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Poésie

Posts Tagged ‘initiale’

Trouvé dans l’héritage (André Frénaud)

Posted by arbrealettres sur 15 juillet 2021



Trouvé dans l’héritage

Initiales
entrelacées
devenues anonymes
sur les draps de lit
d’un défunt amour.

(André Frénaud)

Illustration

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Baluchon d’exil (Souad Labbize)

Posted by arbrealettres sur 19 janvier 2021




    
Baluchon d’exil (Extrait)

Le troisième jour
pour remplir ma gourde
j’ai percé les ampoules
de mes pieds
lapé l’encre
du passeport
mâché le papier officiel
les initiales de mon nom
se sont imprimées sur mes lèvres

le septième jour
j’ai chaussé mon euphorie
survolé la dernière dune
vers la rive nord du mirage

le quarantième jour
je me suis présentée
à la cérémonie des diplômes
le désert m’a remis
une attestation honorifique

je me suis assise
sur un amoncellement d’os
j’ai attendu le passeur

(Souad Labbize)

 

Recueil: Voix Vives de méditerranée en méditerranée Anthologie Sète 2019
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Sur la table de la cuisine (Luis Mizón)

Posted by arbrealettres sur 22 octobre 2020



Sur la table de la cuisine
les initiales et les trous
forment les pétales d’un nom
encore imprononçable.

(Luis Mizón)


Illustration

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Un jour les pierres (François Cheng)

Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2020



pierres
    
 

Un jour
Nous vous retrouverons
Sur notre chemin
Pierres
Ignorées
Piétinées
Détentrices pourtant
De la source
De la flamme
Du souffle de l’initiale
Promesse
Vous retrouvant
Nous nous retrouverons

(François Cheng)

Recueil: A l’orient de tout
Editions: Gallimard

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FIN DE SIÈCLE (Jean Follain)

Posted by arbrealettres sur 30 avril 2018



 

Illustration: Vincent Van Gogh
    
FIN DE SIÈCLE

Une mouche marchait sur l’initiale
d’un drap lourd de silence
on éveilla l’enfant
un trente et un décembre
pour qu’il pût voir la fin d’un siècle
des visages épuisés
s’en adoucirent aux lueurs des flammes ;
fronces, guipures, tresses
résisteraient des mois encore
l’avare ayant ouvert son coffre
avait rassasié son regard
mille ans après
tombe toujours la pluie
sur un village.

(Jean Follain)

 

Recueil: Des Heures
Traduction:
Editions: Gallimard

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L’INITIALE (Jacques Dupin)

Posted by arbrealettres sur 17 mars 2018



Illustration: Tomas Januska
    
L’INITIALE

Poussière fine et sèche dans le vent,
Je t’appelle, je t’appartiens.
Poussière, trait pour trait,
Que ton visage soit le mien,
Inscrutable dans le vent.

(Jacques Dupin)

 

Recueil: Le corps clairvoyant
Traduction:
Editions: Gallimard

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Le présent (Sophie Hannah)

Posted by arbrealettres sur 29 septembre 2016



J’épargne mes sous
pour t’acheter une pomme de terre crue.

Je vais la polir avec ma brosse à ongles
et la laver dans mon évier.

Je fais sculpter tes initiales
dans sa peau douce et brune.

Je vais l’envelopper de papier-cadeau rose
et l’attacher d’un ruban rose.

Je vais la déposer dans une boîte à chaussures
sur un lit de papier-mouchoir.

Je vais la livrer sur le pas de ta porte,
chaussée de souliers roses.

D’abord, tu vas la regarder avec colère,
comme si c’était un bébé.

Tu vas rapidement l’entrer dans la maison
pour la dérober aux yeux des voisins.

Tu ne sauras pas où la placer.
Tu auras peur de la tenir.

Tu la cacheras dans ta chambre
pour que personne ne la voie par hasard.

Elle vivra dans le coin le plus éloigné
pour toujours, et te gênera.

(Sophie Hannah)

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Tu m’as trouvé (Louis Aragon)

Posted by arbrealettres sur 25 juin 2016



Tu m’as trouvé comme un caillou que l’on ramasse sur la plage
Comme un bizarre objet perdu dont nul ne peut dire l’usage

Comme l’algue sur un sextant qu’échoue à terre la marée
Comme à la fenêtre un brouillard qui ne demande qu’à entrer

Comme le désordre d’une chambre d’hôtel qu’on a pas faite
Un lendemain de carrefour dans les papiers gras de la fête

Un voyageur sans billet assis sur le marchepied du train
Un ruisseau dans leur champ détourné par les mauvais riverains

Une bête des bois que les autos ont prise dans leurs phares
Comme un veilleur de nuit qui s’en revient dans le matin blafard

Comme un rêve mal dissipé dans l’ombre noire des prisons
Comme l’affolement d’un oiseau fourvoyé dans la maison

Comme au doigt de l’amant trahi la marque rouge d’une bague
Une voiture abandonnée au beau milieu d’un terrain vague

Comme une lettre déchirée éparpillée au vent des rues
Comme le hâle sur les mains qu’a laissé l’été disparu

Comme le regard égaré de l’être qui voit qu’il s’égare
Comme les bagages laissés en souffrance dans une gare

Comme une porte quelque part ou peut-être un volet qui bat
Le sillon pareil du cœur et de l’arbre ou la foudre tomba

Une pierre au bord de la route en souvenir de quelque chose
Un mal qui n’en finit pas plus que la couleur des ecchymoses

Comme au loin sur la mer la sirène inutile d’un bateau
Comme longtemps après dans la chair la mémoire du couteau

Comme le cheval échappé qui boit l’eau sale d’une mare
Comme un oreiller dévasté par une nuit de cauchemars

Comme une injure au soleil avec de la paille dans les yeux
Comme la colère à revoir que rien n’a changé sous les cieux

Tu m’as trouvé dans la nuit comme une parole irréparable
Comme un vagabond pour dormir qui s’était couché dans l’étable

Comme un chien qui porte un collier aux initiales d’autrui
Un homme des jours d’autrefois rempli de fureur et de bruit

(Louis Aragon)

Illustration: ArbreaPhotos

 

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Dernier (Bernard Flucha)

Posted by arbrealettres sur 26 février 2016




Dernier

Dernier orfèvre de la nuit
Au matin nu des souvenances
Espoir vaincu serrant l’oubli
Dans le grain bleu de sa naissance

Au fer bleui de l’aventure
J’ai mis le cri j’ai mille forges
Le feu strident de sa blessure
Cautérise toutes mes gorges

Un oeil ouvert face à la mort
Cristal ennui gercé de peur
Un oeil fermé devant l’amour
Pétale rouge de sa fleur

Dernier coron des solitudes
Dans la veine d’un grand charbon
Frère d’éclipse ô négritude
Quand vient gémir l’accordéon

Un acrostiche hume la fête
Mentor de bruit coureur de jour
Rosace-accord sacre de tête
Mon initiale attend son tour

Sous le grand pin de nos aiguilles
Revient l’écume y buissonner
Et dans un verbe sans coquille
Nous conjuguons le temps aimer

Dernier coron des solitudes
Dernier orfèvre de la nuit

(Bernard Flucha)

 

 

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