Posts Tagged ‘(Jacques Darras)’
Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2019

[…]
Je n’ai pas vraiment peur de disparaître.
Je voudrais seulement comme tout le monde savoir dans quelle direction je vais ensuite.
Si ce sera dedans.
Si ce sera dehors.
Est-ce que la mort est dedans ou dehors ?
Là est la question.
Là est ma question.
J’aime finalement bien habiter quelque part.
Je ne suis pas difficile en matière d’habitation.
Je veux bien habiter pour toujours à l’hôtel.
La seule chose que je n’aime pas ce sont les camps de vacances
Les villages de toile.
Dans une pâture normande ou au bord de la Méditerranée.
Je préfère une Place Publique de gens habillés, en manches de chemise, assis à une terrasse, buvant de
la bière ou du Moselle frais, suçant à petites cuillerées un sorbet cassis ou groseilles à maquereaux.
J’ai la vision d’une foule italienne idéale, femmes impeccablement blanches et brunes, lunettes de soleil
noires, tailleurs à fines rayures.
[…]
(Jacques Darras)
Illustration: Benoit Colsenet
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Posted by arbrealettres sur 1 janvier 2019

Enamourer le nom
Je cherche de nouvelles raisons pour l’eau de s’appuyer aux rives.
Je cherche de nouvelles appariades entre la parole légère courante et l’ouragan spontané du chant.
Je cherche un récitatif dans l’intime réciprocité des ciels et des climats.
Je cherche de nouvelles circonstances pour faire entendre sans la lever, la voix dans le poème.
Nommer Namur.
Enamourer le nom.
Il n’est jamais de poésie que déclarative.
Il n’est de poésie que dans la déclaration d’amour que nous faisons aux noms aimés, par la parole ou par le chant.
(Jacques Darras)
Illustration: Fred Calleri
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Posted by arbrealettres sur 10 novembre 2017

Jacques, es-tu jamais triste, je te pose la question moi-même,
Personne jamais ne te la demandant, la pluie roule-t-elle sur
Tes joues mimant les larmes que tu aurais au fond des yeux
Et qui, ne coulant pas, délégueraient leur eau démocratique
À l’eau du ciel laïcisé, Jacques, n’esquive pas la question, s’
Il te plaît, il pleut souvent au Nord, reconnais-le, oui je sais,
J’ai passé mon enfance à écraser l’après-midi de mon nez sur
Les vitres à regarder le compotier céleste s’épuiser, cependant
J’ai appris à aimer la tristesse, la pomme fluide des automnes
Pluvieux, le jeu de mots sur la vieillesse du temps cueilli dans
La paume tenue ouverte sous les nuages, j’aime surtout le mot
Buée qui est comme une nuée enrhumée, me mouche dedans,
Carré d’étoffe grand comme un champ de colza jaune en mai
À la lisière d’une forêt, mes pluies sont jaunes, mes pleurs sont
Vrais par la couleur qu’ils ont ensoleillée, il m’arrive même de
Pleuvoir en été d’une petite pluie fine qu’on nomme « drache »,
Par chez nous « drache » c’est Darras en liquide concentré car
Je ne pleure jamais qu’étant nommé, qu’étant sommé par mon
Nom de lui rendre compte de mon humeur, « humidité joyeuse »
Voilà le bulletin que j’aimerais faire à la fin —bonsoir nuages !
(Jacques Darras)
Découvert ici: http://www.ipernity.com/blog/lara-alpha
Illustration: Tamara Lunginovic
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Posted by arbrealettres sur 20 août 2017

Vos souvenirs deviennent mes souvenirs mémoire
unanime anonyme.
Vous moi entrons dans les allées d’un vaste cimetière
nécropole.
Appelez-le roman familial ou national.
J’arrive de mon côté avec l’outil-poème, il est tard, je suis
jardinier des vides.
Je mesure les intervalles.
Il m’aura d’abord fallu vivre ma propre vie, accompagner
mon père jusqu’au bout de la sienne.
Il m’aura fallu attendre la nuit pour lire au livre entr’ouvert
de ma propre lignée.
Dans les vides.
(Jacques Darras)
Découvert ici: http://www.ipernity.com/blog/lara-alpha
Illustration: Casimir Krakowiak
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