Posts Tagged ‘(Juan Ramon Jimenez)’
Posted by arbrealettres sur 9 mai 2022

FRAÎCHEUR NOCTURNE
Limbe de paix céleste descendue
— heure humide, refermée déjà
sur la nuit blanche qui se hâte :
dix heures en mon pauvre village ! — ;
puits blanc et fatal,
où vous devrez être tous enfouis
— songeant à moi peut-être —, parmi le lourd trésor
de ce ciel, automnal déjà, de septembre
— vendange, lit froid —, effondré
sous le poids de ses étoiles uniques.
***
RELENTE
¡Limbo de descendida paz celeste
—hora húmeda, cerrada
ya en su temprana trasnochez:
filas diez del pobre pueblo mío!—;
pozo blanco y fatal,
donde estaréis todos hundidos
—soñando en mí quizás—, entre el tesoro bajo
de este cielo, otoñal ya, de setiembre
—vendimia, cama fría—, con el peso
de sus estrellas únicas caído!
(Juan Ramón Jiménez)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 26 mars 2019

Pouvoir qui m’utilises,
comme un médium somnambule,
pour tes mystérieuses communications ;
je te vaincrai, oui,
je saurai bien ce que tu dis,
ce que tu me fais dire, quand tu me saisis ;
je saurai bien, un jour, ce que je dis !
***
Poder que me utilizas,
como medium sonámbulo,
para tus misteriosas comunicaciones;
ihe de vencerte, sí,
he de saber qué dices,
qué me haces decir, cuando me cojes;
he de saber qué digo, un día!
(Juan Ramón Jiménez)
Illustration: Martin Jarrie
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Posted by arbrealettres sur 26 mars 2019

CRÉPUSCULE
Un câble du télégraphe
coupe au ciel, exactement en deux
— oh nuage ! — sa poitrine rose.
— Quelle douleur ! —
Le ciel voit les étoiles,
et son coeur déborde
— oh lune ! — rouge et vaste.
— Quelle douleur ! —
***
CREPÚSCULO
Un cable del telégrafo
le corta al cielo, exactamente en dos
— ¡oh nube!— el pecho rosa.
—¡Qué dolor!—
Ve el cielo las estrellas,
y se le sale el corazón
— ¡oh luna!— rojo y grande.
—¡Qué dolor!—
(Juan Ramón Jiménez)
Illustration: Linda Noul
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Posted by arbrealettres sur 26 mars 2019

DEHORS
Aïe ! l’air transi,
la cloche dans le froid,
les yeux sous le givre !
Dedans, auparavant,
la maison était corps
et le corps était l’âme.
Aïe ! la terre blanche,
le silence, la fumée
élevant le foyer !
En route, maintenant,
l’âme devient le corps,
et la maison est l’âme.
***
FUERA
¡Ay, el aire yerto,
campana en el frio,
ojos en la escarcha!
En lo dentro, antes,
la casa era cuerpo
y el cuerpo era alma.
¡Ay, la blanca tierra,
el silencio, el humo
que al hogar levanta!
Ahora, caminando,
es el alma cuerpo,
la casa es el alma.
(Juan Ramón Jiménez)
Illustration; Claude Manet
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Posted by arbrealettres sur 26 mars 2019

COUCHANTS
Ciel en toi, cristal ; plus ciel
que le ciel, parce que je ne peux
saisir en ton vert écho,
le vrai insaisissable !
***
PONIENTES
iCielo en ti, cristal; más cielo
que el cielo, porque no puedo
cojerte en tu verde eco,
lo incojible verdadero!
(Juan Ramón Jiménez)
Illustration: Xiao Huang
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Posted by arbrealettres sur 25 mars 2019

Voix mienne, chante, chante ;
tant qu’il y aura quelque chose
que tu n’auras pas dit,
toi, tu n’auras rien dit !
***
¡Voz mía, canta, canta;
que mientras haya algo
que no hayas dicho tú,
tú nada has dicho!
(Juan Ramón Jiménez)
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Posted by arbrealettres sur 25 mars 2019

Enfin je t’ai roulé, opiniâtre rocher,
dans l’abîme.
— Temps,
(perdu ?), pierre, de mon oeuvre pure,
pour vaincre ta laideur grossière ! —
Maintenant, debout, haletant encore,
sur la plaine à nouveau. Là-haut, le ciel
du couchant pacifique, comme une eau de rose,
d’où j’ai rejailli, pur,
le front perlé d’étoiles pâles.
Et entre la poitrine et les bras douloureux,
la sensation divine d’une rose géante,
qui fut — mais quand ? — de pierre.
***
Ya te rodé, canto obstinado,
en el abismo.
— iTiempo
¿perdido?, piedra, de mi obra pura,
para vencer tu fealdad grosera!—
Ahora, de pie, jadeante aún,
otra vez en lo todo llano. Arriba, el cielo
del ocaso pacífico, como un agua rosada,
de donde me he salido, puro,
sudando estrellas pálidas.
Yentre el pecho y los brazos doloridos,
la sensación divina de una jigante rosa,
que fue — ¿cuándo? — de piedra.
(Juan Ramón Jiménez)
Illustration: Gurbuz Dogan Eksioglu
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Posted by arbrealettres sur 25 mars 2019

Comme nous apprenons à mourir
en toi, sommeil !
Avec quelle magistrale beauté
tu nous mènes — à travers des jardins
qui nous semblent de plus en plus nôtres —
à la grande connaissance de l’ombre !
***
¡Cómo aprendemos a morir
en ti, sueño!
¡Con qué belleza majistral
nos vas llevando — por jardines,
que nos parecen cada vez más nuestros—
al gran conocimiento de la sombra!
(Juan Ramón Jiménez)
Illustration: Albert Joseph Moore
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Posted by arbrealettres sur 25 mars 2019

LUNE GRANDE
La porte est ouverte ;
le grillon chante.
Est-ce toi qui marches,
nue, dans la campagne ?
Comme une eau éternelle,
partout entre et sort.
Est-ce toi qui marches
nue, dans l’air ?
La sauge ne dort pas,
la fourmi est au travail.
Est-ce toi qui marches,
nue, dans la maison ?
***
LUNA GRANDE
La puerta está abierta;
el grillo, cantando.
¿Andas tú desnuda
por el campo?
Como un agua eterna,
por todo entra y sale.
¿Andas tú desnuda
por el aire?
La albahaca no duerme,
la hormiga trabaja.
¿Andas tú desnuda
por la casa?
(Juan Ramón Jiménez)
Illustration: Steven Kenny
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Posted by arbrealettres sur 25 mars 2019

MA BIBLIOTHÈQUE
Que l’OEuvre n’ait pas conscience
d’elle-même ; qu’elle ne comprenne pas, ah,
sa beauté !
— Le soleil n’a pas non plus conscience de soi,
et envions-nous son immortalité ? —
Ah, livres
si seuls, quand je les abandonne
— seul les éclaire le soleil, lent et aveugle —
et que mes yeux ne les réunit plus!
***
BIBLIOTECA MÍA
¡Que la Obra no se sienta
a sí misma; que no comprenda ¡ay!
su hermosura!
—¿Tampoco el sol se siente,
y lo envidiamos inmortal?—
¡Ay,libros
solos, cuando me voy de ellos
—el sol se queda, lento y ciego, iluminándolos
y no los uno con mis ojos—!
(Juan Ramón Jiménez)
Illustration: Harriet Backer
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