Posts Tagged ‘instable’
Posted by arbrealettres sur 11 juillet 2021
Avancez! Reculez ! Arrêtez ! – Des ordres
chuchotés haletants à l’oreille. Obéis !
(Capitaines cachés dans la faim et la soif)
Fuis ! Montre-toi ! Un salut !
Signe tais-toi réponds prends garde !
Que d’ordres venus de partout !
Le soleil ? – La main sur les yeux !
La pluie ? – Courbe le dos !
L’amour qui arrive ? – Attention !
Et ces morts en travers du chemin tout à coup !
Chocs et contre-temps de la ville
et de la vie je suis tranquille
seulement si mon souffle et mon pas vous rassemblent.
L’instable est mon repos.
(Jean Tardieu)
Illustration: Herbert Bayer
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Tardieu), arrêter, avancer, chuchoter, fuir, haleter, instable, main, obéir, ordre, partout, rassembler, reculer, repos, salut, souffle, ville, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 octobre 2020

Camille Claudel
VALSE POUR CAMILLE CLAUDEL
Mettre le cap près du soleil…
Ian Curtis
Tu tournes sans relâche
jusqu’à enlacer l’univers
tu cherches
infiniment
cette seconde avant le contact
celle qui nous mène
à l’essentiel vertige
tu tournes et t’en retournes
en suspens continu
en volutes instables
toute une vie en bascule
pour ce seul tourbillon
qui te prend maintenant
ce lent tourbillon de langueur
cette ronde enfantine
qui fait vaciller les siècles
en drapé de nuit
douce et profonde
l’enroulement
l’étreinte
l’ardent abandon
jamais
tu n’interromps
le souffle du vivant
par effleurements
par torsades
par souvenirs renversés
tu avances
petite châtelaine de l’intensité
spontanément universelle
tu avances et tournes
promesse
des plus savants déséquilibres
par sinuosités
par accès de véhémence
par étourdissements
voici le temps
d’offrir toute ta lumière
fol amour
qui tout emporte
tu sombres
et prends les poissons du ciel
dans un flot d’onyx
tu écoutes
ce qui tournoie en toi
pour jaillir
hors de tous les sillons
labourer les nuages
pénétrer la parole
éclairer les atomes
nue
si sauvage et si nue
te laissant submerger
par l’impossible
sous l’emprise d’un amour
qui se déverse
sans fin dans l’amour
bienheureuse
par l’étendue
de ta seule consumation
sous l’emprise d’un tourment
de haute haleine
tu sens
palpiter l’invisible
possédée dépossédée
tu ramasses
les comètes errantes
pour en faire des fagots
allez
allez
entre dans la ronde
jusqu’à son point de rupture
allez
entre dans la ronde
pour recueillir la vie
jusque dans la mort
allez
trois petits tours encore
et puis t’en vas vers le silence
(Zéno Bianu)
Recueil: Infiniment proche et Le désespoir n’existe pas
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Zéno Bianu), abandon, accès, aller, amour, ardent, atome, avancer, éclairer, écouter, étendue, étourdissement, étreinte, bascule, bienheureux, cap, châtelain, chercher, ciel, comète, consumation, contact, déposséder, déséquilibré, doux, draper, effleurement, emporter, emprise, enfantin, enlacer, enroulement, entrer, errer, essentiel, fagot, flot, fol, haleine, haut, impossible, infiniment, instable, intensité, interrompre, invisible, jaillir, jamais, labourer, langueur, lumière, maintenant, mener, mort, nu, nuage, nuit, offrir, onyx, palpiter, parole, pénétrer, point, poisson, posséder, prendre, profond, promesse, recueillir, relâché, renverser, retourner, ronde, rupture, s'en aller, sans fin, sauvage, savant, se déverser, se laisser, seconde, sentir, siècle, silence, sillon, sinuosité, soleil, sombrer, souffle, souvenir, spontané, submerger, temps, torsade, tourbillon, tourment, tourner, tournoyer, univers, universel, vaciller, valse, véhémence, vertige, vie, vivant, volute | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2019

Entre le ciel et l’eau
Entre le ciel et l’eau, je suis entre le ciel
Qui est hier fixé dans l’azur du passé
Un ciel qui n’est pas immobile mais qui reste
Le même presque — Et l’eau de l’avenir qui fut
troublante et donne
le vertige, où se reflète le ciel d’hier
pareil, mais pas du tout de la même façon
Instable, comme glissant, d’un pas mal sûr
Inquiet comme se tenant sur une boule,
Et puis aussi selon les ondulations
Changeantes toutefois, plus profond ou plus clair,
Allongé par des bouts et raccourci par d’autres
Très incertain, assurément, très incertain
Et je me tiens ainsi, entre le ciel et l’eau
Appuyé tout contre le ciel sans empêcher
la clarté que je fais irrévocablement
Vers l’eau, vers l’eau mal sûre et pleine
d’inconnu, fascinante parfois ou qui fait peur
Selon que tel reflet s’allonge ou se restreint
prend toute la place ou la laisse à un autre
toujours selon les ondulations.
(Hector de Saint-Denys Garneau)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 19 mars 2019

Nous cherchons,
sous d’instables
ruines, la preuve
de notre existence,
mais il suffit
d’un ver luisant
dans la pénombre,
pour que le monde
se révèle et que
cette frêle clarté
indique l’entrée
d’un domaine
que nous n’avions
pas soupçonné.
(Richard Rognet)
Recueil: Un peu d’ombre sera la réponse
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 23 juin 2018

L’âme
n’est qu’un état instable
de la matière
(Werner Lambersy)
Recueil: L’éternité est un battement de cils
Traduction:
Editions: Actes Sud
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Posted by arbrealettres sur 16 mai 2018
dans la banquise de grêle
une abeille s’est noyée
un monde si instable
sans cesse renouvelé
personne pour le voir
dix mille ans pour l’inventer
(Katell Antoine)
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Posted by arbrealettres sur 15 janvier 2018

Illustration: ArbreaPhotos
J’ai débouché le flacon de l’incertitude
Les dessins tracés sur le sable
sont effacés par le vent
La houle arrive mes habitudes
se heurtent au récif de l’instable
nouvelle d’un autrement
L’éventail des possibles élude
mes décrets cartes sur table
et se déploie lentement
comme un nouveau jeu prélude
à l’amour véritable
seule ancre dans le tourment
(Aya Cheddadi)
Recueil: Tunis marine
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Aya Cheddadi), amour, ancre, éluder, éventail, carte, déboucher, décret, dessin, effacé, flacon, habitude, houle, incertitude, instable, jeu, prélude, récif, sable, se déployer, se heurter, table, tourment, trace, véritable, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 septembre 2017

Illustration: Salvador Dali
Passé ou futur ? —
le désir connaît
son unique nature, sa
double source
dont l’une plus que l’autre
creusée dans le roc
de la séparation
et triste…
et toi maintenant rempli
d’un manque irrémédiable
vaincu par lui
tu délires : si tu pouvais
dans l’abject labyrinthe
retrouver
le chemin de notre maison —
mais quelle maison était la nôtre ?
ce n’était pas la demeure promise,
c’était comme les autres
une tente instable
plantée dans le désert
pendant l’exode
mais avec beaucoup d’amour
Ce ne peut être là,
beaucoup de larmes.
mon fils, le lieu
de la nouvelle rencontre,
ce n’est pas là
que le désir consomme
sa propre mort —
mort du désir par suprême exaucement,
et tu le sais depuis longtemps.
Et tu connais le « lieu ». C’est vrai,
tu ne le nommes pas, pourtant tu ne l’oublies pas.
Tu ne l’oublies pas.
***
Passato o futuro ? —
conosce il desiderio
la sua unica natura, la sua
doppia fonte,
ma una più dell’altra
incavata nella roccia
della separazione
e triste…
e tu ora ripieno
di una incolmabile mancanza
da essa vinto
farnetichi : potessi
nel turpe labirinto
ritrovare
la strada di casa nostra —
Non plu’) essere quello,
figlio, il luogo
ma che casa era la nostra ?
non era la promessa abitazione,
era come le altre
una tenda poco ferma
piantata nel deserto
durante l’esodo
se non che con moho aurore
con molte lacrime.
del nuovo incontro,
non è li.
che consuma il desiderio
la propria morte —
morte del desiderio per supremo esaudimento,
e lo sai da tempo.
E conosci il « dove ». È vero,
non lo nomini, pero non lo dimentichi.
Non lo dimentichi.
(Mario Luzi)
Recueil: Dans l’oeuvre du monde
Traduction: Philippe Renard, Bernard Simeone
Editions: Editions Unes
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Mario Luzi), abject, amour, chemin, connaître, consommer, creuser, délirer, désert, désir, demeure, exaucement, exode, fils, futur, instable, irrémédiable, labyrinthe, larme, lieu, maison, manque, mort, nommer, oublier, passé, promis, rempli, rencontre, retrouver, roc, savoir, séparation, source, tente, triste, vaincu | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 juillet 2017
Une barque, même instable,
dissipe l’anxiété devant le fleuve immense:
une compagnie, n’importe laquelle,
soulagerait ma peine de cette amie morte.
(Tshanyang Gyatsho)
Illustration: Odilon Redon
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Posted by arbrealettres sur 10 juillet 2017

Univers parallèles
Quel univers jumeau du nôtre?
Un soir
On ne sait plus ce qui de nous divorce
Quel arbre en nous fut dépouillé d’écorce
L’image fuit par les trous des miroirs.
Que sommes-nous derrière la barrière
De cet état instable du réel ?
Être n’est rien qu’un clivage cruel
Entre deux murs récusant leur arrière.
Où donc est le soleil qui devait poindre
Mais dans tes yeux tout à coup s’est noyé ?
Quel est le sens de vivre ? Dévoyé.
Je suis un pont qui cherche à te rejoindre.
Où est ton corps, ce rivage sans mer
Et l’horizon dont on trancha les ailes ?
Captifs de nos univers parallèles,
Nous sommes expulsés de nos amers.
Nous avançons mais c’est en claudicant
Vers l’au-delà de ce que nous vécûmes
De l’un l’autre ne tient que son écume
En son sommeil la cendre du volcan.
(Charles Dobzynski)
Illustration: Rafal Olbinski
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