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Posts Tagged ‘lanterne’

CENT FOIS RIEN (Jaroslav Seifert)

Posted by arbrealettres sur 11 mars 2023



Illustration: Karen LaMonte
    
CENT FOIS RIEN

Peut-être une fois de plus me rendra fou
votre sourire
et sur le bord de mon lit viendront s’asseoir
mère Douleur, l’amie Amour,
comme toujours toutes les deux à la fois.

Peut-être une fois de plus me rendra fou
le son du clairon
et quand j’irai comme si j’étais tombé de la lune
mes cheveux auront l’odeur de la poudre à canon.

Peut-être une fois de plus me rendra fou un baiser :
comme la flamme d’une lanterne, hésitant dans sa cage,
je tremblerai
lorsqu’il viendra se poser sur mon visage.

Je n’aurai, pourtant, que le vent sur les lèvres
et c’est bien en vain que, cette fois,
dans la main j’essaierai de prendre
sa robe sans poids.

(Jaroslav Seifert)

Recueil: Les danseuses passaient près d’ici
Traduction: Petr Kral et Jan Rubes
Editions: Actes Sud

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Goutte d’huile (Umar Abu Rishah)

Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2023




    
Goutte d’huile

Tu ne trébucheras pas dans les ténèbres …
c’est la plus lumineuse des lanternes de ma maison.

Tu l’as emportée à mon insu après que ton orgueil
t’eut menée de nuit jusque chez moi.

Tu ne t’es pas retournée vers les joies et les peines
que tu as causées au cours de ma vie.

Que n’as-tu pensé à la goutte d’huile
quand tu marchais dans sa lumière !

(Umar Abu Rishah)

***

 

Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral

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Les vers (Varlam Chalamov)

Posted by arbrealettres sur 21 décembre 2022



Illustration: Xavier de Fraissinette
    
Les vers – ce n’est pas que le reflet
En petit des grands événements,
Ils sont pour déplacer cette terre,
Un levier soudain trouvé.

Les vers – ce n’est pas qu’une illumination,
Une lanterne dans les brumes et ténèbres.
Ils sont la création en mouvement
Permanent et l’obstination du rêve.

Les vers c’est toujours une note d’enfance,
En même temps que la douleur d’hier,
C’est la quenouille artisanale
Qu’on a reçue en héritage.

(Varlam Chalamov)

 

Recueil: Cahiers de La Kolyma
Traduction: du russe par Christian Mouze
Editions: Maurice Nadeau

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Ton coeur brûle à l’intérieur de ton silence (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2022



Ton coeur brûle à l’intérieur de ton silence,
comme une bougie à l’intérieur d’une lanterne

(Christian Bobin)

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Les lanternes sacrées (Pierre Reboul)

Posted by arbrealettres sur 5 novembre 2022



Illustration    
    
les lanternes sacrées elles-mêmes
n’éclairent
qu’à dix pas

(Pierre Reboul)

Recueil: Un désir de haïku
Traduction:
Editions: Le Prunier Sully

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ENTRE L’APPEL ET L’ÉCHO (Adonis)

Posted by arbrealettres sur 25 octobre 2022



Illustration
    
ENTRE L’APPEL ET L’ÉCHO

Entre l’appel et l’écho il se cache
Il se cache sous le givre des lettres
dans le désir des errants
Dans la vague
et entre les coquillages il se cache

Et quand le matin lui ferme ses portes et s’éteint
il tourne sa lanterne vers une montagne
que son désespoir a perdue et s’y réfugie

(Adonis)

Recueil: Chants de Mihar le Damascène suivi de Singuliers
Traduction:
Editions: Gallimard

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LA FÊTE DES LANTERNES (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 16 septembre 2022



Illustration: Cui Bai
    
LA FÊTE DES LANTERNES
Sur l’air de  » La Chanson de l’aubépine »
—Ouyang Xiu

A la fête des lanternes l’année dernière,
les lampions ont fait le jour d’une nuit printanière.

Au-dessus des saules est montée la pleine lune
pour le rendez-vous d’amour à la brune.

Ce soir c’est la fête des lanternes à nouveau ;
La lune est encor pleine, les lampions aussi beaux.

Mais n’est pas revenu l’homme de l’an dernier ;
Par les larmes mes longues manches sont mouillées.

(Anonyme)

***

Recueil: Choix de Poèmes et de Tableaux des Song
Traduction:
Editions: China Intercontinental Press

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Escale nocturne au pont d’érable (Zhang Ji)

Posted by arbrealettres sur 13 juillet 2022



Illustration: He Zhihong
    
Escale nocturne au pont d’érable

la lune décline, les corbeaux croassent, le givre emplit le ciel.

Face aux érables qui bordent le fleuve, et aux lanternes
des bateaux de pêche, je ne trouve pas le sommeil.

A la lisière de Suzhou se dresse le temple Hanshan,

Au coeur de la nuit, le tintement de sa cloche retentit jusqu’à ma barque.

(Zhang Ji)

Recueil: Poèmes de Chine de l’époque dynastique des Tang
Traduction: Guillaume Olive & He Zhihong
Editions: Seuil

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Nocturne (Germaine Beaumont)

Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2022



Illustration: George Hyde Pownall
    
Nocturne

Des Irlandaises vendaient sous les portes
des pommes de terre qui me brûlaient les doigts.
Quel vent désolé vous apporte
Londres, mon Londres d’autrefois ?

Les chats cousaient les maisons l’une à l’autre
d’un fil noir, d’un fil roux, d’un fil blanc.
Ils faufilaient le jour et la nuit l’un à l’autre.
Des « derelicts » dormaient, distingués, sur des bancs.

La Tamise montait, mais en nappes légères
d’odeurs et de brouillards ténus.
Que de songes ainsi, dans l’ombre, sont venus
se prendre à vos chapeaux, nocturnes passagères !

L’Adelphi, vers le flot glissait en froides pentes
qu’une lanterne transperçait.
Et l’ivresse nouait sa forme titubante
aux « street lamps » qu’elle enlaçait.

Parfois un rat, qu’un bruit insolite déloge
s’enfonçait dans la vase avec un sifflement.
L’éternité bat dans vos cœurs comme une horloge,
Pèlerins de la nuit qui marchez en dormant.

J’ai frôlé, jeune encor, sans mesurer le risque,
ces épaves du temps perdu,
Cléopâtre dressant sa petite obélisque,
montrait le ciel d’un doigt tendu.

Elle perçait de l’aiguille,
votre opaque intensité,
nuit de Londres où scintille,
l’astre du déshérité.

Le bruit d’un pas, ce tendre ami des rues désertes
sonne encor dans mon souvenir.
Mon cœur attend au seuil d’une porte entrouverte,
ce qui ne peut plus revenir.

Mon cœur perçoit au loin le convoi qui déraille
avec ses morts et ses vivants.
Quelqu’un court dans la nuit derrière un brin de paille
mais c’est le vent, mais c’est le vent.

(Germaine Beaumont)

 

Recueil: Poésie au féminin
Traduction:
Editions: Folio

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Langue liane (Hubert Juin)

Posted by arbrealettres sur 27 mai 2021


Benjamín Wu     [1280x768]

Langue liane Eau jade au jadis du temps des lanternes
traversières Je hélai ta chair au long des rives, soudain
nautonier du nocturne Le geste allait se brisant dans le crin
du corps avec des guerres civiles et des bouches d’entrailles
Une meute prenait garnison parmi tes seins Un jour d’empreintes

Déjà tu étais bannie de toi L’oiseau fuyait Les arbres s’en allaient
avec des élégances déchues et des années promises à qui étreint
pénètre Dans les ronciers de la fourche des jambes les chevaux
de mes dents venaient boire Tu étais libre des linges un éclat
de marbre avec des ombres

(Hubert Juin)

Illustration: Benjamín Wu

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