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Poésie

Posts Tagged ‘(Jeanne Benameur)’

Toute ma vie pour apprendre (Jeanne Benameur)

Posted by arbrealettres sur 14 mars 2023




    
toute ma vie pour apprendre
que la seule frontière est cette peau
fragile, vivante, une peau d’humain
entre dedans et dehors elle respire
entre nous et les autres, un souffle
il n’y a pas d’autre frontière.

Ne faire confiance qu’à cette merveille vivante
qui nous protège sans nous isoler on dit sauver
sa peau et on a raison
il n’y a rien d’autre à sauver

juste notre peau.

(Jeanne Benameur)

Recueil: Frontières Petit atlas poétique
Editions: Bruno Doucey

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De je t’aime (Jeanne Benameur)

Posted by arbrealettres sur 14 mars 2023



    

de je t’aime je suis passée à j’aime
il n’y a plus d’attente à tutoyer

(Jeanne Benameur)

Recueil: Frontières Petit atlas poétique
Editions: Bruno Doucey

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Depuis combien de temps (Jeanne Benameur)

Posted by arbrealettres sur 29 septembre 2022




    
Depuis combien de temps
sa main
n’a-t-elle pas touché une autre main ?

[…]

Aujourd’hui,
il aimerait
que sa main approche le tissu
qui enveloppe le corps
de la fille qui marche.

Il la suit.

Au village,
quand le soleil dessinait son ombre devant lui,
il s’arrêtait.
Il caressait sa propre ombre.
Pour qu’elle ne le quitte pas.

L’ombre d’un homme,
c’est précieux.
Ça dit à l’homme
qu’il existe sur la terre.

(Jeanne Benameur)

L’exil n’a pas d’ombre 2019

Recueil: La Beauté Éphéméride poétique pour chanter la vie
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Dans mon livre (Jeanne Benameur)

Posted by arbrealettres sur 29 septembre 2022



Illustration: Carole Moutte
    
Dans mon livre je voyais
ce que les yeux
ne voient pas.
Des images
et encore des images.

C’était ma force.
Ma merveille.

Le livre a ouvert en moi des portes immenses.
Plus rien ne peut les refermer.

Plus rien.

Ils l’ont déchiré
mais les portes battent
à l’intérieur de moi.
Rien ne peut refermer
ce qui a été ouvert.

Je veux
découvrir.
Je veux
continuer l’aventure
du livre.
Découvrir.
Découvrir.

(Jeanne Benameur)

L’exil n’a pas d’ombre 2019

Recueil: La Beauté Éphéméride poétique pour chanter la vie
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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La Femme Peuplier (Jeanne Benameur)

Posted by arbrealettres sur 15 septembre 2021



Illustration: Rémi Polack
    
La Femme Peuplier

Celle qui porte la joie
dans chaque frisson sur sa peau on l’appelle
La Femme Peuplier

Elle va
nue et souriante
les bras grands ouverts

Du Peuplier
elle a le frémissement à chaque souffle qui passe
Elle n’appelle rien mais tout va vers elle
Joyeuse elle s’offre à la caresse qui vient Sans retenue

Celui qui a la chance de la voir quand elle va ainsi nue et offerte
peut trouver la joie tout entière
dans chaque boucle de ses cheveux

Elle n’apparaît dans aucun rêve

Il faut
pour la voir
être celui qui chemine et que la chance aide

Certains passent à côté d’elle
et ne la voient pas

Son offrande est si vaste qu’elle est silencieuse

Ceux qui passent
la tête encombrée des bruits du monde
et du fracas des disputes vaines
n’ont aucune chance de poser la main sur son sein

Ils disent que la joie n’existe pas
que celui qui a été blessé un jour
garde sa blessure pour toujours.
Savent-ils que d’une caresse La
Femme Peuplier peut les rendre à
la joie du monde?

La Femme Peuplier s’est mise en route

Elle est cette femme qui marche dans les rues
et rien ne la distingue des autres femmes
Mais ceux qui l’approchent
sentent un souffle nouveau
les caresser
Ils repartent d’un pas plus léger
vers celles qui les attendent dans les maisons
celles qu’ils appellent leurs femmes
Ils sourient sans savoir pourquoi.

(Jeanne Benameur)

 

Recueil: De bronze et de souffle, nos coeurs
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Jamais assez c’est trop (Jeanne Benameur)

Posted by arbrealettres sur 15 septembre 2021



Illustration: Rémi Polack   
    
Jamais assez c’est trop

Elle cherche à donner
et donner encore
plus
mais elle n’a qu’un seul coeur

alors
le corps sans limite donné
et donné encore
plus
mais elle n’a que deux seins

ce ne sera jamais assez
il faudrait multiplier cette chair tenue aux limites
d’un corps de femme
il faudrait partager et partager encore
le don
jusqu’à ne plus pouvoir donner
que l’infime étincelle
d’amour
contenue
dans chaque poussière de lait
ou d’océan.

(Jeanne Benameur)

 

Recueil: De bronze et de souffle, nos coeurs
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Le poème nous émeut. (Jeanne Benameur)

Posted by arbrealettres sur 7 septembre 2020




    
Le poème nous émeut.
L’émotion, cette force vive.
Celle qui, au sens étymologique du terme, nous met en mouvement.
Nous l’accueillons.
Nous la réfléchissons.
Dans le silence que génèrent les mots du poème, quelque chose a lieu.
Au plus profond de nous.
De ces plongées nos vies sortent changées.

Comment penser qu’un mot peut changer une vie?
Il faut imaginer.
Il n’y a pire fou que celui qui n’imagine pas.
Celui qui conduit à la mort des cortèges d’êtres humains parce qu’il en a reçu l’ordre.
Celui qui peut ouvrir et fermer la porte d’une chambre à gaz.
Celui qui appuie sur le bouton qui envoie le missile.
Celui qui appuie le canon sur la tempe de l’autre.
Tous ceux-là n’imaginent pas.
Ils sont coupés de cette part humaine si profonde si fertile : l’imaginaire.
Il est beaucoup plus facile d’imposer lois et décrets iniques
à des êtres à qui on a retiré la faculté d’imaginer.
C’est un temps que les humains connaissent.
C’est ainsi que toutes les formes de pouvoir totalitaire se sont maintenues.
Partout.
Et de tout temps.

Alors plus que jamais, le poème a sa place.
Parce que nos vies, mouvantes dans le temps, éphémères et fragiles, valent leur poème.
Chacune.
Et ce n’est pas, comme la littérature aux yeux de qui cela arrange, la «cerise sur le gâteau ».
Non, c’est le pain.
Le seul le vrai qui nourrisse au plus profond notre être.

(Jeanne Benameur)

 

Recueil: Notre nom est une île
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Le poème donne vie au désir (Jeanne Benameur)

Posted by arbrealettres sur 28 août 2020



Illustration: Béatrice Hunckler
    
Le poème donne vie au désir qui va en un seul souffle de l’exil au lien.

(Jeanne Benameur)

 

Recueil: Notre nom est une île
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Qui échappe à la nostalgie de la langue du silence? (Jeanne Benameur)

Posted by arbrealettres sur 28 août 2020




    
Qui échappe à la nostalgie de la langue du silence?
Celle qui nous reliait à une autre vie.
Miraculeusement.

(Jeanne Benameur)

 

Recueil: Notre nom est une île
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Notre nom est une île (Jeanne Benameur)

Posted by arbrealettres sur 28 août 2020



Illustration:François Schlesser
    
Notre nom est une île
au voyage sans fin
par chaque bouche reliée
au coeur d’un autre nom
porté par l’océan le souffle du désert le cri
du nouveau-né

Nous sommes archipel infini
dans le temps.

(Jeanne Benameur)

 

Recueil: Notre nom est une île
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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