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Poésie

Posts Tagged ‘liseron’

Dans le soleil (Frédéric Jacques Temple)

Posted by arbrealettres sur 10 septembre 2021



Illustration
    
Dans le soleil

À travers champs
dans le soleil je marche,
je fais de l’ombre aux marjolaines
dont le parfum s’emballe au vent.

Sur les rudes talus claironnent
l’or vif des millepertuis
et le bleu royal des bourraches.

Dans l’ombre des térébinthes
où serpentent des chèvrefeuilles
et des liserons
un roitelet s’exclame.

(Frédéric Jacques Temple)

 

Recueil: Par le sextant du soleil
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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La forêt blonde (Remy de Gourmont)

Posted by arbrealettres sur 1 mai 2021



 

La forêt blonde

Je suis le corps tout plein d’amour d’une amoureuse,
Mes herbes sont des cils trempés de larmes claires
Et mes liserons blancs s’ouvrent comme des paupières.
Voici les bourraches bleues dont les yeux doux fleurissent
Pareils à des étoiles, à des désirs, à des sourires,
Je suis le corps tout plein d’amour d’une amoureuse.

Je suis le corps tout plein d’amour d’une amoureuse,
Mes lierres sont les lourds cheveux et mes viournes
Contournent leurs ourlets, ainsi que des oreilles.
Ô muguets, blanches dents ! églantines, narines !
Ô gentianes roses, plus roses que les lèvres !
Je suis le corps tout plein d’amour d’une amoureuse.

Je suis le corps tout plein d’amour d’une amoureuse,
Mes saules ont le profil des tombantes épaules,
Mes trembles sont des bras tremblants de convoitise,
Mes digitales sont les doigts frêles, et les oves
Des ongles sont moins fins que la fleur de mes mauves,
Je suis le corps tout plein d’amour d’une amoureuse.

Je suis le corps tout plein d’amour d’une amoureuse,
Mes sveltes peupliers ont des tailles flexibles,
Mes hêtres blancs et durs sont de fermes poitrines
Et mes larges platanes courbent comme des ventres
L’orgueilleux bouclier de leurs écorces fauves,
Je suis le corps tout plein d’amour d’une amoureuse.

Je suis le corps tout plein d’amour d’une amoureuse,
Boutons rouges, boutons sanglants des pâquerettes,
Vous êtes les fleurons purs et vierges des mamelles.
Anémones, nombrils ! Pommeroles, aréoles !
Mûres, grains de beauté ! Jacinthes, azur des veines !
Je suis le corps tout plein d’amour d’une amoureuse.

Je suis le corps tout plein d’amour d’une amoureuse,
Mes ormes ont la grâce des reins creux et des hanches,
Mes jeunes chênes, la forme et le charme des jambes,
Le pied nu de mes aunes se cambre dans les sources
Et j’ai des mousses blondes, des mystères, des ombres,
Je suis le corps tout plein d’amour d’une amoureuse.

(Remy de Gourmont)

 

 

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Ces moments (Eugène Guillevic)

Posted by arbrealettres sur 8 décembre 2020




    
Ces moments

Où voir une mouche,
Voir un liseron,

Voir la cour après
Le coucher du soleil,

Voir sa propre main,
Voir bouger sa jambe,

Ne rien voir –

Et c’est la plénitude.

(Eugène Guillevic)

 

Recueil: Art poétique précédé de Paroi et suivi de Le Chant
Traduction:
Editions: Gallimard

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Aussi simple que l’est ta main, te voici nue (Pablo Neruda)

Posted by arbrealettres sur 1 mars 2020



Guan ZeJu  025 [800x600]

Aussi simple que l’est ta main, te voici nue :
lisse, terrestre, fine et ronde, transparente,
tu as des lignes de lune, chemins de pomme,
toute nue tu es mince comme le blé nu.
Nue tu es bleue, du bleu de la nuit à Cuba,
l’étoile en tes cheveux se mêle au liseron,
toute nue tu es jaune et tu es gigantesque,
on dirait un été dans une église d’or.
Nue te voici petite ainsi qu’un de tes ongles,
courbe, rose, subtile jusqu’au point du jour
qui te verra rentrer au souterrain du monde
comme en un long tunnel de travaux, de costumes :
et ta clarté s’éteint et s’habille et s’effeuille
et devient à nouveau une main toute nue.

***

Desnuda eres tan simple como una de tus manos,
lisa, terrestre, mínima, redonda, transparente,
tienes líneas de luna, caminos de manzana,
desnuda eres delgada como el trigo desnudo.
Desnuda eres azul como la noche en Cuba,
tienes enredaderas y estrellas en el pelo,
desnuda eres enorme y amarilla
como el verano en una iglesia de oro.
Desnuda eres pequeña como una de tus uñas,
curva, sutil, rosada hasta que nace el día
y te metes en el subterráneo del mundo
como en un largo túnel de trajes y trabajos :
tu claridad se apaga, se viste, se deshoja
y otra vez vuelve a ser una mano desnuda.

(Pablo Neruda)

Illustration: Guan ZeJu  

 

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HYMNE AUX BLONDES (Jean Follain)

Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2020



HYMNE AUX BLONDES

Voici les blondes qui sortent du fourré,
elles mourront un jour
mais bien avant pourriront
les liserons dont elles se couronnent ;
l’une piqua son bras à l’épine
et suce le sang de sa blessure,
mais qui ne trouverait
sur le corps du plus fin grain
la trace de mille blessures légères
et l’infime brisure dans la ramure d’un sein.
Blondes, il faudrait vous coucher
dans le lit asséché des rivières
avec de grosses roses et des fleurs de genêt
et puis vous entourer d’abeilles
ayant perdu leur dard dans l’assouvissement des vengeances.

(Jean Follain)

Illustration: Françoise Martin-Marie

 

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Les liserons (Kobayashi Issa)

Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2019



 

Les liserons
s’avancent
vers la lave fumante

(Kobayashi Issa)

Illustration

 

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LE LIMAÇON MAÇON (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 6 novembre 2018



 

William Charles John Pitcher  Liseron

LE LIMAÇON MAÇON

Le limaçon maçon
A un fils poltron
Une femme laideron
Un beau-père sans façon
Mais une fille mais une fille
Belle comme un liseron.

Si tu la veux si tu la veux
Dit le maçon au pinson
Faudra avec prendre la maison
Poltron belle-mère et limaçon

(Andrée Chedid)

Illustration: William Charles John Pitcher

 

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À VÊPRES (Marie Noël)

Posted by arbrealettres sur 24 septembre 2018



    

À VÊPRES
Seigneur, il nous est bon d’être ici.
(Math. 17-4.)

Le jour s’apaise. Allons cheminer, ô mon âme,
Exilés dans l’oubli de ce monde, tout seuls,
Sur la terrasse haute où quelque vieille femme
Cueille des fleurs aux branches calmes des tilleuls.

Vois, l’éclat du soleil se tait, le ciel s’efface
Et la plaine à mes pieds semble un étang qui dort.
Pourquoi n’ayant rien fait, mon âme, es-tu si lasse,
Toi qui ne dormiras pas même dans la mort ?

Quelle plaie avais-tu d’où la fièvre s’élance ?
L’arôme du feuillage et des calices clos
De son sommeil épars embaume le silence…
Est-ce le rossignol qui trouble ton repos ?

Dans cet enchantement câlin où s’évapore
La résolution des précises vertus,
Qu’avons-nous égaré, que cherchons-nous encore ?
Quel perfide regret nous a tant abattus ?

Une attente sans but en moi se désespère,
J’ai le mal d’un pays d’où le vent doit souffler.
Où donc est mon pays, la maison de mon père
Et le chemin secret où je veux m’en aller ?

Quelle haleine a flotté qui m’entraîne avec elle
Dans un espoir immense où me voilà perdu ?
Quel amour tout à coup m’environne, m’appelle ?…
Rien ne bouge… ô mon coeur, qu’ai-je donc entendu ?

La paix des alentours est auguste et profonde.
Vois, du bois pâle et bleu de douceur arrosé,
La caresse de Dieu qui s’étend sur le monde ;
Toi-même as clos tes yeux sous l’aile d’un baiser.

Un invisible pas entr’ouvre l’herbe sombre
Et le souffle des champs qui tremblent le soutient…
C’est mon Seigneur, les bras tout grands ouverts dans l’ombre !
Il vient et je défaille à son passage… Il vient…

Seigneur, éloignez-vous, de peur que je ne meure.
Eloignez-vous !… Où fuir ?… Ah ! faites ! Prenez-moi !
Tenez-moi contre vous et laissez que je pleure
Est-ce de joie, est-ce de peine, est-ce d’effroi ?

Il m’a pris dans ses mains et j’ai posé la tête
Sur le coeur du Berger ainsi qu’un agneau las.
Et j’y suis bien, sa folle et plaintive conquête,
J’y suis bien et, s’il veut, je ne bougerai pas.

Demeurons. Il fait bon, Seigneur, sur la montagne.
— Sommes-nous au sommet exalté du Thabor ? —
Demeurons, la nuit monte et lentement nous gagne,
Le soir fuyant s’égare… Ah ! demeurons encor…

Les corolles des champs ont renversé leur vase,
Un baume répandu coule des liserons
Et le ciel infini se noie en notre extase…
Il fait bon, il fait doux, ô Maître, demeurons.

(Marie Noël)

 

Recueil: Les Chansons et les Heures / Le Rosaire des joies
Traduction:
Editions: Gallimard

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Maintenant, mon Amour, nous retournons chez nous (Pablo Neruda)

Posted by arbrealettres sur 28 juillet 2018



Maintenant, mon Amour, nous retournons chez nous
là où le liseron grimpe par les échelles :
en ta chambre déjà, bien avant ta venue,
est venu l’été nu aux pieds de chèvrefeuille.
Nos baisers voyageurs ont parcouru le monde :
Arménie, goutte épaisse et miel déterré,
Ceylan, verte colombe et Yang-Tsé séparant
les jours d’avec les nuits de sa vieille patience.
Maintenant, bien-aimée, par la mer crépitante
comme deux oiseaux aveugles nous revenons
vers notre mur, notre nid du lointain printemps,
puisque l’amour ne peut voler sans s’arrêter :
notre vie va au mur, aux pierres de la mer,
les baisers sont rentrés à notre territoire.

***

Amor, ahora nos vamos a la casa
donde la enredadera sube por las escalas :
antes que llegues tú llegó a tu dormitorio
el verano desnudo con pies de madreselva.
Nuestros besos errantes recorrieron el mundo :
Armenia, espesa gota de miel desenterrada,
Ceylán, paloma verde, y el Yang Tsé separando
con antigua paciencia los días de las noches.
Y ahora, bienamada, por el mar crepitante
volvemos como dos aves ciegas al muro,
al nido de la lejana primavera,
porque el amor no puede volar sin detenerse :
al muro o a las piedras del mar van nuestras vidas,
a nuestro territorio regresaron los besos.

(Pablo Neruda)

Illustration

 

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DÉBUT D’AUTOMNE (Xu Hou)

Posted by arbrealettres sur 20 juillet 2018



Hunan [800x600]

DÉBUT D’AUTOMNE

Dans la nuit lointaine vibre une guitare
Au vent d’ouest frissonnent les liserons bleus
Les vers luisants dansent parmi les roses blanches
Une première oie sauvage frôle la voie lactée
Silencieuse, une brume automnale flotte
Sur la cime des grands arbres

Au loin les crêtes de montagnes se font lumineuses
Au sud du fleuve Huai, les feuilles commencent tomber
Je sens que le lac Dongting devient houleux

(Xu Hou)

 

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