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Posts Tagged ‘jouissance’

Pour toute la beauté (Saint Jean de la Croix)

Posted by arbrealettres sur 19 avril 2023



Illustration: Josephine Wall
    
Pour toute la beauté
Glose divinisée

Pour toute la beauté
jamais ne me perdrai,
sinon pour un je ne sais quoi
qui s’obtient d’aventure.

1.
Saveur d’un bien qui est fini
à rien ne peut arriver d’autre
que de fatiguer l’appétit
et de ravager le palais ;
et ainsi pour toute douceur
moi jamais je ne me perdrai,
sinon pour un je ne sais quoi
qui se trouve d’aventure.

2.
Le coeur généreux jamais
n’a cure de s’arrêter
là où l’on peut passer
sinon dans le plus difficile ;
rien ne lui cause satiété,
et sa foi monte tellement
qu’il goûte d’un je ne sais quoi
qui se trouve d’aventure.

3.
Celui qui d’amour est dolent,
par le divin Être touché,
a le goût si transformé
qu’il défaille à tous les goûts ;
comme celui qui a la fièvre,
le manger qu’il voit le dégoûte ;
il désire un je ne sais quoi
qui se trouve d’aventure.

4.
Ne soyez de cela surpris
que le goût demeure tel,
parce que la cause du mal
est étrangère à tout le reste ;
et ainsi toute créature
se voit devenue étrangère,
et goûte d’un je ne sais quoi
qui se trouve d’aventure.

5.
Car la volonté étant
touchée par la Divinité,
elle ne peut être payée
sinon par la Divinité ;
mais sa beauté étant telle
que par foi seule elle se voit,
la goûte en un je ne sais quoi
qui se trouve d’aventure.

6.
Or d’un tel amoureux,
dites-moi si aurez douleur
qu’il n’y ait pareille saveur
parmi tout le créé ;
seul, sans forme ni figure,
sans trouver appui ni pied,
goûtant là un je ne sais quoi
qui se trouve d’aventure.

7.
Ne pensez pas que l’intérieur,
qui est de bien autre valeur,
trouve jouissance et allégresse
en ce qui donne ici saveur ;
mais par delà toute beauté,
et ce qui est, sera et fut,
là il goûte un je ne sais quoi
qui se trouve d’aventure

8.
Plus emploie son souci
qui veut s’avantager,
en ce qui est à gagner
qu’en ce qu’il a déjà gagné ;
ainsi, pour plus grande hauteur,
moi toujours je m’inclinerai
surtout à un je ne sais quoi
qui se trouve d’aventure.

9.
Pour cela qui par le sens
peut ici se comprendre,
et tout ce qui peut s’entendre,
fût-il très élevé,
ni pour grâce ni beauté
jamais je ne me perdrai,
sinon pour un je ne sais quoi
qui se trouve d’aventure.

***

Por toda la hermosura
Glosa a lo divino

Por toda la hermosura
nunca yo me perderé,
sino por un no sé qué
que se alcanza por ventura.

1.
Sabor de bien que es finito,
lo más que puede llegar
es cansar el apetito
y estragar el paladar ;
y así, por toda dulzura
nunca yo me perderé,
sino por un no sé qué,
que se halla por ventura.

2.
El corazón generoso
nunca cura de parar
donde se puede pasar,
sino en más dificultoso ;
nada le causa hartura,
y sube tanto su fe,
que gusta de un no sé qué
que se halla por ventura.

3.
El que de amor adolece,
de el divino ser tocado,
tiene el gusto tan trocado
que a los gustos desfallece ;
como el que con calentura
fastidia el manjar que ve,
y apetece un no sé qué
que se halla por ventura.

4.
No os maravilléis de aquesto,
que el gusto se quede tal,
porque es la causa del mal
ajena de todo el resto ;
y así, toda criatura
enajenada se ve,
y gusta de un no sé qué
que se halla por ventura.

5.
Que, estando la voluntad
de Divinidad tocada,
no puede quedar pagada
sino con Divinidad ;
mas, por ser tal su hermosura
que sólo se ve por fe,
gústala en un no sé qué
que se halla por ventura.

6.
Pues, de tal enamorado,
decidme si habréis dolor,
pues que no tiene sabor
entre todo lo criado ;
solo, sin forma y figura,
sin hallar arrimo y pie,
gustando allá un no sé qué
que se halla por ventura.

7.
No penséis que el interior,
que es de mucha mas valía,
halla gozo y alegría
en lo que acá da sabor ;
mas sobre toda hermosura,
y lo que es y será y fue,
gusta de allá un no sé qué
que se halla por ventura.

8.
Más emplea su cuidado
y así, para más altura,
quien se quiere aventajar
en lo que está por ganar
que en lo que tiene ganado ;
yo siempre me inclinaré
sobre todo a un no sé qué
que se halla por ventura.

9.
Por lo que por el sentido
puede acá comprehenderse
y todo lo que entenderse,
aunque sea muy subido
ni por gracia y hermosura
yo nunca me perderé,
sino por un no sé qué
que se halla por ventura.

(Saint Jean de la Croix)

Recueil: Jean de la Croix L’oeuvre poétique
Traduction: de l’espagnol par Bernard Sesé
Editions: Arfuyen

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PÊCHER EN FLEUR (Hermann Hesse)

Posted by arbrealettres sur 30 mars 2023




    
PÊCHER EN FLEUR

Le pêcher sous les fleurs explose,
Toutes ne viendront pas à fruit,
Lumineuse écume de roses
Sur l’azur où la nue s’enfuit.

Fleurs aussi montent mes pensées,
Cent par jour… Laisse-les fleurir,
Laisse, le fruit de ces journées,
C’est le secret de l’avenir.

Il faut des fleurs en abondance.
Innocence et jeux ont leur droit,
Sinon pour nous, ce monde étroit
Serait vide de jouissance.

***

VOLL BLÜTEN

Voll Blüten steht der Pfirsischbaum,
Nicht jede wird zur Frucht,
Sie schimmern hell wie Rosenschaum
Durch Blau und Wolkenflucht.

Wie Blüten gehn Gedanken auf,
Hundert an jeden Tag —
Laß blühen ! laß dem Ding den Lauf !
Frag nicht nach dem Ertrag !

Es muß auch Spiel und Unschuld sein
Und Blütenüberfluß,
Sonst wär die Welt uns viel zu klein
Und Leben kein Genuß.

(Hermann Hesse)

Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti

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Assis un soir à la terrasse de la lune (Yang Wan-li)

Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2022



Illustration: Shan Sa
    
Assis un soir à la terrasse de la lune

La chaleur ne quitte pas les jours déclinants
Mais les nuits sont désormais plus promptes à tomber
Aussi le vieil homme, depuis déjà quelques soirs,
S’est assis dehors jusqu’à la troisième veille.
Le vent bourrasque et fanfaronne
Les étoiles clignent leur respiration lumineuse
Les nuages se précipitent vers la lune épanouie
Elle les disperse ensuite dans l’encre du ciel.
Tu cours, haletant, vers la jouissance
Tu cours en vain
Mais lorsque tu renonces aux délices
Les voilà qui arrivent soudain.

(Yang Wan-li)

(1127-1206)

 

Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel

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J’AI CUEILLI LA ROSE (Irwan Abu Bakar)

Posted by arbrealettres sur 4 octobre 2021



    

Poem in French, Spanish, Dutch, English, Italian, German, Portuguese, Sicilian, Romanian, Polish, Greek, Chinese, Arab, Hindi, Japanese, Farsi, Icelandic, Kurdish, Russian, Filipino, Hebrew, Tamil, Bangla, Irish, Serbian, Armenian, Macedonian, Indonesian, Malay, Catalan, Kiswahili, Turkish

Poem of the Week Ithaca 697 “I PLUCKED THE ROSE”, by IRWAN ABU BAKAR, Malasia, Kuala Lumpur, 12.02.2001.

– All translations are made in collaboration with Germain Droogenbroodt –

***

J’AI CUEILLI LA ROSE

Lorsque je cueillis la rose,
le parfum et les épines se libérèrent avec les fleurs
je tombai amoureux et du parfum et des épines
un moment d’abandon au plaisir d’inhaler
un moment de douleur causé par la piqûre
amoureux et paumé
par la jouissance terrestre.

(Irwan Abu Bakar)

Traduction Germain Droogenbroodt – Elisabeth Gerlache

***

ARRANQUÉ UNA ROSA

Cuando arranqué la rosa,
la fragancia y las espinas vinieron con las flores.
Me enamoré de la fragancia y las espinas:
por un instante me deleitó el olfato
por un instante me dolieron los pinchazos
encaprichado y enloquecido
por el placer terrenal.

Tranducción Irwan Abu Bakar-Germain Droogenbroodt – Rafael Carcelén

***

IK PLUKTE DE ROOS

Toen ik de roos plukte,
kwamen met de bloesems ook het parfum en de doorns vrij
ik was verliefd op het parfum en op de doorns:
een moment van overgave aan het genot van het opsnuiven
een moment van pijn door het prikken
verliefd en verdwaasd
door het aardse genot.

Vertaling uit het Engels door Germain Droogenbroodt

***

I PLUCKED THE ROSE

When I plucked the rose,
the fragrance and the thorns came with the blossom.
I was in love with the fragrance and the thorns:
a moment indulging in sniffing
a moment in pain being pricked
infatuated and maddened
with earthly pleasure.

Translated by the author and Stanley Barkan

***

HO STRAPPATO LA ROSA

Quando ho strappato la rosa,
il profumo e le spine vennero insieme al fiore.
Ero innamorato del profumo e delle spine:
un momento indugiando nell’odorare
un momento nel dolore della puntura
infatuato e arrabbiato
nel piacere terreno.

Treduzione dell’autore – Stanley Barkan – Luca Benassi

***

ICH PFLÜCKTE DIE ROSE

Als ich die Rose pflückte,
traten mit den Blüten auch der Duft und die Dornen hervor
ich war verliebt in den Duft und die Dornen:
ein Moment der Hingabe an das Riechen,
ein Moment des Schmerzes durch die Stiche
betört und rasend
durch das irdische Vergnügen.

Übersetzung aus dem Englischen von Germain Droogenbroodt – Wolfgang Klinck

***

COLHI UMA ROSA

Quando colhi a rosa,
a sua fragrância e espinhos vieram com a flor;
fiquei enleado pela fragrância e os espinhos:
ora deleitando-me a cheirar,
ora sentindo dor ao ser picado,
apaixonado e enlouquecido
pelo prazer terreno.

Tradução portuguesa: Maria do Sameiro Barroso

***

CUGGHÌU LA ROSA

Quannu cugghìu la rosa,
lu prufumu e li spini accumpagnaru lu bocciolu
M’innamuravi dû prufumu e di li pini
Mi piaciu ciauriari lu prufumu p’un mumentu,
e sentiri duluri pi li spini,
nnamuratu e nfuddutu
cu li piaciri di la terra.

Traduzioni in siciliano di Gaetano Cipolla

***

AM CULES TRANDAFIRUL

Pe când culegeam trandafirul,
parfum și spini s-au însoțit cu floarea-i
și m-am trezit iubindu-i nu doar parfumul, ci și spinii:
întâi sorbeam mireasma îmbătătoare,
apoi simțeam durerea săgetândă;
eram deopotrivă robit și înnebunit,
pătruns de patimi pământești.

Traducere: Germain Droogenbroodt și Gabriela Căluțiu Sonnenberg
Translated into Romanian by Gabriela Căluțiu Sonnenberg

***

ZRYWAJĄC RÓŻĘ

Kiedy zrywałem różę,
woń i ciernie towarzyszyły kwieciu.
Pokochałem tę woń i te ciernie:
w chwili gdy poddawałem się zapachowi,
w chwili gdy odczuwałem ból pokłucia,
zadurzony i oszalały
od tej ziemskiej rozkoszy.

Przekład na polski: Mirosław Grudzień – Anna Maria Stępień
Translated into Polish by Mirosław Grudzień – Anna Maria Stępień

***

ΤΡΙΑΝΤΑΦΥΛΛΟ

Έκοψα το τριαντάφυλλο
μπουμπούκι κι άρωμα μαζί και με τ’ αγκάθια
τ’ αγκάθια του αγάπησα και τ’ άρωμα του
για μια στιγμή χαμένος στ’ άρωμα του
για μια στιγμή στον πόνο του τσιμπίματος του
ερωτευμένος μα και ξετρελαμένος
από τη γηϊνη του ευφροσύνη

Μετάφραση Μανώλη Αλυγιζάκη
Translated into Greek by Manolis Aligizakis

***

我摘了这朵玫瑰

当我摘下这朵玫瑰,
芳香和棘刺伴随花开而来。
我爱慕这芬芳和这棘刺:
沉迷于嗅闻的片刻
被刺得疼痛的片刻
痴情和疯狂于
人间的快乐。

原 作:马来西亚 伊尔宛· 阿布· 巴卡尔
英 译 :作者和斯坦利· 巴坎
汉 译: 中 国 周道模 2021-9-16
Translated into Chinese by William Zhou

***

قَطَفْتُ زَهْرَة

عِنْدَمَا قَطَفْتُ زَهْرَةً
الرَّائِحَةُ العَطِرَةُ والشَّوكُ أَتَيَا مَعَهَا
أَحْبَبْتُهُمَا:
لَحْظَةُ انْغِمَاسٍ جَمِيلٍ فِي الشَّمِ
وَلحْظَةُ اَلَمٍ جَرَاءَ وَخْزَة
كَمْ أَنَا مُتَيًّمٌ وَمْجُنونٌ
بِلَذَّةِ دُنْيَويَّة
إروان أبو بكر، ماليزيا

كوالا لمبور: 12/02/2001

ترجمة للعربية: عبد القادر كشيدة
Translated into Arab by Mesaoud Abdelkader

***

जब मैंने गुलाब को तोड़ा,

सुगन्ध और काँटे फूल के साथ आए।
खुशबू और काँटों से मोहब्बत थी मुझे :
सूँघने में लिप्त एक पल
दर्द में एक पल चुभ रहा है
मुग्ध और पागल
सांसारिक सुख के साथ।

Hindi translation by Jyotirmaya Thakur.

***

バラの花を摘んだ時

バラの花を摘んだ時
花とともに香りとトゲがやって来た
そう、わたしは香りとトゲの両方に恋をしていた
そのかぐわしさに溺れる瞬間
同時に指を刺す痛みを感じる
この世の快楽に
夢中になって狂おしい

イルワン・アブ・ベイカー(マレーシア)

Translated into Japanese by Manabu Kitawaki

***

گل رز را چیدم

وقتی گل رز را چیدم،
عطر و خار با غنچه آمد.
من عاشق عطر و خار بودم:
لحظه‌یی سرمست بوییدن
لحظه‌یی درد از خلیدن خار
شیفتگی و‌ دیوانگی
با لذتی زمینی.

ایروان ابوبکر، مالزی
, 12.02.2001کوالا لامپور

ترجمه: سپیده زمانی
Translated into Farsi by Sepideh Zamani

***

ÉG TÍNDI RÓS

Þegar ég tíndi rósina,
bárust ilmur og þyrnar með blóminu.
Ég var ástfanginn af ilminum og þyrnunum:
um stund naut ég þess að anda að mér
aðra stund stunginn og kvalinn
hrifinn og óður
af jarðneskri sælu.

Translated into Icelandic by Þór Stefánsson

***

MIN GULEK JÊKIR

Dema min gul jêkir,
bi geşiyê re bîhn û mit jî hatin
min ji bîhn û mitan hezkir:
Kêliyeke dilsoziyê û meraqeke bîhnê
kêliyeke êşê ji şewata mitan
hezkirinî û cadûyî
bi şahiyeke erdanî.

Translated into Kurdish by Hussein Habasch

****

Я СОРВАЛ РОЗУ

Когда сорвал я розу,
с лепестками полетели вверх шипы и аромат.
Я в них влюбился
в тот момент, когда вдыхаешь с наслаждением,
и в момент, когда от боли плачешь.
Я влюблен и глуп
от неги на земле.

Перевод на русский язык Дарьи Мишуевой
Translated into Russian by Daria Mishueva

***

PINIGTAS KO ANG ROSAS

Nang pinigtas ko ang rosas,
ang samyo at ang mga tinik ay kasabay ng pamumulaklak nito.
Napaibig ako sa samyo at mga tinik:
Ilang sandali na nagpapakasawa sa pag-amoy
Sumandaling kirot ang nadama ng ako ay matinik
Nagmahal at nabaliw
Sa idinudulot ng kasiyahan sa lupa.

Isinalin sa Wikang Filipino ni Eden Soriano Trinidad
Translated into Filipino by Eden Soriano Trinidad

***

קטפתי את הוורד / אירוָון אַבּוּ בָּקָר, מלזיה

כְּשֶׁקָּטַפְתִּי אֶת הַוֶּרֶד,
בָּאוּ, יַחַד עִם
הַלִּבְלוּב, הַנִּיחוֹחַ וְהַקּוֹצִים.
הָיִיתִי מְאֹהָב בַּנִּיחוֹחַ וּבַקּוֹצִים:
רֶגַע שֶׁל עֹנֶג בָּרִחְרוּחַ
רֶגַע שֶׁל כְּאֵב נוֹקֵב
מְאֹהָב וּמֻטְרָף
בַּהֲנָאָה אַרְצִית.

תרגום לאנגלית: המשורר וסטנלי ברקן
Translated into Hebrew by Dorit Weisman

***

நான் ரோஜா மலரைப் பறித்தேன்!!!

நான் ரோஜாமலரைப் பறித்தபொழுது
மணமும், முட்களும் மலர்ந்து வந்தன
மணத்தோடும் முட்களோடும் நேசித்திருந்தேன்
முகர்ந்து பார்த்தலில் இன்பம்
குத்தும் பொழுது வலி ஒரு கணம்
மோகமும் பயித்தியமும்
மண்ணின் மகிழ்வோடு!
ஆக்கமும் மொழியாக்கமும்

Translated into Tamil by DR. N V Subbaraman

***

আমি গোলাপটি তুলে ছিলাম

যখন আমি গোলাপটি তুলে ছিলাম,
সুগন্ধ এসেছিল কাঁটার সাথে সঙ্গে নিয়ে প্রস্ফুটিত ফুল ।
আমি সুগন্ধ কে ভালোবেসেছিলাম আর ভালোবেসেছিলাম কাঁটা গুলিকে:
একটি ক্ষণিকের জন্য শুঁকতে গিয়েছিলাম
একটি মুহুর্তের ব্যথার কাঁটায় তাড়িত হলাম
হলাম মোহিত আর হলাম পাগল
সাথে নিয়ে পার্থিব সুখ ।

Translated by the author and Stanley Barkan
Bangla Translation: Tabassum Tahmina Shagufta Hussein

***

PHIOC MÉ AN RÓS

Nuair a phioc mé an rós,
Tháinig an chumhracht agus na spíonta leis an mbláth.
Leis na spíonta is an chumhracht thit mé i ngrá:
Gach ré seal ag smúrthacht
Agus do mo phriocadh ag na spíonta
Ar mire is faoi faoi dhraíocht
Ag an bpléisiúr saolta.

Leagan Gaeilge le Rua Breathnach
Translated into Gaelic by Rua Breathnach

***

UBRAH RUŽU

Kad ubrah ružu,
miris i trnje su došli sa cvetom.
Zaljubih se u miris i trnje:
uživah u trenu mirišući
doživeh tren bola zbog uboda,
ipak u ushićenju i zaluđenosti
zemaljskog zadovoljstva.

Sa engleskog prevelar S. Piksiades
Translated into Serbian by S. Piksiades

***

ЈА СКИНАВ РОЗАТА

Кога ја скинав розата,
со цветот добив и мирис и трње.
Се вљубив во мирисот и трњето:
момент впуштен во помирисување
момент во болка од боцнување
заљубен и полуден
од земно задоволство.

Ирван Абу Бакар, Малeзија
Превод од англиски на македонски јазик: Даниела Андоновска-Трајковска
Translated into Macedonian: Daniela Andonovska Trajkovska

***

ԵՍ ՔԱՂԵՑԻ ՎԱՐԴԸ

Երբ քաղեցի վարդը,
բուրմունքն ու փշերը եկան ծաղկի հետ միասին.
ես սիրեցի բույրն ու փշերը,
պահ՝ տրված հոտառությանը,
պահ՝ տրված խայթվելու ցավին,
երկրային հաճույքով
սիրահարված ու խենթացած:

Հայերեն թարգմանությունը՝ Արմենուհի Սիսյանի
Translated into Armenian by Armenuhi Sisyan

***

KUPETIK MAWAR

Tatkala kupetik mawar,
semerbak dan duri terbawa pada bunga yang mekar.
Aku jatuh cinta pada semerbak wangi dan duri:
sejenak mesra tika menghidu
sejenak terasa luka tertusuk
gandrung dan tergila-gila
dengan kepuasan duniawi.

Translated by Lily Siti Multatuliana (Indonesian)

***

KUSUNTNG MAWAR

Apabila kusunting mawar
kusunting wanginya bersama durinya
bercintalah aku dengan wangi dan duri
sekala khayal mengendus
sekala bisa tercucuk
dalam maksyuk dan rajuk
kebahagiaan dunia.

IRWAN ABU BAKAR, Malasia
Kuala Lumpur, 12.02.2001.

***

VAIG AGAFAR UNA ROSA

Quan vaig agafar la rosa,
la fragància i les espines van venir amb les flors
em vaig enamorar de la fragància i de les espines
un instant delectant-me l’olfacte
un instant fent-me mal les punxades
encapritxat i embogit
pel plaer terrenal.

Traducció al català: Natalia Fernández Díaz-Cabal
Translated into Catalan by Natalia Fernández Díaz-Cabal

***

NILINGOA ROSA

Nilipongoa maua ya rosa,
harufu nzuri na miiba zilikuja pamoja na maua.
Nikaipenda harufu yake pamoja na miiba:
Wakati mwingine nikawa nanukia
Wakati mwingine nikasikia uchungu kwa kudungwa.
Nikawashwa roho na mapenzi tele na uazimu
wa furaha za dunia.

Translated into Kiswahili by Bob Mwangi Kihara.

***

GÜLÜ KOPARDIM

kopardığımda gülü
kokusu ve dikeniyle geldi çiçek
aşıktım kokuya da dikenlere de
bir an koklamanın hazzı
bir an batan dikenin acısı
dünyevi zevklerin
sevdalısı ve delisiyim ben

İngilizceden çeviren: Muhsine Arda
Translated into Turkish by Muhsine Arda

(Irwan Abu Bakar)

 

Recueil: ITHACA 697
Editions: POINT
Site: http://www.point-editions.com/en/

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Baiser (Joachim Du Bellay)

Posted by arbrealettres sur 24 février 2020



 

Francesco Hayez  -TheKiss     [1280x768]

Baiser

Quand ton col de couleur rose
Se donne à mon embrassement
Et ton oeil languit doucement
D’une paupière à demi close,

Mon âme se fond du désir
Dont elle est ardemment pleine
Et ne peut souffrir à grand’peine
La force d’un si grand plaisir.

Puis, quand s’approche de la tienne
Ma lèvre, et que si près je suis
Que la fleur recueillir je puis
De ton haleine amboisienne,

Quand le soupir de ces odeurs
Où nos deux langues qui se jouent
Moitement folâtrent et nouent,
Eventent mes douces ardeurs,

Il me semble être assis à table
Avec les dieux, tant je suis heureux,
Et boire à longs traits savoureux
Leur doux breuvage délectable.

Si le bien qui au plus grand bien
Est plus prochain, prendre ou me laisse,
Pourquoi me permets-tu, maîtresse,
Qu’encore le plus grand soit mien?

As-tu peur que la jouissance
D’un si grand heur me fasse dieu?
Et que sans toi je vole au lieu
D’éternelle réjouissance?

Belle, n’aie peur de cela,
Partout où sera ta demeure,
Mon ciel, jusqu’à tant que je meure,
Et mon paradis sera là.

(Joachim Du Bellay)

Illustration: Francesco Hayez

 

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Je demande (Ingerborg Bachmann)

Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2019




    

Je demande

Je me demande chaque heure mille fois
D’où me vint cette conscience d’un poids,
Ce souffrir sourd, toujours plus profond.
J’ai perdu depuis longtemps toute joie
De m’éprouver dans l’épuisement,
Je suis tourmentée dans mon cheminement
Et amère de ne savoir me garder.

Je me secoue en m’exhibant vers les cieux,
M’essaie à la jouissance et à la frénésie.
J’ai rompu avec Dieu et son monde
Et même à genoux n’ai jamais senti
Qu’existe cette paix humble
Que les autres atteignent si facilement.

Cependant, je dois être de Dieu, en toute contradiction.
Pour le croire comme il me faut croire,
Il faut bien qu’il me donne de son rayonnement.
Comme tu es las, monde qui m’as enfantée,
Pour n’être prêt qu’à m’imposer des chaînes et,
Alors que je peux m’enflammer, m’enchanter,
Ensevelir en moi plus fixement tes ombres.

***

Ich frage

Ich frage mich aile Stunden tausendmal,
Woher mir dieses Lastbewußtsein kam,
Dies dumpfe immer tiefer Schmerzen.
Ich habe aile Freude längst verloren,
Mich zu empfinden in den Mattigkeiten,
Ich bin gequält in meinem Weiterschreiten
Und bitter, daß ich mich nicht wehren kann.

Ich schüttel mich in himmelwärt’ger Schau,
Versuch mich in Genuß und Raserei.
Ich bin mit Gott und seiner Welt zerfallen
Und habe selbst im Knieen nie gefühlt,
Daß es den Demutfrieden gibt,
Den aile andern sich so leicht erdienen.

Ich doch Gottes sein, in allem Widerspruch.
Ihn so zu glauben, wie ich glauben
Mie er notwendig mich aus seinem Strahle geben.
Wie bist du müde, Welt, die mich geboren,
Einzig bereit, mir Ketten aufzudrücken
Und, wo ich lodern kann und mich entzücken,
Mir deine Schatten fester einzugraben.

(Ingerborg Bachmann)

 

Recueil: Toute personne qui tombe a des ailes
Traduction: Françoise Rétif
Editions: Gallimard

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Levant les yeux (Ingerborg Bachmann)

Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2019



Illustration: Kazuya Akimoto
    
Levant les yeux

Qu’après une jouissance insipide
Humiliée, amère et sans lumière
Je me ressaisisse et me reprenne,
Me redonne un peu d’estime.
Je suis un fleuve
Avec des vagues qui cherchent les rives,
L’ombre des buissons sur le sable,
La chaleur des rayons du soleil,
Ne serait-ce qu’une seule fois.

Mais mon chemin est sans pitié.
Sa pente me pousse vers la mer.
Grande, sublime mer !
Je ne connais pas d’autre souhait
Que de m’engloutir en me répandant
Dans la plus infinie des mers.

Comment un désir
De saluer des rives plus douces
Peut-il me retenir
Tant que du sens ultime
Je connais l’existence !

***

Aufblickend

Daß ich nach schalem Genusse,
Erniedrigt, bitter und lichtlos
Mich fasse und in mich greife,
Macht mich noch wert.
Ich bin ein Strom
Mit Wellen, die Ufer suchen,
Schattende Büsche im Sand,
Wärmende Strahlen von Sonne,
Wenn auch für einmal nur.

Mein Weg aber ist ohne Erbarmen.
Sein Fall drückt mich zum Meer.
Großes, herrliches Meer!
Ich weiß keinen Wunsch auf diesen,
Als strömend mich zu verschütten
In die unendlichste See.

Wie kann ein Begehren,
Süßere Ufer zu grüßen,
Gefangen mich halten,
Wenn ich vom letzten Sinne
Immer noch weiß!

(Ingerborg Bachmann)

 

Recueil: Toute personne qui tombe a des ailes
Traduction: Françoise Rétif
Editions: Gallimard

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L’éclair n’est-il plus vif que le feu (Michel Camus)

Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2019



L’éclair n’est-il plus vif que le feu
L’éther n’est-il plus subtil que l’air
Le rêve n’est-il plus fluide que l’eau
Que dire du dieu caché du silence

Angoisse-et-jouissance d’ouvrir les yeux
dans la nuit d’une énigme infinie

(Michel Camus)

 

 

 

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JOUISSANCE (Giuseppe Ungaretti)

Posted by arbrealettres sur 14 octobre 2019




    
JOUISSANCE

Je me sens la fièvre
de cette
crue de clarté

J’accueille cette
journée comme
le fruit qui s’adoucit

J’aurai
cette nuit
un remords comme un
aboiement
perdu dans
le désert

(Giuseppe Ungaretti)

 

Recueil: Vie d’un homme Poésie 1914-1970
Traduction:
Editions: Gallimard

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Accords perdus (Virginie Greiner)

Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2019



Illustration: Daphné Collignon
    
Accords perdus

Bouche à bouche, mot à mot. Lis sur mes lèvres.
Elles s’approchent de toi et soufflent un parfum de fièvre.
Écoute. Entend la demande d’une femme cloîtrée dans le silence.
Laisse-moi faire l’esquisse des courbes qui te composent.
Réveillons l’harmonique de nos corps à corps.
Le canevas de ta peau suscitera plus d’accords
Que la rivalité morose dans laquelle nos jouissances
Ont été encloses.

(Virginie Greiner)

 

Recueil: EN MÂLES DE NUS
Traduction:
Editions: Attakus

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