Posts Tagged ‘joue’
Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2023
Illustration: Dai Dunbang
SUR L’AIR D’EN ENFONÇANT LES LIGNES ENNEMIES
Quand les hirondelles reviennent, c’est Sacrifice Nouveau,
Quand les fleurs de poiriers sont tombées, arrive Pure Lumière.
Au dessus du bassin, la mousse verte – trois ou quatre plaques,
Tout au fond du feuillage, un loriot jaune – un ou deux cris.
Aux jours qui s’allongent, le duvet volant s’allège.
Avec son charmant sourire, ma voisine du côté est me tient compagnie ;
Effeuillant les mûriers dans la sente, elle vient à ma rencontre :
Elle s’étonnait la nuit dernière d’un rêve de printemps étrange et beau,
Or voici qu’elle a été la meilleure au jeu des herbes ce matin ;
Son sourire illumine ses deux joues.
***

(Yàn Shu) (991-1055)
Recueil: Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes Poèmes Song illustrés par Dai Dunbang
Traduction: du Chinois par Bertrand Goujard
Editions: De la Cerise
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Posted in poésie | Tagué: (Yàn Shu), air, arriver, au-dessus, étrange, bassin, beau, côte, charmant, compagnie, cri, duvet, effeuiller, enfoncer, ennemi, est, feuillage, fleur, fond, herbe, hirondelle, illuminer, jaune, jeu, joue, jour, ligne, loriot, lumière, matin, mûrier, meilleu, mousse, nouveau, nuit, plaque, poirier, printemps, pur, rêve, rencontre, revenir, s'alléger, s'allonger, s'étonner, sacrifice, sente, sourire, tenir, tomber, venir, vert, voisin, volant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2022

LA CINQUIÈME SAISON
S’il faut nommer le ciel je commence par toi
Je reconnais tes mains à la forme du toit
L’été je dors dans la grange de tes épaules
Les hirondelles de ta poitrine me frôlent
Dressées contre ma joue les tiges de ton sang
Le rideau de ta chevelure qui descend
Je te cache pour moi dans la ruche des flammes
Reine du feu parmi les frelons noirs des âmes
Par l’automne épargnés tes yeux sont toujours verts
Les fleuves continuent de passer au travers
Ton souffle achève au loin le clapotis des plaines
On ne sait plus si c’est le soir ou ton haleine
En hiver tu secoues la neige de ton front
Tu es la tache lumineuse du plafond
Et je ferme au-delà des mers le paysage
Avec les hautes falaises de ton visage
L’étrave du printemps glisse entre tes genoux
Lentement le soleil s’est approché de nous
Tu traverses la nuit plus douce que la lampe
Tes doigts frêles battant les vitres de ma tempe
Je partage avec toi la cinquième saison
La fleur la branche et l’aile au bord de la maison
Les grands espaces bleus qui cernent ma jeunesse
Sur le mur le dernier reflet d’une caresse.
(René Guy Cadou)
Recueil: René Guy Cadou Poésie la vie entière oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (René Guy Cadou), achever, aile, au travers, au-delà, automne, âme, épargner, épaule, été, étrave, battre, bleu, bord, branche, caresse, cerner, chevelure, ciel, clapotis, commencer, continuer, der, descendre, doigt, dormir, doux, dresser, espace, falaise, fermer, feu, flamme, fleur, fleuve, forme, frêle, frôler, frelon, front, genoux, glisser, grange, haleine, haut, hirondelle, hiver, ier, jeunesse, joue, lampe, lent, loin, lumineux, main, maison, mer, mur, neige, noir, nommer, nuit, passer, paysage, plafond, plaine, poitrine, printemps, reconnaître, reflet, reine, rideau, ruche, s'approcher, saison, sang, savoir, se cacher, secouer, soir, soleil, souffle, tache, tempe, tige, toit, toujours, traverser, vert, visage, vitre, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2022

Illustration: Shan Sa
La course grinçante de la charrette
La vieille charrette pousse ses lamentations stridentes le long du chemin ocre
Et laisse derrière elle des sillons de poussière dans le soir venu.
Un couple l’encadre d’efforts ; il pousse, elle tire.
Où conduiront leurs pas lourds qui les éloignent du foyer ?
La faim ne se laisse pas tromper par les feuilles d’orme que nous mangeons.
Nous espérons une terre qui nous donnera un peu de riz.
La main glacée du vent agite les joncs desséchés.
Mais voilà que surgit au loin une ancienne demeure.
Ils auront peut-être gardé pour l’étranger un coin de table.
La porte est muette, la salle est vide, le feu et la marmite absents.
Ils hésitent sur le seuil ouvert de la route désertée ;
Une pluie de larmes inonde leurs joues creuses.
(Chen Zilong)
(1608-1647)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted in poésie | Tagué: (Chen Zilong), absent, agiter, ancien, éloigner, étranger, charrette, chemin, coin, conduire, couple, course, creux, déserter, désssécher, demeure, derrière, donner, effort, encadrer, espérer, faim, feu, feuille, foyer, garder, glacer, grincer, hésiter, inonder, jonc, joue, laisser, lamentation, larme, loin, long, lourd, main, manger, marmite, muet, ocre, orme, ouvert, pas, pluie, porte, pousser, poussière, riz, route, salle, seuil, sillon, soir, strident, surgir, table, terre, tirer, tromper, un peu, venir, vent, vide, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2022
Illustration: Shan Sa
Au loin disparu
Le cygne déploie ses ailes agiles et laisse le vent le porter au loin.
Un air vif le rappelle au souci et il tourne la tête, incertain.
Un cheval livre ses pas lourds à la steppe désertée — les siens sont partis.
Son coeur s’enlise dans des pensées interdites comme ses sabots dans la glaise meuble.
Le destin s’abat sans pitié sur deux dragons que leurs ailes opposent.
Il reste pourtant les chants qui savent révéler les amours secrets.
À l’ami qui s’en va, je joins les mots du ruisseau où coulent mes larmes.
L’écho des tambours exalte les vertus mâles et déchire les coeurs des compagnons vaincus.
La solitude des vers alimente le brasier du souvenir
Et plombe mon âme mon âme brisée dans l’horizon des peines.
J’aimerais pouvoir entonner encore les airs de l’enfance,
Ton pays est loin désormais — il t’ignore jusqu’au trépas.
Le mal me dévisage et il pleut sur les joues des filets d’amertume.
Les cygnes volent leur vie entière deux à deux
Mais pour nous, hommes, qui ne pouvons nous envoler ensemble
Il n’y a que routes mornes aux destins séparés.
(Su Wu)
(140-60)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted in poésie | Tagué: (Su Wu), agile, aile, air, alimenter, amertume, ami, amour, âme, écho, brasier, briser, chant, cheval, coeur, compagnon, couler, cygne, déchirer, déployer, déserter, dévisager, destin, disparaître, dragon, enfance, ensemble, entier, entonner, envoler, exalter, filet, glaise, homme, horizon, ignorer, incertain, interdit, ivre, joindre, joue, laisser, larme, loin, lourd, mal, mâle, meuble, morne, mot, opposer, partir, pas, pays, peine, pensée, pitié, pleuvoir, plomber, porter, pouvoir, rappeler, révéler, rester, route, ruisseau, s'abattre, s'en aller, s'enliser, sabot, savoir, séparer, secret, solitude, souci, souvenir, steppe, tambour, tête, tourner, trépas, vaincru, vent, vers, vertu, vie, vif, voler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022

Illustration
LIBERTÉ
Elle est blonde
Parfois brune
Fille du monde
Soeur de la lune
Ses yeux tombés du ciel
Sont pleins d’étoiles et de miel
C’est un oiseau sauvage
Échappé de sa cage
Une abeille une fleur
Une source un bijou
Mais au bord de ses joues
Une trace de pleur
Abîme sa beauté
Elle se nomme LIBERTÉ
(Robert Gelis)
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Posted in poésie | Tagué: (Robert Gelis), abîmer, abeille, échapper, étoile, beauté, bijou, blond, bord, brun, cage, ciel, fille, fleur, joue, liberté, lune, miel, monde, oiseau, plein, pleur, sauvage, se nommer, soeur, source, tomber, trace, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 octobre 2022

Illlustration: Pascal Renoux
Il n’y a pas de théorème du désir
Pas plus qu’il n’y a de théorème de la saveur d’une eau de montagne
pans la bouche de l’exténué
Il boit sa vie
Il n’y a qu’une vérité à mille chemins
Devant le corps aimé
Il est une aube plénière
Dont la lumière appelle la pensée-mésange de l’amant :
S’il y a une vérité dans le désir
Seule l’atteint cette pensée à mille chemins
Le coeur aussi se donne comme un paysage
Seul donc le désir de s’y perdre le mérite
Car ici l’ignorance nous accroît
C’est très simple l’immense pour qui s’est intérieurement dévêtu
Une paupière une hanche un souffle sur la joue
Cela d’un coup efface le monde
La fureur l’excès leur langage
C’est toujours à partir de ce vide
Que nous aimons
En lui que nous buvons notre vie
Est-ce de l’ordre de l’explosion ?
Explosion silencieuse et immobile
À la jonction de deux corps
Qui est la conjonction de deux limites
Ainsi détruites ?
Serait-ce l’apparition d’un espace neuf
Contraire mais lié
À l’espace ordinaire des besognes de l’existence ?
La porte d’or
Par où l’on revient dans sa vie
Déshabitué éclairé
Retour d’exil :
Gestes enfin habités
Regards tenus
Expansion d’une prairie intérieure
Avec affleurement de sources
Celles que l’amant entend
Quand il pose son oreille sur le sommeil de l’aimée
Beau chahut l’amour dans la maison des hommes
Table renversée écrous levés
Est-ce bien de l’ordre de l’explosion ?
Mais lente mais douce
Et sa rumeur qui dort dans la main du coeur
(Jean-Pierre Siméon)
Recueil: Le désir en nous comme un défi au monde 84 Poètes d’aujourd’hui
Traduction:
Editions: Le Castor Astral
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Pierre Siméon), accroître, affleurement, aimer, amant, apparition, appeler, atteindre, auble, éclairer, écrou, besogne, boire, bouche, chemin, coeur, conjonction, contraire, corps, déshabituer, désir, détruit, devant, dormir, doux, eau, eddacer, enfin, entendre, espace, excès, exil, existence, expansion, explosion, exténué, fureur, geste, habité, hanche, homme, ignorance, immense, immobile, intérieur, jonction, joue, langage, lent, lever, lier, limite, lumière, main, maison, mérite, mésange, monde, montagne, neuf, or, ordinaire, oreille, paupière, paysage, pensée, plénier, porte, poser, prairie, regard, renverser, retour, revenir, rumeur, saveur, se dévêtir, se donner, se perdre, silencieux, simple, souffle, source, table, ténu, théorème, vérité, vide, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 septembre 2022

Illustration
Je ne demande au bleu…
Je ne demande au bleu de mon absence
Que ce lointain,
Si proche que je le sens frôler ma joue,
Ce peu de songe et de feuillages
En forme de parfum sur un sentier du monde
Où je ne suis que la buée d’un jour
Longtemps porté.
Je ne demande à l’éclosion des heures
Que l’effacement des pas,
La lente fumée du seul silence
Et l’embellie du vide
Pour mieux laisser venir,
Peut-être,
La pure désolation d’un chant
Selon la cendre et la lumière.
(Marc-Henri Arfeux)
Recueil: La désir Aux couleurs du poème Anthologie établie par Bruno Doucey et Thierry Renard
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted by arbrealettres sur 7 septembre 2022

Illustration: Julie Bernard
LES JOUES
Comme je suis plutôt timide,
une fille de ma classe m’a dit :
« Tu es beau comme une fraise. »
Alors, j’ai rougi encore plus,
je me suis écrasé sur ma chaise.
Ces mots-là ne sont pas du sucre.
Mais hier, dans le jardin,
une seule fraise a poussé
au milieu des pâquerettes.
Ce fruit était si vrai à croquer :
je crois qu’elle m’aime un peu,
cette fille, pour me parler ainsi
(Carl Norac)
Recueil: Le livre des beautés minuscules / Images de Julie Bernard
Traduction:
Editions: RUE DU MONDE
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Posted in poésie | Tagué: (Carl Norac), aimer, beau, chaise, classe, croire, croquer, dire, fille, fraise, fruit, hier, jardin, joue, mot, parler, pâquerette, pousser, rougir, s'écraser, sucre, timide, un peu, vrai | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 septembre 2022
Illustration: Géraldine Alibeu
Poème pour donner un baiser
Je crois que je vais faire la goutte d’eau ce matin.
Je vais tomber du ciel de mon lit,
bâiller quelques nuages, prendre ma douche,
je vais traverser un couloir long comme un horizon,
descendre l’escalier à grands pas de goutte,
puis sur ta joue, sans un mot, éclater.
Je crois que, pour un baiser,
je vais faire la goutte d’eau ce matin.
(Carl Norac)
Recueil: Petits poèmes pour passer le temps
Traduction:Editions: Didier Jeunesse
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Posted by arbrealettres sur 25 août 2022

Illustration: Frédéric Rébéna
L’eau vive
L’eau des fontaines de la pluie, la gentille eau, la fraîche aux joues,
l’eau qui a peur quand vient la nuit, l’eau qui tout bas chante tout doux,
l’eau qui murmure, l’eau qui dort, l’eau qui joue avec les anguilles,
avec Inès ou Léonor, avec les longs cheveux des filles,
l’eau qui paresse, l’eau qui bout, l’eau qui bouillonne méchamment,
l’eau qui désaltère les loups, l’eau d’Ophélie lit des amants,
l’eau file et fuit comme ma mort, comme le temps de notre amour,
ainsi qu’Inès ou Léonor, l’eau glisse et fuit comme le jour.
Serre les mains, ferme les doigts — et déjà l’eau file au moulin
comme la joie qui, près de toi, quand tu l’embrasses, est déjà loin.
(Claude Roy)
Recueil: Poèmes de Claude Roy
Traduction:
Editions : Bayard Jeunesse
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