Posts Tagged ‘langueur’
Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2020

Si, des femmes, toutes les mains voulaient s’enlacer,
Pour former une ceinture embrassant l’Univers;
Si, des femmes, toutes les voix fredonnaient le même air,
Dissiper la langueur, et prôner liberté;
Si, des femmes, tous les cœurs battaient au même rythme,
Ranimer le vieux monde, par le mal étouffé;
Si seulement toutes les femmes le voulaient bien;
Il naîtrait au vieux monde un cœur neuf, plein d’amour et de vie,
Impulsant sans arrêt du bonheur à foison.
(Ndèye Coumba Diakhaté)
Recueil: Filles du soleil
Traduction:
Editions: Nouvelles Éditions africaines
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Posted in poésie | Tagué: (Ndèye Coumba Diakhaté), air, amour, arrêt, étouffer, battre, bonheur, ceinture, coeur, dissiper, embrasser, enlacer, femme, foison, former, fredonner, impulser, langueur, liberté, main, mal, monde, naître, neuf, plein, prôner, ranimer, rythme, univers, vie, vieux, voix, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 octobre 2020

Plus jamais de chambre pour nous,
Ni de baisers à perdre haleine
Et plus jamais de rendez-vous
Ni de saison, d’une heure à peine,
Où reposer à tes genoux.
Pourquoi le temps des souvenirs
Doit-il me causer tant de peine
Et pourquoi le temps du plaisir
M’apporte-t-il si lourdes chaînes
Que je ne puis les soutenir ?
Rivage, oh ! rivage où j’aimais
Aborder le bleu de ton ombre,
Rives de novembre ou de mai
Où l’amour faisait sa pénombre
Je ne vous verrai plus jamais.
Plus jamais. C’est dit. C’est fini
Plus de pas unis, plus de nombre,
Plus de toit secret, plus de nid,
Plus de lèvres où fleurit et sombre
L’instant que l’amour a béni.
Quelle est cette nuit dans le jour ?
Quel est dans le bruit ce silence ?
Mon jour est parti pour toujours,
Ma voix ne charme que l’absence,
Tu ne me diras pas bonjour.
Tu ne diras pas, me voyant,
Que j’illustre les différences,
Tu ne diras pas, le croyant,
Que je suis ta bonne croyance
Et que mon coeur est clairvoyant.
Mon temps ne fut qu’une saison.
Adieu saison vite passée.
Ma langueur et ma déraison
Entre mes mains sont bien placées
Comme l’amour en sa maison.
Adieu plaisirs de ces matins
Où l’heure aux heures enlacée
Veillait un feu jamais éteint.
Adieu. Je ne suis pas lassée
De ce que je n’ai pas atteint.
(Louise de Vilmorin)
Illustration: Edvard Munch
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Posted in poésie | Tagué: (Louise de Vilmorin), absence, amour, atteindre, chambre, croyance, déraison, différence, enlacé, feu, fleurir, illustrer, jour, langueur, lèvres, main, nid, nuit, ombre, parti, plaisir, saison, sombre, soutenir, souvenir, veiller | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 octobre 2020

Camille Claudel
VALSE POUR CAMILLE CLAUDEL
Mettre le cap près du soleil…
Ian Curtis
Tu tournes sans relâche
jusqu’à enlacer l’univers
tu cherches
infiniment
cette seconde avant le contact
celle qui nous mène
à l’essentiel vertige
tu tournes et t’en retournes
en suspens continu
en volutes instables
toute une vie en bascule
pour ce seul tourbillon
qui te prend maintenant
ce lent tourbillon de langueur
cette ronde enfantine
qui fait vaciller les siècles
en drapé de nuit
douce et profonde
l’enroulement
l’étreinte
l’ardent abandon
jamais
tu n’interromps
le souffle du vivant
par effleurements
par torsades
par souvenirs renversés
tu avances
petite châtelaine de l’intensité
spontanément universelle
tu avances et tournes
promesse
des plus savants déséquilibres
par sinuosités
par accès de véhémence
par étourdissements
voici le temps
d’offrir toute ta lumière
fol amour
qui tout emporte
tu sombres
et prends les poissons du ciel
dans un flot d’onyx
tu écoutes
ce qui tournoie en toi
pour jaillir
hors de tous les sillons
labourer les nuages
pénétrer la parole
éclairer les atomes
nue
si sauvage et si nue
te laissant submerger
par l’impossible
sous l’emprise d’un amour
qui se déverse
sans fin dans l’amour
bienheureuse
par l’étendue
de ta seule consumation
sous l’emprise d’un tourment
de haute haleine
tu sens
palpiter l’invisible
possédée dépossédée
tu ramasses
les comètes errantes
pour en faire des fagots
allez
allez
entre dans la ronde
jusqu’à son point de rupture
allez
entre dans la ronde
pour recueillir la vie
jusque dans la mort
allez
trois petits tours encore
et puis t’en vas vers le silence
(Zéno Bianu)
Recueil: Infiniment proche et Le désespoir n’existe pas
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Zéno Bianu), abandon, accès, aller, amour, ardent, atome, avancer, éclairer, écouter, étendue, étourdissement, étreinte, bascule, bienheureux, cap, châtelain, chercher, ciel, comète, consumation, contact, déposséder, déséquilibré, doux, draper, effleurement, emporter, emprise, enfantin, enlacer, enroulement, entrer, errer, essentiel, fagot, flot, fol, haleine, haut, impossible, infiniment, instable, intensité, interrompre, invisible, jaillir, jamais, labourer, langueur, lumière, maintenant, mener, mort, nu, nuage, nuit, offrir, onyx, palpiter, parole, pénétrer, point, poisson, posséder, prendre, profond, promesse, recueillir, relâché, renverser, retourner, ronde, rupture, s'en aller, sans fin, sauvage, savant, se déverser, se laisser, seconde, sentir, siècle, silence, sillon, sinuosité, soleil, sombrer, souffle, souvenir, spontané, submerger, temps, torsade, tourbillon, tourment, tourner, tournoyer, univers, universel, vaciller, valse, véhémence, vertige, vie, vivant, volute | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 juin 2020

Illustration: Andrzej Malinowski
Vers d’amour
Tu gardes dans tes yeux la volupté des nuits,
Ô Joie inespérée au fond des solitudes !
Ton baiser est pareil à la saveur des fruits
Et ta voix fait songer aux merveilleux préludes
Murmurés par la mer à la beauté des nuits.
Tu portes sur ton front la langueur et l’ivresse,
Les serments éternels et les aveux d’amour,
Tu sembles évoquer la craintive caresse
Dont l’ardeur se dérobe à la clarté du jour
Et qui te laisse au front la langueur et l’ivresse.
(Renée Vivien)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
Recueil: Quand les femmes parlent d’amour
Traduction:
Editions: POINTS
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Posted in poésie | Tagué: (Renée Vivien), amour, ardeur, aveu, éternel, évoquer, baiser, beauté, clarté, craintif, fond, front, fruit, garder, inespéré, ivresse, joie, jour, laisser, langueur, mérveilleux, mer, murmurer, nuit, pareil, paresse, porter, prélude, saveur, se dérober, sembler, serment, solitude, songer, ver, voix, volupté, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 juin 2020

Regarde moi! Regarde moi.
Vous vous dites: les chevaux aussi demandent ça,
et les arbres et les fous et les pauvres,
et tout ce qui passe dans le temps – pour un temps.
Partout l’appel, partout l’impatience de la gloire, d’être aimé, reconnu,
partout cette langueur de l’exil et cette faim d’une vraie demeure
– les yeux d’un autre. Regarde moi! Regarde moi.
(Christian Bobin)
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Posted in méditations | Tagué: (Christian Bobin), aimé, appel, arbre, cheval, demeurer, exil, faim, fou, gloire, impatience, langueur, moi, passer, pauvre, reconnu, regarder, temps, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 mai 2020

La Veillée
J’avais signalé ma tendresse ;
L’Amour applaudissait ; j’étais égal aux dieux.
Accablé de langueurs, de fatigue et d’ivresse :
Entre les bras de ma maîtresse
Le doux sommeil avait fermé mes yeux.
Elle qui n’est plus écolière
Dans l’art qu’elle a, sous moi, naguère commencé,
De sa bouche amoureuse entrouvrit ma paupière,
Et d’un son de voix doux à l’oreille adressé :
« Tu dors, paresseux, me dit-elle ?
Regarde, il n’est pas encor jour.
Tu dors à l’heure la plus belle
Que le cercle des nuits ramène pour l’amour.
Laissons, laissons la diligente aurore
S’arracher, sans pitié, du lit de son amant ;
Jouissons, nous mortels, profitons du moment :
Qui sait, hélas ! demain si nous serons encore !
Viens, je brûle, écartons ces voiles indiscrets !
prends-moi : contre ton sein que je meure enchaînée
Recommençons nos jeux ; invoquons Dionée :
Veillons, tu dormiras après,
Si tu veux, toute la journée.
(Antoine de Bertin)
Illustration: Domingo Moreno Otero
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Posted in poésie | Tagué: (Antoine de Bertin), accablé, amour, amoureuse, applaudir, aurore, bouche, Dieu, dormir, enchaînée, jeux, jouir, langueur, nuit, oreille, paresseux, paupière, s'arracher, sein, signaler, sommeil, tendresse, veillée, veiller | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 mai 2020

Je me rappelle — instant de grâce :
Quand tu parus à mes côtés,
Je fus saisis, — vision fugace
Du pur génie de la beauté.
Dans la langueur désespérante,
Dans le fracas des vanités,
Longtemps vibra ta voix pressante,
Longtemps, tes traits m’ont habité.
Les ans passèrent. Dans l’orage
Mes rêves furent emportés,
Et j’ai perdu ta douce image,
Ta voix pressante m’a quitté.
Claustrés au fond d’un lourd silence,
Paisiblement passaient mes jours,
Sans poésie, sans transcendance,
Sans vie, sans larmes, sans amour.
Mais l’âme a retrouvé la grâce,
Tu reparais à mes côtés,
Divinité, vision fugace
Du pur génie de la beauté.
Et, de nouveau, la renaissance,
Et la lumière est de retour —
La poésie, la transcendance,
La vie, les larmes et l’amour.
(Alexandre Pouchkine)
Recueil: Le soleil d’Alexandre Le Cercle de Pouchkine
Traduction: André Markowicz
Editions: Actes Sud
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Posted in poésie | Tagué: (Alexandre Pouchkine), amour, âme, beauté, claustré, désespérant, divinité, doux, emporté, fracas, fugace, génie, grâce, habiter, image, langueur, larme, longtemps, lourd, lumière, orage, paisiblement, perdre, poésie, pressant, pur, quitter, rêve, Renaissance, reparaître, retour, retrouver, se rappeler, silence, trait, transcendance, vanité, vibrer, vie, vision, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 février 2020

DE L’ISOLEMENT
Seulette suis et seulette veux être,
Seulette m’a mon doux ami laissée,
Seulette suis, sans compagnon ni maître,
Seulette suis, dolente et courroucée
Seulette suis, en langueur malaisée
Seulette suis, plus que nulle égarée,
Seulette suis, sans ami demeurée.
Seulette suis à la porte, en fenêtre,
Seulette suis en un coin bien murée,
Seulette suis pour moi de pleurs repaître,
Seulette suis, dolente ou apaisée,
Seulette suis, que rien tant ne m’agrée,
Seulette suis, en ma chambre enserrée,
Seulette suis, sans ami demeurée.
Seulette suis partout et en tout aître,
Seulette suis, que je marche ou je siée,
Seulette suis, plus que nul ne peut être,
Seulette suis, de chacun délaissée,
Seulette suis, durement abaissée,
Seulette suis, souvent toute éplorée,
Seulette suis, sans ami demeurée.
Envoi
Princes, or est ma douleur commencée
Seulette suis, de tout deuil menacée,
Seulette suis, plus sombre que nuitée,
Seulette suis, sans ami demeurée.
(Christine de Pisan)
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Posted in poésie | Tagué: (Christine de Pisan), aître, abaisser, agréer, ami, égarer, éploré, chambre, coin, compagnon, courroucé, délaisser, demeurer, deuil, dolent, douleur, doux, enserrer, fenêtre, isolement, laisser, langueur, maître, malaise, menacer, murer, nuitée, porte, prince, seulette, sombre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2020

Jane
Je pâlis et tombe en langueur :
Deux beaux yeux m’ont blessé le coeur.
Rose pourprée et tout humide,
Ce n’était pas sa lèvre en feu ;
C’étaient ses yeux d’un si beau bleu
Sous l’or de sa tresse fluide.
Je pâlis et tombe en langueur :
Deux beaux yeux m’ont blessé le coeur.
Toute mon âme fut ravie !
Doux étaient son rire et sa voix ;
Mais ses deux yeux bleus, je le vois,
Ont pris mes forces et ma vie !
Je pâlis et tombe en langueur :
Deux beaux yeux m’ont blessé le coeur.
Hélas ! la chose est bien certaine :
Si Jane repousse mon voeu,
Dans ses deux yeux d’un si beau bleu
J’aurai puisé ma mort prochaine.
Je pâlis et tombe en langueur :
Deux beaux yeux m’ont blessé le coeur.
(Leconte de Lisle)
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Posted in poésie | Tagué: (Leconte de Lisle), blessé, blesser, coeur, force, langueur, lèvre, mort, or, pâlir, repousser, rose, tresse, vie, voir, voix, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 novembre 2019

Illustration: Rafal Olbinski
UNE COMPLAINTE JUIVE
Comme à leur arc rivées
Les cordes sont tendues,
Tirées à se briser
Par des mains inconnues,
Mais sans frémir, muettes,
Comme avant la tempête
Dans les yeux la tristesse
Se calcine, embrasée.
Terrifiant silence
Qu’on ne peut endurer,
Douleur à ne pas dire
Plaie à ne pas montrer,
Comme harpes qui pendent
Muettes sur les branches
Quand dans les doigts se fendent
Les sanglots étranglés.
Pourtant les heures restent
Quand l’océan s’endort,
Que du bleu sourd le presque
Imperceptible accord,
Vers nous, de chaque corde,
Un écho monte alors,
Comme prière il flotte
Comme une voix implore.
Tout s’allège et la peine
Peut alors déposer
Au coeur comme au désert
Un semblant de rosée.
Le réconfort nous berce
Comme longue langueur,
Une complainte juive
Se trempe dans les pleurs.
(David Einhorn)
Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (David Einhorn), accord, arc, écho, bleu, branche, coeur, complainte, corde, déposer, désert, dire, doigt, douleur, embraser, endurer, flotter, frémir, harpe, heure, imperceptible, implorer, inconnu, juif, langueur, main, monter, montrer, muet, océan, peine, pendre, plaie, pleur, prière, rester, river, rosée, s'alléger, s'endormir, se briser, se calciner, se fendre, se tremper, semblant, silence, sourd, tempête, tendre, terrifiant, tirer, tristesse, voix, yeux | Leave a Comment »