Jour après jour
Essayer d’être fleur,
D’être comme elles
Pleines du toucher
De l’immédiat,
Porteur d’un vent de lumière
Au milieu des autres passants.
Etre fleur
Contre la menace.
(Guillevic)
Posted by arbrealettres sur 11 avril 2021
Jour après jour
Essayer d’être fleur,
D’être comme elles
Pleines du toucher
De l’immédiat,
Porteur d’un vent de lumière
Au milieu des autres passants.
Etre fleur
Contre la menace.
(Guillevic)
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Posted by arbrealettres sur 7 avril 2021
Cailloux
J’ai lancé des cailloux
Ronds comme des billes
Pointus comme des poignards
Aux formes étranges
Des cailloux
A retrouver les chemins
Des cailloux
A ricocher sur l’étang
Je les ai lancés au ciel
D’où ils sont retombés
A la mer qui en a fait des galets
Ou du sable
Aux oiseaux dont ils arrachèrent quelques plumes
Au soleil dans son tabernacle de nuages
A la porte de la nuit
Et à la vitrine du jour
A des chiens qui voulaient me mordre
Et à des fantômes qui me menaçaient
(Jean-Baptiste Besnard)
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Posted by arbrealettres sur 25 mars 2021
LE BONHEUR EST EN MOI…
A Carmen.
Le bonheur est en moi comme une eau si tranquille
Que le jour et la nuit n’y mêlent plus leurs eaux
Plus dur que les rochers, plus tremblant que les îles
Comme un bateau s’en va sur deux sillons de laine
Comme un lourd front d’auroch qui partage les eaux
Le bonheur est en moi comme une flûte d’aube
Qui s’allume et s’endort, ô ma rainette d’eau
Ma rainette d’eau claire sur les rives d’argile,
Ce bonheur caressé comme une harpe d’eau.
Douce tête sans nid, douce tête sans rides
Épaule du sommeil, vague au faîte des arbres
Tous les sommeils chantaient en moi comme les eaux
Pour se poser la lune écarte les roseaux
Je retrouve avec toi les printemps éternels
L’arôme des rosiers, les murmures des masques
Les oiseaux sont couchés sur la paille du ciel
Et ton coeur lentement chuchote jusqu’à moi
Doux comme une souris dans le palais des livres
Le rire silencieux de l’herbe déserte
Tout m’entraîne vers toi, tout conspire à ta perte
Ame fraîche, éblouie sous cette averse d’or.
(Maurice Fombeure)
Posted in poésie | Tagué: (Maurice Fombeure), argile, auroch, averse, âme, ébloui, écarter, île, bateau, bonheur, caresse, chuchoter, ciel, conspirer, doux, dur, eau, entraîner, flûte, frais, harpe, jour, laine, livre, nuit, or, palais, partager, perte, rainette, rire, rive, rocher, roseau, s'allumer, s'endormir, silencieux, sillon, tranquille, tremblant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 mars 2021
Vers où ?
Esprits inquiets, jetés par un vent de folie
dans le noir tourbillon des jours indifférents,
vers qui va notre cri,
jusqu’où vaguent nos corps errants
promis depuis toujours aux feux de l’agonie,
papillons affolés voltigeant dans la nuit ?
(Claude Vigée)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Claude Vigée), affolé, agonie, aller, corps, cri, errer, esprit, feu, folie, indifférent, inquiet, jeter, jour, noir, nuit, où, papillon, promis, toujours, tourbillon, vaguer, vent, vers, voltiger | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 mars 2021
Illustration: Giorgio de Chirico
NUDITÉ DE LA NUIT
(L’énigme de la fatalité)
L’infini est une tour.
Le destin, une cheminée d’usine
dans un entassement d’arcades.
Cambrures de l’Inévitable.
Briques de l’Inéluctable.
Sur la droite, un gant de fer posé sur un damier
rappelle que la vie est un jeu noir et blanc
s’achevant en tournois sanglants.
Qui donc a joué le Jour et l’a perdu au jeu?
Le soir prend la couleur d’un gant de fer rouillé
avant le heaume irrémédiable de la nuit.
Nuit nue de l’après-humain
(Jacques Lacarrière)
Posted in poésie | Tagué: (Jacques Lacarrière), arcade, énigme, blanc, brique, cambrure, cheminée, couleur, damier, destin, entasser, fatalité, fer, gant, heaume, humain, inéluctable, inévitable, infini, irrémédiable, jeu, jouer, jour, noir, nu, nudité, nuit, perdre, poser, rappeler, rouille, s'achever, sanglant, soir, tour, tournois, usine, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 mars 2021
Illustration: Daria Nelson
FÉE ÉLECTRICITÉ
Tu m’es tombée sur le coin du coeur.
Il était coupant, couvert de mines et de volcans
mais tu es entrée quand même.
À l’intérieur, tu as découvert un champ de bataille,
une décharge privée d’électricité.
Tout un village d’ombres et de fantômes abandonnés.
Il faisait sombre, il faisait froid.
Mais tu es restée quand même.
Tu as branché ton électricité.
Tu as allumé une flamme qui n’existait plus.
Âme illuminée façon ciel étoilé,
je t’explore de jour en nuit.
Fée électricité, tu as rallumé ma vie.
(Mathias Malzieu)
Posted in poésie | Tagué: (Mathias Malzieu), abandonner, allumer, âme, électricité, étoiler, bataille, brancher, champ, ciel, coeur, coin, couper, couvrir, décharge, découvrir, entrer, exister, explorer, façon, fantôme, fée, flamme, froid, illuminer, intérieur, jour, mine, nuit, ombre, priver, quand même, rallumer, rester, sombre, tomber, vie, village, volcan | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 mars 2021
LE JOUR DE L’ANNONCIATION A PASSÉ
À vue de corbeau
le quartier est d’un blanc indécent
à la fin de juin.
Une femme arrose les fleurs et regarde
de loin les reflets noirs et aveuglants
de l’oiseau dans la cage
qu’un enfant accroche sur le balcon d’en face.
Un jour l’enfant va oublier
de fermer la porte de la cage.
Un jour la femme va traverser
l’unique mur de verre de sa boîte en béton
et ils vont se rencontrer dans l’infini
de cinq mètres entre les immeubles :
quand quelqu’un se jette dans le vide
Dieu construit un pont pour lui,
lance une échelle
ou bien lui envoie un oiseau.
Mais peut-on sortir d’un paysage
gravé dans l’œil
d’un corbeau empaillé ?
(Aksinia Mihaylova)
Posted in poésie | Tagué: (Aksinia Mihaylova), accrocher, annociation, arroser, aveugler, échelle, balcon, béton, blanc, boîte, cage, construire, corbeau, Dieu, empailler, en face, enfant, envoyer, femme, fermer, fin, fleur, graver, immeuble, indécent, infini, jour, juin, lancer, mur, noir, oeil, oiseau, oublier, paysage, pont, porte, pouvoir, quartier, quelqu'un, reflet, regarder, se jeter, se rencontrer, sortir, traverser, unique, verre, vide, vue | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 mars 2021
Illustration: Simone Massi
Le mouchoir
Ce sont ses mains
qui l’ont lavé
repassé
plié
ses mains
qui l’ont déposé
sur la pile
dans l’armoire
ses mains
qui ont refermé les portes
de l’armoire
et que l’on a refermées
sur elles-mêmes
et sur nous
Ses mains
grattaient à la porte des robes
des chemises
et du linge de maison
même quand le linge
et la maison avaient disparu
de ses mains
Ses mains glissaient
à vide
sur le drap
où son corps tournait
à vide
dans les draps
ses mains
que j’ai prises dans mes mains
le jour où ses yeux se sont ouverts
une dernière fois
au jour qui se ferma
à cinq heures de l’après-midi
ce jour-là
Ce sont les mains de ma mère qui ont lavé
repassé
plié
hier
le mouchoir
que je déplie
aujourd’hui
avec mes mains.
(Yvon Le Men)
Posted in poésie | Tagué: (Yvon Le Men), armoire, aujourd'hui, à vide, chemise, corps, déplier, déposer, dernier, disparaître, drap, fermer, glisser, gratter, hier, jour, laver, linge, main, maison, mouchoir, ouvrir, pilé, plier, porte, refermer, repasser, robe, tourner, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 mars 2021
Illustration: Bernard Hugot
le dernier jour d’amour
mon coeur se brisa à l’intérieur de mon corps
(Rupi Kaur)
Posted in poésie | Tagué: (Rupi Kaur), coeur, corps, dernier, intérieur, jour, se briser | Leave a Comment »