Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘lointains’

ATTENTE (Rina Chany)

Posted by arbrealettres sur 31 mai 2022




Illustration: Véronique Wibaux 
    
ATTENTE

Dans les lointains
dans les silences je
tisse ton image de
nuits
et de mer.

dans les bûchers
dans les courants je
forme ton argile de
fumées
et de vent.

tous les voiliers ont fait naufrage
et il n’y a que tes pas
qui battent
battent
battent

à mes tempes.

(Rina Chany)

Recueil: 35 siècles de poésie amoureuse
Traduction: Nicolas Lazar
Editions: Saint-Germain-des-Prés Le Cherche-Midi

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

REPIT (Mihai Beniuc)

Posted by arbrealettres sur 9 juin 2020




    
REPIT

Nombreuses et grandes
Sont mes tentatives —
Dans les profondeurs et dans les hauteurs,
Entre les ténèbres et la lumière,
De l’atome aux galaxies,
Du premier baiser sur les lèvres
Au dernier baiser sur les paupières,
De la fleur au serpent,
Du pain au poison,
De la caresse au poignard,
Du rugissement du lion
Au chant de l’alouette,
De moi,
Saisi par les vrilles du temps,
A toi,
Qui laisses s’enrouler distraitement le temps
Dans ton giron, comme une pelote.
Du rivage de mes heures,
Je contemple les bords de tes éternités.
Mon compas
Elargit son angle
Jusqu’à 180°.
Je regarde,
Et les lointains que j’aperçois
Sont poussière de voie lactée.
Mes ères
Frappent avec des poings d’enfant
A ta porte d’azur
Cloutée d’étoiles.
Que faire ?
Je n’ai pas de bateau qui puisse
Me mener par-delà les frontières de mon être,
Et lorsque je reviens en moi-même, je vois toujours
Des immensités et des ports qui ne sont que rêves.
Ma halte
Est celle du vent
Que l’air délogera
D’entre deux branches frémissantes

(Mihai Beniuc)

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Je suis le poète (René Char)

Posted by arbrealettres sur 22 mai 2019


Talon Abraxas 1980 - British Surrealist painter - Tutt'Art@ (36)
Je suis le poète, meneur de puits tari
que tes lointains, ô mon amour,
approvisionnent.

(René Char)

Illustration: Talon Abraxas

Posted in méditations, poésie | Tagué: , , , , , , | Leave a Comment »

J’aime longer la rive (Charles Juliet)

Posted by arbrealettres sur 24 juillet 2018




    
j’aime longer la rive
accompagner les eaux lentes
du fleuve qui descendent
vers le sud et la lumière

désentravée la pensée
n’est plus ce tourment
qui lancine t’oblige
à la combattre
lui imposer silence

elle s’échappe erre
explore des gouffres
se perd en des lointains
jamais entrevus
te coupe de ce qui t’ancre
en ce lieu et ce temps
qui donnent ses repères
à ta vie

quand tu te retournes
le chemin a disparu
qui te relie
à toi-même

(Charles Juliet)

Recueil: une joie secrète
Traduction:
Editions: Voix d’encre

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

NOCTURNE (Jean-Louis Chrétien)

Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2018



Illustration
    
NOCTURNE

le vent plus sûr de nous que nous ne sommes
s’empara du trône de minuit

déjà l’écume avait franchi d’attendre
ébouriffés ses cheveux jubilaient

sachant souffrir le cri des grands lointains
même un brin d’herbe avait sa tâche

entre nous deux s’éboulaient tous les mots
si vif est le silence des yeux clairs qui nous lavent

tu rêvais de marcher sur les eaux
elles s’étaient portées garantes

(Jean-Louis Chrétien)

 

Recueil: Entre Flèche et Cri
Traduction:
Editions: Obsidiane

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Les lointains sont invisibles (Jean-Louis Chrétien)

Posted by arbrealettres sur 13 janvier 2018




    
les lointains sont invisibles
nos larmes dépareillées
les morts inexperts reviennent
chercher dans nos voix désertes
un peu du poids qui leur manqua

avec des bribes d’enfance
des jeux qui n’en finissaient pas
des rires au goût de fruit mûr
des regards à la dérobée
nous ne ferons pas même une heure

la paix du galet sur ta paume
ne la bois pas toute entière
laisse au vent prendre sa part
des mots dont tu voudrais qu’ils crient

(Jean-Louis Chrétien)

 

Recueil: Entre Flèche et Cri
Traduction:
Editions: Obsidiane

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Notre amour (Adonis)

Posted by arbrealettres sur 3 novembre 2017



Illustration: Vladimir Kush
    
Notre amour —
Nous devrions marier ses forêts
À l’air qui se brise en elles —
Fouille les montagnes et les plaines qui
S’étreignent autour d’eux

Notre amour — escalier qui monte et descend
Tout en splendeur et en révélation

Nous devrions éclairer nos orbites
Éclairer l’espace
Avec ses légendes
Nous devrions écouter les lointains en nous
Et leurs déserts arides
Voir ce que ne peut voir le ciel

(Adonis)

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Fin de l’été (Hannah Arendt)

Posted by arbrealettres sur 21 novembre 2016



Fin de l’été

Le soir m’a enveloppée
Aussi doux que velours, aussi lourd que souffrance.

Je ne sais plus ce que fait l’amour,
Je ne sais plus la braise des champs,
Tout veut prendre son envol
Pour ne me donner que le repos.

Je pense à lui et je l’aime,
Mais comme venu de lointaines contrées
Le je-viens-et-je-donne m’est étranger,
C’est à peine si je sais ce qui m’apeure.

Le soir m’a enveloppée
Ainsi doux que velours, aussi lourd que souffrance.
Et nulle part la révolte ne se dresse
Pour m’apporter nouvelles joie et tristesse.

Et tous les lointains qui m’ont appelée,
Et tous les hiers, profonds et clairs,
Ne peuvent plus me tromper.

Je sais une eau, abondante, étrangère.
Et une fleur que personne ne nomme,
Quoi d’autre peut encore me détruire ?

Le soir m’a enveloppée
Aussi doux que velours, aussi lourd que souffrance.

***

Spätsommer

Der Abend hat mich zugedeckt
So weich wie Samt, so schwer wie Leid.

Ich weiss nicht mehr, wie Liebe tut,
Ich weiss nicht mehr der Felder Glut,
Und alles will entschweben,
Um nur mir Ruh zu geben.

Ich denk an ihn und hab ihn lieb,
Doch wie aus fernem Land.
Und fremd ist mir das Komm und Gib,
Kaum weiß ich, was mich bannt.

Der Abend hat mich zugedeckt
So weich wie Samt, so schwer wie Leid.
Und nirgends sich Empörung reckt
Zu neuer Freud und Traurigkeit.

Und alles Weiter, das mich rief,
Und alles Gestern klar und tief,
Kann mich nicht mehr betoren.

Ich weiß ein Wasser, gross und fremd.
Und eine Blum’, die keiner nennt.
Was soil mich noch zerstören?

Der Abend hat mich zugedeckt
So weich wie Samt, so schwer wie Leid.

(Hannah Arendt)

Illustration

 

Posted in méditations, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | 2 Comments »

LE SENS DE LA MARCHE (André Velter)

Posted by arbrealettres sur 17 octobre 2016



LE SENS DE LA MARCHE

Qu’il le veuille ou non
L’horizon m’accompagne
C’est une chimère en chemin
Une rumeur sourde qui secoue les lointains
Une manière de lâchez-tout
De providence accidentelle
À hauteur des yeux et des tempes

Là-bas est un autre
Là-bas est un être de chair et de vent
Que j’identifie à merveille
Dans le sens de la marche
Un sortilège de sables mouvants
Une vue de l’esprit dans un mouvement
Qui se conjugue au futur intérieur

Au futur infaillible

(André Velter)

 

 

Posted in méditations, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Où que tu voyages (Adonis)

Posted by arbrealettres sur 10 octobre 2016


Salut-l-ami-Le-voyage-texte-Gerard-W

Où que tu voyages
où que tu te diriges
tes entrailles sont les lieux les plus lointains

(Adonis)

Posted in poésie | Tagué: , , , , , | Leave a Comment »

 
%d blogueurs aiment cette page :