Ma main et la pierre,
sage rébellion de particules
tenant dans ma paume.
J’ai fait mienne sa réalité
grise, lourde et ovale.
Pierre millénaire
jusqu’en son cri
elle ne se prétend autre chose
qu’un défi à l’oubli.
(Kettly Mars)
Posted by arbrealettres sur 6 avril 2019
Ma main et la pierre,
sage rébellion de particules
tenant dans ma paume.
J’ai fait mienne sa réalité
grise, lourde et ovale.
Pierre millénaire
jusqu’en son cri
elle ne se prétend autre chose
qu’un défi à l’oubli.
(Kettly Mars)
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Posted by arbrealettres sur 2 janvier 2019
Derrière la porte
Douce sentinelle, tu veilles
sur les ombres de la chambre.
Ce soir mes rêves partent
vers le nord. Vers la mer.
Douce bougie, douce
flamme, sous tes larmes de lumière
bois, pierre, cuivre et verre
enveloppés d’or silencieux
baignent dans le même mystère.
(Kettly Mars)
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Posted by arbrealettres sur 12 octobre 2018
Chuchotements
je n’ai rien à vous dire
voulez-vous m’aimer?
je n’ai rien à vous dire
et si on se faisait plaisir?
caresses au crépuscule
gémissements de brise
extases musquées
et si on s’aimait d’amours fulgurantes?
*
même les carreaux ont eu froid
sur le sol que martelaient nos pas
entre deux battements de sang
dorment des frissons
ce qui meurt
renaît à chaque instant
l’éternité est le silence
entre deux battements de vie
*
entre deux soleils
refaire tous les chemins
traverser tes pôles
en passant par ton milieu
m’enfouir dans ton extrême
je t’aperçois
entre deux battements de cils
étendard au vent
dans la poussière des piaffements
les hennissements de ton sang
je te fais de grands signes
le vent ramène nos histoires parallèles
(Kettly Mars)
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Posted by arbrealettres sur 27 juin 2018
Dérive en rouge
Parce que chaque mot cache une fin du monde
et que l’ombre rend plus vive la lumière
la vie belle de sa blessure rouge
flamboie de tristesses éparpillées
Un rouge exubérant à en mourir
un rouge à aimer sans prendre souffle
à boire comme un merveilleux poison
Le rouge de mon amour me brûle si fort
Le flamboyant rouge au silence violent
feu de joie ou sacrifice sanglant
le flamboyant carnivore suce le sang de l’été
mon coeur en fait autant, j’en suis maculée
Nous sommes comme des amants voraces
Qui me dira qu’il n’est pas beau de pleurer
qui me dira de me livrer dans l’instant vermeil
et pourquoi le sang tenace de l’été renaît
dans l’orgasme du flamboyant
Un pétale deux pétales trois pétales
rouge sang rouge vulve rouge Ogou
Tu dérives ma fille, tu dérives et t’emmêles
point de garde fou dans la saison du flamboyant
La passion est rouge, rouge et mouvante
elle exulte au coeur de l’été en chute libre
Et mon désir sans aucune honte me colle au corps
omniprésent omnivore affamé d’instants multicolores
Le rouge flamboyant dans mes veines réclame son dû
comme les lèvres dévorantes d’un été scandaleux
(Kettly Mars)
Posted in poésie | Tagué: (Kettly Mars), aimer, été, blessure, boire, cacher, chute, coller, corps, dérive, désir, dévorant, fin du monde, flamboyant, flamboyer, honte, lèvres, lumière, ombre, orgasme, poison, renaître, rouge, sang, scandaleux, souffle, tristesse | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 27 avril 2018
Je te dirai ma chambre,
mon nom d’herbe et de paille,
le poids de mes cheveux sur l’oreiller,
la brise entre les mailles du rideau.
Je t’offrirai la coupe de mes mains
pour que tu boives le lait de l’été.
Je te dirai la naissance du verbe
dans l’impatience des draps.
je te dirai aussi mon lit
où se consume sans trêve le poème,
la nuque des draps immolés,
la chair des mots, leur lutte
pour mêler sang et chanson.
J’entre dans cette chambre
comme on va au bûcher,
je fonds dans sa fiévreuse blessure,
j’existe par sa lumière suspendue
au plafond qui se dérobe.
(Kettly Mars)
Posted in poésie | Tagué: (Kettly Mars), blessure, brise, chair, chambre, cheveux, coupe, dire, drap, herbe, impatience, lumière, mots, naissance, nom, nuque, offrir, oreiller, paille, plafond, poids, rideau, se dérober, suspendue, trêve | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 27 avril 2018
Tu n’arrêtes pas de t’en aller,
le crépuscule endormi dans le sillon de ta nuque.
Ton corps habite une destination incessante.
Tu te surprends toi-même à chercher un seuil
sur la face des pierres que tes pas soulèvent.
Ta soif est ensorcelée par le gémissement des sources.
Tu n’en finis pas de partir,
d’être ailleurs, d’être nulle part,
emmenant avec toi le secret de tes cils,
le partage de ton souffle,
tes mains qui m’ont frôlée,
tes mains qui ne savent pas
pourquoi tu t’en vas tout le temps
en laissant sur ma peau leurs ombres fidèles.
(Kettly Mars)
Posted in poésie | Tagué: (Kettly Mars), ailleurs, arrêter, cil, corps, crépuscule, destination, endormi, ensorcelé, fidèle, gémissement, habiter, main, nulle part, nuque, ombre, partage, partir, peau, s'en aller, savoir, se surprendre, sillon, souffle, soulever, source, temps | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 9 avril 2016
Je te dirai ma chambre
Je te dirai ma chambre,
mon nom d’herbe et de paille,
le poids de mes cheveux sur l’oreiller,
la brise entre les mailles du rideau.
Je t’offrirai la coupe de mes mains
pour que tu boives le lait de l’été.
Je te dirai la naissance du verbe
dans l’impatience des draps.
Je te dirai aussi mon lit
où se consume sans trêve le poème,
la nuque des draps immolés,
la chair des mots, leur lutte
pour mêler sang et chanson.
J’entre dans cette chambre
comme on va au bûcher,
je fonds dans sa fiévreuse blessure,
j’existe par sa lumière suspendue
au plafond qui se dérobe.
(Kettly Mars)
Posted in poésie | Tagué: (Kettly Mars), blessure, boire, brise, chair, chambre, chanson, cheveux, coupe, dire, drap, exister, herbe, immolé, impatience, lait, lumière, lutte, maille, main, mêler, naissance, nom, nuque, offrir, oreiller, paille, plafond, poids, rideau, sang, se consumer, trêve, verbe | 2 Comments »