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Nous avons été sauvés une fois de plus (Linda Pastan)

Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022



Nous avons été sauvés une fois de plus
de ce que nous craignons le plus.
Souvenons-nous de ce moment.
Oublions-le si nous le pouvons.
À cet instant précis une sorte de poussière dorée
vient tout recouvrir :
l’arbre à l’extérieur de la fenêtre,
bien que ce ne soit pas l’automne ;
le pot de sucre fendu,
si soigneusement réparé une fois.
Cette lumière n’est pas la rédemption
seulement le limon d’un soleil d’après-midi,
un jour ordinaire,
semblable à aucun autre.

***

We have been saved one more time
from what we fear most.
Let us remember this moment.
Let us forget it if we can.
Just now a kind of golden dust
settles over everything:
the tree outside the window,
hough it is not fall;
the cracked sugar bowl,
so carefully mended once.
This light is not redemption,
just the silt of afternoon sun
on an ordinary day,
unlike any other.

(Linda Pastan)

Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/

Illustration: Ludovic Florent

 

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Il y a des poèmes qui n’ont jamais été écrits (Linda Pastan)

Posted by arbrealettres sur 4 août 2022



Il y a des poèmes
qui n’ont jamais été écrits,
qui simplement traversent
l’esprit
comme écriture au ciel
d’une journée tranquille :
avec lenteur le premier mot
dérive vers l’ouest,
les dernières lettres fondent
sur la langue,
et ce qu’on laisse
c’est le bleu pur
de l’intuition, sans nuage
ni consolation.

***

There are poems
that are never written,
that simply move across
the mind
like skywriting
on a still day:
slowly the first word
drifts west,
the last letters dissolve
on the tongue,
and what is left
is the pure blue
of insight, without cloud
or comfort.

(Linda Pastan)

Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/

 

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Un nouveau poète (Linda Pastan)

Posted by arbrealettres sur 23 mai 2018



Un nouveau poète

Découvrir un nouveau poète
c’est comme découvrir une nouvelle fleur sauvage
dehors dans les bois. On ne trouve pas

son nom dans les livres sur les fleurs, et
aucun de vos interlocuteurs ne croit
à sa couleur étrange ou à sa façon

de laisser ses feuilles pousser en rangées évasées
sur toute la longueur de la page. De fait
la page elle-même sent le vin rouge

renversé et le moisi comme la mer
les jours de brume – l’odeur de la vérité
et du mensonge.

Et les mots sont si familiers,
si étrangement nouveaux, des mots
que vous auriez pu quasiment écrire vous-même, si seulement

il y avait eu dans votre rêve un crayon
ou une plume ou même un pinceau,
si seulement il y avait eu une fleur.

***

Finding a new poet
is like finding a new wildflower
out in the woods. You don’t see

its name in the flower books, and
nobody you tell believes
in its odd color or the way

its leaves grow in splayed rows
down the whole length of the page. In fact
the very page smells of spilled

red wine and the mustiness of the sea
on a foggy day – the odor of truth
and of lying.

And the words are so familiar,
so strangely new, words
you almost wrote yourself, if only

in your dream there had been a pencil
or a pen or even a paintbrush,
if only there had been a flower.

(Linda Pastan)

Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/

 

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