Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘(Leonardo Sinisgalli)’

Froide est l’haleine du soir (Leonardo Sinisgalli)

Posted by arbrealettres sur 12 juillet 2021



 

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Froide est l’haleine du soir
Sur ces prés que j’ai touchés de mon front
Chaud, empli du bonheur de la course.

***

Fredda alita la sera

Fredda alita la sera
Su questi prati che toccai con la fronte
Calda e felice della corsa.

(Leonardo Sinisgalli)

 
Illustration: ArbreaPhotos

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , | 3 Comments »

L’Olona (Leonardo Sinisgalli)

Posted by arbrealettres sur 12 juillet 2021



 

Olona  2

L’Olona

L’aube regarde avec des yeux d’agnelle.
La lumière est blanche et fixe,
Pour qu’elle bouge il suffit que cette
Colombe tourne la tête.
Clarté prise dans le brou,
Voici que le chant du coq
Et le sang de sa crête
Mettent le feu et la bagarre.

***

L’Olona

L’alba guarda con occhi d’agnella.
La luce è bianca e fissa,
Basta a muoverla quella
Colomba in un giro di testa.
Chiarezza chiusa nel mallo,
A metter fuoco e rissa
Ecco il canto del gallo
E il sangue della cresta.

(Leonardo Sinisgalli)

Illustration

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

San Babila (Leonardo Sinisgalli)

Posted by arbrealettres sur 12 juillet 2021



 

bouquet

San Babila

Il entraîne, le vent du soir,
Accrochées à leurs parasols de couleur
Les petites bouquetières
Qui gaiement poussent des cris dans les mailles.
Comme des hirondelles aux gouttières
Elles resteront suspendues dans l’air,
Les vendeuses de dahlias,
Maintenant que le vent du soir
Gonfle leurs parasols comme des montgolfières.

***

San Babila

Trascina íl vento della sera
Attaccate agli ombrelli a colore
Le piccole fioraie
Che strillano gaie nelle maglie.
Come rondini alle grondaie
Resteranno sospese nell’aria
Le venditrici di dalie
Ora che il vento della sera
Gonfla gli ombrelli a mongolfiera.

(Leonardo Sinisgalli)

Illustration

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , | 1 Comment »

Tu étais droite et heureuse (Leonardo Sinisgalli)

Posted by arbrealettres sur 12 juillet 2021



 

Dina Shubin  (6) [1280x768]

Tu étais droite et heureuse
Devant la porte que le vent
Venait d’ouvrir sur la campagne.
Pétrie de lumière
Tu te tenais immobile dans le jour,
Au temps des guêpes d’or,
Lorsque dans le sureau
Se font douces les moelles.
Alors on allait déchaussés
Par les fossés, on mesurait l’ardeur
Du soleil d’après les empreintes
Laissées sur les rochers.

***

Erí dritta e felice
Sulla porta che il vento
Apriva alla campagna.
Intrisa di luce
Stavi ferma nel giorno,
Al tempo delle vespe d’oro
Quando al sambuco
Si fanno dolci le midolla.
Allora s’andava scalzi
Per i fossi, si misurava l’ardore
Del sole dalle impronte
Lasciate sui sassi.

(Leonardo Sinisgalli)

Illustration: Dina Shubin

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , | 1 Comment »

Je me protège de cette rafale (Leonardo Sinisgalli)

Posted by arbrealettres sur 30 juin 2021



Odilon Redon_mystery [1280x768]

 

Je me protège de cette rafale
Qui balaie sur les cimes des peupliers
La lumière de la place.
Dans le faible reflet, une volée
De feuilles remonte le bord de la muraille.
Elle me frappe là où j’ai mal,
Cette voix, toute la nuit :
Me revient ma triste
Vocation à exister, cette soif
De me chercher en tous lieux.

***

Mi difendo a questa raffica
Che spolvera la luce della piazza
Suite cime dei pioppi.
Nel debole riverbero uno stormo
Di foglie risale il ciglio della murata.
Batte qui dove mi duole
Questa voce tutta flotte :
Mi ritorna la triste
Vocazione ad esistere,
La brama di cercarmi in ogni luogo.

(Leonardo Sinisgalli)

Illustration: Odilon Redon

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Un tendre abîme (Leonardo Sinisgalli)

Posted by arbrealettres sur 30 juin 2021



 

Boleslas Biegas 4082_

Un tendre abîme s’ouvrait à mes côtés.
Presque sous mes pieds, une étoile
Fondit en larmes et tomba.

***

Un tenero abisso si apriva al mio lato.
Quasi sotto i miei piedi una stella
Cadde in un pianto dirotto.

(Leonardo Sinisgalli)

Illustration: Boleslas Biegas

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , | Leave a Comment »

Je suis à cette rive (Leonardo Sinisgalli)

Posted by arbrealettres sur 30 juin 2021



 

Alexey Steele 1967 - Russian-born American painter - The Novorealism Movement -   (16) [1280x768]

Je suis à cette rive et il m’appelle,
Le son du jour que je rompis
A coups de pierres. La neuve lumière est ouverte
Sur la terre que je foule
Et rien encore n’est plus jeune
Que mes os. L’été brûle
Sur les éteules. Sans bruit
Au-dedans de mon corps s’effrite
Ce feu.

***

Sono a questa riva e mi chiama
Il suono del giorno ch’io ruppi
A sassate. La luce nuova è aperta
Sulla terra che calpesto
E nulla è ancora più giovane
Delle mie ossa. L’estate arde
Sulle stoppie. Senza rumore
Si sgretola entro il mio corpo
Questo fuoco.

(Leonardo Sinisgalli)

Illustration: Alexey Steele

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Dedans la haie broussailleuse (Leonardo Sinisgalli)

Posted by arbrealettres sur 29 juin 2021



 

Rose_morte

Dedans la haie broussailleuse
Ton tremblement
Me bouleverse si tu dis
Que le bien est cette obscurité
Qui nous blesse.
Avant qu’il ne fasse jour
Il nous est donné de toucher les épines,
De souffrir de la douce confusion ;
Prisonniers déçus, l’aube
Nous chasse parmi des roses putrides.

***

Entro la siepe irta
Il tuo tremore
Mi scuote se tu dici
Il bene questo buio
Che ci punge.
Prima che aggiorni
Ci è dato toccare le spine,
Soffrire la dolce confusione.
Prigionieri delusi ci caccia
L’alba tra putride rose.

(Leonardo Sinisgalli)

Illustration

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Aube intacte (Leonardo Sinisgalli)

Posted by arbrealettres sur 29 juin 2021



 

ruines  20090424_144648_ [1280x768]

Aube intacte, tu t’avances
Sur les sables prudents,
Et la violence des fruits ne te menace pas,
S’enracine le soir,
Et son acre senteur
Me remonte le long du dos.
Elle m’est chère, ta ruine
Qui rend avares les fontaines :
Cette étendue désolée
A l’amertume monotone
Des jours détruits.
Je ne sais de quelles veines
Secrètes tu nourris la nuit
En aval, découvrant ton échine
Aride. Ô roche sûre,
Notre douleur ne transmue pas
La boue en genêt.

***

Intatta alba ti avvicini
Sulle sabbie prudenti,
Né ti minaccia la violenza dei frutti
Fa radice la sera
E il suo acre sentore
Mi risale sul dorso.
Mi è cara la rovina
Che fa avare le fond :
Questa brulla distesa
Ha l’eguale amarezza
Dei giorni distrutti.
Non so da quali nascoste
Vene tu nutri la notte
A valle e scopri la schiena
Deserta. Roccia certa
Il nostro dolore non muta
Limo in ginestra.

(Leonardo Sinisgalli)

Illustration: ArbreaPhotos
 

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Riva T (Leonardo Sinisgalli)

Posted by arbrealettres sur 29 juin 2021



 

David Brayne

Riva T

Soir de prédilection,
Le poids de ton aile suffit
Pour me défendre, la palpitation
De ta chute endurée à chaque coup :
Sur cette terre étroite
méticuleusement explorée
Céder au choc extrême
De cette lumière oblique sur la pale
De la rame.

***

Riva T

Mia prediletta sera
Mi basta il peso della tua ala
A difesa, il batticuore
Della tua caduta sofferta ad ogni scossa :
In questa terra ristretta
Battuta a palmo a palmo
Cedere all’urto estremo
Di questa luce obliqua sulla pala
Del remo.

(Leonardo Sinisgalli)

Illustration: David Brayne

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

 
%d blogueurs aiment cette page :