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Poésie

Posts Tagged ‘laque’

LUXE URBAIN (Denis Grozdanovitch)

Posted by arbrealettres sur 20 juillet 2022



pluie voiture

LUXE URBAIN

Lorsque je suis seul devant la fenêtre
à remplir consciencieusement mes pages de carnet
mon écriture minutieuse progressant
à la vitesse d’une fourmi opiniâtre le long d’un grand mur
je ne m’aperçois qu’il crachine dehors
qu’à un seul indice : le beau brillant qui vernisse
les toits de zinc des immeubles
les carrosseries des automobiles.

C’est alors que dans la demi-pénombre des jours pluvieux
les surfaces métalliques si nombreuses dans nos villes
commencent de luire doucement
avec la même perfection le même luxe discret
qu’une très ancienne laque de Chine.

(Denis Grozdanovitch)

Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/

Illustration

 

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Le ciel, laque bleue, s’assombrit; on entend mieux chanter l’ocarina (Anna Akhmatova)

Posted by arbrealettres sur 23 mars 2019




Le ciel, laque bleue, s’assombrit;
On entend mieux chanter l’ocarina.
Ce n’est qu’un chalumeau d’argile.
Il n’a aucune raison de se plaindre.

Qui lui a raconté mes péchés ?
Pourquoi veut-il me pardonner?…
Est-ce que cette voix répète
Les derniers vers que tu as faits pour moi?…

(Anna Akhmatova)

Illustration

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LE MASQUE DU MECHANT (Bertolt Brecht)

Posted by arbrealettres sur 5 septembre 2018



LE MASQUE DU MECHANT

Au mur de mon bureau,un masque japonais
Sculpté sur bois et laqué d’or : effigie d’un méchant démon.
Je regarde plein de pitié
Les veines gonflées de son front : elles révèlent
Combien c’est dur d’être méchant.

(Bertolt Brecht)

Illustration

 

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CHANSON DES PEINTRES (Charles Cros)

Posted by arbrealettres sur 14 février 2018



Illustration: Patrice Murciano
    
CHANSON DES PEINTRES

Laques aux teintes de groseilles
Avec vous on fait des merveilles,
On fait des lèvres sans pareilles.

Ocres jaunes, rouges et bruns
Vous avez comme les parfums
Et les tons des pays défunts.

Toi, blanc de céruse moderne
Sur la toile tu luis, lanterne
Chassant la nuit et l’ennui terne.

Outremers, Cobalts, Vermillons,
Cadmium qui vaux des millions,
De vous nous nous émerveillons.

Et l’on met tout ça sur des toiles
Et l’on peint des femmes sans voiles
Et le soleil et les étoiles.

Et l’on gagne très peu d’argent,
L’acheteur en ce temps changeant
N’étant pas très intelligent.

Qu’importe! on vit de la rosée,
En te surprenant irisée,
Belle nature, bien posée.

(Charles Cros)

 

Recueil: Le Collier de griffes
Traduction:
Editions: Gallimard

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L’eau le feu l’air (Georges-Emmanuel Clancier)

Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2018




    
L’eau le feu l’air comme alphabet de nos jours.
Mais si la voyelle est un oiseau, si chaque
Lettre fait le plein de chaleur et de sang
Qu’importe alors le sens du livre sous sa laque.
Seul compte ce frisson que nous donnent en s’ouvrant
Ses pages d’où montent des appels et des chants.
Que sont toutes choses sinon remous sur un fleuve
Sans source ni delta qui roule dans le soir
Quand les espoirs s’enfuient vers des planètes neuves.

(Georges-Emmanuel Clancier)

 

Recueil: Le Poème Hanté
Traduction:
Editions: Gallimard

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JE PENSE A TOI… (La Flûte de Jade)

Posted by arbrealettres sur 7 novembre 2017



Settei Hasegawa 1878 (DameJouantduKoto A

JE PENSE A TOI…

Je pense à toi, jeune fille aux belles joues,
et je ne dors plus.

Dans ma chambre, il y a une petite boîte de laque noire.
Combien de fois ai-je plongé ma bouche dans cette bouche d’ombre,
depuis que tes mains l’ont touchée!

Un jour de printemps, j’ai acheté cette boîte dans la boutique de ton père,
et c’est toi qui me l’as remise.

Je n’ignore pas que je suis laid.
Si je t’avouais mon amour, jusques à quand rirais-tu?

Je voudrais être la brise.
Je pourrais m’enrouler autour de toi,
sans que tu me reconnaisses

Comme je serais humble, et soumis, et tendre,
si tu me permettais de te parler!

(La Flûte de Jade)

Illustration: Settei Hasegawa

 

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La route blanche (Pierre Albert-Birot)

Posted by arbrealettres sur 6 mai 2017



    

 

La route blanche est toute rayée
de robes blanches rayées
véronèse laques et cobalts
cadmium à bicyclette
tout ce blanc et toutes ces couleurs vont à la messe
les maisons sont sans doute vides à présent
que se passe-t-il dans les maisons
quand elles sont seules

(Pierre Albert-Birot)

 

Recueil: Poèmes à l’autre moi précédé de La Joie des sept couleurs et suivi de Ma morte et de La Panthère noire
Editions: Gallimard

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Drapés de laques (Michel Butor)

Posted by arbrealettres sur 3 décembre 2016



Drapés de laques

C’est l’enveloppement d’un ciel du soir
autour des épaules de l’horizon
puis l’ombre se cristallise en braises
d’où germe un rosier de flammes
qui lèchent et carbonisent la forêt
C’est une agitation de bannières
devant les sillons qui se tordent
sous la fumée des feuilles mortes
roulement de vagues mouillées
dans le chuchotement de l’automne
C’est une rafale de neige
douce comme une caresse
au long des jambes du paysage
qui se blottit au creux du lac
entre les portes des glaciers
C’est une étole de cristaux
taillés en écailles si fines
qu’elles ruissellent sur les yeux
au moindre pas le long des falaises
dans le vertige des embruns

(Michel Butor)

Illustration: Géraldine Potron

 

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Estampe vernie (Fernando Arrabal)

Posted by arbrealettres sur 14 mars 2016



Estampe vernie
qui, réduite à sa rondeur de laque
reproduit l’immense firmament.
Prodigieusement l’artiste prodigue
fait don, un par un, de météorites peints
à chaque coccinelle

Avec quelle heureuse allégresse j’approfondis
l’essence de l’œuvre,
éprouvant le minuscule délice
extrayant les inoubliables joies.

Ses ailes pliées sur la scène
convexe et close
révéleront la représentation.
Quand l’estampe se fend en deux moitiés
les broderies noires et les ailes apparaissent
la coccinelle quitte la scène.

Avec quelle fougue s’élance-t-elle vers le ciel!

(Fernando Arrabal)

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