Illustration: Jeffrey T. Larson
LESSIVE
Elle va derrière le linge
Lorsque son ombre va devant.
Si son ombre de côté change
Elle s’écourte elle s’allonge
Elle met la jupe du vent.
(Jean Cocteau)
Editions: Du Rocher
Posted by arbrealettres sur 8 avril 2022
Illustration: Jeffrey T. Larson
LESSIVE
Elle va derrière le linge
Lorsque son ombre va devant.
Si son ombre de côté change
Elle s’écourte elle s’allonge
Elle met la jupe du vent.
(Jean Cocteau)
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Posted by arbrealettres sur 8 avril 2022
Illustration: Pablo Picasso
LA JEUNE FEMME
Que voulez-vous que j’y fasse
Comment cela se fait-il
La jeune femme est de face
Alors qu’elle est de profil
Comment cela se fait-il
Elle n’a qu’un oeil de face
Elle en a deux de profil
Que voulez-vous que j’y fasse
Que voulez-vous que j’y fasse
Comment cela se fait-il
Sa figure est une glace
Qui reflète son profil.
(Jean Cocteau)
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Posted by arbrealettres sur 8 avril 2022
Illustration: René Magritte
Faites-moi la grâce
de ne pas confondre
un miroir avec une porte.
(Jean Cocteau)
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Posted by arbrealettres sur 8 avril 2022
Illustration: Gao Xingjian
LE VOYAGEUR
Plus vite il marchait,
plus il approchait de sa maison,
plus elle rapetissait,
devenait inhabitable.
La distance se solidifiait derrière sa marche
et le poussait avec le rythme
d’une troupe militaire que rien ne presse.
Il lui fallait entrer dans cette maison minuscule,
ce qui était impossible et devint possible
lorsque la muraille militaire s’arrêta.
Le voyageur, alors, rapetissa très vite
cependant que sa maison grandissait à vue d’oeil
et qu’une belle jeune fille apparaissait à une fenêtre
et riait de son aventure.
(Jean Cocteau)
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Posted by arbrealettres sur 8 avril 2022
Illustration: Escher
Haut et bas gauche et droite
Avenirs et passés
Sont dans la même boîte
L’un sur l’autre entassés.
(Jean Cocteau)
Posted in poésie | Tagué: (Jean Cocteau), autre, avenir, bas, boîte, droite, entasser, gauche, haut, passé, un | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 avril 2022
Seul debout.
Seul assis.
Seul couché.
Seul sur the gril.
Seul écartelé par les chevaux de labour
dont il ne voyait que les croupes.
Seul pendu et son sperme devint mandragore.
Seul dans la vitesse qui n’est pas,
dans la minute qui n’est pas,
dans l’espace qui n’est pas,
dans le temps qui n’est pas,
dans l’éternité qui n’est pas,
dans l rien qui ne l’est pas,
dans le vide plein de boue.
Seul dans un bloc de quartz ignoble,
dans un iceberg en voyage.
Seul avec la solitude qui n’en est pas une.
Avec la lune qui fut sans être.
Avec ses pas qui n’en sont pas.
Avec ce tison qui se croûte et qui brûle au milieu
et se croûte et brûle dans un songe qui n’est même pas un songe.
Seul avec le sommeil du condamné à mort.
***
Alone
Alone standing.
Alone sitting.
Alone lying down.
Alone on the grille.
Alone drawn and quartered by workhorses,
seeing only their rumps.
Alone hanging, ejaculating a mandrake.
Alone in the quickness that isn’t,
in the minute that isn’t,
in the space that isn’t,
in time that isn’t,
in eternity that isn’t,
in the nothing that isn’t,
in an emptiness full of mud.
Alone in a corrupted chunk of quartz,
in an iceberg floating by.
Alone in solitude that isn’t.
With a moon that was without being.
With his footsteps that aren’t footsteps.
With this ember that crusts over and burns at its center,
and crusts and burns in a dream that isn’t even a dream.
Alone in the sleep of the condemned to death
Translated by Mary-Sherman Willis
(Jean Cocteau)
Posted in poésie | Tagué: (Jean Cocteau), assis, écartelé, éternité, bloc, boue, brûler, cheval, condamné, couché, croupe, debout, espace, gril, iceberg, ignoble, labour, lune, mandragore, milieu, minute, mort, pendu, quartz, rien, se croûter, seul, solitude, sommeil, songe, sperme, temps, tison, vide, vitesse, voir, voyage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 décembre 2021
Un parfum connu monte et flotte
Autour des fleurs – respirons le …
Un crapaud soupire sa note
Près de l’étang – écoutons le…
(Jean Cocteau)
Posted in poésie | Tagué: (Jean Cocteau), étang, crapaud, parfum, respirer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 décembre 2021
Elle avait cet aspect très lointain qui captive,
Cet air d’être un rêve ou bien d’une autre rive
De la mer, aux pays qu’aucun pied ne foula!
Elle dit: » Je serai votre amie, » et, très lente,
Disparut. Maintenant son souvenir me hante,
Et rien ne vaut pour moi ce doux souvenir-là…
Mais je la reverrai, ma princesse de rêve,
Car l’apparition fut trop brusque et trop brève
Pour que se démasquât cet esprit éclatant!
Le besoin d’écouter sa voix douce me tente,
Et je serai content de la savoir contente,
Quand je pourrai presser les deux mains qu’elle tend.
(Jean Cocteau)
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Posted by arbrealettres sur 13 novembre 2021
il faudrait se retourner vite
n’importe comment
n’importe où
surprendre l’ange et le domaine
(Jean Cocteau)
Posted in poésie | Tagué: (Jean Cocteau), ange, surprendre | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2020
Souvenirs d’enfance
Pendant la nuit, une rose
Avance tous feux éteints.
S’il arrivait quelque chose,
Elle attendra le matin.
Les noix, ta mère les dore,
Pour ton arbre de Noël.
Souliers au bord de l’aurore…
Ils apprivoisent le ciel.
Jadis, l’enfance chérie,
Voyageait, allumant des
Liverpool de féerie,
Splendides à regarder.
Une moustiquaire en tulle
Comme la neige on y meurt,
Surtout, si l’étoile brûle
Les ailes du ramoneur.
(Jean Cocteau)
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