Vivre en poésie,
ce n’est pas renoncer;
c’est se garder à la lisière
de l’apparent et du réel,
sachant qu’on ne pourra jamais
réconcilier,
ni circonscrire.
(Andrée Chedid)
Illustration: Benjamin Walter
Posted by arbrealettres sur 21 mars 2023
Vivre en poésie,
ce n’est pas renoncer;
c’est se garder à la lisière
de l’apparent et du réel,
sachant qu’on ne pourra jamais
réconcilier,
ni circonscrire.
(Andrée Chedid)
Illustration: Benjamin Walter
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Posted by arbrealettres sur 12 mars 2023
Illustration: Adieu les cons
Lisières
en lisière
à l’orée
en ceinture
à la marge
aux confins
en bordure
aux frontières
aux contours
aux limites
au carrefour
en lisière
et nulle part
les lueurs
les pleins phares
mais qui sait où est le centre
et de quoi nous faisons le tour
(Olivier Adam)
Recueil: Frontières Petit atlas poétique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted by arbrealettres sur 25 août 2022
Illustration: Frédéric Rébéna
Chevaux dans un champ
Le cheval blanc pose son cou
sur le cou du cheval roux
Ils cherchent l’ombre amicale
à la lisière du pré d’été
Il n’a besoin de rien d’autre
celui qui pose ses pensées
sur la confiance d’une épaule
dans le silence de l’été
(Claude Roy)
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Posted by arbrealettres sur 31 juillet 2022
– Si tu passes la main hors lisière
tu risques de la perdre,
agrippée par les ébauches
des gestes inassouvis.
– Si tu glisses tes yeux hors lisière
tu risques qu’ils soient piégés
par une nuit cadenassée
la nuit de tout cela
que tu n’auras pas vu
ni voulu voir.
– Faut-il s’enliser in situ
pour habiter du vivant?
– Tu pourrais camper
dans les andains de la géographie,
t’extirper des plaies
par la grille des déchiffrements.
– Mais que sont tes mots,
sinon confusion
ou contusions de la langue?
– Tout le dedans est à exclure,
de l’ordre du dehors
pour rendre le temps réversible.
– Tu es raturé par ce que tu n’es pas
qui veut corriger ce que tu crois être.
– Parfois à l’aube, tu te couvres
du givre,
de ce qui reste informulable.
(Charles Dobzynski)
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Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2022
BANQUES DU SOUVENIR
Elles reviennent encore
Mains de prèle et de lilas
Au bord de la prime aurore
Hanter les coeurs que voilà
Cécile de jusquiame
Arlette tout en velours
Yvonne profond sésame
Mélangeant la nuit au jour
Douces lèvres qui se fanent
Aux lisières d’autrefois
Comme les fleurs diaphanes
Se fanent au fond des bois
Femmes d’ombre et de rivière
Dont l’onde n’est que baisers
je remonte à la première
Par le fleuve du passé
Maria des anémones
Anne des saules pleureurs
Par delà les gués d’automne
L’amour est l’onde du coeur
Combien de chairs et d’amantes
Chantent l’écho du désir
J’ai mille femmes de rente
Aux banques du souvenir.
(Robert Goffin)
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Posted by arbrealettres sur 12 janvier 2022
Cet air qu’on ne voit pas
porte un oiseau lointain
et les graines sans poids
dont germera demain la
lisière des bois.
Oh ! le cours de la vie
entêté vers en bas !
(Philippe Jaccottet)
Posted in poésie | Tagué: (Philippe Jaccottet), air, bas, bois, cours, demain, entêté, germer, graine, lisière, lointain, oiseau, poids, porter, vie, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 juillet 2021
Mais qui a peur?
Les arbres mouillés,
les armes rouillées,
l’astre dérobé,
le coeur engourdi,
chevaux encerclés,
château disparu,
forêt amoindrie,
accès délaissé,
lisière éperdue,
source dessaisie,
– la neige sourit.
(André Frénaud)
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Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2020
Illustration: Konstantin Razumov
À CÉLIMÈNE.
Je ne vous aime pas, ô blonde Célimène,
Et si vous l’avez cru quelque temps, apprenez
Que nous ne sommes point de ces gens que l’on mène
Avec une lisière et par le bout du nez ;
Je ne vous aime pas…depuis une semaine,
Et je ne sais pourquoi vous vous en étonnez.
Je ne vous aime pas ; vous êtes trop coquette,
Et vos moindres faveurs sont de mauvais aloi ;
Par le droit des yeux noirs, par le droit de conquête,
Il vous faut des amants. (On ne sait trop pourquoi.)
Vous jouez du regard comme d’une raquette ;
Vous en jouez, méchante…et jamais avec moi.
Je ne vous aime pas, et vous aurez beau faire,
Non, madame, jamais je ne vous aimerai.
Vous me plaisez beaucoup ; certes, je vous préfère
À Dorine, à Clarisse, à Lisette, c’est vrai.
Pourtant l’amour n’a rien à voir dans cette affaire,
Et quand il vous plaira, je vous le prouverai.
J’aurais pu vous aimer ; mais, ne vous en déplaise,
Chez moi le sentiment ne tient que par un fil…
Avouons-le, pourtant, quelque chose me pèse :
En ne vous aimant pas, comment donc se fait-il
Que je sois aussi gauche, aussi mal à mon aise
Quand vous me regardez de face ou de profil ?
Je ne vous aime pas, je n’aime rien au monde ;
Je suis de fer, je suis de roc, je suis d’airain.
Shakespeare a dit de vous : « Perfide comme l’onde » ;
Mais moi je n’ai pas peur, car j’ai le pied marin.
Pourtant quand vous parlez, ô ma sirène blonde,
Quand vous parlez, mon cœur bat comme un tambourin.
Je ne vous aime pas, c’est dit, je vous déteste,
Je vous crains comme on craint l’enfer, de peur du feu ;
Comme on craint le typhus, le choléra, la peste,
Je vous hais à la mort, madame ; mais, mon dieu !
Expliquez-moi pourquoi je pleure, quand je reste
Deux jours sans vous parler et sans vous voir un peu.
(Alphonse Daudet)
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Posted by arbrealettres sur 11 juillet 2020
Terre et Poésie
Vivre en poésie, ce n’est pas renoncer ;
c’est se garder à la lisière de l’apparent et du réel,
sachant qu’on ne pourra jamais réconcilier, ni circonscrire.
L’instant de poésie : fragile, à cause de nous qui ne savons pas séjourner ;
pas à cause d’elle, poésie, qui est égale inlassablement.
La poésie, comme l’amour, charge de tout son contenu,
force à tous ses espaces le visage, le geste, le mot.
Sans elle, à l’instant d’être, ils seraient déjà morts – ou cernés
jamais en leur étroite forme, ce qui est mourir d’une autre façon.
Le poème apparaît souvent comme un éboulis de mots,
dépourvus de sens pour l’oeil non exercé.
La poésie suggère.
En cela, elle est plus proche qu’on ne pense de la vie,
qui est toujours en deçà de l’instant qui frappe.
Nous ne donnons rien au poème qu’il ne nous rende au centuple.
Nous croyons le faire ; c’est lui qui, secrètement, nous fait.
Quand on a pris goût à l’espace sans dimension de la poésie,
on n’accepte que par à-coups
– parfois aussi par égard pour les autres –
le quotidien et les ruelles exactes.
Les habiles, les jongleurs de mots sont plus éloignés de la poésie
que cet homme qui – sans parole aucune –
se défait de sa journée, le regard levé vers un arbre,
ou le coeur attentif à la voix d’un ami.
L’appel du poème est rarement contraignant.
Le plus souvent discret, ne dirait-on pas que son premier désir
est qu’on veuille bien, tout d’abord, écouter.
Si la poésie n’a pas bouleversé notre vie,
c’est qu’elle ne nous est rien.
Apaisante ou traumatisante, elle doit marquer de son signe ;
autrement, nous n’en avons connu que l’imposture.
Tant que nous n’aurons pas résolu le problème des origines
– et i1 semble que la clef translucide ne sera jamais à notre anneau -,
la poésie gardera sa raison d’être.
De la certitude de ne jamais savoir tout à fait,
elle seule et l’amour nous consolent.
Ce qui nous dépasse, et dont nous portons le grain
aussi certainement que nous portons notre corps,
cela s’appelle : Poésie.
Le poème se nourrit de mouvements ;
mouvements de cet être intérieur que certains appelleraient « âme ».
Son rythme est celui de la vague, son dessein est de traverser.
(Andrée Chedid)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Andrée Chédid), accepter, amour, apparent, appel, attentif, âme, écouter, être, bouleverser, circonscrire, coeur, dépasser, désir, dessein, donner, espace, fragile, grain, inlassablement, instant, jongleur, lisière, nourrir, origine, poésie, quotidien, réconcilier, réel, rythme, séjourner, secrètement, suggérer, traverser, vague, visage, vivre | 3 Comments »