– Sois le soutien de famille
des strates
le jardinier des origines
peut-être le seul gué
dans la débâcle
des rencontres et des quanta.
(Charles Dobzynski)
Posted by arbrealettres sur 8 août 2022
– Sois le soutien de famille
des strates
le jardinier des origines
peut-être le seul gué
dans la débâcle
des rencontres et des quanta.
(Charles Dobzynski)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Charles Dobzynski), débâcle, gué, jardinier, origine, rencontre, soutien, strate | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 avril 2022
Dehors dans le jardin,
Dehors dans le noir venteux, berçant,
Sous les arbres et sur les lits de fleurs,
Sur l’herbe et sous la bordure des haies,
Quelqu’un balaie, balaie,
Un quelconque vieux jardinier.
Dehors dans le noir venteux, berçant,
Quelqu’un secrètement remet de l’ordre,
Quelqu’un se glisse, se glisse.
***
Out in the Garden
Out in the garden,
Out in the windy, swinging dark,
Under the trees and over the flower-beds,
Over the grass and under the hedge border,
Someone is sweeping, sweeping,
Some old gardener.
Out in the windy, swinging dark,
Someone is secretly putting in order,
Someone is creeping, creeping.
(Katherine Mansfield)
Posted in poésie | Tagué: (Katherine Mansfield), arbre, balayer, berçant, bercer, bordure, dehors, fleur, haie, herbe, jardin, jardinier, lit, mettre, noir, ordre, quelconque, se glisser, secètement, venteux, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2020
Rien n’avait résisté ni le fer ni l’acier
Dieu est une arme plus cruelle
que la houe du jardinier
j’aurais voulu me coucher dans la terre une
jarre d’eau fraîche à portée de main mais
où étaient mes mains?
J’ai recollé ma tête et mes pieds
pour épargner le sable
mais rien ne tenait on avait broyé mes os
Alors j’ai suivi la route des fourmis
mon souffle dans leurs pattes
La colonne avançait en bénissant les nuages
pour trois gouttes d’eau
aucun dieu ne nous a aidés.
Nos pieds allaient vers la mer
loin des arbres à histoires
Nous marchions vers un monde
que nous ne connaissions pas
nos sandales ne comprenaient plus le sable.
La marche m’a forcée
à habiter mon corps
le désert à l’oublier
La mer fut un miracle
je l’ai remerciée de nous porter
plus encore de nous laisser.
Ce que j’ai vu
aucune eau ne pourra l’effacer
aucune source aucune pluie la
mer elle-même a renoncé.
Aujourd’hui je suis là de l’autre côté
avec ma peau d’hier et d’avant-hier
je suis là et je vous regarde grande comme je peux
avec ce poids au bout de mes bras
Des ondes me traversent que je ne comprends pas
ni la force qui me porte
ni le courage qu’elles me donnent
Si je le savais mon coeur s’en irait avec elles.
(Marilyse Leroux)
Posted in poésie | Tagué: (Marilyse Leroux), acier, aller, arbre, arme, aujourd'hui, avancer, épargner, bénir, bras, broyer, côte, coeur, colonne, comprendre, connaître, corps, courage, cruel, désert, Dieu, donner, eau, effacer, fer, force, forcer, fourmi, frais, goutte, grand, habiter, hier, histoire, houe, jardinier, jarre, laisser, loin, main, marche, marcher, mer, miracle, monde, nuage, onde, os, oublier, patte, peau, pied, pluie, poids, porter, résister, recoller, regarder, remercier, renoncer, rien, route, s'en aller, sable, sandale, savoir, se coucher, souffle, source, suivre, tête, tenir, terre, traverser, voir, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 mars 2020
Chanson de l’herbe
Sarcle sarcle, bon jardinier,
Tu te fatigueras
Le premier.
Attila passe
Et je repousse.
Broute broute, bonne laitière,
Tu te fatigueras
La première.
Où passa Attila
Moi je suis toujours là.
Bâtis bâtis, chef de chantier,
Tu te fatigueras
Le premier.
Attila passe
Et je repousse.
Pavés bétons briques et pierres,
Rira bien qui rira
La dernière.
Après les Attila
Je serai toujours là.
(Bernard Lorraine)
Posted in poésie | Tagué: (Bernard Lorraine), Attila, bâtir, béton, brique, brouter, chanson, chantier, dernier, herbe, jardinier, laitière, pavé, pierre, premier, repousser, sarcler, se fatiguer | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 février 2020
Bonsoir doux amour
comme disait Shakespeare
Bonsoir mon petit pote
comme disait Jules
Bonsoir bonsoir mon père
comme disait l’enfant de choeur
Bonsoir bonsoir mon fils
comme disait le curé
Bonsoir vieille noix
comme disait l’enfant de choeur
Bonsoir mon chou
comme dit le jardinier
Bonsoir les enfants
comme disent les enfants
Ariane bonsoir ma soeur
comme aurait dit Racine
Bonsoir mon trésor
Comme disent les banquiers
Bonsoir ma cocotte
comme dit la fermière
Bonsoir mon loup
comme dit la bergère
Bonsoir les amoureux
comme disent les eunuques
Bonsoir bonsoir bonsoir
comme disent les inconnus
Mille bonsoirs de bonsoirs
comme disent les militaires
les nourrices et les chaisières
Bonsoir tout le monde
comme tout le monde le dit
Vos gueules là-dedans
disent enfin les poètes
Et comme ils ont raison
(Philippe Soupault)
Posted in poésie | Tagué: (Philippe Soupault), amour, amoureux, banquier, berger, bonsoir, chaisier, chou, cocotte, crépuscule, curé, doux, enfant, enfant de choeur, eunuque, fermier, fils, gueule, inconnu, jardinier, là-dedans, loup, militaire, mille, noix, nourrice, père, poète, pote, raison, soeur, trésor, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 décembre 2019
SERVITEUR :
Miséricorde pour ton serviteur, ô Reine!
LA REINE :
La réunion est terminée et tous mes serviteurs sont partis.
Pourquoi viens-tu à une heure aussi tardive?
SERVITEUR :
Lorsque que tu en as terminé avec les autres,
c’est à moi de venir.
Que peut faire ton dernier serviteur ?
LA REINE :
Qu’espères-tu ? Il est trop tard.
SERVITEUR :
Je voudrais être le jardinier de ton jardin de fleurs.
LA REINE :
Quelle est cette folie ?
SERVITEUR :
Je ne ferai plus d’autre travail.
Je jetterai dans la poussière mes épées et mes lances.
Ne m’envoie pas dans des royaumes lointains,
ne me demande plus d’entreprendre de nouvelles conquêtes.
Nomme-moi jardinier de ton jardin de fleurs.
LA REINE :
Que feras-tu ?
SERVITEUR :
Mon service sera celui de tes loisirs.
Je garderai fraîche l’herbe du sentier où tu vas le matin,
où les fleurs impatientes de mourir sous tes pieds béniront ton passage.
Je t’installerai une balançoire entre les branches du saptaparna,
et la lune tôt levée essaiera de baiser ta robe à travers la feuillée.
J’emplirai d’huile odorante la lampe qui brûle à côté de ton lit,
et j’ornerai ton tabouret de merveilleuses décorations de santal et de pâte de safran.
LA REINE :
Que voudras-tu en récompense ?
SERVITEUR :
La permission de tenir tes petits poings pareils à de tendres boutons de lotus,
de glisser des guirlandes de fleurs autour de tes poignets,
de teindre la plante de tes pieds du jus rouge des pétales d’ashoka,
et d’en ôter, d’un baiser, le grain de poussière qui pourrait y être resté.
LA REINE :
J’exauce ta prière, mon serviteur.
Tu seras le jardinier de mon jardin de fleurs.
(Rabindranath Tagore)
Posted in poésie | Tagué: (Rabindranath Tagore), baiser, bénir, conquête, fleur, guirlande, impatiente, jardin, jardinier, lance, loisir, lotus, merveilleuse, mourir, orner, pétale, poussière, prière, récompense, reine, royaume, safran, santal, service, serviteur, travail | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 mai 2019
Oeillet
Toute fleur est susceptible de culture,
disait le savant docteur Cocomber
à son élève le petit marquis de Florizelles,
un jour qu’ils se promenaient ensemble dans les champs,
à l’effet d’admirer le sublime spectacle de la nature.
On croyait beaucoup à la nature au dix-huitième siècle.
—Voyez, ajoutait Cocomber, cet oeillet que j’ai cueilli
ce matin dans le parterre du château,
il a commencé par être une petite fleur simple, sans conséquence,
indigne d’attirer l’attention d’un savant docteur comme moi;
maintenant je le mets à ma boutonnière, je m’en pare,
mon nez peut le respirer sans se compromettre.
Savez-vous pourquoi?
—Vraiment non, répondit Florizelles.
—Parce qu’un jardinier habile a pris cette fleur,
l’a cultivée avec soin, et en a fait une fleur de bonne compagnie,
brillante, agréable, offrant vingt aspects, ayant vingt physionomies différentes,
et tout cela grâce à l’éducation.
Que monsieur le marquis jette un coup d’oeil sur ce chardon.
—C’est fait, répondit le marquis.
—Comment trouvez-vous cette plante?
— Horrible.
Eh bien! je suis sûr qu’on parviendrait, avec du temps et de la patience,
à lui faire porter des fleurs plus belles et plus parfumées que la rose.
Retenez donc bien cette maxime, ajouta le gouverneur:
toute fleur est susceptible de culture.
Comme on entendit sonner la cloche du dîner,
le docteur Cocomber trouva qu’il avait fait suffisamment admirer le spectacle de la nature à son élève,
et ils prirent le chemin du château.
(J.J. Grandville)
Posted in poésie | Tagué: (J.J. Grandville), chardon, cloche, compagnie, culture, docteur, fleur, habile, jardinier, marquis, nature, oeillet, respirer, simple | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 mars 2019
Un corps m’est échu : qu’en ferai-je enfin,
Tellement unique et tellement mien ?
La douce joie de vivre et respirer,
D’où me vient-elle, et qui en remercier ?
Étant fleur et jardinier à la fois,
Je ne suis seul dans la geôle ici-bas.
Et sur la vitre de l’éternité
Ma chaude haleine a pu se déposer.
Ses empreintes, comme des ornements,
Déjà se déchiffrent malaisément.
Que l’instant s’envole avec la buée !
Mon cher dessin, rien ne peut l’effacer.
***
Дано мне тело — что мне делать с ним,
Таким единым и таким моим?
За радость тихую дышать и жить,
Кого, скажите, мне благодарить?
Я и садовник, я же и цветок,
В темнице мира я не одинок.
На стекла вечности уже легло
Мое дыхание, мое тепло.
Запечатлеется на нем узор,
Неузнаваемый с недавних пор.
Пускай мгновения стекает муть —
Узора милого не зачеркнуть!
(Ossip Mandelstam)
Recueil: (La) Pierre
Traduction: Henri Abril
Editions: Circé
Posted in poésie | Tagué: (Ossip Mandelstam), échoir, éternité, buée, chaud, cher, corps, dessin, doux, effacer, empreinte, enfin, faire, fleur, geôle, haleine, jardinier, joie, malaisément, mien, ornement, remercier, respirer, s'envoler, se déchiffrer, se déposer, seul, unique, venir, vitre, vivre | Leave a Comment »
Souvent l’amour est hors la loi (Bernard Friot)
Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2020
Souvent l’amour est hors la loi
il se moque des normes des règlements.
Je connais près de chez moi
quelques exemples éclatants.
Julien
est amoureux de son voisin
Damien
Lucie dit
qu’Émilie
est son mari
la femme du boulanger
a pour amant un jardinier
et la mamie
d’Élodie
a un petit ami
d’à peine vingt-six ans et demi.
Les gens alors sont médisants
ils papotent commentent condamnent absolument.
Laissez-les parler ne les écoutez pas
la loi le règlement c’est « aimez »
tout simplement.
(Bernard Friot)
Traduction:
Editions: Folio Junior
Partager
WordPress:
Posted in poésie | Tagué: (Bernard Friot), absolument, aimer, amour, amoureux, éclater, écouter, boulanger, commenter, condamner, connaître, exemple, femme, gens, hors la loi, jardinier, Loi, mamie, mari, médire, norme, papoter, parler, règlement, se moquer, simple, voisin | Leave a Comment »