Est-ce seulement pour moi
Que le monde est triste?
Est-ce qu’il existe,
L’insupportable tourment,
Depuis que l’homme subsiste.
(Inconnu)
Traduction: Judith Gautier
Editions: Beaux-Arts de Paris
Posted by arbrealettres sur 26 mars 2022
Est-ce seulement pour moi
Que le monde est triste?
Est-ce qu’il existe,
L’insupportable tourment,
Depuis que l’homme subsiste.
(Inconnu)
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Posted by arbrealettres sur 30 avril 2021
Supporter
Comme jusqu’ici
L’insupportable,
Tu sauras?
(Guillevic)
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Posted by arbrealettres sur 6 avril 2021
Cactus
Toute mon histoire sur la terre se résume dans ces seuls mots:
J’ai eu froid.
Il m’est impossible de vivre dans ces régions
où il tombe de la neige, où il gèle,
où l’on est sans cesse assailli par la pluie, les vents et les giboulées.
Si j’étais restée sous les tropiques,
je n’aurais pas trop le droit de me plaindre;
mais j’ai fait la sottise de suivre un botaniste en Europe,
et je suis perdues de rhumatismes.
On a beau vivre dans une serre,
on est toujours victime de quelque traître vent coulis.
Et puis cette chaleur factice me donnait la migraine
ou des pesanteurs de tête insupportables.
Mon sang, d’un rouge si vif, ne circulait plus;
mon front alourdi retombait sur ma poitrine;
et il me semblait, dans l’espèce d’hallucination où j’étais,
qu’une main invisible m’avait transformée en portière,
et que je serrais amoureusement un poêle dans mes bras,
ainsi que maintes fois je l’avais vu faire
l’hiver dans la loge de notre hôtel.
Comme je regrettais la douce et tiède température
des pays où nous sommes nées, nous autres fleurs!
comme je m’ennuyais sur les cheminées,
sur les consoles de marbre où je servais d’ornement!
(J.J. Grandville)
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Posted by arbrealettres sur 2 février 2021
Le vent, dans les gares de province, fait un bruit semblable à celui que j’entendais enfant.
Ce vent ne ressemble à rien
de ce qui m’environne : la ville, des rues, des immeubles, images fugitives du vide.
Cependant, je m’arrête par instants pour mieux me souvenir de ce bruit qui a disparu.
Au loin, un bout de fleuve m’emmène de l’autre côté, où le vent souffle comme toujours.
Je sors de l’ombre pour marcher sur le quai que le soleil de l’après-midi rend insupportable, bien que je n’aille nulle part.
Le vent, parfois, se limite à dire que le terminus peut être une gare de passage.
(Nuno Jùdice)
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Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2020
Il n’est plus rien
il est mort
ratatiné sous sa peau
Mettez sa tête sur
une chaise et ses
pieds sur une autre et
il sera là
comme un acrobate –
L’amour est vaincu. Il
l’a vaincu. C’est pourquoi
il est insupportable –
parce que
… il fait de l’amour
un hurlement contenu
d’angoisse et de défaite –
(William Carlos Williams)
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Posted by arbrealettres sur 22 juillet 2019
(Paul Valéry)
Posted in poésie | Tagué: (Paul Valéry), arbuste, auguste, écouter, calme, chant, devenir, dur, feuille, forme, immobilité, insupportable, lumière, matin, naître, netteté, oeuvre, ombre, or, puissance, rose, s'élever, sembler, soleil, tendre, verser | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 avril 2019
Illustration: Alex Alemany
Aux sables des tombeaux
la belle exposition
de ton corps nu
ouvre les secrets
de l’océan
ton ventre
où la pluie lave les larmes
est un soleil écorché
le bel esprit de ton corps nu
délivre le soleil
des entrailles de l’océan
en ces lieux où mon sang s’égare
il vaut mieux mourir
et prendre ta main pure
en ces lieux où dure l’insupportable
il vaut mieux brûler dans la lumière
et prendre ta bouche soyeuse
[…]
(Patrice Blanc)
Posted in poésie | Tagué: (Patrice Blanc), écorché, beau, bouche, brûler, corps, délivrer, entrailles, esprit, exposition, insupportable, larme, laver, lumière, mourir, nu, océan, ouvrir, pluie, prendre, s'égarer, sable, sang, secret, soleil, soyeux, tombeau, ventre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 juillet 2018
Emilie du Châtelet
A Mme du Châtelet
« Si vous voulez que j’aime encore,
Rendez-moi l’âge des amours ;
Au crépuscule de mes jours
Rejoignez, s’il se peut, l’aurore.
Des beaux lieux où le dieu du vin
Avec l’Amour tient son empire,
Le Temps, qui me prend par la main,
M’avertit que je me retire.
De son inflexible rigueur
Tirons au moins quelque avantage.
Qui n’a pas l’esprit de son âge,
De son âge a tout le malheur.
Laissons à la belle jeunesse
Ses folâtres emportements.
Nous ne vivons que deux moments :
Qu’il en soit un pour la sagesse.
Quoi ! pour toujours vous me fuyez,
Tendresse, illusion, folie,
Dons du ciel, qui me consoliez
Des amertumes de la vie !
On meurt deux fois, je le vois bien :
Cesser d’aimer et d’être aimable,
C’est une mort insupportable ;
Cesser de vivre, ce n’est rien. »
Ainsi je déplorais la perte
Des erreurs de mes premiers ans ;
Et mon âme, aux désirs ouverte,
Regrettait ses égarements.
Du ciel alors daignant descendre,
L’Amitié vint à mon secours ;
Elle était peut-être aussi tendre,
Mais moins vive que les Amours.
Touché de sa beauté nouvelle,
Et de sa lumière éclairé,
Je la suivis; mais je pleurai
De ne pouvoir plus suivre qu’elle.
(Voltaire)(François Marie Arouet)
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Posted by arbrealettres sur 24 avril 2018
CINQ AUTRES CHOSES
Qu’est-ce qui m’abrège le temps ?
L’activité !
Qu’est-ce qui l’allonge insupportablement ?
L’oisiveté !
Qu’est-ce qui te plonge dans les dettes ?
Attendre et patienter !
Qu’est-ce qui engendre le gain ?
Ne pas délibérer longtemps !
Qu’est-ce qui procure l’honneur ?
Se défendre!
(Johann Wolfgang Von Goethe)
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Posted by arbrealettres sur 22 avril 2018
Peut-être bien que les hommes après tout
ne sont pas faits pour vivre dans les maisons
mais dans les arbres
et encore
pas comme l’écureuil ou le singe d’Afrique
qui sont des enfants espiègles et craintifs
mais comme les oiseaux
et encore
pas comme le loriot bavard ou le geai plus rogue
qu’un chien de ferme et plus insupportable
qu’une porte qui grince
mais comme les oiseaux de haute volée de longs
voyages
qui n’y viennent que pour le repos
échanger quelques nouvelles lier connaissance
et prendre un peu de sang nouveau
avant de s’enfoncer dans le silence et l’anonyme
gloire du ciel
loin
[…]
(Guy Goffette)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (anonyme), (Guy Goffette), arbre, écureuil, bavard, changer, chien, ciel, connaissance, craintif, enfant, espiègle, geai, gloire, grincer, homme, insupportable, lier, loin, loriot, maison, oiseau, porte, repos, s'enfoncer, silence, singe, vivre, voyage | Leave a Comment »