, forme, infante, jouer, lèvre, nu, oiseau, parfait, parole, plonger, poser, profondeur, regard, rose, silence, toujours, vieillir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2020
Où les donzelles bouclées s’en vont-elles,
portant sur les épaules leurs amphores pleines,
elles dont le pas si ferme est si léger;
et dans le fond une vallée qui s’ouvre
en vain attend les belles
qu’ombrage une vigne sur la tonnelle
dont oscillent pendantes les grappes.
Le soleil qui monte au ciel,
les coteaux entrevus
n’ont point de teintes: dans le doux
instant la nature foudroyée
fixe les poses de ses heureuses
créatures — mère, non marâtre — en des formes légères.
Monde qui dort, ou monde qui se glorifie
d’immuable existence, qui le peut dire?
homme qui passes, toi aussi donne-lui
de ton jardin le rameau le meilleur.
Puis continue: dans cette vallée
ombre et lumière ne s’alternent.
Bien loin d’ici te conduit ton chemin,
point d’asile pour toi, tu es trop mort :
de tes étoiles poursuis le cours.
Adieu donc, infantes toutes bouclées, pour toujours,
portez sur les épaules vos amphores pleines.
***
Dove se ne vanno le ricciute donzelle
che recano le colme anfore su le spalle
ed hanno il fermo passo si leggero;
e in fondo uno sbocco di valle
invano attende le belle
cui adombra una pergola di vigna
e i grappoli ne pendono oscillando.
Il sole che va in alto,
le intraviste pendici
non han tinte : nel blando
minuto la natura fulminata
atteggia le felici
sue creature, madre non matrigna,
in levità di forme.
Mondo the dorme o rondo che si gloria
d’immutata esistenza, chi può dire?,
uomo the passi, e tu dagli
il meglio ramicello del tuo orto.
Poi segui : in questa valle
non è vicenda di buio e di luce.
Lungi di qui la tua via ti conduce,
non c’è asilo per te, sei troppo morto :
seguita il giro delle tue stelle.
E dunque addio, infanti ricciutelle,
portate le colme anfore su le spalle.
(Eugenio Montale)
Illustration: Jean-Auguste-Dominique Ingres
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Posted by arbrealettres sur 12 octobre 2019

Menuisier du roi
-Je stipule
dit le roi
que les grelots de ma mule
seront des grelots de bois.
-Je stipule dit la reine
que les grelots de ma mule
seront des grelots de frêne.
-Je stipule
dit le dauphin
que les grelots de ma mule
seront en coeur de sapin.
-Je stipule
dit l’infante
élégante
que les grelots de ma mule
seront faits de palissandre.
-Je stipule dit le fou
que les grelots de ma mule
seront des grelots de houx.
Mais quand on appela le menuisier
Il n’avait que du merisier.
(Maurice Fombeure)
Illustration: Olivier Stanislas Perrin
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Posted by arbrealettres sur 8 septembre 2018
HERCYNITE
J’aime ton mot de nuit et ton nom
d’avant l’homme quand, infante, la terre
s’apprêta aux sacres des volcans.
Pavane des soleils. Cantate des calcaires.
En toi dort et attend, chrysalide, le temps.
(Jacques Lacarrière)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 7 avril 2018

Illustration: Auguste Clésinger
Le poëme de la femme
Marbre de Paros
Un jour, au doux rêveur qui l’aime,
En train de montrer ses trésors,
Elle voulut lire un poème,
Le poème de son beau corps.
D’abord, superbe et triomphante
Elle vint en grand apparat,
Traînant avec des airs d’infante
Un flot de velours nacarat :
Telle qu’au rebord de sa loge
Elle brille aux Italiens,
Ecoutant passer son éloge
Dans les chants des musiciens.
Ensuite, en sa verve d’artiste,
Laissant tomber l’épais velours,
Dans un nuage de batiste
Elle ébaucha ses fiers contours.
Glissant de l’épaule à la hanche,
La chemise aux plis nonchalants,
Comme une tourterelle blanche
Vint s’abattre sur ses pieds blancs.
Pour Apelle ou pour Cléoméne,
Elle semblait, marbre de chair,
En Vénus Anadyomène
Poser nue au bord de la mer.
De grosses perles de Venise
Roulaient au lieu de gouttes d’eau,
Grains laiteux qu’un rayon irise,
Sur le frais satin de sa peau.
Oh ! quelles ravissantes choses,
Dans sa divine nudité,
Avec les strophes de ses poses,
Chantait cet hymne de beauté !
Comme les flots baisant le sable
Sous la lune aux tremblants rayons,
Sa grâce était intarissable
En molles ondulations.
Mais bientôt, lasse d’art antique,
De Phidias et de Vénus,
Dans une autre stance plastique
Elle groupe ses charmes nus.
Sur un tapis de Cachemire,
C’est la sultane du sérail,
Riant au miroir qui l’admire
Avec un rire de corail ;
La Géorgienne indolente,
Avec son souple narguilhé,
Etalant sa hanche opulente,
Un pied sous l’autre replié.
Et comme l’odalisque d’Ingres,
De ses reins cambrant les rondeurs,
En dépit des vertus malingres,
En dépit des maigres pudeurs !
Paresseuse odalisque, arrière !
Voici le tableau dans son jour,
Le diamant dans sa lumière ;
Voici la beauté dans l’amour !
Sa tête penche et se renverse ;
Haletante, dressant les seins,
Aux bras du rêve qui la berce,
Elle tombe sur ses coussins.
Ses paupières battent des ailes
Sur leurs globes d’argent bruni,
Et l’on voit monter ses prunelles
Dans la nacre de l’infini.
D’un linceul de point d’Angleterre
Que l’on recouvre sa beauté :
L’extase l’a prise à la terre ;
Elle est morte de volupté !
Que les violettes de Parme,
Au lieu des tristes fleurs des morts
Où chaque perle est une larme,
Pleurent en bouquets sur son corps !
Et que mollement on la pose
Sur son lit, tombeau blanc et doux,
Où le poète, à la nuit close,
Ira prier à deux genoux.
(Théophile Gautier)
Recueil: Émaux et Camées
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 4 décembre 2017

Rien, les arbres cavaliers qui traversent le vent
et vont, et vont, et vont
à gai plumet, lourds éperons
jeter les confettis d’amour aux fêtes du printemps.
Rien, les volets ouverts sur le coeur des chambres
où les rêves meurent poignardés de lumière
des infantes aux échevaux sans fin
dont nul page mortel ne bercera le sein.
Simplement le goutte à goutte de la vie
la torture toujours plus avant
le sourire aux durables dents
des chairs fiancées au crépuscule.
Où sont-elles les pâles et belles ?
J’effeuille la rue visage à visage
chrysanthème sans pétale d’amour
Elles sont en d’autres détours
à guetter l’absence rocheuse
et peut-être sont-elles heureuses
du pas des heures, morts de velours.
Le moulin tourne au creux de moi
jetant au ciel sa farine de vent
pour le pain transparent des passions plénières
vives du sang qui vêt les âmes.
(Alain Borne)
Recueil: Oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Curandera
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Posted by arbrealettres sur 12 mars 2017
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Posted by arbrealettres sur 4 décembre 2016
Salomé
Nous planterons des fleurs et danserons en rond
Jusqu’à l’heure où j’aurai perdu ma jarretière
Le roi sa tabatière
L’infante son rosaire
Le curé son bréviaire
(Guillaume Apollinaire)
Illustration: Lucien Levy Dhurmer
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Posted by arbrealettres sur 26 juin 2016

FIN DU RÊVE
Au beau de notre amour elle s’est en allée
Comme une noce en blanc au lointain d’une allée,
Au beau de notre amour on a fermé le parc
Où nous marchions à deux sous les rameaux en arc.
L’absence tout à coup a desséché la vasque
Où montait notre espoir tel qu’un jet d’eau fantasque.
Elle s’en est allée au plus tendre moment
Comme un cortège part mélancoliquement.
Elle n’a pas marché, chaste et surnaturelle,
Sous les arcs triomphaux que je dressais pour elle,
Sous les arcs triomphaux de lierre et de jasmins
Que je dressais pour elle avec mes jeunes mains,
Que je dressais pour elle au seuil de ma jeunesse
Pour l’y voir s’avancer ainsi qu’une princesse,
Et pour l’y voir superbe, avec toute sa cour,
Recevoir les clés d’or de mon premier amour,
Et m’évoquer ainsi ces anciennes infantes
Qui, venaient, au milieu des palmes triomphantes,
Dans leurs villes de Flandre en agréer les clés
Que des pages rêveurs aux cheveux long-bouclés
Leur présentaient sur des coussins de velours rouge,
Cependant qu’au lointain, sous le soleil qui bouge,
Les chants du carillon, tombant du Beffroi fier,
S’effeuillaient dans le vent comme des fleurs de fer !
(Georges Rodenbach)
Illustration; Pierre-Auguste Renoir
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Posted by arbrealettres sur 18 janvier 2016
La figure d’un faon
La robe d’une infante
Sont la parure de mes joues
Larmes, mes soeurs.
(André Frédérique)
Illustration
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