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Poésie

Posts Tagged ‘littérature’

MENACE (Denise Jallais)

Posted by arbrealettres sur 9 avril 2023



Illustration: Pablo Picasso
    
MENACE

Si tu m’encages
J’aurai un amant au dos lisse
Aux hanches adolescentes
Aux muscles comme un tambour
Aux lèvres cruelles
Un amant qui aura quarante ans
Toute son enfance
Et bien plus
Nous séparera
Mais nous nous raconterons
De la littérature
Si tu m’encages
Nous nous apprendrons
A faire l’amour
Et je le partagerai
Avec ses maîtresses
Parce qu’il ne m’aimera pas
Et moi non plus.
Si tu m’encages
N’oublie pas
J’aurai un amant au dos lisse

(Denise Jallais)

Recueil: Le livre d’or de la poésie française contemporaine
Traduction:
Editions: Marabout

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Notre coeur sanguinolent (Edvard Munch)

Posted by arbrealettres sur 31 mars 2023



Illustration: Edvard Munch
    
Je ne crois pas à l’art
dont l’expression
n’est pas contrainte
par le besoin
qu’a l’homme
d’ouvrir son coeur
Tout art — littérature
comme musique —
doit être produit
avec notre coeur
sanguinolent –
L’art est notre
coeur sanguinolent

(Edvard Munch)

Recueil: Mots de Munch
Traduction: Hélène Hervieu
Editions: de la réunion des grands musées nationaux – Grand Palais

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Il n’est pas rare que je me plonge dans un livre de haïkus (Thierry Cazals)

Posted by arbrealettres sur 28 février 2023



    

Il n’est pas rare que je me plonge dans un livre de haïkus
quand je traverse des événements rudes et âpres :
décès d’un proche, maladie, creux de la vague…

Se frotter à la beauté abrupte et sans apprêt du haïku
aide à affronter les épreuves de la vie,
ces moments où la réalité semble se dérober sous nos pas.

Dans ces instants-là,
tous les ornements de la littérature tape-à-l’oeil
sonnent creux et faux.

On a soif d’authenticité, de dénuement,
de simplicité radicale.

Ce n’est pas par de mièvres flonflons
que l’on soigne le vague à l’âme ou la mélancolie,
mais par le silence sec des déserts
et l’eau glacée des torrents.

(Thierry Cazals)

Recueil: L’effet haïku (Pascale Senk)
Editions: POINTS

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Le poème nous émeut. (Jeanne Benameur)

Posted by arbrealettres sur 7 septembre 2020




    
Le poème nous émeut.
L’émotion, cette force vive.
Celle qui, au sens étymologique du terme, nous met en mouvement.
Nous l’accueillons.
Nous la réfléchissons.
Dans le silence que génèrent les mots du poème, quelque chose a lieu.
Au plus profond de nous.
De ces plongées nos vies sortent changées.

Comment penser qu’un mot peut changer une vie?
Il faut imaginer.
Il n’y a pire fou que celui qui n’imagine pas.
Celui qui conduit à la mort des cortèges d’êtres humains parce qu’il en a reçu l’ordre.
Celui qui peut ouvrir et fermer la porte d’une chambre à gaz.
Celui qui appuie sur le bouton qui envoie le missile.
Celui qui appuie le canon sur la tempe de l’autre.
Tous ceux-là n’imaginent pas.
Ils sont coupés de cette part humaine si profonde si fertile : l’imaginaire.
Il est beaucoup plus facile d’imposer lois et décrets iniques
à des êtres à qui on a retiré la faculté d’imaginer.
C’est un temps que les humains connaissent.
C’est ainsi que toutes les formes de pouvoir totalitaire se sont maintenues.
Partout.
Et de tout temps.

Alors plus que jamais, le poème a sa place.
Parce que nos vies, mouvantes dans le temps, éphémères et fragiles, valent leur poème.
Chacune.
Et ce n’est pas, comme la littérature aux yeux de qui cela arrange, la «cerise sur le gâteau ».
Non, c’est le pain.
Le seul le vrai qui nourrisse au plus profond notre être.

(Jeanne Benameur)

 

Recueil: Notre nom est une île
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Répit (Guy Lévis Mano)

Posted by arbrealettres sur 22 mai 2019



 

Leopold Survage _melancolie-11591-450-450

Répit

C’était l’anniversaire d’un grand amour.
La littérature se fanait derrière les vitrines des librairies.
Les chats ronronnaient contre la douceur de mon tweed.
Les trottoirs des avenues fleurissaient.

C’était l’anniversaire d’un grand amour.

(Guy Lévis Mano)

Illustration: Leopold Survage

 

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Nous sortirons du monde (Georges Libbrecht)

Posted by arbrealettres sur 7 avril 2019



Ettore Aldo Del Vigo -  (38)

Nous sortirons du monde et des mots par l’étrange
polyphonie abstraite où se taisent les anges.
Nous sortirons de la littérature, adieu
toute graphie, adieu, rien que l’orgasme. Feu !

(Georges Libbrecht)

Illustration: Ettore Aldo Del Vigo

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La littérature (Pessoa)

Posted by arbrealettres sur 14 mars 2019



La littérature
est la preuve
que la vie
ne suffit pas

(Pessoa)

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Actes de naissance (Élisabeth de Fontenay)

Posted by arbrealettres sur 23 février 2019



 

Actes de naissance

Nous sommes nés à notre insu,
un originel dessaisissement, une absence de commencement,
et ce serait la tâche de l’écriture, pensée, littérature, art,
que de s’aventurer à en porter témoignage.

(Élisabeth de Fontenay)

 

 

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SUR UN PETIT AIR DE FLÛTE (Raymond Queneau)

Posted by arbrealettres sur 3 juillet 2018



Illustration: Maurice Lemaître
    
SUR UN PETIT AIR DE FLÛTE

Dans les temps bucoliques
le poète se disait doué de pouvoirs magiques
tout en se demandant avec inquiétude
où vais-je chercher toutes ces belles choses ?

suis-je une petite machine
qui rédige consciencieusement ce qui lui a été programmé ?
heureusement qu’il y a les ratures
ce qui donne le droit de parler de littérature

(Raymond Queneau)

 

Cent mille milliards de poèmes

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Examinez-vous (Max Jacob)

Posted by arbrealettres sur 3 juin 2018




    
Examinez-vous.
Cela s’appelle réflexion, double réflexion,
se voir vivre, voir vivre les autres.
C’est la vie intérieure.

Ce qui fait un grand médecin ou un grand poète
ce n’est pas le nombre de livres qu’ils ont lus,
mais la qualité de leur vie intérieure :
la digestion des connaissances et l’enquête.

On demandait à Rockefeller comment il avait fait fortune :
«En cherchant comment on peut faire fortune avec chacun des objets que je touchais. »

Idem pour la poésie, la littérature.

(Max Jacob)

 

Recueil: Conseils à un jeune poète
Traduction:
Editions: Gallimard

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