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Poésie

Posts Tagged ‘laboureur’

Temps (Jean Grosjean)

Posted by arbrealettres sur 23 juin 2022


Le Laboureur_Holgate

Le laboureur jette ses jurons
à la volée sur ses chevaux.
La terre retombe comme du sable
sur la brillante épaule du soc.

Tout le ciel tourne,
un ange te parle,
mais le temps n’est que toi-même.

Que tu t’avances d’un pas
et les futurs se prosternent.

(Jean Grosjean)

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REPOS DANS LE MALHEUR (Henri Michaux)

Posted by arbrealettres sur 9 avril 2021



 

Juliette Brigand-Damville

REPOS DANS LE MALHEUR

Le Malheur, mon grand laboureur,
Le Malheur, assois-toi,
Repose-toi,
Reposons-nous un peu toi et moi.
Repose,
Tu me trouves, tu m’éprouves, tu me le prouves,
Je suis ta ruine.

Mon grand théâtre, mon havre, mon âtre,
Ma cave d’or,
Mon avenir, ma vraie mère, mon horizon,
Dans ta lumière, dans ton ampleur, dans ton horreur,
Je m’abandonne.

(Henri Michaux)

Illustration: Juliette Brigand-Damville

 

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Le bœuf, le cheval et l’âne (Jean-Pierre Claris de Florian)

Posted by arbrealettres sur 18 décembre 2020




    
Le bœuf, le cheval et l’âne

Un bœuf, un baudet, un cheval,
Se disputaient la préséance.
Un baudet ! Direz-vous, tant d’orgueil lui sied mal.
À qui l’orgueil sied-il ? Et qui de nous ne pense
Valoir ceux que le rang, les talents, la naissance,
Élèvent au-dessus de nous ?
Le bœuf, d’un ton modeste et doux,
Alléguait ses nombreux services,
Sa force, sa docilité ;
Le coursier sa valeur, ses nobles exercices ;
Et l’âne son utilité.
Prenons, dit le cheval, les hommes pour arbitres :
En voici venir trois, exposons-leur nos titres.
Si deux sont d’un avis, le procès est jugé.
Les trois hommes venus, notre bœuf est chargé
D’être le rapporteur ; il explique l’affaire,
Et demande le jugement.
Un des juges choisis, maquignon bas-normand,
Crie aussitôt : la chose est claire,
Le cheval a gagné. Non pas, mon cher confrère,
Dit le second jugeur, c’était un gros meunier,
L’âne doit marcher le premier ;
Tout autre avis serait d’une injustice extrême.
Oh que nenni, dit le troisième,
Fermier de sa paroisse et riche laboureur ;
Au bœuf appartient cet honneur.
Quoi ! Reprend le coursier écumant de colère ;
Votre avis n’est dicté que par votre intérêt !
Eh mais ! Dit le normand, par qui donc, s’il vous plaît ?
N’est-ce pas le code ordinaire ?

(Jean-Pierre Claris de Florian)

 

Recueil: Fables
Traduction:
Editions:

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La pauvre fille (Alexandre Soumet)

Posted by arbrealettres sur 26 février 2020



Illustration: Jules Bastien-Lepage
    
La pauvre fille

« Oh! pourquoi n’ai-je pas de mère?
Pourquoi ne suis-je pas semblable au jeune oiseau
Dont le nid se balance aux branches de l’ormeau?
Rien ne m’appartient sur la terre;
Je n’eus pas même de berceau,
Et je suis un enfant trouvé sur une pierre
Devant l’église du hameau.

Loin de mes parents exilée,
De leurs embrassements j’ignore la douceur,
Et les enfants de la vallée
Ne m’appellent jamais leur soeur!
Je ne partage pas les jeux de la Veillée;
Jamais sous son toit de feuillée
Le joyeux laboureur ne m’invite à m’asseoir;
Et de loin je vois sa famille,
Autour du sarment qui pétille,
Chercher sur ses genoux les caresses du soir.

Vers la chapelle hospitalière
En pleurant j’adresse mes pas,
La seule demeure ici-bas
Où je ne sois point étrangère,
La seule devant moi qui ne se ferme pas!

Souvent je contemple la pierre
Où commencèrent mes douleurs;
J’y cherche la trace des pleurs
Qu’en n’y laissant peut-être y répandit ma mère.
Souvent aussi mes pas errants
Parcourent des tombeaux l’asile solitaire,
Mais pour moi les tombeaux sont tous indifférents.
La pauvre fille est sans parents
Au milieu des cercueils ainsi que sur la terre.
J’ai pleuré quatorze printemps
Loin des bras qui m’ont repoussée
Reviens, ma mère, je t’attends
Sur la pierre où tu m’as laissée! »

(Alexandre Soumet)

 

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Un songe (René-François Sully Prudhomme)

Posted by arbrealettres sur 23 février 2020




    
Un songe

Le laboureur m’a dit en songe : « Fais ton pain,
Je ne te nourris plus, gratte la terre et sème. »
Le tisserand m’a dit : « Fais tes habits toi-même. »
Et le maçon m’a dit : « Prends ta truelle en main. »

Et seul, abandonné de tout le genre humain
Dont je traînais partout l’implacable anathème,
Quand j’implorais du ciel une pitié suprême,
Je trouvais des lions debout dans mon chemin.

J’ouvris les yeux, doutant si l’aube était réelle :
De hardis compagnons sifflaient sur leur échelle,
Les métiers bourdonnaient, les champs étaient semés.

Je connus mon bonheur et qu’au monde où nous sommes
Nul ne peut se vanter de se passer des hommes ;
Et depuis ce jour-là je les ai tous aimés.

(René-François Sully Prudhomme)

 

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LA CIGALE (Leconte de Lisle)

Posted by arbrealettres sur 15 janvier 2020



LA CIGALE

O Cigale, née avec les beaux jours,
Sur les verts rameaux dès l’aube posée,
Contente de boire un peu de rosée,
Et telle qu’un roi, tu chantes toujours!
Innocente à tous, paisible et sans ruses,
Le gai laboureur, du chêne abrité,
T’écoute de loin annoncer l’été ;
Apollon t’honore autant que les Muses,
Et Zeus t’a donné l’Immortalité !
Salut, sage enfant de la terre antique,
Dont le chant invite à clore les yeux,
Et qui, sous l’ardeur du soleil attique,
N’ayant chair ni sang, vis semblable aux Dieux!

(Leconte de Lisle)

 

 

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Le laboureur du soleil (Tahar Bekri)

Posted by arbrealettres sur 13 avril 2019




Le laboureur du soleil

J’ai pris
tes cheveux un à un
j’ai tissé une barque

Dans la brise de tes yeux
j’ai navigué vers les îles
aux tulipes bleues

Il neigeait
sur les coquelicots
de tes lèvres

Triste
était l’enfant
qui avait faim

Il pleuvait
des étoiles
sur le toit de mon coeur

J’ai pris
ta main de lune
et j’ai fait un pain

(Tahar Bekri)

 

 

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le laboureur (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 2 novembre 2018




    
Carré SATOR 

le laboureur à sa charrue dirige les travaux

***

SATOR
AREPO
TENET
OPERA
ROTAS

(Anonyme)

 

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Labourage (Norge)

Posted by arbrealettres sur 15 octobre 2018




Des anges porteurs de glaive,
J’en vois de toute couleur,
Mais je n’aperçois qu’en rêve
Le bon ange laboureur.

On a besoin de main-d’oeuvre
Et l’on pourrait se passer
D’un bélître emplumassé
Ou d’un tueur de couleuvre.

Demi-tour, anges sabreurs,
Retournez d’où vous venez
Dire au ciel de nous donner
De l’ange, mais laboureur.

(Norge)


Illustration: Luc Olivier Merson

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EN ALLANT A TCHI-LI (Textes chinois)

Posted by arbrealettres sur 19 juillet 2018



    

EN ALLANT A TCHI-LI
Tin-Tun-Ling

Je me suis assis au bord de la route, sur un arbre renversé,
et j’ai regardé la route qui continuait à s’en aller vers Tchi-Li.
Ce matin, le satin bleu de mes souliers brillait comme de l’acier,
et l’on pouvait suivre le dessin des broderies noires.
Maintenant mes souliers sont cachés sous la poussière.
Quand je suis parti, le soleil riait dans le ciel,
les papillons voltigeaient autour de moi,
et je comptais les marguerites blanches répandues dans l’herbe,
comme des poignées de perles.

Maintenant c’est le soir, et il n’y a plus de marguerites.
Les hirondelles glissent rapidement à mes pieds,
les corbeaux s’appellent pour se coucher,
et je vois des laboureurs, leur natte roulée autour de la tête,
regagner les prochains villages.

Mais moi j’ai encore une longue route à parcourir.
Avant d’arriver à Tchi-Li, je veux composer une pièce de vers,
une pièce de vers triste comme mon esprit sans compagnon,
Et dans un rythme difficile, dans un rythme très difficile,
afin que la route d’ici à Tchi-Li me paraisse trop courte.

(Textes chinois)

 

Recueil: Le Livre de Jade
Traduction: Judith Gautier
Editions: Plon

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