Chanson d’arrière-saison
Soûl de soleil jaune
Embaumé aux pommes de l’automne.
Poussant un bout de temps encore
Cette vie sans tête ni corps
Pour rien pour voir
Pour boire jusqu’à la lie
L’arrière-saison ma jolie.
(Georges-Emmanuel Clancier)
Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022
Chanson d’arrière-saison
Soûl de soleil jaune
Embaumé aux pommes de l’automne.
Poussant un bout de temps encore
Cette vie sans tête ni corps
Pour rien pour voir
Pour boire jusqu’à la lie
L’arrière-saison ma jolie.
(Georges-Emmanuel Clancier)
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Posted by arbrealettres sur 9 juin 2020
Illustration
CICATRICES…
Dans le miroir, je me suis surpris
Avec sur ma face les baisers de qui ?
Cicatrices, cicatrices !
Au fond du coeur,
Comme au fond d’un verre vidé,
Rien que la lie amère.
Aucun souvenir.
Ni d’un effluve
De ses cheveux affolés,
Ni d’une lueur fugitive
Dans ses yeux égarés,
Ni d’une étreinte
Laissant le corps convalescent,
Ni d’un abîme
Où sur le bord j’aurais posé ma tête
Pour y plonger mes yeux.
Sur mes habits
Aucun cheveu d’autrui.
Quelle sorcière vient donc dans mon sommeil,
Outrage ma face
De sa bouche de feu ?
Rompez le charme,
Toi, basilic de mon jardin,
Toi, hirondelle nichée sous l’auvent de chez moi,
Et prie pour moi,
Ange papillon,
Sur l’autel de la rose-trémière.
(Mihai Beniuc)
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Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2019
A peine rencontrés, il fallut nous quitter
Et ne pensais pas
Jamais revoir son visage.
Mais l’autre jour
Par hasard, dans un banquet je l’ai retrouvée.
Tandis que nous buvions,
Elle trouva le loisir
De soupirer, les sourcils tout froncés,
Ressuscitant une foule de chagrins anciens.
Les yeux pleins de larmes,
Penchée vers moi,
Elle murmura toutes sortes de reproches :
« Les sentiments qui agitaient ton coeur,
Je ne pouvais les deviner.»
J’aimerais croire qu’il est vrai
Qu’à aucun autre tu n’es liée.
Si je pouvais faire taire mes folles pensées,
Avec toi je vivrais pour l’éternité.
(Liu Yong)
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Posted by arbrealettres sur 28 janvier 2019
QUOI D’AUTRE CHERCHE LE MOT …
Quoi d’autre cherche le mot
dans la lie de l’être
sinon l’insondable
qui existe quand-même
ainsi l’eau du fleuve
glisse des mains
mais dans la jarre
elle connaît ses limites
conserve sa forme
et désaltère
ainsi parfois
le poème.
(Germain Droogenbroodt)
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Posted by arbrealettres sur 23 janvier 2019
Le poème qui ne meurt pas en toi
Ne s’écrit pas
Sa mélodie est traversière
C’est parce qu’il a partie liée avec la vie
flamme où réside l’éternel
Que le poème ne cesse de chanter l’oiseau
La graine enfouie le bourgeon la terre
Le silence bruissant de la forêt
L’humble élan du printemps
L’éclat de la sève
Le fragile présent en l’homme
Du souffle qui le traverse
(Jean Lavoué)
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Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2018
AUTOMNE
Tranquille automne, je me possède
et me penche sur tes eaux pour boire le ciel,
fuite suave d’arbres et d’abîmes.
Dans la douleur sourde de la naissance
je suis lié à toi et en toi je me brise
et guéris:
pauvre chose tombée
que la terre recueille.
***
AUTUNNO
Autunno mansueto, io mi possego
e piego alle tue acque a bermi il cielo,
fuga soave d’alberi e d’abissi.
Aspra pena del nascere
mi trova a te congiunto;
e in te mi schianto e risano:
pavera cosa caduta
che la terra raccoglie.
(Salvatore Quasimodo)
Posted in poésie | Tagué: (Salvatore Quasimodo), abîme, arbre, automne, boire, chose, ciel, douleur, eau, fuite, guérir, lie, naissance, pauvre, posséder, recueillir, se briser, se pencher, sourd, suave, terre, tomber, tranquille | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 novembre 2018
Illustration: ArbreaPhotos
Le cygne
Cette peine de traverser, lourdement
et comme lié, ce qui n’est pas encore fait
ressemble à la démarche inachevée du cygne.
Et la mort, cette fuite du sol sur lequel
chaque jour on s’appuie est comme
l’instant où il se laisse anxieusement glisser
et les eaux qui l’accueillent avec douceur
heureuses et humbles, onde par onde
s’effacent sous lui; pendant que
infiniment silencieux et sûr
toujours plus royal, plus assuré
et plus indifférent, il daigne s’avancer.
(Rainer Maria Rilke)
Posted in poésie | Tagué: (Rainer Maria Rilke), accueillir, anxieux, assuré, cygne, daigner, démarche, douceur, eau, fuite, glisser, heureux, humble, indifférent, lie, lourdement, mort, onde, peiner, ressembler, royal, s'appuyer, s'avancer, s'effacer, silencieux, sol, traverser | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 octobre 2018
Illustration: Pascal Renoux
AINSI SOIT ELLE
Oui, nous ferons la croix ensemble,
Et je te clouerai sur le lit
Et je mêlerai mes membres
Aux tiens, ma petite amie.
Oui, cela ferons ensemble
Et je te prendrai la main
Comme à l’enfant pour descendre
Dans le ravin.
Nous jouirons de nous surprendre
Ainsi liés, oui, c’est promis,
Et caresserons nos cendres,
Avec mépris.
Nous regarderons en face
Nos deux pauvres corps meurtris
Sans y voir malice, et fasse
Que le bon Dieu n’y soit. Ainsi
Nous pourrons tous deux survivre
A cet enfer et paradis
Ainsi nous mourrons, et vive
Après l’hiver, l’âpre fruit.
Car il faut que tout finisse
En splendeur, chemise ou non
Ah! que le jour serait triste
Sans la nuit qui dit son nom.
Le plaisir veut qu’on y pense
Un rien de plus qu’il ne vaut
Que la bête en nous dépense
Son crescendo.
A l’amour rendons les armes,
Il nous dérange si peu!
Sois tel un soldat. Les larmes
Ne sont rien qu’un coup de feu
Qu’à personne l’on destine
Sans savoir pourquoi, comment,
Dresse ton corps et calcine
Ton sempiternel tourment.
Laisse-toi souffrir, ma belle,
Moi je laisse aller mon coeur.
Ainsi le navire appelle
L’ancre. Ainsi l’âme soeur, ma soeur.
(Georges Perros)
Posted in poésie | Tagué: (Georges Perros), ami, amour, ancre, appeler, arme, âme soeur, âpre, bête, belle, calciner, caresser, cendre, clouer, coeur, corps, crescendo, croix, dépenser, descendre, destiner, dresser, elle, enfant, enfer, ensemble, fruit, jouir, larme, lie, lit, main, mépris, mêler, membre, meurtri, mourir, navire, paradis, pauvre, plaisir, prendre, promettre, ravin, regarder, sempiternel, soeur, soldat, souffrir, surprendre, survivre, tourment | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 septembre 2018
PAYSAGE DE L’EXIL
Pour la face inconnue, le visage indicible,
Pépite insaisissable en les mailles du crible ;
Pour les matins, hampe brisée, où l’oriflamme
Laisse suinter la lie au travers de sa trame ;
Pour la gerbe de feu dans l’aube moissonnée
Et qui s’est obscurcie, en l’ombre abandonnée ;
Pour l’églantier, paraphe des matins vogueurs,
Sauf-conduit des saisons, aux mains du voyageur ;
Pour la source glanée, ce qu’il en reste alors
Que le fanal du temps s’éteint, sur l’autre bord ;
Pour la vague hauturière à l’oiseleur offerte,
Bourgeon d’écume ardente et floconneuse mouette ;
Pour la harpe tendue à la proue de l’espace,
Aux cordes lacérées par des couteaux de glace ;
Pour les pas effacés sur la pierre du seuil
Et les astres déchus, brisés par les écueils ;
Pour l’éphémère pain pétri par le silence
Et ce poids d’ailes, de duvet, sur la balance.
(Michel Manoll)
Posted in poésie | Tagué: (Michel Manoll), abandonné, aile, aube, écueil, balance, bourgeon, couteau, duvet, espace, exil, face, feu, gerbe, glace, harpe, lie, maille, matin, ombre, oriflamme, paraphe, paysage, pépite, poids, proue, saison, suinter, vague, visage, voyageur | 2 Comments »