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Posts Tagged ‘(Kiki Dimoula)’

Sur les traces (Kiki Dimoula)

Posted by arbrealettres sur 1 octobre 2022



Illustration
    
Sur les traces

Je ne sais pas où te chercher

Dans les brouillons de mes vers ou
Au meeting assourdissant de mes instincts

Dans les incitations de l’après-midi
dans les suggestions de Mars

dans nos convergences d’hier
dans mes hurlements d’hier

ou dans une certaine amertume du lendemain
que tu conserves en secret ?

(Kiki Dimoula)

 

Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers

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Illégalités (Kiki Dimoula)

Posted by arbrealettres sur 21 octobre 2021



Je m’étends et je vis
illégalement
dans des régions dont les autres
n’admettent pas l’existence.

Là je m’arrête et j’expose
mon univers traqué,
là je le propage
avec des moyens amers, indisciplinés,
là je le confie
à un soleil
sans forme ni lumière,
immobile,
qui m’est propre.
Là j’ai lieu.

Mais quelquefois
cela s’arrête.
Alors je me contracte,
et je reviens brutalement
(pour la tranquillité)
à la région
légale et reconnue,
à l’amertume de ce monde.

Et je suis démentie.

***

Illegalities

Illegitimately
I expand and experience
on plains existing
that the others don’t accept

there I stop and present
my persecuted world
there I recreate it
with small insubordinate tools
there I devote it
to a sun
shapeless, lightless
motionless
my personal sun

there I occur

however at sometime
this ends and
I contract and
I violently return
(to calm down)
to the known and acceptable
plain of
the earthly bitterness and

I’m proved to be wrong

(Kiki Dimoula)

Trouvé ici: https://schabrieres.wordpress.com/

Illustration: Bernadette Leclercq

 

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Mon enfant tout petit (Kiki Dimoula)

Posted by arbrealettres sur 20 mai 2021



Mon enfant tout petit
a fait encore une bêtise grave.
Il a grimpé sur la rambarde de l’univers,
a heurté de la main
l’assiette rouge
pendue au mur du ciel,
et il a renversé sur lui toute la lumière.

Dieu est resté perplexe
en voyant le soleil
vêtu d’habits d’enfant
descendre au pas de course
l’escalier de mon imagination
pour arriver chez moi.

Et moi, me voici
maintenant
qui gronde avec sévérité
mon enfant tout petit
tout en volant secrètement

(Kiki Dimoula)

Illustration: Julia Pappas

 

 

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Statue de femme aux mains liées (Kikí Dimoulà)

Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2018



    

Statue de femme aux mains liées

Tout le monde t’appelle aussitôt statue
et moi aussitôt je te donne le nom de femme.

Tu décores un jardin public.
De loin tu nous trompes.
On te croirait légèrement redressée
pour te souvenir d’un beau rêve,
et prenant ton élan pour le vivre.
De près le rêve se précise :
tes mains sont liées dans le dos
par une corde de marbre
et ta posture, c’est ta volonté
de trouver quelque chose qui t’aide
à fuir l’angoisse du prisonnier.
On t’a commandée ainsi au sculpteur :
prisonnière.
Tu ne peux
peser dans ta main ni la pluie
ni la moindre marguerite.
Tes mains sont liées.

Ce n’est pas seulement le marbre qui te garde
comme Argus. Si quelque chose allait changer
dans le parcours des marbres,
si les statues entraient en lutte
pour conquérir la liberté, l’égalité,
comme les esclaves,
les morts
et notre sentiment,
toi tu marcherais
dans cette cosmogonie des marbres
les mains toujours liées, prisonnière.

Tout le monde t’appelle aussitôt statue
et moi tout de suite je t’appelle femme.
Non pas du fait que le sculpteur
a confié une femme au marbre
et que tes hanches promettent
une fertilité de statue,
une belle récolte d’immobilité.
À cause de tes mains liées, que tu as
depuis que je te connais, tous ces siècles,
je t’appelle femme.

Je t’appelle femme
car tu es prisonnière.

(Kikí Dimoulà)

 

 

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Je prépare un grand voyage (Kiki Dimoula)

Posted by arbrealettres sur 2 avril 2018



Je prépare un grand voyage.
Avec les mêmes gestes qu’on fait
quand on reste,
de même qu’on reste avec les mêmes gestes
qu’on fait quand on part.
Dans mon profond, lointain changement j’avance.

(Kiki Dimoula)


Illustration

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Le plus proche (Kiki Dimoula)

Posted by arbrealettres sur 18 janvier 2018



Le plus proche

Encore ignorants du monde semble-t-il
et de ses lois, de jeunes oiseaux
malgré tout déjà fatigués
car les ailes ne sont pas un bienfait
un privilège sans chute
me demandent à moi, qui ça moi,
où se trouve la branche la plus proche
pour se poser.
N’importe quoi. Si je savais
où se trouve le Plus Proche
et qu’il existe un comparatif
pour le Proche inexistant,
je courrais l’attraper la première,
tout entier sans partager,
et les oiseaux les priorités la justice
pourraient tous crever
– solidarité, branches cassées.
Ils n’ont qu’à demander, ces oiseaux
à la grande Expérience
pour entendre ce qu’elle m’a dit à moi
lorsque abattue par une fatigue sans ailes
je lui demandais pour me poser où se trouve
l’arbre le plus proche.
N’importe quoi, a ricané
la grande Expérience : si je savais
où se trouve le Plus Proche
je sauterais dessus la première,
pour l’avoir tout entier sans partage,
et toi tu pourrais crever
car l’arbre le plus proche
c’est ta mort et ma vie.

(Kiki Dimoula)

Illustration: ArbreaPhotos

 

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BULLETIN DE SABLE (Kiki Dimoula)

Posted by arbrealettres sur 6 août 2017



BULLETIN DE SABLE

Nouvelles intérieures :
Les bruits bien sages dans la maison.
Leur vertu fatiguée
a sommeil.
Le corps a enfilé son âme de nuit
et s’apprête à sombrer.
Les ombres ont bu leur tonique
et grandissent aux murs.
Quelques lueurs soudaines
au bout rouge de la cigarette
sont apaisées par la cendre psychiatre.
Tes lunettes sur le bureau assises en tailleur
bouddha plongé dans l’autocontemplation.
Une importante découverte
de la loupe : sous son regard
la poussière se déchaîne, grossit
comme du sable et l’on a vu déserte
une mer sablonneuse
courir sur tes affaires
Nouvelles de l’étranger :
Nous avons eu aujourd’hui un temps
un peu meilleur que le temps perdu.
Mais moi que les petits progrès
épuisent je ne l’ai pas essayé.
On a encore fêté l’anniversaire hier
du dimanche, invivable tous les six jours.
On a trouvé un phare, on a perdu son sens
avec les brisants.

Ta démission est acceptée.
Dommage.

Tu avais tant à perdre encore ici.

(Kiki Dimoula)

Illustration

 

 

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Je pleure (Kiki Dimoula)

Posted by arbrealettres sur 8 septembre 2015



 

Gurbuz Dogan Eksioglu 24

Je pleure
car le hasard s’est enfermé chez lui.

(Kiki Dimoula)

Illustration: Gurbuz Dogan Eksioglu

 

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