Posts Tagged ‘insensée’
Posted by arbrealettres sur 5 mars 2021
Vérité irréductible
O ton visage comme un nénuphar flottant
et le temps c’est le choeur des aulnes
regretter continu sur des rives insensées
ton âme est quelque part
sur les collines de chair oubliée
et le temps c’est mon soulier
creuser contre le ciel
vivre mon angoisse poudrait
éclairait l’obscure arête de ma transparence
le temps c’est ton visage à aimer blanc
dans cette ville qui m’a jeté ses mauvais sorts
ton passage dure encore creuset de feu
le temps c’est une ligne droite et mourante
de mon oeil à l’inespéré
(Gaston Miron)
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Posted in poésie | Tagué: (Gaston Miron), aulnes, âme, chair, choeur, colline, flottant, inespéré, insensée, irréductible, ligne, mourante, nénuphar, oeil, oublié, passage, regretter, rive, sort, soulier, temps, vérité, ville, visage | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 23 mai 2019

Quand le livre où s’endort chaque soir ma pensée,
Quand l’air de la maison, les soucis du foyer,
Quand le bourdonnement de la ville insensée
Où toujours on entend quelque chose crier,
Quand tous ces mille soins de misère ou de fête
Qui remplissent nos jours, cercle aride et borné,
Ont tenu trop longtemps, comme un joug sur ma tête,
Le regard de mon âme à la terre tourné ;
Elle s’échappe enfin, va, marche, et dans la plaine
Prend le même sentier qu’elle prendra demain,
Qui l’égare au hasard et toujours la ramène,
Comme un coursier prudent qui connaît le chemin.
Elle court aux forêts où dans l’ombre indécise
Flottent tant de rayons, de murmures, de voix,
Trouve la rêverie au premier arbre assise,
Et toutes deux s’en vont ensemble dans les bois !
(Victor Hugo)
Illustration: David Hockney
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Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), aride, âme, bois, borne, bourdonnement, cercle, crier, ensemble, fête, forêt, foyer, insensée, joug, livre, longtemps, maison, misère, murmuré, ombre, pensée, plaine, prudent, ramener, rayon, s'endormir, sentier, soin, soir, souci, ville | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 mai 2018

Paysages
Derrière le visage et le geste
Les êtres taisent leur réponse
Et la parole dite alourdie
De celles qu’on ignore ou qu’on tait
Devient trahison
Je n’ose parler des hommes je sais si
Peu de moi
Mais le Paysage
Livré à mes yeux pour son reflet qui
Est aussi son mensonge glisse dans
Mes mots j’en parle sans remords
Reflet qui est moi-même et le visage
Des hommes mon unique tourment
Je parle de Désert sans quiétude
Sillonné des tourmentes du vent
Soulevé aux entrailles
Aveuglé de ses sables
Laissé aux solitudes sans toit
Jaune comme la mort
Qui parchemine
Face contre le soleil
Je parle
Des pas de l’homme si rares
En son aridité
Mais chéris comme le refrain
Jusqu’à l’autre passage
Du vent jaloux
Et de l’oiseau si rare
Qui de son ombre fuyante
Panse les blessures que donne le soleil
Et de l’arbre et de l’eau
Que l’on nomme Oasis
Du nom d’une femme aimée
Et je parle de la Mer rapace qui reprend
Les coquillages aux grèves
Les vagues aux enfants
Mer sans visage
Au cent visages de noyés
Qu’elle enroule d’algues
Rend glauques et glissants
Comme les bêtes marines
Mer insensée telle une histoire sans fin
Détachée de l’angoisse
Pleine de contes de mort
Et je parle de vallées ouvertes
Aux pas fertiles de l’homme
Au désordre de la fleur
De cimes confinées
De montagnes de clarté
Que dévore la fauve course des sapins
Et des sapins qui savent
L’accueil des lacs
La noirceur des sols
Et les sentiers qui errent
Echos de ces visages
Qui hantent nos matins.
(Andrée Chedid)
Illustration: Don Hong-Oai
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Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), accueil, algue, alourdi, arbre, écho, chérir, coquillage, désert, eau, enfant, entrailles, fauve, geste, grève, hanter, ignorer, insensée, lac, livrer, matin, mensonge, mort, noirceur, noyé, oasis, oser, parcheminer, parler, parole, paysage, quiétude, rapace, réponse, reflet, refrain, remords, sapin, sentier, taire, tourment, tourmenté, trahison, vague, vallée, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 mai 2018
A Laure
Si tu ne m’aimais pas, dis-moi, fille insensée,
Que balbutiais-tu dans ces fatales nuits ?
Exerçais-tu ta langue à railler ta pensée ?
Que voulaient donc ces pleurs, cette gorge oppressée,
Ces sanglots et ces cris ?
Ah ! si le plaisir seul t’arrachait ces tendresses,
Si ce n’était que lui qu’en ce triste moment
Sur mes lèvres en feu tu couvrais de caresses
Comme un unique amant ;
Si l’esprit et les sens, les baisers et les larmes,
Se tiennent par la main de ta bouche à ton coeur,
Et s’il te faut ainsi, pour y trouver des charmes,
Sur l’autel du plaisir profaner le bonheur :
Ah ! Laurette ! ah ! Laurette, idole de ma vie,
Si le sombre démon de tes nuits d’insomnie
Sans ce masque de feu ne saurait faire un pas,
Pourquoi l’évoquais-tu, si tu ne m’aimais pas ?
(Alfred de Musset)
Illustration: Alina Maksimenko
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Posted in poésie | Tagué: (Alfred de Musset), aimer, amant, baiser, balbutier, bonheur, bouche, caresse, charmé, exercer, fille, idole, insensée, insomnie, larme, pensée, profaner, railler, unique | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 décembre 2017

À pas très lents, la raison me quittait
Devant la porte de l’aimée.
La nuit chassait le printemps clair
Tandis que mon désir croissait.
Pleurant, de passion épuisé,
J’étouffais des sanglots amers.
Et remuait, se dédoublant,
La pensée insensée, dolente.
Elle a pénétré le silence
De mon âme qui délirait,
Elle a submergé mon printemps
De sa vague noire et muette.
La nuit chassait le printemps clair,
Mon coeur se glaçait sur la tombe.
À pas très lents, la raison me quittait,
Je pensais froidement à l’aimée.
(Alexandre Blok)
Recueil: Le Monde terrible
Traduction:Pierre Léon
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Alexandre Blok), aimée, amer, âme, épuisé, étouffer, chasser, clair, coeur, croître, délirer, désir, froidement, glacer, insensée, muet, noir, nuit, passion, pénétrer, penser, pleurer, porte, printemps, quitter, raison, sanglot, silence, submerger, tombe, vague | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 septembre 2017
Ni tout noirs, ni tout verts, couleur
D’espérances jamais en fleur,
Les ifs balancent des colombes,
Et cela réjouit les tombes.
Elles éclatent, dans les ifs,
Ainsi que des fruits excessifs,
Effeuillant leurs plumes perdues
Au vent des vieilles avenues.
Dans l’azur qui va s’éclairant,
En haut de l’arbre le plus grand,
Qui monte, tel qu’une fusée,
Une entre autres est balancée.
Sous ses beaux yeux délicieux
Elle semble, d’un coin des cieux,
Couver l’aurore qui s’est faite
Au fond du cimetière en fête.
Et chaque arbre, panache noir
Du plus minable désespoir,
Sous les planches plumes en foule
Est un colombier qui roucoule
Ces oiseaux, dont les voix sont soeurs,
Ces adorables obsesseurs,
Ce sont évidemment les âmes
Des demoiselles et des dames
Dont la tombe douce reluit
Et dont la lune, chaque nuit,
Epelle, à ses lueurs glacées,
Les épitaphes insensées!
(Germain Nouveau)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Germain Nouveau), adorable, arbre, aurore, azur, éclairer, épeler, épitaphe, cimetière, colombe, délicieux, désespoir, demoiselles, fête, fusée, insensée, tombe | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 août 2016

Demain le fameux silence de l’éther
Déferlera sur nous
A grandes houles de syllabes insensées
Qui nous assourdiront
Arracheront les haillons d’idées
Qui nous protègent encore
Et nous drosseront
Sur l’éboulis incandescent des galaxies
Pêle-mêle avec nos morts
Nos partitions de sommeil
Et nos traités d’espérance
En vain nous débattrons-nous
Avec des cris inaudibles pour nous-mêmes
Il nous faudra choir et gésir
Abominablement éveillés pour toujours
Dans l’incommensurable trou de mémoire
Que nous étions accoutumés de nommer Dieu.
(Jean Rousselot)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jean Rousselot), abominablement, arracher, assourdir, éboulis, éther, choir, cri, déferler, Dieu, drosser, fameux, galaxie, gésir, haillon, houle, idée, inaudible, incandescent, incommensurable, insensée, mort, partition, pêle-mêle, protéger, se débattre, silence, sommeil, syllabe, trou de mémoire | Leave a Comment »