Posts Tagged ‘lentement’
Posted by arbrealettres sur 20 février 2023

Illustration: Serge Ceccarelli
Le Chemin
Il voit au-delà de notre âme
Le revers des mystères,
Est à vif jusqu’en son sommeil,
Se presse tranquillement solitaire.
En équilibre, son corps chaloupe
Sur la corde d’un chemin tendu.
Le chat parle une langue millénaire
Jauge, fixe, les yeux mi-clos,
Les fentes et les blessures
De nos plus vieilles lunes.
Il marche lentement son silence,
Mais connaît toutes les distances.
Il voit l’invisible
Et apprivoise celui qu’il a choisi.
Il prend la vie à pleines griffes
Et s’en va, impassible sage,
Se cacher pour mourir.
(Patrick Bertrand)
Recueil: Silence la queue du chat balance
Traduction:
Editions: Actes Sud
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Posted in poésie | Tagué: (Patrick Bertrand), apprivoiser, au-delà, à vif, âme, équilibre, blessure, chalouper, chat, chemin, choisir, connaître, corde, corps, distance, fente, fixer, griffe, impassible, invisible, jauger, langue, lentement, lune, marcher, mi-clos, millénaire, mourir, mystère, parler, plein, prendre, revers, sage, se cacher, se presser, silence, solitaire, sommeil, tendu, tranquillement, vie, vieux, voir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2022

HOMME MORT
Moi qui n’en suis pour rien dans ma venue sur terre
Qui n’ai jamais appris les mots que pour me taire
Et marche lentement de peur de tout briser
Croyez-vous que je puisse encor vous satisfaire
Tant de mains attendues n’en valent plus la peine
Une heure d’amitié ne fait pas la semaine
Est-ce mon sang déjà qui teinte le pavé
Mon coeur découragé qui tire sur sa chaîne
A quoi bon ces matins sans hâte de l’enfance
Ces fausses libertés mes désobéissances
Les grains d’or du soleil au fond du sablier
Puisque toute ma vie est faite de silence
C’est là dans mon grenier derrière la fenêtre
Avec le ciel qui bouge au fond pour me remettre
Un instant dans le cycle effarant du passé
Que je serai tenté un soir de disparaître
Alors que vous importe un cri dans le naufrage
Le fardeau de ma joie est un maigre bagage
De la douleur, mon Dieu, j’en eus toujours assez
Mon ombre fut mon seul compagnon de voyage
(René Guy Cadou)
Recueil: René Guy Cadou Poésie la vie entière oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (René Guy Cadou), amitié, apprendre, assez, attendre, bagage, bouger, briser, chaîne, ciel, coeur, compagnon, cri, croire, cycle, décourager, désobéissance, derrière, Dieu, disparaître, douleur, effarant, encore, enfance, faire, fardeau, faux, fenêtre, fond, grain, grenier, hâte, heure, homme, importer, instant, joie, lentement, liberté, maigre, main, marcher, matin, mort, mot, naufragé, ombre, or, passé, pavé, peine, peur, pouvoir, remettre, rien, sablier, sang, satisfaire, se taire, semaine, seul, silence, soleil, teinter, tenter, terre, tirer, valoir, venue, vie, voyage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2022
Illustration: Shan Sa
Pour mon enterrement
De mon vivant, j’arpentais les rues de la capitale,
Dans ma mort, me voilà confondu au sein des plaines.
À l’aube, mes pas vifs résonnaient dans le grand hall du palais
À l’ombre, je loge désormais auprès des sources jaunes.
Un soleil blanc se dépose dans le Golfe de Yu
Son char d’or à l’arrêt, ses coursiers au repos.
Le dieu, dans sa gloire céleste,
Ne pourrait-il restaurer mon unité perdue ?
Corps et visage lentement décomposés,
Dents et cheveux dispersés au loin.
Voilà le chemin des hommes et toute chose ;
Qui saurait en rompre la trame de bronze ?
(Miu Xi)
(186-245)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted in poésie | Tagué: (Miu Xi), arpenter, arrêt, aube, blanc, bronze, capitale, céleste, char, chemin, cheveux, confondre, corps, coursier, décomposer, désormais, dent, Dieu, disperser, enterrement, gloire, golfe, hall, homme, jaune, lentement, loger, loin, moir, ombre, or, palais, perdu, plaine, résonner, repos, restaurer, rompre, rue, savoir, se déposer, sein, soleil, source, trame, unité, vif, visage, vivant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 juin 2022
Lentement mais sûrement
escalade le mont Fuji
petit escargot!
(Issa)
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Posted in haïku, poésie | Tagué: (Issa), escalader, escargot, lentement, mont, sûrement | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 mars 2022

Illustration: Adolphe Leleux
L’Enterrement
Il y a six hommes pour porter la bière :
un mort, c’est plus lourd qu’un
vivant; le cortège va lentement
sur le chemin du cimetière.
Lorsque le pasteur a eu fini la prière,
le mort était sorti, les femmes étaient sorties aussi,
les femmes s’étaient mises à pleurer.
On avait voulu les consoler,
mais elles n’en pleuraient que plus fort,
à cause du mort,
dans les escaliers.
Il y a six hommes pour porter la bière;
un mort, c’est plus lourd qu’un vivant;
le cortège va lentement
sur le chemin du cimetière.
C’est un vieux. N’est-ce pas ? les vieux
qui passent leur temps au coin de leur feu,
ça doit s’attendre à s’en aller,
mais c’est dur quand même, et c’est dur pour eux,
et c’est dur aussi pour la femme.
A présent il pleut, il fait de la boue,
on est arrivé, le trou est creusé,
le fossoyeur est à côté,
les gens se sont découverts,
on met le cercueil sur la fosse,
le cercueil descend, les cordes grincent,
la terre en tombant sonne creux,
et les gens s’en vont se mouchant,
avec leurs mouchoirs sur les yeux,
parce que, de voir ça, çа remue.
(Charles-Ferdinand Ramuz)
Recueil: Le Petit Village
Traduction:
Editions: Héros-Limite
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Posted in poésie | Tagué: (Charles-Ferdinand Ramuz), arriver, à côté, bière, boue, cercueil, chemin, cimetière, coin, consoler, corde, cortège, creuser, creux, découvrir, descendre, enterrement, escalier, femme, feu, fossé, fossoyeur, gens, grincer, homme, lentement, lourd, mort, mouchoir, pasteur, pleurer, pleuvoir, porter, prière, remuer, s'attendre, s'en aller, se moucher, sonner, sortir, terre, tomber, trou, vieux, vivant, voir, vouloir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 février 2022

Illustration: ArbreaPhotos
Parfois, en ces jours à la lumière exacte et parfaite,
En lesquels les choses ont toute la réalité qu’elles peuvent avoir,
Je me demande à moi-même lentement
Pourquoi je vais moi aussi jusqu’à attribuer
De la beauté aux choses.
De la beauté, une fleur en aurait-elle par hasard ?
Un fruit aurait-il par hasard de la beauté ?
Quе non : ils ont couleur et forme
Et existence, rien de plus.
La beauté est le nom de quelque chose qui n’existe pas
Quе je donne aux choses en échange du plaisir qu’elles me donnent.
Elle ne signifie rien.
Alors pourquoi est-ce que je dis des choses : elles sont belles ?
Eh oui, même en moi, qui ne vis que de vivre,
Invisibles, ils s’immiscent, les mensonges des hommes
Devant les choses,
Devant les choses qui tout simplement existent.
Qu’il est difficile d’être soi-même et de ne voir que le visible!
(Fernando Pessoa)
Recueil: Oeuvres poétiques
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Fernando Pessoa), attribuer, avoir, échange, beauté, chose, couleur, difficile, existence, exister, fleur, forme, fruit, hasard, homme, invisible, jour, lentement, mensonge, parfois, plaisir, plus, réalité, rien, s'immiscer, se demander, signifier, soi-même, visible, vivre, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 octobre 2021
Poème
Nous avons marché lentement
Dans le soir gris dans le soir noir
Nous avons perdu conscience du temps
L’amour est passé par là sans nous voir
Et quand nous nous sommes quittés
Les rues sont entrées dans l’ombre silencieuse
(Robert Momeux)
Illustration: Ismail Yildirim
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Posted in poésie | Tagué: (Robert Momeux), amour, gris, lentement, marcher, noir, ombre, passer, perdre conscience, poème, quitter, rue, silencieuse, soir, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 octobre 2021

Illustration: Silvia Leveroni Calvi
La lumière crépusculaire
descend lentement au jardin
sur les pas du marcheur.
L’exercice n’est pas difficile alors :
il suffit de laisser reposer
toutes ses forces
(Gérard Bocholer)
Recueil: Le poème Exercice spirituel
Traduction:
Editions: Ad Solem
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Posted in poésie | Tagué: (Gérard Bocholer), crépusculaire, descendre, difficile, exercice, force, jardin, laisser, lentement, lumière, marcheur, pas, reposer, suffire | Leave a Comment »