Posts Tagged ‘lieu’
Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2021

À mes jeunes camarades, aux équipiers du Club nautique de Chatou
Jadis, la Seine était verte et pure à Saint-Ouen,
Et, dans cette banlieue aujourd’hui sale et rêche,
J’ai canoté, j’ai même essayé de la pêche.
Le lieu semblait alors champêtre. Que c’est loin !
On dînait là. Le beurre, au cabaret du coin,
Était rance, et le vin fait de bois de campêche.
Mais les charmants retours, sur l’eau, dans la nuit fraîche,
Quand, sur les prés fauchés, flottait l’odeur du foin !
Oh ! quels vieux souvenirs et comme le temps marche !
Pourtant je vois encor le couchant, sous une arche,
Refléter ses rubis dans les flots miroitants.
Amis, embarquez-moi sur vos bateaux à voiles,
Par un beau soir, à l’heure où naissent les étoiles,
Afin que je revive un peu de mes vingt ans.
(François Coppée)
Recueil: Promenades et interieurs
Traduction:
Editions:
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Posted in poésie | Tagué: (François Coppée), ami, arche, aujourd'hui, équipier, étoile, banlieue, bateau, beurre, bois, cabaret, camarade, canoter, champêtre, charmant, club, coin, couchant, dîner, eau, embarquer, essayer, faucher, flot, flotter, foin, frais, heure, jadis, jeune, lieu, loin, marcher, miroiter, naître, nautique, nuit, odeur, pêche, pré, pur, rance, rêche, refléter, retour, revivre, rubis, sale, Seine, soir, souvenir, temps, vert, vieux, vin, voile | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 novembre 2020

Nous sommes le lieu
En nous fait halte la nuit
Chaque fois
pour la première fois
Nous sommes l’instant
En nous jaillit le jour
Chaque fois
pour la première fois
En nous le lieu
En nous l’instant
Nous consentons à être
le jour dans la nuit
Pour toutes une fois
(François Cheng)
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Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2020

Rien n’est beau comme un amour retrouvé.
On suit la sente refleurie jusqu’au lieu
Du premier rendez-vous. Dès lors, le temps
Est pour toujours à son commencement.
(François Cheng)
Recueil: Enfin le royaume
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2020

L’éphémère et la silhouette
Je te danserai l’éphémère sur la dune endormie
L’imperceptible de la trace
Le vent qui efface, caresse chuchotée,
Les notes envolées, fugitives des histoires d’antan
Je te danserai la lumière de la lune
la lumière tremblotante
au feu assoupie,
ce que murmure l’homme quand il rêve
Je te danserai les palmiers au ciel découpés
le nuage dans le regard des bergers,
les gestes esquissés et qui s’en sont allés,
la paume au sol posée, disparue
Je te danserai l’entre souffle,
les crépuscules, l’instant parfait,
la plénitude d’ici
quand d’autres parlent de demain
Je te danserai l’ailleurs, l’horizon en renaissance,
le lieu secret de l’homme qui s’expire,
il y aura cet à peine visible,
silence
Je te danserai les pistes et les déserts,
un mot balbutié sur la paupière de la nuit,
que tout s’enfuit, que tout reste,
qu’il n’est de battement que celui que l’on porte
Je te danserai la flamboyance de la mer,
la goutte d’eau puisée,
la vague qui fait les mondes,
l’empreinte de ton pied sur le sable mouillé
Je te danserai les brumes qui rendent aux yeux la fulgurance,
les silences des choses, les chants des mondes,
les animaux de l’aube et les premiers frissons,
la beauté de ce qui est et la silhouette tremblée de toi homme
Je te danserai les couleurs à peine rencontrées,
les livres qu’on n’écrira jamais,
la poésie enfermée dans la main,
les mots et les oiseaux, la trace et le rien
Et, au milieu de la nuit du monde,
l’heure bleue, celle des hommes en prières,
l’immensité de ce qui s’écoute,
Je te danserai l’éphémère et la silhouette…
(Mariem Mint Derwich)
Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Mariem Mint Derwich), ailleurs, animal, antan, assoupi, à peine, écrire, éphémère, balbutier, battement, beauté, berger, bleu, brume, caresse, chant, chuchoter, ciel, couleur, crépuscule, découper, désert, demain, disparaître, dune, eau, effacer, empreinte, endormi, enfermer, entre, envoler, esquisser, faire, feu, flamboyance, frisson, fugitif, fulgurance, geste, goutte, heure, histoire, homme, horizon, ici, immensité, imperceptible, instant, lieu, livre, lune, main, mer, milieu, monde, mot, mouillé, murmurer, note, nuage, nuit, oiseau, palmier, parfait, parler, paume, paupière, pied, piste, plénitude, poésie, porter, poser, prière, puiser, rêver, regard, Renaissance, rencontrer, rendre, rester, rien, s'écouter, s'en aller, s'enfuir, s'expirer, sable, secret, silence, silhouette, sol, souffler, trace, trembler, trembloter, vague, vent, visible, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 novembre 2020

RYTHMES
Tout débuta
Dans l’arythmie
Le chaos
Des vents erratiques
S’emparaient de l’univers
L’intempérie régna
L’indéchiffrable détonation
Fut notre prologue
Tout fut
Débâcle et dispersion
Turbulences et gaspillage
Avant que le rythme
Ne prenne possession
De l’espace
Suivirent de vastes accords
D’indéfectibles liaisons
Des notes s’arrimèrent
Au tissu du rien
Des courroies invisibles
Liaient astres et planètes
Du fond des eaux
Surgissaient
Les remous de la vie
Dans la pavane
Des univers
Se prenant pour le noyau
La Vie
Se rythma
Se nuança
De leitmotiv
En parade
De reprise
En plain-chant
La Vie devint ritournelle
Fugue Impromptu
Refrain
Se fit dissonance
Mélodie Brisure
Se fit battement
Cadence Mesure
Et se mira
Dans le destin
Impie et sacrilège
L’oiseau s’affranchissait
Des liens de la terre
Libre d’allégeance
Il s’éleva
Au-dessus des créatures
Assujetties aux sols
Et à leurs tyrannies
S’unissant
Aux jeux fondateurs
Des nuages et du vent
L’oiseau s’allia à l’espace
S’accoupla à l’étendue
S’emboîta dans la distance
Se relia à l’immensité
Se noua à l’infini
Tandis que lié au temps
Et aux choses
Enfanté sur un sol
Aux racines multiples
L’homme naquit tributaire
D’un passé indélébile
Le lieu prit possession
De sa chair
De son souffle
Les stigmates de l’histoire
Tatouèrent sa mémoire
Et sa peau
Venu on ne sait d’où
Traversant les millénaires
L’homme se trouva captif
Des vestiges d’un monde
Aux masques étranges
Et menaçants
Il s’en arrachait parfois
Grâce aux sons et aux mots
Aux gestes et à l’image
À leurs pistes éloquentes
À leur sens continu
Pour mieux tenir debout
L’homme inventa la fable
Se vêtit de légendes
Peupla le ciel d’idoles
Multiplia ses panthéons
Cumula ses utopies
Se voulant éternel
Il fixa son oreille
Sur la coquille du monde
À l’écoute
D’une voix souterraine
Qui l’escorte le guide
Et l’agrandit
Alors
De nuits en nuits
Et d’aubes en aubes
Tantôt le jour s’éclaire
Tantôt le jour moisit
Faiseur d’images
Le souffle veille
De pesanteur
Le corps fléchit
Toute vie
Amorça
Le mystère
Tout mystère
Se voila
De ténèbres
Toute ténèbre
Se chargea
D’espérance
Toute espérance
Fut soumise
À la Vie
L’esprit cheminait
Sans se tarir
Le corps s’incarnait
Pour mûrir
L’esprit se libérait
Sans périr
Le corps se décharnait
Pour mourir
Parfois l’existence ravivait
L’aiguillon du désir
Ou bien l’enfouissait
Au creux des eaux stagnantes
Parfois elle rameutait
L’essor
D’autres fois elle piétinait
L’élan
Souvent l’existence patrouillait
Sur les chemins du vide
Ou bien se rachetait
Par l’embrasement du coeur
Face au rude
Mais salutaire
Affrontement
De la mort unanime
L’homme sacra
Son séjour éphémère
Pour y planter
Le blé d’avenir.
(Andrée Chedid)
Recueil: Rythmes
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), accord, affrontement, agrandir, aiguillon, allégeance, amorcer, arracher, arythmie, assujetti, astre, au-dessus, aube, avenir, écoute, élan, éloquent, éphémère, étendue, éternel, étrange, battement, blé, brisure, cadence, captif, chair, chaos, chemin, cheminer, chose, ciel, coeur, continu, coquille, corps, courroie, créature, creux, cumuler, débâcle, débuter, désir, détonation, debout, destin, dispersion, dissonance, distance, eau, embrasement, enfanter, enfouir, erratique, escorter, espace, espérance, esprit, essor, existence, fable, face, faiseur, fixer, fléchir, fond, fondateur, fugue, gagner, gaspillage, geste, guider, histoire, homme, idole, image, immensité, impie, impromptu, indéchiffrable, indéfectible, indélébile, infini, intempérie, inventer, invisible, jeu, jour, légende, leitmotiv, liaison, libre, lien, lier, lieu, masque, mélodie, mémoire, mûrir, menacer, mesure, millénaire, moisir, monde, mort, mot, mourir, multiplier, mystère, naître, note, noyau, nuage, nuit, oiseau, oreille, panthéon, parade, passé, patrouiller, pavane, peau, pesanteur, peupler, piétiner, piste, plain-chant, planète, planter, possession, prendre, prologue, rameuter, raviver, refrain, remous, reprise, rien, ritournelle, rude, rythme, s'accoupler, s'affranchir, s'allier, s'arrimer, s'éclairer, s'emboîter, s'emparer, s'incarner, s'unir, sacrer, sacrilège, salutaire, séjour, se charger, se décharner, se libérer, se mirer, se nouer, se nuancer, se prendre, se racheter, se relier, se tarir, se vêtir, se voiler, sens, sol, son, souffle, soumettre, souterrain, stagner, stigmate, suivre, surgir, tatouer, ténèbres, temps, tenir, terre, tissu, traverser, tributaire, turbulence, tyrannie, unanime, univers, utopie, vaste, veiller, venir, vent, vestiges, vide, vie, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2020

– Y a-t-il un lieu de silence
Où je puisse essayer mon chant
Sans que le submerge en moi-même
Le tumulte de ces orages,
Les cris aigus de ce prétoire
Où se proclament par cent voix
Le mensonge des criminels
La cupidité des voleurs
Et la lâcheté des esclaves ?
– Un seul accent vrai de ton cœur
En toi couvrira cent voix fausses.
Ah ! mon cœur n’est-il pas pareil
À un fruit jeté dans la mer :
Quand un batelier le recueille
Il est encore plein et doré
Mais sa chair que l’eau a forcée
N’a plus que l’âcreté du sel.
J’ai regardé bien trop de morts
Avec des yeux secs et distraits ;
J’ai connu trop de paysages,
J’ai pressé pendant ces cinq ans
Trop de mains, vu trop de visages ;
Des flots ont noyé ma mémoire.
– La moisson étouffe et aveugle
L’ample grenier qui la contient
Mais d’où jaillira chaque gerbe
À son tour, avec tous ses grains.
Sur le lourd butin qui t’accable
Penche-toi ! Dans un cœur aimant
Rien n’est perdu, rien ne s’efface
De ce qu’y a mis chaque jour.
(Charles Vildrac)
Recueil: Chants du désespéré (1914-1920) –
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Vildrac), accabler, accent, aigu, aimer, ample, aveugler, âcreté, étouffer, batelier, butin, chair, chant, coeur, connaître, contenir, couvrir, cri, criminel, cupidité, distrait, doré, eau, effacer, esclave, essayer, faux, flot, forcer, fruit, gerbe, grain, grenier, jaillir, jeter, jour, lâcheté, lieu, lourd, main, mémoire, mensonge, mer, mettre, moisson, mort, noyer, orage, pareil, paysage, perdre, plein, prétoire, presser, recueillir, regarder, se pencher, se proclamer, sec, sel, silence, submerger, trop, tumulte, visage, voir, voix, voleur, vrai, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 octobre 2020
quel est ce lieu
où la naissance du monde
écoute à l’intérieur de nous
où se forme cette lumière
qui ne fait plus semblant d’être
(Zéno Bianu)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Zéno Bianu), écouter, intérieur, lieu, naissance, se former | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2020
Milarépa
SANS LIEU
Je suis celui qui pourchasse
le visage des apparences
Milarépa
sans lieu
sans nom
le géomètre des éclipses
parcourt l’horizon
sans lieu
sans mémoire
il prend le suaire du ciel
et l’étend sur le monde
sans lieu
sans boussole
le visage sillonné d’ombres
il explore les abîmes d’en-haut
sans lieu
sans cesse
il s’en va caresser la mort
au-delà des lunes brûlées
(Zéno Bianu)
Recueil: Infiniment proche et Le désespoir n’existe pas
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Zéno Bianu), abîme, apparence, au-delà, éclipse, étendre, boussole, brûler, caresser, ciel, en haut, explorer, géomètre, horizon, lieu, lune, mémoire, monde, mort, nom, ombre, parcourir, pourchasser, prendre, sans, sans cesse, sillonner, suaire, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 octobre 2020

Soi n’est pas la demeure fixe de soi
Seulement le lieu du retour
(Bernard Noël)
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Posted in méditations | Tagué: (Bernard Noël), demeure, fixe, lieu, retour, seulement, soi | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 octobre 2020

Amina Saïd
je n’ai pas choisi…
je n’ai pas choisi de naître
mais je dois accepter et la vie et la mort
je n’ai pas choisi le jour l’heure le lieu
ou l’époque de ma venue au monde
ni choisi le nom que je porte
ou mon sexe ou la couleur de mes yeux
mais faire des prédictions cela je l’ai voulu
j’espère et désespère dans le même temps
je fais des rêves étranges qui chassent le sommeil
j’ai des moments de long silence
puis les mots se bousculent sur mes lèvres
il est pénible de ne pas être entendue
ma parole n’est pourtant pas trompeuse
elle est dans la douleur du monde
il me faut garder une vision limpide
parler le langage de l’âme
qui est lumière et sagesse
sans quoi la stupeur et le désarroi
me rendront muette à jamais
je suis née femme ma parole
est dans la douleur du monde
(Amina Saïd)
Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Amina Saïd), accepter, à jamais, âme, époque, étrange, chasser, choisir, couleur, désarroi, désespérernrêve, douleur, entendre, espérer, femme, garder, heure, jour, langage, lieu, limpide, long, lumière, monde, mort, muet, naître, nom, parler, parole, pénible, porter, prdire, rendre, sagesse, sexe, silence, sommeil, stupeur, tromper, venir, vie, vision, vouloir, yeux | Leave a Comment »