Posts Tagged ‘longer’
Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2020

Il faut que tu le dises lentement,
syllabe après syllabe
tout comme tes mains articulent
les formes de mon corps,
longent les longues galeries du désir
et les murs du labyrinthe vacillent.
Maintenant ne parle pas,
enlève juste les nœuds
dans mes cheveux
et ceux de mes pensées
qui me font mal,
coiffe ma tristesse
pour qu’elle soit belle
avant que je parte :
je suis encore cette douceur, mon amour,
mais je suis aussi la sœur têtue d’Ariane
et je ne te donnerai pas la pelote.
Pas encore.
(Aksinia Mihaylova)
Recueil: Le baiser du temps
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Aksinia Mihaylova), amour, Ariane, articuler, beau, cheveux, coiffer, corps, désir, dire, donner, douceur, encore, enlever, faire, forme, galerie, labyrinthe, lent, long, longer, main, mal, mur, noeud, parler, partir, pas encore, pelote, pensée, soeur, syllabe, têtu, tristesse, vaciller | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 juin 2020

Illustration: Henri Eisenberg
LE POMMIER SUR LA ROUTE
Je suis un pommier tout près de la route
Que ne longe pas de clôture.
Ils sont rouges mes fruits,
Ils flamboient dans mes branches.
Sers-toi, passant, on ne te dira rien.
Et si tu tiens à remercier quelqu’un,
Remercie la terre où j’ai mes racines,
Ce pays-ci qui nous berce tous deux,
Qui me nourrit, qui te nourrit aussi.
Quand au printemps le soleil devient bon,
Je sens se faire en moi une nuée de fleurs,
Quand l’été me verse un suc vénéré,
J’incline jusqu’au sol mes branches
Pour rendre grâce à la terre,
Et lui dire humblement
Ce que je veux lui dire,
Je ne sais trop comment.
Quand vient l’automne
Et que mes branches ploient sous la foison des fruits,
Je les offre aux humains,
Puis quand commence à tomber ma parure,
Quand la neige me fait une fourrure épaisse,
J’étreins très fort le sol de toutes mes racines
Afin que la tempête
Ne puisse m’arracher à mes assises,
Et d’année en année je porte plus de fruits
Et chaque année je veux en donner davantage.
Je chéris les enfants balancés dans mes branches,
Portant le foulard rouge
Qui parle d’un drapeau.
Et je chéris aussi les jeunes filles
Dont les pieds blancs parcourent mon feuillage,
Poches, tabliers tout remplis de pommes,
Criant de joie, les joues en feu.
J’arrive alors à oublier les gens
Qui ont jeté des pierres
Dans ma boule de feuilles.
Je me souviens que le printemps passé
Deux jeunes gens se sont appuyés à mon tronc
Et se sont embrassés,
Que le garçon, joyeux,
Mit une fleur à son chapeau
Et partit en chantant.
Je suis un pommier tout près de la route
Que ne longe pas de clôture.
Ils sont rouges, mes fruits,
Ils flamboient dans mes branches.
Sers-toi, passant, on ne te dira rien.
Et si tu tiens à remercier quelqu’un,
Remercie la terre où j’ai mes racines,
Ce pays-ci qui nous berce tous deux,
Qui me nourrit, qui te nourrit aussi.
(Mihai Beniuc)
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Posted in poésie | Tagué: (Mihai Beniuc), arracher, assise, automne, épais, été, étreindre, bercer, bon, branche, clôture, commencer, comment, davantage, devenir, dire, donner, flamboyer, fleur, foison, fort, fourrure, fruit, humain, humblement, incliner, longer, neige, nourrir, nuée, offrir, parure, passant, paye, pommier, porter, printemps, racine, remercier, rendre grâce, rouge, route, savoir, se servir, sentir, sol, soleil, suc, tempête, tenir, terre, tomber, vénérer, verser | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 août 2019

Banquises blondes entre les doigts d’eau, royaumes interdits,
de quelle route vous ai-je longés ?
Sur le fleuve et nues, ouvertes, flottantes,
nul arbre ne les enracine, aucune plante, aucun pas n’y mettent leur poids d’ombre.
Seuls parfois les touchent des oiseaux de passage.
(Marie-Jeanne Durry)
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Posted in poésie | Tagué: (Marie-Jeanne Durry), arbre, banquise, doigt, enraciner, fleuve, flottant, interdit, longer, oiseau, ombre, ouvert, passage, plante, poids, route, royaume, toucher | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 février 2019

Les paroles de l’eau
La lumière était de plus en plus lumière
clarté pure et sèche froide avec douceur
pendant que nous montions le chemin des alpages
où les clochettes des vaches tintent nonchalamment
Nous avons pris ensuite le sentier de terre
qui longe la forêt de grands sapins noirs
noirs du noir bleuté d’un plumage de choucas
Tout le long de la route une eau secrète nous parle
visible un instant quand le léger ruisselet traverse
le sentier puis de nouveau cachée mais toujours s’enchantant
parole de fraîcheur patience murmurée
l’incessante la volubile l’eau qui avance à notre pas
Toi dans ma vie ma chantante en sourdine
rire caché dans l’herbe source ma continuelle
(Claude Roy)
Recueil: À la lisière du temps suivi de Le voyage d’automne
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Claude Roy), alpage, avancer, caché, cacher, chanter, chemin, choucas, clarté, clochette, continuel, douceur, eau, forêt, fraîcheur, froid, herbe, incessant, instant, léger, longer, lumière, monter, murmurer, nonchalant, parler, parole, patience, plumage, pur, rire, ruisselet, s'enchanter, sapin, sec, secret, sentier, source, sourdine, terre, tinter, traverser, vache, vie, visible, volubile | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2018
La moelle des villes
S’enfoncer dans l’étau d’une ville
Longer les parois de sa nuit
Marcher sur sa membrane d’asphalte
Avancer sous la dalle de son ciel
Arpenter ses méandres
Tressaillir de son cri
Forer l’os des solitudes
Se heurter au mutisme des seuils
Frôler l’arbre aux aguets
Se glisser dans la texture
Des pierres
Pénétrer la trame
Des murailles
S’imprégner des noces
Du fleuve et des pavés
Débusquer ses lueurs
Puiser sources sous son gravier
Faire émerger la Ville
De ses suaires
S’infiltrer dans sa moelle
Lui faire jour
Se faire jour !
(Andrée Chedid)
Illustration: Gottfried Salzmann
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Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), arbre, asphalte, étau, ciel, cri, dalle, débusquer, fleuve, forer, frôler, gravier, jour, longer, lueur, marcher, méandres, membrane, moelle, murailles, mutisme, noces, nuit, os, puiser, s'enfoncer, s'infiltrer, seuil, solitude, source, suaire, texture, tressaillir, ville | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 septembre 2018

RUE VERTE
Rue verte beaucoup qui te longeaient
se payaient de mots et d’espoirs :
jeunes ménages entrant dans la vie
la dame en chapeau à plumes
et l’homme en chapeau de soie
et moustaches de campagne
rentraient dans tes boyaux, rue verte
aux pissenlits touffus
aux chats massifs ;
d’immenses tartines d’enfants
sur qui le beurre fraîchissait
sur qui la confiture glaçait
étaient parfois pendant le jeu
posées sur une borne grise
jusqu’à l’oubli.
(Jean Follain)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Follain), beurre, chat, confiture, dame, enfant, espoir, homme, immense, jeu, longer, moustache, oubli, pissenlit, rue, tartine, verte | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 juillet 2018

Illustration
LE VOYAGE INTÉRIEUR
Franchis la peau
la chair
longe le sang.
Ecarte le buisson de nerfs
les branches d’os
les assassins.
Force la nuit
ses pièges ses
tambours.
Garde-toi
si tu trébuches.
Si tu t’égares
interroge.
Un fil rêvé te guide dans l’obscur.
Rejoins, perdu, le centre du vertige,
le feu caché
l’irréductible point.
(Jean Joubert)
Recueil: Anthologie personnelle
Traduction:
Editions: Actes Sud
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Joubert), assassin, écarter, branche, buisson, caché, centre, feu, fil, forcer, franchir, garder, guider, intérieur, interroger, irréductible, longer, nerf, nuit, obscur, os, peau, perdu, piège, point, rêver, rejoindre, s'égarer, sang, tambour, trébucher, vertige, voyage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 juillet 2018

j’aime longer la rive
accompagner les eaux lentes
du fleuve qui descendent
vers le sud et la lumière
désentravée la pensée
n’est plus ce tourment
qui lancine t’oblige
à la combattre
lui imposer silence
elle s’échappe erre
explore des gouffres
se perd en des lointains
jamais entrevus
te coupe de ce qui t’ancre
en ce lieu et ce temps
qui donnent ses repères
à ta vie
quand tu te retournes
le chemin a disparu
qui te relie
à toi-même
(Charles Juliet)
Recueil: une joie secrète
Traduction:
Editions: Voix d’encre
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Posted by arbrealettres sur 13 juillet 2018
Cherchant mon chemin
Vers le bord du temps
Ou pour le longer
Ou pour le quitter,
Quelquefois j’ai cru
L’avoir traversé
Et plus rien, personne,
Je ne maudissais.
Maintenant je vais
Plutôt vers le centre.
J’ai trop à savoir
Et maudire est loin
(Guillevic)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 4 juin 2018

Illustration: Henri Matisse
La passion est un abîme
qu’il vaudrait mieux éviter de longer
car l’éblouissement, à chaque pas,
nous guette.
…mais une vie sans passion
n’est-ce pas un puits sans eau?
(Edmond Jabès)
Recueil: L’ineffaçable L’inaperçu
Traduction:
Editions: Gallimard
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LE POMMIER SUR LA ROUTE (Mihai Beniuc)
Posted by arbrealettres sur 17 juin 2020
Illustration: Henri Eisenberg
LE POMMIER SUR LA ROUTE
Je suis un pommier tout près de la route
Que ne longe pas de clôture.
Ils sont rouges mes fruits,
Ils flamboient dans mes branches.
Sers-toi, passant, on ne te dira rien.
Et si tu tiens à remercier quelqu’un,
Remercie la terre où j’ai mes racines,
Ce pays-ci qui nous berce tous deux,
Qui me nourrit, qui te nourrit aussi.
Quand au printemps le soleil devient bon,
Je sens se faire en moi une nuée de fleurs,
Quand l’été me verse un suc vénéré,
J’incline jusqu’au sol mes branches
Pour rendre grâce à la terre,
Et lui dire humblement
Ce que je veux lui dire,
Je ne sais trop comment.
Quand vient l’automne
Et que mes branches ploient sous la foison des fruits,
Je les offre aux humains,
Puis quand commence à tomber ma parure,
Quand la neige me fait une fourrure épaisse,
J’étreins très fort le sol de toutes mes racines
Afin que la tempête
Ne puisse m’arracher à mes assises,
Et d’année en année je porte plus de fruits
Et chaque année je veux en donner davantage.
Je chéris les enfants balancés dans mes branches,
Portant le foulard rouge
Qui parle d’un drapeau.
Et je chéris aussi les jeunes filles
Dont les pieds blancs parcourent mon feuillage,
Poches, tabliers tout remplis de pommes,
Criant de joie, les joues en feu.
J’arrive alors à oublier les gens
Qui ont jeté des pierres
Dans ma boule de feuilles.
Je me souviens que le printemps passé
Deux jeunes gens se sont appuyés à mon tronc
Et se sont embrassés,
Que le garçon, joyeux,
Mit une fleur à son chapeau
Et partit en chantant.
Je suis un pommier tout près de la route
Que ne longe pas de clôture.
Ils sont rouges, mes fruits,
Ils flamboient dans mes branches.
Sers-toi, passant, on ne te dira rien.
Et si tu tiens à remercier quelqu’un,
Remercie la terre où j’ai mes racines,
Ce pays-ci qui nous berce tous deux,
Qui me nourrit, qui te nourrit aussi.
(Mihai Beniuc)
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