Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘(José Àngel Valente)’

À PRÉSENT tu n’as plus, mon coeur, ce vol (José Àngel Valente)

Posted by arbrealettres sur 21 juin 2022




À PRÉSENT tu n’as plus, mon coeur, ce vol
qui t’emportait vers les plus hautes cimes.

Tu bats, rampant, parmi les feuilles sèches
du jaune automne.

Et jusqu’à quand dans ta secrète larve ?

Renaîtras-tu dans le matin
pour respirer le froid de l’air
où il y a un oiseau ?
L’entends-tu ?

Il chante tout en haut, sur les cimes
comme toi, comme alors.

Tu n’es qu’un battement réfugié dans l’obscur.

À cet oiseau que tu as été tu dédies ce chant.

***

AHORA no tienes, corazôn, el vuelo
que te llevaba a las màs altas cumbres.

Lates, reptante, entre las hojas secas
del amarillo otono.

Y hasta cuàndo en la secreta larva de ti ?

Volveràs a nacer en la maniana,
a respirar la frialdad del aire
donde hay un pàjaro ?
Lo oyes ?

Canta arriba, en las cimas,
como tù, como entonces.

Tù eres solo latir cobijado en lo oscuro.

Al pàjaro que fuiste dedicas este canto.

(José Àngel Valente)

 

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

NOUS AVONS PERDU LES MOTS (José Àngel Valente)

Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2020



Illustration: Alexandre Seon
    
NOUS AVONS PERDU LES MOTS

Nous avons perdu les mots
sur le rivage de la mer,
nous avons perdu les mots
par lesquels commencent les chants.

Nous sommes revenus à l’intérieur des terres,
nous avons perdu la vérité,
nous avons perdu les mots
et le chanteur et le chant.

***

PERDIMOS LAS PALABRAS

Perdimos las palabras
a la orilla del mar,
perdimos las palabras
de empezar a cantar.

volvimos tierra adentro,
perdimos la verdad,
perdimos las palabras
y el cantor y el cantar

***

ABBIAMO PERDUTO LE PAROLE

Abbiamo perduto le parole
sulla riva del mare,
abbiamo perduto le parole
per iniziare a cantare.

Siamo ritornati nell’entroterra,
abbiamo perduto la verità,
abbiamo perduto le parole
e il cantante e la canzone.

***

CUVINTELE PIERDUTE

Cuvintele pierdut-am
și astfel, la țărm de mare,
pierdut a fost cu ele
versul de început.

Spre lumea dinlăuntru
pierdut-am și adevărul,
cuvinte risipite, iar cântărețul
rămas-a fără cânt.

***

PERDEMOS AS PALAVRAS

Perdemos as palavras
à beira do mar,
perdemos as palavras
começo do cantar.

Viemos para terra,
perdemos a verdade,
perdemos palavras
cantor e cantar.

***

WIR VERLOREN DIE WORTE

Wir verloren die Worte
am Ufer des Meeres,
Wir verloren die Worte
um den Gesang anzustimmen.

Landeinwärts kehrten wir zurück
wir verloren die Wahrheit,
wir verloren die Worte
und den Sänger und das Singen.

***

WE LOST THE WORDS

We lost the words
at the shore of the sea,
we lost the words
to start to sing.

We returned inland,
we lost the truth,
we lost the words
and the singer and singing.

***

WIJ VERLOREN DE WOORDEN

Wij verloren de woorden
aan de oever van de zee,
wij verloren de woorden
waarmee het zingen begint.

Landinwaarts keerden wij terug,
wij verloren de waarheid,
wij verloren de woorden
en de zanger en het zingen.

(José Àngel Valente)

 

Recueil: ITHACA 581
Traduction: Français Germain Droogenbroodt – Elisabeth Gerlache / Espagnol original / Italien Luca Benassi / Roumain Gabriela Căluțiu Sonnenberg / Portugais Maria do Sameiro Barroso / Allemand Wolfgang Klinck / Anglais Germain Droogenbroodt / Néerlandais Germain Droogenbroodt /
Editions: POINT

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

PROSTRÉS (José Ángel Valente)

Posted by arbrealettres sur 4 août 2018




PROSTRÉS pendant
qu’au-dessus le rayon non visible
S’enveloppe de ténèbres.

Troupeau aveugle
d’animaux obscurs
renversés dans la boue.

Qui viendra du haut
avec des fragments de vent
te donner nom ?

***

POSTRADOS mientras
arriba el rayo no visible
se envuelve en la tiniebla.

Manada ciega
de animales oscuros
volcados sobre el barro.

¿ Quién vendrá de lo alto
con fragmentos de viento
a darte nombres ?

(José Ángel Valente)

Illustration: Salvador Dali

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

LES DOIGTS (José Ángel Valente)

Posted by arbrealettres sur 13 mai 2018



LES DOIGTS sur le tambour, la peau tendue,
l’air qui s’emplit d’un murmure d’empreintes
digitales, d’amorces d’écoute, d’oreilles ou de
silences subits, plénitude du son, le silence est la
pure plénitude du son. Percussion plus rapide.
des doigts. L’appel du dieu. Les doigts seuls sur la
pure vibration.
*

DEDOS sobre el tambor, la piel tendida, el aire
que se llena de un susurro de huellas dactilares,
de comienzos de oír, de oídos o silencios súbitos,
plenitud del sonido, el silencio es la pura
plenitud del sonido. Acelerada percusión. Los
dedos. La llamada del dios. Los dedos solos sobre
el puro temblor.

(José Ángel Valente)

Illustration

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

La lumière (José Angel Valente)

Posted by arbrealettres sur 19 mars 2018




    
la lumière n’est pas dans la lumière
mais dans les choses qui brûlent
d’une lumière tenace…

(José Angel Valente)

 

Recueil: Fragments d’un livre futur
Traduction: Jacques Ancet
Editions: José Corti

Posted in méditations, poésie | Tagué: , , , , | Leave a Comment »

Picasso Guernica (José Ángel Valente)

Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2016




Picasso-Guernica-Picasso : 1973

Pas le soleil, mais la soudaine lampe pâle illuminant
l’artificielle matière de la mort.

L’espace infini d’une seule agonie,
les formes brusques et brisées
en mille morceaux de vie violente
à la surface livide du gris.

Pas le soleil, mais la pâle
lampe électrique du froid
horreur qui fit naître
le gris coagulé de Guernica.

Nul ne peut jeter sur un tel rêve
le manteau de la nuit,
taire un tel cri,
éteindre une telle lampe
éclairant
l’explosion de l’interminable mort,
la chambre intérieure où ne peut
reposer ni mourir dans le gris de Guernica
la mémoire.

***

Picasso-Guernica-Picasso : 1973

No el sol, sino la súbita bombilla pálida ilumina
la artificial materia de la muerte.

El espacio infinito de una sola agonía,
las repentinas formas rotas
en mil pedazos de vida violenta
sobre la superficie lívida del gris.
No el sol, sino la pálida
bombilla eléctrica del frío
horror que hizo nacer
el gris coagulado de Guernica.

Nadie puede tender sobre tal sueño
el manto de la noche,
callar tal grito,
tal lámpara extinguir
que alumbra
la explosión de la muerte interminable,
la cámara interior donde no puede
reposar ni morir en el gris de Guernica
la memoria.

(José Ángel Valente)

Illustration: Pablo Picasso

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | 3 Comments »

Chanson pour franchir l’ombre (José Ángel Valente)

Posted by arbrealettres sur 25 novembre 2016



 

Chanson pour franchir l’ombre

Un jour nous nous verrons
de l’autre côté de l’ombre du sommeil.
Mes yeux et mes mains s’approcheront de toi
et tu seras là, et nous serons là,
comme si nous avions toujours été là
de l’autre côté de l’ombre du sommeil.

***

Canción para franquear la sombra

Un día nos veremos
al otro lado de la sombra del sueño.
Vendrán a ti mis ojos y mis manos
y estarás y estaremos
como si siempre hubiéramos estado
al otro lado de la sombra del sueño.

(José Ángel Valente)

Illustration: Ekaterina Panikanova

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Le poème ne se mesure pas à sa longueur (José Àngel Valente)

Posted by arbrealettres sur 29 mars 2016



Le poème ne se mesure pas
à sa longueur, mais à
sa capacité à engendrer,
hors de toute mesure, la durée.
Dialogue avec le corps
dans le corps, dans la matière
corporelle (âme-corps) comme totalité.
Écrire depuis l’attente,
non à partir du dire,

mais de l’écoute de ce
que les mots vont dire

(José Àngel Valente)

Découvert ici: http://www.ipernity.com/blog/lara-alpha

Illustration: Alain Gagnon

 

 

Posted in méditations, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , | 1 Comment »

Comme un grand animal non visible (José Àngel Valente)

Posted by arbrealettres sur 27 mars 2016



Comme un grand animal non visible l’air
descendait
abreuver les cieux.
Et nous, nous le contemplions émerveillés
dans la cabane humide de la peur.
La nuit recouvrit notre misère
L’air ouvrait
la totale extension du matin,
déployait la lumière, les cavaliers venaient
et à la vue des eaux ils descendaient.

(José Àngel Valente)

Découvert ici: http://www.ipernity.com/blog/lara-alpha

 

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

JE VOIS, JE VOIS (José Ángel Valente)

Posted by arbrealettres sur 14 décembre 2015



JE VOIS, JE VOIS. Et que vois-tu ? Je ne vois pas.
De quelle couleur ? Je ne vois pas. Le problème
n’est pas ce qui se voit, mais le voir lui-même. Le
regard, non pas l’oeil. Anté-pupille. La non
couleur, non la couleur. Ne pas voir. La
transparence.

*

VEO, VEO. Y tú ¿ qué ves ? No veo. ¿ De qué
color ? No veo. El problema no es lo que se ve,
sino el ver mismo. La mirada, no el ojo.
Antepupila. El no color, no el color. No ver. La
transparencia.

(José Ángel Valente)

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , | 2 Comments »

 
%d blogueurs aiment cette page :