Posts Tagged ‘injuste’
Posted by arbrealettres sur 15 janvier 2023

LE FIL DES JOURS
Tu tisses le voile noir
Du deuil
Sur le voile
Des naissances
Brèves sont nos années
Injuste le temps de vie
Le fil des jours
Se trame
Le rideau s’ouvre
Je m’anime d’exister
Et renais
À chaque aube
J’apprends à vivre
Dans la durée
Parfois austère
Parfois trop sage
Tantôt alerte
Tantôt espiègle
Tantôt ardente
J’attise mes jours
De passion.
(Andrée Chedid)
Recueil: L’Étoffe de l’univers
Traduction:
Editions: Flammarion
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Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), alerte, année, apprendre, ardent, attiser, aube, austère, bref, deuil, durée, espiègle, exister, fil, injuste, jour, naissance, noir, passion, renaître, rideau, s'animer, s'ouvrir, sage, se tramer, temps, tisser, vie, vivre, voile | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 mars 2021

La pluie tombe sur les justes
Et aussi sur les injustes.
Mais surtout sur les justes
Car les injustes
Portent le parapluie des justes.
(Mark Twain)
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Posted in humour, méditations | Tagué: (Mark Twain), injuste, juste, parapluie, pluie, porter, tomber | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 mars 2021

Langages
Mots effleurés,
cristal de la pensée,
jaillissement du coeur,
encre liquide et versée
dans le calice avec douceur.
L’émotion défait les codes
et conjugue l’instant
d’écriture éphémère.
Mots blessés,
cloués sur une porte
comme un oiseau maudit
aux ailes transpercées.
Injustes jugements,
censuré dans le sang,
le poème agonise
sous un trait de rature.
Mots d’amour,
battant à crève-tambour.
Étreintes et soupirs
musiquent le poaime
où la rime frissonne
en regards pétillants.
L’écriture caresse
l’ange qu’elle amadore.
(Jean Moraisin)
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Moraisin), agoniser, amour, écriture, émotion, éphémère, étreinte, blessé, calice, coeur, conjuguer, cristal, douceur, effleuré, encre, injuste, instant, jaillissement, langage, mot, nage, oiseau, pensée, poème, soupir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 janvier 2021
Illustration: Freydoon Rassouli
Tu peux, comme il te plaît, me faire jeune ou vieux.
Comme le soleil fait serein ou pluvieux
L’azur dont il est l’âme et que sa clarté dore,
Tu peux m’emplir de brume ou m’inonder d’aurore.
Du haut de ta splendeur, si pure qu’en ses plis
Tu sembles une femme enfermée en un lys,
Et qu’à d’autres moments l’œil qu’éblouit ton âme
Croit voir, en te voyant, un lys dans une femme,
Si tu m’as souri, Dieu ! tout mon être bondit ;
Si, madame, au milieu de tous, vous m’avez dit,
À haute voix : Bonjour, monsieur, et bas : Je t’aime !
Si tu m’as caressé de ton regard suprême,
Je vis ! je suis léger, je suis fier, je suis grand ;
Ta prunelle m’éclaire en me transfigurant ;
J’ai le reflet charmant des yeux dont tu m’accueilles ;
Comme on sent dans un bois des ailes sous les feuilles,
On sent de la gaîté sous chacun de mes mots ;
Je cours, je vais, je ris ; plus d’ennuis, plus de maux ;
Et je chante, et voilà sur mon front la jeunesse !
Mais que ton cœur injuste un jour me méconnaisse ;
Qu’il me faille porter en moi jusqu’à demain
L’énigme de ta main retirée à ma main :
— Qu’ai-je fait ? qu’avait-elle ? Elle avait quelque chose.
Pourquoi, dans la rumeur du salon où l’on cause,
Personne n’entendant, me disait-elle vous ? —
Si je ne sais quel froid dans ton regard si doux
A passé comme passe au ciel une nuée,
Je sens mon âme en moi toute diminuée ;
Je m’en vais courbé, las, sombre comme un aïeul ;
Il semble que sur moi, secouant son linceul,
Se soit soudain penché le noir vieillard Décembre ;
Comme un loup dans son trou, je rentre dans ma chambre ;
Le chagrin — âge et deuil, hélas ! ont le même air —
Assombrit chaque trait de mon visage amer,
Et m’y creuse une ride avec sa main pesante.
Joyeux, j’ai vingt-cinq ans ; triste, j’en ai soixante.
(Victor Hugo)
Recueil: Cent poèmes de Vivtor Hugo
Traduction:
Editions: Omnibus
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Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), aïeul, accueillir, aile, aimer, air, aller, amer, assombrir, au milieu, aurore, azur, âge, âme, éblouir, éclairer, énigme, être, bois, bondir, bonjour, brume, caresser, causer, chagrin, chambre, chanter, charmant, ciel, clarté, coeur, courber, courir, creuser, croire, décembre, demain, deuil, Dieu, diminuer, dorer, doux, emplir, enfermer, ennui, entendre, femme, feuille, fier, froid, front, gaîté, grand, injuste, inonder, jeune, jeunesse, joyeux, las, léger, linceul, loup, lys, madame, main, mal, méconnaître, monsieur, mot, nuée, oeil, passer, pencher, personne, pesant, plaire, pli, pluvieux, porter, pourquoi, pouvoir, prunelle, pur, reflet, regard, rentrer, retirer, ride, rire, rumeur, salon, secouer, sembler, sentir, serein, soleil, sombre, sourire, splendeur, suprême, trait, transfigurer, triste, trou, vieillard, vieux, visage, vivre, voir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 novembre 2020

Illustration: Marc Chagall
Le Loup et l’Agneau.
Le loup querellait un agneau
Qui ne savait pas troubler l’eau ;
À tous coups l’injuste puissance
Opprime la faible innocence.
L’agneau n’alléguait rien pour sa juste défense,
Qui ne mit le loup dans son tort ;
Mais il ne savait pas qu’opprimer l’innocence,
C’est le droit du méchant, quand il est le plus fort.
(Isaac de Benserade)
Recueil: Fables
Traduction:
Editions:
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Posted in poésie | Tagué: (Isaac de Benserade), agneau, alléguer, coup, défense, droit, eau, faible, fort, injuste, innocence, juste, loup, méchant, opprimer, puissance, quereller, savoir, tort, troubler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 mai 2020
Petites Vies
Broyez-la… ce n’est qu’une guêpe.
Cueillez-le… ce n’est qu’un muguet.
Encagez-le… ce n’est qu’un merle.
Tuez-le… ce n’est qu’un orvet.
Savez-vous la raison profonde
De ces petites vies
Et de quels poids est pour le monde
L’injuste mort d’une fourmi?
(Maurice Carême)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Maurice Carême), broyer, cueillir, encager, fourmi, guêpe, injuste, merle, mort, muguet, orvet, petite, raison, tuer, vie | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 6 août 2019

Qu’est-ce que le moi ?
Un homme qui se met à la fenêtre pour voir les passants,
si je passe par là, puis-je dire qu’il s’est mis là pour me voir ?
Non ; car il ne pense pas à moi en particulier.
Mais celui qui aime quelqu’un à cause de sa beauté, l’aime-t-il ?
Non ; car la petite vérole, qui tuera la beauté sans tuer la personne, fera qu’il ne l’aimera plus.
Et si on m’aime pour mon jugement, pour ma mémoire, m’aime-t-on, moi ?
Non ; car je puis perdre ces qualités sans me perdre moi-même.
Où est donc ce moi, s’il n’est ni dans le corps, ni dans l’âme ?
Et comment aimer le corps ou l’âme, sinon pour ces qualités qui ne sont point ce qui fait le moi, puisqu’elles sont périssables ?
Car aimerait-on la substance de l’âme d’une personne abstraitement,
et quelques qualités qui y fussent ? Cela ne se peut, et serait injuste.
On n’aime donc jamais personne, mais seulement des qualités.
Qu’on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices,
car on n’aime personne que pour des qualités empruntées.
(Pascal)
Illustration: Toshiyuki Enoki
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Posted by arbrealettres sur 3 décembre 2018

DANS LE ROYAUME DE PARALDA
I
TOUT le jour j’ai écouté leurs voix résonner
Sur les hauteurs de la lande, le royaume du vent,
Esprits sans entraves de l’air,
Leur longue parole perpétuelle ne signifiant
Ni peine ni joie, chant sonore
Que les grands anges des étoiles entendront quand je m’en serai allée.
II
Au repos dans le devenir:
A travers l’azur ils se meuvent
Passifs dans l’étreinte des vents célestes,
Visible fondu dans l’invisible, pour reparaître
En volute et en frange de pure
Vapeur de brume immaculée comme lentement ils se forment et s’amassent
Dans la sérénité éternelle
Sans cesse mêlée de l’union de l’eau et de l’air.
III
Ils n’accusent personne,
Les rayons du soleil couchant, ni ces
Feuilles de trèfle repliées et ces pâquerettes endormies,
La drenne qui chante
Pour moi, pour tout ce qui est à portée de son chant,
Mon voisin le mulot
Qui s’aventure craintivement hors de sa cachette sous la pierre
Accepte les miettes que j’ai répandues;
Du brin d’herbe à la plus lointaine étoile rien ne se refuse
A l’injuste ou au juste; qui sont aussi l’oeuvre
De celui qui a donné tout cela.
IV
Des nuages légers courant sur la colline du nord,
Un moment sombre, puis se dissipant
Pour s’élever en une multitude frémissante
D’ailes, tournant de nouveau, faisant demi-tour, se déversant
En un flot de vent invisible, se condensant
En un noyau noir, pour éclater de nouveau
En une fumée volant au gré du vent, poussière
Élevée dans les airs par la volonté
D’une unique âme en une joie innombrable, et moi
Qui observe m’élève quand s’élève, me déverse quand descend
La nuée des vivants, lis dans le ciel du soir
Le mot sans fin qu’ils épellent, l’extase.
***
IN PARALDA’S KINGDOM
I
ALL day I have listened to their voices sounding
Over the high fells, the wind’s kingdom,
Unhindered elementals of the air,
Their long continuous word meaning
Neither sorrow nor joy, loud singing
Great angels of the stars will hear when I am gone.
II
At rest in changing:
Across the blue they move
Passive in the embrace of the winds of heaven,
Visible melting into invisible, to reappear
In wisp and fringe of pure
Vapour of whitest mist as slowly they gather and come together
In serene for ever
Unbroken comingling consummation of water and air.
III
They accuse none,
Rays of the westering sun, or these
Folding clover leaves and sleeping daisies,
The missel-thrush that sings
To me, to all within the compass of his song,
My neighbour field-mouse
Venturing tremulous from hide under stone
Accepts the crumbs I have scattered;
From grass-blade to farthest star nothing withheld
From the unjust or the just; whom also made
The giver of these.
IV
Swift cloud streaming over the northern hill,
One moment dark, then vanishing
To rise in pulsing multitude
Of wings, turning again, returning, pouring
In current of invisible wind, condensing
In black core, to burst again
In smoke of flight windborne, upborne
Dust moved by will
Of single soul in joy innumerable, and I
The watcher rise with the rising, pour with the descending
Cloud of the living, read in the evening sky
The unending word they spell, delight.
(Kathleen Raine)
Illustration: Pauline Rigot-Müller
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Posted in poésie | Tagué: (Kathleen Raine), accuser, air, ange, âme, éclater, épeler, éternelle, étoile, étreinte, brume, céleste, chant, descendre, donner, drenne, eau, entendre, esprit, extase, flot, injuste, invisible, joie, juste, mulot, nuage, nuée, observer, oeuvre, peine, rayon, repos, royaume, s'élever, sérénité, soleil, trèfle, union, vivant, voix, volonté | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 août 2018

HORS DES LANGAGES
Je ne veux pas choisir
entre ceux qui vécurent
dans l’imagerie des frontons
et ceux qui s’illuminent en révolte
drapés de couleurs arrogantes.
Je ne veux pas choisir
entre ceux qui condamnent
et ceux qui sont condamnés
car ne sont-ils pas tour à tour
innocents et coupables ?
victimes et bourreaux ?
Je ne veux pas choisir entre les vérités
façonnées d’illusions étant nées du langage.
Je ne veux pas trancher du juste et de l’injuste.
Je ne sais plus ce qui est bien
ce qui est mal
dans les fornications de l’orgueil
et du désir de vaincre.
La victoire a toujours raison.
le ne voudrais connaître
que la vérité du sang
et son poids de honte dans l’absurde,
son poids d’impuissance,
son poids de désespoir.
Je me sens nègre et chinois
mongol et breton.
La couleur des drapeaux
toujours outrée
me rend aveugle.
Je me veux libéré des couleurs
et de leurs frontières.
Les hommes
je les porte en moi dans mon sang
dressés les uns contre les autres en appétit.
Englués inutilisables des connaissances,
Vieillards méprisants de l’élite,
et Vous les jeunes loups la haine aux dents
réjouissez-vous !
la vermine fera de vous tous des égaux.
Et vous voici fourmis ailées lancées
à la conquête de l’espace
décrété terre des hommes !
Bravo !
la Lune était un croissant pour votre faim
mangez-la !
La Terre n’en restera pas moins un caillou
perdu dans l’univers hydrocéphale.
Infinitésimal grouillement dans l’infini
que lui veux-tu ?
Ambitieuses machinations de l’ombre
au détriment de la lumière,
dénigrements organisés,
verbiages peinturlurés du Mensonge,
équilibres de bulles de savon,
masques qui flambent d’être masques,
maladies honteuses du Bonheur,
je vous déteste, Politiques !
Je ne veux pas choisir entre vos uniformes,
vos religions utilitaires,
vos imageries combatives,
vos justices nourries de vengeances.
Dans l’absurdité des confrontations
un soldat vaut un soldat
et tous les dieux se ressemblent.
La Justice est un ciel que vous profanez.
Je ne veux pas choisir
entre le contremaître condamné par sa réussite
à n’être plus revendicateur en France
et l’ouvrier de Léningrad
qui devint commissaire du peuple en Ukraine.
Je ne veux pas choisir entre les tribus
les peuples
les langues
les façons de vivre.
La Droite, la Gauche, le Centre.
Je veux rester libre de vivre
à la lumière de mon coeur
seul s’il le faut
et les mains vides
rêvant à l’Humanité sauvée des langages.
(Pierre Béarn)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Pierre Béarn), absurde, absurdité, appétit, aveuglé, élite, bourreau, breton, caillou, chinois, choisir, coeur, condamner, conquête, couleur, coupable, désespoir, droite, faim, frontière, gauche, grouillement, honte, hors, humanité, illusion, imagerie, infini, injuste, juste, langage, libre, lumière, mongol, nègre, orgueil, ouvrier, poids, révolte, rêver, se réjouir, seul, soldat, uniforme, univers, vérité, victime, victoire, vide, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 mai 2018

Amour
MIRAGE de la mer sous la lune, ô l’Amour !
Toi qui déçois, toi qui parais pour disparaître
Et pour mentir et pour mourir et pour renaître,
Toi qui crains le regard juste et sage du jour !
Toi qu’on nourrit de songe et de mélancolie,
Inexplicable autant que le souffle du vent
Et toujours inégal, injuste trop souvent,
Je te crains à l’égal de ta soeur la folie !
Je te crains, je te hais et pourtant tu m’attires
Puisque aussi le fatal est proche du divin.
Voici qu’il m’est donné de te connaître enfin,
Et je mourrais pour l’un de tes moindres sourires !
(Renée Vivien)
Illustration: Alphonse Osbert
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Posted in poésie | Tagué: (Renée Vivien), amour, attirer, connaître, craindre, décevoir, disparaître, divin, fatal, haïr, inégal, injuste, lune, mélancolie, mentir, mer, mirage, mourir, songe, sourire | Leave a Comment »