Posts Tagged ‘inlassable’
Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2022

Illustration: Shan Sa
Tristes souvenirs
Du temps où tu gagnas ma maison
Jamais je n’ai eu dans tes yeux l’impression d’être pauvre.
Chaque soir, jusqu’à minuit aux travaux de couture ;
Le repas toujours prêt au temps accordé.
Neuf jours sur dix, nous nous contentions de légumes salés.
Mais toujours tu gardais en surprise une belle pièce de viande.
Nous comme l’est et l’ouest unis dix-huit ans durant,
Partageant l’amer et le doux.
Nous comptions alors sur cent ans d’amour.
Mais en une nuit seulement je t’ai perdu.
Ta fin me revient inlassable en mémoire ;
Comme tu tenais ma main, incapable de parler.
Ce corps vieilli qui dure encore,
Te rejoindra vite dans la poussière.
(Mei Yaochen)
(1002-1060)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted in poésie | Tagué: (Mei Yaochen), accordé, amer, corps, couture, doux, durer, encore, est, fin, gagner, garder, impression, incapable, inlassable, jamais, légume, main, maison, mémoire, minuit, nuit, Ouest, parler, partager, pauvre, perdre, pièce, poussière, prêt, rejoindre, repas, revenir, saler, se contenter, soir, souvenir, surprise, temps, tenir, travail, triste, unir, viande, viellir, vite, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2022
Illustration: Shan Sa
En voyant l’océan
Par l’orient, du haut de la montagne Jieshi,
J’envisage l’océan infini.
Des eaux bouillonnantes inlassables
Surgissent des pics abrupts et déchirés.
Des arbres y croissent en grappe
Et l’herbe riche forme ses tapis de sève.
Le vent d’automne soupire
Les hautes vagues barattent l’écume
Qu’elles jettent ensuite aux cimes des nues
Soleil et lune, en leur périple,
Semblent trouver là, naissance et repos.
Les étoiles en leur brillance constellée
Émergent de ses profondeurs marines.
Comme est grand mon ravissement !
Je le chante dans ces vers.
(Zao Zao)
(155-220)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted in poésie | Tagué: (Zao Zao), abrupt, arbre, automne, écume, émerger, étoile, baratter, bouillonner, brillance, chanter, cime, consteller, croître, déchirer, eau, former, grappe, haut, herbe, infini, inlassable, jeter, lune, marin, naissance, nues, océan, oic, périple, profondeur, ravissement, repos, riche, sève, sembler, soleil, soupirer, surgir, tapis, trouver, vague, vent, vers, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2022
Illustration: Shan Sa
Les eaux montent
Mon service prend fin et je descends les marches du palais
Repos du soir — je gagne enfin mes appartements
L’éclair hurlant éclate dans la nuit pleine
Les flèches de lumière vive rayent les ténèbres
De noirs nuages harcèlent les tours vermillonnes
Et le vent frappe le linteau des fenêtres.
L’eau s’écoule bouillonnante par les gouttières du toit
Des flaques jaunes noient les degrés aveugles des terrasses
Les cieux dénués s’engrènent impassibles sans se déchirer
De larges voies d’eau rejoignent abondantes un canal englouti
À Liang et Ying, les cultures meurent sous les flots du ciel
Des paysans vagabonds passent devant les bras furieux du fleuve
Les eaux montent inlassables et changent nos vies en ruine marine.
(Lu Ji)
(261-303)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted in poésie | Tagué: (Lu Ji), abondant, appartement, aveuglé, éclair, éclater, bouillonner, bras, canal, changer, ciel, culture, dénué, degré, descendre, eau, engloutir, fenêtre, fin, flaque, flèche, fleuve, flot, frapper, furieux, gagner, gouttière, harceler, hurler, impassible, inlassable, jaune, large, linteau, lumière, marche, marin, monter, mourir, noir, noyer, nuage, nuit, palais, passer, paysan, plein, rayer, rejoindre, repos, ruine, s'écouler, s'engrener, se déchirer, service, soir, ténèbres, terrasse, toit, tour, vagabond, vent, vermillon, vie, vif, voie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 août 2022

PLANÈTES
Planètes, je secoue le tissu de la nuit
Entre mes mains qui passent par silence
Et vous tombez en fruits, en feuilles, en sable
Dans la bouche inlassable des ruisseaux.
Ici, où tout se joue près de l’arbre et de l’eau,
Sur cette étroite terre inscrite dans le verbe
A jamais au mot vert,
L’univers infini et ses océans d’astres
N’est que l’air qui commence aux branches du verger.
(Marc Alyn)
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Posted in humour, poésie | Tagué: (Marc Alyn), arbre, astre, bouche, branche, eau, feuille, fruit, inlassable, main, mot, nuit, océan, passer, planète, ruisseau, sable, secouer, silence, terre, tissu, tomber, univers, verbe, verger, vert | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 mai 2021

Illustration: Philippe Abril
UNE MAISON LÀ-BAS
Une maison là-bas
avec sa porte ouverte
et ses deux tourterelles
récitant inlassablement le nom de l’absent
Une maison là-bas
avec son puits profond
et sa terrasse aussi blanche
que le sel des constellations
Une maison là-bas
pour que l’errant se dise
j’ai lieu d’errer
tant qu’il y aura une maison là-bas
(Abdellatif Laâbi)
Recueil: L’arbre à poèmes Anthologie personnelle 1992-2021
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Abdellatif Laâbi), absent, blanc, constellation, errer, inlassable, là-bas, lieu, maison, nom, ouvert, porte, profond, puits, réciter, se dire, sel, terrasse, tourterelle | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 mars 2021
Ce corps noueux
ce regard brisé
ce visage érodé
ce feu aux cheveux
ces mots dehors
c’est toi, toi et toi
et la blessure
inlassable des rêves
dans tes pas futurs
(Gaston Miron)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Gaston Miron), érodé, blessure, brise, cheveu, corps, dehors, feu, futur, inlassable, noueux, rêve, regard, toi | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 mars 2020

Ô Volonté de Dieu
Ô Volonté de Dieu, tu t’éveilles et le Vide
s’emplit, les hommes t’ont nommée force, et tes ailes
emportent les étoiles dans leur ronde
inlassable ; son, lumière, forme
sont les masques de ton mouvement éternel.
Nous voyons ce que tu choisis, mais c’est toi que nous voyons.
Moi, Morcundeya, délivré des mondes,
le Voyant — mais c’est Dieu seul qui voit ! –
je m’affranchis des liens qui retiennent ici-bas
l’homme à sa petitesse, perdu depuis la nuit des temps
dans le spectacle que ses sens tissent autour de lui ;
je les découvre et ne suis plus leurré.
Mais avant que je m’élance, avant que je devienne
le vaste et lumineux Infini, et que libéré du passé
et de l’avenir, j’oublie ces êtres qui forgent leurs propres fers,
une fois je parlerai et vous dirai ce que je vois.
Le reste est Dieu. Partout, il n’est plus que silence.
Mes yeux au-dedans s’ouvrirent et je vis.
(Sri Aurobindo)
Recueil: Poésie
Traduction: Français Cristof Alward-Pitoëff
Editions: Sri Aurobindo Ashram Trust
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Posted in poésie | Tagué: (Sri Aurobindo), aile, au-dedans, autour, avenir, éternel, étoile, être, choisir, découvrir, délivrer, devenir, Dieu, dire, emporter, fer, force, forger, forme, homme, infini, inlassable, leurrer, libérer, lien, lumière, lumineux, masque, monde, mouvement, nommer, nuit, oublier, parler, partout, passé, perdu, petitesse, reste, retenir, ronde, s'affranchir, s'élancer, s'éveiller, s'emplir, s'ouvrir, sens, silence, son, spectacle, temps, tisser, vaste, vide, voir, volonté, voyant, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 décembre 2019

L’ONCLE ITZE
L’oncle Itze vient d’apprendre
Le métier de tailleur,
Changeant de vieilles hardes
En habits flambant neufs,
Changeant de vieilles hardes
En habits flambant neufs.
Dans un village arrive
Avec aiguille et fil,
Il y pose une affiche :
Je raccommode habits,
Il y pose une affiche :
Je raccommode habits.
Accroupi sur la table
L’oncle, hébété, découd,
Coupe et colle inlassable
Les pièces bout à bout,
Coupe et colle inlassable
Les pièces bout à bout.
Rapiécé le village
Vers un autre il s’en fut,
Tant qu’enfin sa main lâche
Tout le pays cousu,
Tant qu’enfin sa main lâche
Tout le pays cousu.
L’oncle Itze vient d’apprendre
Le métier de tailleur
Changeant de vieilles hardes
En habits flambant neufs.
(Moshe Kulbak)
Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Moshe Kulbak), accroupi, affiche, aiguille, apprendre, arriver, bout à bout, changer, coller, coudre, couper, découdre, fil, flamber, habit, harde, hébété, inlassable, laché, main, métier, neuf, oncle, pièce, poser, raccommoder, rapiécer, s'en aller, table, tailleur, vieux, village | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 octobre 2019

Illustration: Victor-Louis Mottez
SIRÈNES
Pensée funeste,
Toi qui embrases et qui troubles l’amour
Afin que je me tourne inlassablement vers le haut,
Tu modifies, impatiemment, les apparences
Et, avant même que je touche au but
Et me détrompe,
A d’autres songes déjà tu m’enchaînes.
Semblable à cette mer inquiète et flatteuse
Qui offre et cache au loin
L’île fatale,
Multipliant tes leurres,
Tu mènes qui encore espère
A la mort.
(Giuseppe Ungaretti)
Recueil: Vie d’un homme Poésie 1914-1970
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Giuseppe Ungaretti), amour, apparence, île, but, cacher, embraser, enchaîner, espérer, fatal, flatteur, funeste, haut, impatient, inlassable, leurre, loin, mener, mer, modifier, mort, multiplier, offrir, pensée, se dtromper, se tourner, semblable, sirène, songe, toucher, troubler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 octobre 2019

Illustration: Jean-Jacques Henner
TU DAMNES PAR LES IMAGES
Pourquoi les apparences passent-elles?
Si je te touche, belle, tu glaces d’horreur,
Tu montres l’idée nue et, plus cruelle,
Avant que rien m’ait détrompé,
Déjà tu m’as lié à d’autres peines.
Pourquoi crées-tu, pensée, en corrompant?
Pourquoi persévéré-je à t’écouter?
Quel éternel secret
Me hantera toujours en toi?
Je te traque, je te recherche,
Je regravis la pente, sans répit,
Et toujours, inlassable en la tempête
Ou désarmant les rocs,
Tu damnes par les images.
Silences frémissants, élans infinis,
Courses, brûlures jalouses, faux pas,
Rires, tourments, frissons, lèvres inquiètes,
Délirante clameur,
Abandon écumant,
Impérieuse gloire,
Solitude sans nombre,
Votre lumière, je le sais, n’est pas la vraie,
Mais vivrait-on sans tes métamorphoses,
Faute heureuse?
(Giuseppe Ungaretti)
Recueil: Vie d’un homme Poésie 1914-1970
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Giuseppe Ungaretti), abandon, apparence, écouter, écumer, élan, beau, brûlure, clameur, course, créer, cruel, damner, délirer, désarmer, détromper, faute, faux pas, frémir, frisson, glacer, gloire, heureux, horreur, idée, image, impérieux, infini, inlassable, inquiet, jaloux, lèvre, lier, lumière, métamorphose, montrer, nombre, nu, passer, peine, pensée, pente, persévérer, répit, rechercher, regravir, rire, roc, rompre, savoir, silence, solitude, tempête, toucher, toujours, traquer, vivre, vrai | Leave a Comment »