Posts Tagged ‘insulter’
Posted by arbrealettres sur 9 octobre 2022

Révolte
La mort, seule immortelle,
je sais qu’un jour elle m’emportera.
Je m’insurge,
maudis le fatal rendez-vous,
insulte l’ignoble bête noire,
mais ne perds de la vie
la moindre goutte de son miel.
(Frédéric Jacques Temple)
Recueil: L’insurrection poétique Manifeste pour vivre ici
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted by arbrealettres sur 30 avril 2022

Illustration: Salvadore Dali
QUIA HORTULANUS ESSET
Je suis l’ouvrier du silence,
L’au-delà des gestes humains,
L’obole qui contrebalance
L’or des Césars entre vos mains.
Je suis l’innocence de l’aube
Et l’oeuf fragile au fond du nid;
Les replis usés de ma robe
Ont la largeur de l’infini.
Je suis plus vendu qu’un esclave,
Et, plus qu’un pauvre, abandonné;
Je suis l’eau céleste qui lave
Le sang que pour vous j’ai donné.
Les lys et les agneaux, mes frères,
Sont comme moi sans défenseur;
Je revêts tous ceux qui pleurèrent
D’une cuirasse de douceur.
Peu m’importe que l’on me nie :
Je suis l’obscur et l’insulté
Semant sa sueur d’agonie
Aux sillons du futur été.
Je suis la neige qui prépare
La lente éclosion des fleurs;
Deux bras ouverts, vivante barre,
Diamètre de vos douleurs.
La rose à mes côtés relève
Son visage innocent et beau;
Le bois mort s’humecte de sève;
Et la Madeleine au tombeau,
Moite encor des larmes versées,
Reconnaît, dieu qui sanglota,
Le jardinier aux mains percées
Sous l’arbre noir du Golgotha.
(Marguerite Yourcenar)
Recueil: Les charités d’Alcippe
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 6 décembre 2020

Illustration: Alix
On n’en finit jamais
Avec la lune.
On a beau la regarder,
La peindre, écrire sur elle,
Lui parler,
Essayer de la caresser,
Lui tourner le dos,
L’insulter,
Quand elle est là
Elle nous verse son lait,
Quand elle n’y est pas,
Son lait nous manque.
(Eugène Guillevic)
Recueil: Art poétique précédé de Paroi et suivi de Le Chant
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 15 mars 2020
C’est du Lourd
Je m’souviens,
maman qui nous a élevés toute seule,
nous réveillait pour l’école quand on était gamins,
elle écoutait la radio en pleurant notre pain,
et puis après elle allait au travail dans le froid,
la nuit,
ça c’est du lourd.
Ou le père de Majid
qui a travaillé toutes ces années de ses mains,
dehors, qu’il neige, qu’il vente, qu’il fasse soleil,
sans jamais se plaindre,
ça c’est du lourd.
Et puis t’as tous ces gens
qui sont venus en France parce qu’ils avaient un rêve
et même si leur quotidien après
il a plus ressemblé à un cauchemar,
ils ont toujours su rester dignes,
ils n’ont jamais basculé dans le ressentiment,
ça c’est du lourd,
c’est violent.
Et puis t’as tous les autres
qui se lèvent comme ça,
tard dans la journée,
qui se grattent les bourses,
je parle des deux,
celles qui font référence aux thunes,
du genre « la fin justifie les moyens »
et celles qui font référence aux filles,
celles avec lesquelles ils essaient de voir si y’a moyen,
ça c’est pas du lourd.
Les mecs qui jouent les choses zerma devant les blocs deal,
un peu de cock, de temps en temps un peu de ke-cra (crack)
et disent « je connais la vie moi monsieur ! »,
alors qu’ils connaissent rien,
ça c’est pas du lourd.
Moi je pense à celui qui se bat pour faire le bien,
qu’a mis sa meuf enceinte,
qui lui dit j’t’aime,
je vais assumer, c’est rien,
c’est bien,
qui va taffer des fois même pour un salaire de misère,
mais le loyer qu’il va payer,
la bouffe qu’il va ramener à la baraque,
frère, ça sera avec de l’argent honnête,
avec de l’argent propre,
ça c’est du lourd.
Je pense aussi à ces filles
qu’on a regardé de travers
parce qu’elles venaient de cités,
qu’ont montré à coup de ténacité,
de force, d’intelligence, d’indépendance,
qu’elles pouvaient faire quelque chose de leur vie,
qu’elles pouvaient faire ce qu’elles voulaient de leur vie,
ça c’est du lourd.
Mais t’as le bourgeois aussi,
genre emprunté,
mais attention je n’généralise pas,
je dis pas que tous les bourgeois sont condescendants,
paternalistes ou totalement imbus de leur personne,
je veux juste dire qu’il y a des gens qui comprennent pas,
qui croient qu’être français c’est une religion,
une couleur de peau,
ou l’épaisseur d’un portefeuille en croco,
ça c’est bête,
c’est pas du lourd, c’est…
La France elle est belle,
tu le sais en vrai,
la France on l’aime,
y’a qu’à voir quand on retourne au bled,
la France elle est belle,
regarde tous ces beaux visages qui s’entremêlent.
Et quand t’insultes ce pays,
quand t’insultes ton pays,
en fait tu t’insultes toi-même,
il faut qu’on se lève,
faut qu’on se batte dans l’ensemble,
rien à faire de ces mecs
qui disent « vous jouez un rôle ou vous rêvez »,
ces haineux qui disent « vous allez vous réveiller »,
parce que si on est arrivé,
si on est arrivé à faire front
avec nos différences,
sous une seule bannière,
comme un seul peuple,
comme un seul homme,
ils diront quoi tous ?
C’est du lourd,
du lourd,
un truc de malade…..
(Abd Al Malik)
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Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2019

Le poète en des jours impies
Vient préparer des jours meilleurs.
Il est l’homme des utopies,
Les pieds ici, les yeux ailleurs.
C’est lui qui sur toutes les têtes,
En tout temps, pareil aux prophètes,
Dans sa main, où tout peut tenir,
Doit, qu’on l’insulte ou qu’on le loue,
Comme une torche qu’il secoue,
Faire flamboyer l’avenir !…
Peuples ! écoutez le poète
Écoutez le rêveur sacré !
Dans votre nuit, sans lui complète,
Lui seul a le front éclairé.
(Victor Hugo)
Illustration: René Baumer
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Posted by arbrealettres sur 12 octobre 2019

PÉCHÉ MORTEL
Cette après-midi lourde épouse mon attente,
Sa rumeur est le bruit d’un amour contenu,
Mais la marche du temps, désespérément lente,
Se précipitera lorsque nous serons nus.
Un siècle, j’attendrais la seconde où nos corps
Insulteront le ciel de leurs soifs confondues.
Si j’épuise une vie à guetter ta venue,
L’espace d’un baiser me donnera la mort.
(François Mauriac)
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Posted by arbrealettres sur 14 septembre 2019

Un siècle, j’attendrais la seconde où nos corps
Insulteront le ciel de leurs soifs confondues.
Si j’épuise une vie à guetter ta venue,
L’espace d’un baiser me donnera la mort.
(François Mauriac)
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Posted by arbrealettres sur 15 juin 2019

SOUVENT J’OUBLIAIS
Souvent j’oubliais le sens des actes les plus simples.
Par exemple, devant l’employé du métro qui poinçonne les billets :
« Bonjour! ça va? » disais-je en lui tendant la main et en soulevant mon chapeau.
Mais l’autre hausse les épaules : « Vous fichez pas du monde! Vot’ billet! »
Un soir, rentrant chez moi, j’ai comme un vague souvenir
qu’il me faut crier quelque chose dans l’allée de l’immeuble.
Mais quoi? Misère, je ne le sais plus, je l’ai oublié.
Je murmure d’abord « Bonne nuit! » puis, élevant peu à peu la voix :
« L’addition!… Un hareng de la Baltique, un!… Les jeux sont faits!… Waterloo!… Vade retro… »
La concierge, furieuse, se lève en papillotes et m’insulte.
Je prends congé de mes amis Z… qui habitent au septième étage, sans ascenseur.
On m’accompagne sur le seuil de l’appartement.
Soudain, apercevant l’escalier, je suis pris de panique et pense, dans un éclair :
« C’est quelque chose qui sert à monter, non à descendre! » je ne vois plus les marches,
mais l’espace vertical qu’elles découpent de haut en bas :
une falaise abrupte, une faille, un précipice affreux!
Affolé, étourdi par le vertige, je crie : « Non! Non! Retenez-moi! »
Je supplie mes amis de me garder chez eux pour la nuit. En vain.
Pas de pitié : on me pousse, en plaisantant, vers l’abîme.
Mais moi, hurlant comme un homme qu’on assassine, je résiste,
je m’arc-boute, — finalement je cède, perds l’équilibre,
manque la première marche, tombe et me casse une jambe.
(Jean Tardieu)
Recueil: La part de l’ombre
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 6 août 2018

SUR MON LIT DE MALADE
Dans la pure lumière de l’aube qui point
je vis l’Univers ceint de la Couronne de Paix.
De leur tête inclinée les arbres lui donnaient leur bénédiction.
Solidement établie au coeur de l’Univers, la Paix
se garde elle-même à travers les luttes et la douleur au long des âges.
Dans ce monde tourmenté, elle se manifeste chaque jour, à l’aube et au crépuscule.
O Poète, héraut du Bien,
tu as sûrement reçu son invitation.
Si, ignorant son appel,
tu deviens le porte-parole du désespoir,
l’émissaire de la difformité,
si tu joues faux sur une harpe cassée,
défigurant l’éternelle vérité de l’Univers,
alors pourquoi as-tu été mis au monde ?
Dans les rizières pourquoi laisse-t-on les chardons prospérer,
pour insulter la faim de l’Homme ?
Si le malade considère la maladie comme l’ultime vérité,
mieux vaut mourir en silence.
Le poète dans l’Homme devrait-il ne devenir qu’objet de disgrâce
en suivant les sentiers d’une imagination sans pudeur,
et mettant un masque éhonté
devrait-il ternir l’éclat de la figure humaine ?
(Rabindranath Tagore)
Illustration: Alex Alemany
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Posted by arbrealettres sur 28 juin 2018

LA COLOMBE POIGNARDEE
Il existe un oiseau, dont le pâle plumage,
Des forêts du tropique étonne la gaieté ;
Seul sur son arbre en deuil, les pleurs de son ramage
Font gémir de la nuit le silence attristé.
Le chœur ailé des airs, loin de lui rendre hommage,
Insulte, en le fuyant, à sa fatalité ;
Lui-même se fuirait, en voyant son image
Poignardé de naissance, il naît ensanglanté.
Et le poète aussi, merveilleuse victime,
Qui mêle de son sang dans tout ce qu’il anime,
Arrive dans ce monde, un glaive dans le cœur ;
Et l’on n’a point encore inventé de baptême,
Qui puisse en effacer le stigmate vainqueur :
Cette tache de mort, c’est son âme elle-même.
(Jules Lefèvre-Deumier)
Illustration
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