C’est un bouquet joli que ton âme a tissé
De fleurs cueillies aux jours exprimant la tendresse
Des regards qui t’aimaient comme un printemps adresse
Son symbolique espoir — l’amour n’est pas brisé
Quand bien même leur coeur ne bat plus sur la terre
Il chante ailleurs encor «l’heure d’aimer toujours»
Roses comme les yeux et grain des épis lourds.
J’entrelace à ma lyre un nœud de ce mystère.
Si l’on peut découvrir et tel un virtuose
Le lever du soleil au joli mois de Juin
Chanter le vif éclat d’une première rose
Et par brise odorante un frais parfum de foin
La plus simple des fleurs reine de fantaisie
Tout comme les oiseaux engendre poésie
Là le bonheur s’éveille à la paix de ce lieu
Tel un présent offert par la grâce de Dieu
— Quand refleuri la plaine et qu’un grillon se pose
Sur un trèfle incarnat — y promener mes yeux
Aussi grands que mon coeur devient divine pause
Nul charme ne saurait rendre plus merveilleux.
Là-bas, le flanc de la colline
Un point blanc vers l’horizon bleu
Bien simple et pittoresque lieu
Qu’un joli cri d’oiseau décline
A ce silence environnant
Un petit âne tout paisible
Broute son herbe en ruminant
Pour mon coeur joie intraduisible.
Les plus simples choses toujours
Ont mieux empli de paix mon âme
Et fait savourer tout l’amour
Se consumant comme une flamme.
les yeux d’une femme
L’océan bleu pur
de
tes yeux
monte et descend doucement,
monte et descend doucement,
et lave
de jolies choses
sur les plages
de
mon âme.
(Question :
Ce poème
est-il
aussi beau
que deux billets de cinq dollars
frottés l’un contre l’autre ?)
***
a woman’s eye
The pure blue ocean of
your eyes
rises and falls gently,
rises and falls gently,
and washes
nice things
up onto the beaches of
my soul.
(Question:
Is
this poem
as beautiful
as two five dollar bills
rubbing together?)
(Richard Brautigan)
Recueil:Pourquoi les poètes inconnus restent inconnus
Traduction: de l’anglais par Thierry Beauchamp et Romain Rabier
Editions: Points
Le matin, je t’envoie les violettes
Que j’ai trouvées, tôt dans les bois,
Et le soir, je t’apporte les roses
Que j’ai cueillies au soleil couchant.
Sais-tu ce que ces jolies fleurs
Voudraient te dire en langage fleuri ?
Que tu me sois fidèle au long de la journée
Et que pendant les nuits tu veuilles bien m’aimer.
(Heinrich Heine)
Recueil: Nouveaux poèmes
Traduction: Anne-Sophie et Jean Guégan
Editions: Gallimard
Joli tambour s’en revient de la guerre
Joli tambour s’en revient de la guerre
Et ri et ran, ran, ran pa ta plan !
S’en revient de la guerre
La fille du roi s’est mise à sa fenêtre
Dans sa main droite, elle tient une rose
Et ri et ran, ran, ran pa ta plan !
Elle tient une rose.
Fille du roi, veux-tu m’donner ta rose ?
Fille du roi, veux-tu m’donner ta rose ?
Et ri et ran, ran, ran pa ta plan !
Veux-tu m’donner ta rose ?
Joli tambour, demande-la z’à mon père
Joli tambour, demande-la z’à mon père
Et ri et ran, ran, ran pa ta plan !
Demande-la z’à mon père
Sire mon Roi, veux-tu me donner ta fille ?
Joli tambour, quelle est donc ta fortune ?
Et ri et ran, ran, ran pa ta plan !
Quelle est donc ta fortune ?
Sire mon Roi, ma caisse et mes baguettes
Sire mon Roi, ma caisse et mes baguettes
Et ri et ran, ran, ran pa ta plan !
Ma caisse et mes baguettes
Joli tambour, tu n’es pas assez riche
Joli tambour, tu n’es pas assez riche
Et ri et ran, ran, ran pa ta plan !
Tu n’es pas assez riche
J’ai bien aussi des châteaux par douzaines
J’ai trois vaisseaux dessus la mer jolie
Et ri et ran, ran, ran pa ta plan !
Dessus la mer jolie
L’un est en or, l’autre en argenterie
Le troisième, c’est pour embarquer ma mie
Et ri et ran, ran, ran pa ta plan !
Pour embarquer ma mie
Joli tambour, dis-moi quel est ton père
Joli tambour, dis-moi quel est ton père
Et ri et ran, ran, ran pa ta plan !
Dis-moi quel est ton père
Sire mon roi, c’est l’empereur Auguste
Joli tambour, je te donne ma fille
Et ri et ran, ran, ran pa ta plan !
Je te donne ma fille
Sire mon roi, je fais fi d’toi et d’ta fille
Dans mon pays, y’en a de plus jolies
Et ri et ran, ran, ran pa ta plan !
Y’en a de plus jolies
Y en a des blond’ et des brunes aussi
Ran,ran,ran pataplan!
Et des brunes aussi!
(Anonyme)
Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette
Aux jardins de mon père,
Les lilas sont fleuris;
Aux jardins de mon père,
Les lilas sont fleuris;
Tous les oiseaux du monde
Viennent y faire leurs nids …
Auprès de ma blonde,
Qu’il fait bon, fait bon, fait bon.
Auprès de ma blonde,
Qu’il fait bon dormir!
Tous les oiseaux du monde
Viennent y faire leurs nids;
Tous les oiseaux du monde
Viennent y faire leurs nids;
La caille, la tourterelle
Et la jolie perdrix.
Auprès de ma blonde,
Qu’il fait bon, fait bon, fait bon.
Auprès de ma blonde,
Qu’il fait bon dormir!
La caille, la tourterelle
Et la jolie perdrix
La caille, la tourterelle
Et la jolie perdrix
Et ma jolie colombe,
Qui chante jour et nuit…
Auprès de ma blonde,
Qu’il fait bon, fait bon, fait bon.
Auprès de ma blonde,
Qu’il fait bon dormir!
Et ma jolie colombe,
Qui chante jour et nuit
Et ma jolie colombe,
Qui chante jour et nuit
Elle chante pour les filles
Qui n’ont pas de mari.
Auprès de ma blonde,
Qu’il fait bon, fait bon, fait bon.
Auprès de ma blonde,
Qu’il fait bon dormir!
Elle chante pour les filles
Qui n’ont pas de mari.
Elle chante pour les filles
Qui n’ont pas de mari.
Pour moi ne chante guère,
Car j’en ai un joli…
Auprès de ma blonde,
Qu’il fait bon, fait bon, fait bon.
Auprès de ma blonde,
Qu’il fait bon dormir!
Pour moi ne chante guère,
Car j’en ai un joli,
Pour moi ne chante guère,
Car j’en ai un joli,
« Dites-moi donc la belle,
Où donc est votre mari? »
Auprès de ma blonde,
Qu’il fait bon, fait bon, fait bon.
Auprès de ma blonde,
Qu’il fait bon dormir!
« Dites-moi donc la belle,
Où donc est votre mari? »
« Dites-moi donc la belle,
Où donc est votre mari? »
Il est dans la Hollande,
Les Hollandais l’ont pris.
Auprès de ma blonde,
Qu’il fait bon, fait bon, fait bon.
Auprès de ma blonde,
Qu’il fait bon dormir!
Il est dans la Hollande,
Les Hollandais l’ont pris,
Il est dans la Hollande,
Les Hollandais l’ont pris.
Que donneriez-vous, belle,
Pour avoir votre ami? … »
Auprès de ma blonde,
Qu’il fait bon, fait bon, fait bon.
Auprès de ma blonde,
Qu’il fait bon dormir!
Que donneriez-vous, belle,
Pour avoir votre ami?
Que donneriez-vous, belle,
Pour avoir votre ami?
Je donnerais Versailles,
Paris et Saint-Denis.
Auprès de ma blonde,
Qu’il fait bon, fait bon, fait bon.
Auprès de ma blonde,
Qu’il fait bon dormir!
Je donnerais Versailles,
Paris et Saint-Denis,
Je donnerais Versailles,
Paris et Saint-Denis,
Les tours de Notre-Dame
Et le clocher de mon pays.
Auprès de ma blonde,
Qu’il fait bon, fait bon, fait bon.
Auprès de ma blonde,
Qu’il fait bon dormir!
Les tours de Notre-Dame
Et le clocher de mon pays,
Les tours de Notre-Dame
Et le clocher de mon pays,
Et ma jolie colombe,
Pour avoir mon mari.
Auprès de ma blonde,
Qu’il fait bon, fait bon, fait bon.
Auprès de ma blonde,
Qu’il fait bon dormir!
(André Joubert)
Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette
En passant près d’un petit bois,
Où le coucou chantait
Où le coucou chantait
Et dans son joli chant disait :
« Coucou, coucou
Coucou, coucou »
Et moi je croyais qu’il disait :
« Coupe-lui le cou !
Coupe-lui le cou ! »
Refrain :
Et moi de m’en cour’, cour’, cour’
Et moi de m’en courir.
Et moi de m’en cour’, cour’, cour’
Et moi de m’en courir.
En passant près d’un étang,
Où le canard chantait
Où le canard chantait
Et dans son joli chant disait :
« Cancan, cancan
Cancan, cancan »
Et moi je croyais qu’il disait :
« Jette-le dedans !
Jette-le dedans ! »
Refrain
En passant près d’un moulin,
Où une femme berçait
Où une femme berçait
Et dans son joli chant disait :
« Dodo, dodo,
Dodo, dodo »
Et moi je croyais qu’elle disait :
« Jette-le dans l’eau !
Jette-le dans l’eau ! »
Refrain
En passant près d’une rivière,
Où les pêcheurs pêchaient
Où les pêcheurs pêchaient
Et dans son joli chant disait :
« Quel beau poisson, quel beau poisson
Quel beau poisson, quel beau poisson »
Et moi je croyais qu’ils disaient :
« Quel polisson !
Quel polisson ! »
Refrain
(Anonyme)
Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette
Voici le mois de mai où les fleurs volent au vent
Voici le mois de mai où les fleurs volent au vent
Où les fleurs volent au vent si jolie mignonne,
Où les fleurs volent au vent si mignonnement.
Le fils du roi s’en va, s’en va les ramassant
Le fils du roi s’en va, s’en va les ramassant
S’en va les ramassant si jolie mignonne,
S’en va les ramassant si mignonnement.
Il en ramasse tant qu’il en remplit ses gants
Il en ramasse tant qu’il en remplit ses gants
Qu’il en remplit ses gants si jolie mignonne,
Qu’il en remplit ses gants si mignonnement.
Il les porte à sa mie pour lui faire un présent
Il les porte à sa mie pour lui faire un présent
Il les porte à sa mie si jolie mignonne,
Il les porte à sa mie si mignonnement.
Prenez, prenez, dit-il, prenez voici mes gants
Prenez, prenez, dit-il, prenez voici mes gants
Prenez, prenez ces gants, si jolie mignonne,
Prenez, prenez ces gants, si mignonnement.
Vous ne les mettrez guère que quatre fois par an
Vous ne les mettrez guère que quatre fois par an
Que quatre fois par an si jolie mignonne,
Que quatre fois par an si mignonnement.
À Pâques, à la Toussaint, Noël et la Saint-Jean
À Pâques, à la Toussaint, Noël et la Saint-Jean
Noël et la Saint-Jean, si jolie mignonne,
Noël et la Saint-Jean si mignonnement.
(Anonyme)
Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette