Posts Tagged ‘louer’
Posted by arbrealettres sur 9 juin 2022

Illustration: Etienne Adolphe Piot
APRÈS NOTRE PREMIÈRE RENCONTRE (4 janvier 1893)
Petits yeux, clairs et bleus
dents si fines et menues,
lèvres roses, belles boucles,
menottes si petites ;
rire de clochette
prompt conquérant !
Si je te loue encore
ce sera encore trop peu.
Être si merveilleux,
ai-je le choix,
comment te nommerai-je ? —
Idéal !
(Rainer-Maria Rilke)
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Posted in poésie | Tagué: (Rainer Maria Rilke), être, beau, bleu, boucle, choix, clair, clochette, conquérant, dent, fin, idéal, lèvres, louer, mérveilleux, menotte, menu, nommer, petit, premier, prompt, rencontre, rire, rose, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 avril 2022

Conter fleurette
(Chanson sur l’air de la « Branche suspendue »)
Je l’ai dans la peau,
La délicieuse petite,
Je meurs de ne pouvoir d’un coup l’avaler
Comme un grand bol d’eau, tant j’ai soif d’elle !
Des jours et des jours que je ne pense qu’à elle,
Des jours et des jours que j’attends.
En fin de compte, la nécessité me poussant,
J’ai pris tout mon courage,
Me suis avancé et l’ai baisée sur la bouche.
Le Ciel en soit loué, la Terre en soit remerciée :
Elle ne m’a pas repoussé.
« Si j’avais su plus tôt que tu voulais bien,
Je n’aurais pas attendu si tard d’en avoir le coeur net ! »
(Feng Menglong)
Recueil: Cent poèmes d’amour de la Chine ancienne
Traduction: André Lévy
Editions: Philippe Picquier
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Posted in poésie | Tagué: (Feng Menglong), attendre, avaler, baiser, bol, bouche, ciel, coeur, conter, courage, délicieux, eau, fleurette, jour, louer, mourir, nécessité, net, peau, penser, petit, pousser, pouvoir, remercier, repousser, s'avancer, savoir, soif, tard, terre, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 juin 2021
Illustration: Karamba Dramé
AUX TIRAILLEURS SÉNÉGALAIS MORTS POUR LA FRANCE
Voici le Soleil
Qui fait tendre la poitrine des vierges
Qui fait sourire sur les bancs verts les vieillards
Qui réveillerait les morts sous une terre maternelle.
J’entends le bruit des canons — est-ce d’Irun?
On fleurit les tombes, on réchauffe le Soldat Inconnu.
Vous mes frères obscurs, personne ne vous nomme.
On promet cinq cent mille de vos enfants à la gloire des
futurs morts, on les remercie d’avance futurs morts
obscurs
Die Schwarze schande !
Écoutez-moi, Tirailleurs sénégalais, dans la solitude de la terre noire et de la mort
Dans votre solitude sans yeux sans oreilles, plus que dans ma peau sombre au fond de la Province
Sans même la chaleur de vos camarades couchés tout contre vous, comme jadis dans la tranchée jadis dans les palabres du village
Écoutez-moi, Tirailleurs à la peau noire, bien que sans oreilles et sans yeux dans votre triple enceinte de nuit.
Nous n’avons pas loué de pleureuses, pas même les larmes de vos femmes anciennes
— Elles ne se rappellent que vos grands coups de colère, préférant l’ardeur des vivants.
Les plaintes des pleureuses trop claires
Trop vite asséchées les joues de vos femmes, comme en saison sèche les torrents du Fouta
Les larmes les plus chaudes trop claires et trop vite bues au coin des lèvres oublieuses.
Nous vous apportons, écoutez-nous, nous qui épelions vos noms dans les mois que vous mouriez
Nous, dans ces jours de peur sans mémoire, vous apportons l’amitié de vos camarades d’âge.
Ah ! puissé-je un jour d’une voix couleur de braise, puissé-je chanter
L’amitié des camarades fervente comme des entrailles et délicate, forte comme des tendons.
Écoutez-nous, Morts étendus dans l’eau au profond des plaines du Nord et de l’Est.
Recevez ce sol rouge, sous le soleil d’été ce sol rougi du sang des blanches hosties
Recevez le salut de vos camarades noirs, Tirailleurs sénégalais
MORTS POUR LA RÉPUBLIQUE !
Tours, 1938.
(Léopold Sédar Senghor)
Recueil: Anthologie Poésie africaine six poètes d Afrique francophone
Traduction:
Editions: Points
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Posted in poésie | Tagué: (Léopold Sédar Senghor), ancien, apporter, ardeur, écouter, épeler, banc, blanc, boire, braise, bruit, camarade, canon, chaleur, chanter, chaud, clair, colère, coucher, couleur, enceinte, enfant, entendre, entrailles, femme, fleurir, fort, France, frère, futur, gloire, hostie, inconnu, larme, lèvres, louer, maternel, mémoire, mort, mourir, noir, nom, nommer, nuit, obscur, oreille, oubliux, palabre, peau, personne, peur, plaine, plainte, pleureuse, poitrine, préférer, promettre, réchauffer, réveiller, remercier, rougir, saison, salut, sénégalais, sec, sol, soldat, soleil, solitude, sombre, sourire, tendon, tendre, terre, tirailleur, tombe, torrent, tranchée, vieillard, vierge, village, vivant, voix, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 mai 2021
L’impudique Lulu
Frotte une ultime allumette
Au mur de la chambre à gaz.
Aimez Lulu qui sut
Offrir à son dernier instant
Le luxe d’une flamme
Petite et personnelle.
Défiant le feu du crématoire.
Aimez Lulu
Lulu
Qui se moqua de tout
De l’amour et des hommes
D’elle-même et du reste
Et mourut à seize ans
Lumineusement.
Aimez louez souvent
Le geste saugrenu
Qui fait honneur à toutes.
Sachez l’instant de phosphore
Où le temps fut mis en gloire.
(André Pieyre de Mandiargues)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (André Pieyre de Mandiargues), allumette, crématoire, gaz, gloire, honneur, impudique, instant, louer, lumineusement, mourir, phosphore, se moquer, temps | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 février 2021

Illustration: Josephine Wall
Quand tu te tiens
dans la proximité du centre
la moindre parcelle de vie
est intégrée à la sphère
Avoir la force de t’arracher
aux joies plaisirs émotions
que te donnent tes semblables
Pour boire à cette source
où capiteuse se fait la vie
Combien seul
combien étranger à ce monde
celui que le manque
contraint à chercher
une vie plus haute
Instants
de folle ébriété
Quand un même flux
mêle en son torrent
la lumière et les eaux
Ce feu doux
de l’amour
quand l’oeil
a clarifié la flamme
Femme
c’est de toi
que me vient la vie
et je n’en finirai pas
de te louer te célébrer
que comprendre
comment rendre compte
parfois c’est le dégoût
la détresse
cette fureur du sang
parce que tout avorte
que chaque effort est vain
que rien n’échappe à la faux
ou parfois
c’est cette vénération cette joie
jubilante cette suffocante
lumière
et chaque visage m’émeut
alors jusqu’aux larmes
je déambule
dans la rue
parmi la foule
désobstrué
transparent
anonyme
avec
oui
avec
comme une lumière invaincue
qui pétille
et bat dans mes veines
minutieusement
goulûment
je vois les visages
happe cette vie
qui déferle
je me livre à chacun
je me love en chacun
en moi
s’enlacent des regards
se nouent des étreintes
s’ébauchent des nuits d’amour
et soudain me saisit
le sentiment suffocant
du mystère de la vie
hautes lames
de l’immense
dévotion éperdue
spacieux vertige
(Charles Juliet)
Recueil: Moisson
Traduction:
Editions: P.O.L.
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Juliet), amour, avorter, ébriété, échapper, émotion, émouvoir, éperdu, étranger, étreinte, battre, boire, capiteux, célèbre, centre, chercher, clarifier, comprendre, contraindre, déambuler, dégoût, désobstruer, détresse, dévotion, donner, doux, eau, effort, faux, femme, feu, finir, flamme, flux, fou, foule, fureur, goulu, haut, immense, instant, intégrer, invaincu, joie, jublier, larme, louer, lumière, manquer, mêler, minutieux, moindre, monde, mystère, nuit, oeil, parcelle, pétiller, plaisir, proximité, regard, rien, rue, s'arracher, s'ébaucher, s'enlacer, saisir, sang, se livrer, se lover, se nouer, se tenir, semblable, sentiment, seul, soudain, source, spacieux, sphère, suffoquer, torrent, transparent, vain, vartige, vénération, veine, venir, vie, visage, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 janvier 2021

Aux arbres
Arbres de la forêt, vous connaissez mon âme!
Au gré des envieux, la foule loue et blâme ;
Vous me connaissez, vous! – vous m’avez vu souvent,
Seul dans vos profondeurs, regardant et rêvant.
Vous le savez, la pierre où court un scarabée,
Une humble goutte d’eau de fleur en fleur tombée,
Un nuage, un oiseau, m’occupent tout un jour.
La contemplation m’emplit le coeur d’amour.
Vous m’avez vu cent fois, dans la vallée obscure,
Avec ces mots que dit l’esprit à la nature,
Questionner tout bas vos rameaux palpitants,
Et du même regard poursuivre en même temps,
Pensif, le front baissé, l’oeil dans l’herbe profonde,
L’étude d’un atome et l’étude du monde.
Attentif à vos bruits qui parlent tous un peu,
Arbres, vous m’avez vu fuir l’homme et chercher Dieu!
Feuilles qui tressaillez à la pointe des branches,
Nids dont le vent au loin sème les plumes blanches,
Clairières, vallons verts, déserts sombres et doux,
Vous savez que je suis calme et pur comme vous.
Comme au ciel vos parfums, mon culte à Dieu s’élance,
Et je suis plein d’oubli comme vous de silence!
La haine sur mon nom répand en vain son fiel ;
Toujours, – je vous atteste, ô bois aimés du ciel! –
J’ai chassé loin de moi toute pensée amère,
Et mon coeur est encor tel que le fit ma mère!
Arbres de ces grands bois qui frissonnez toujours,
Je vous aime, et vous, lierre au seuil des antres sourds,
Ravins où l’on entend filtrer les sources vives,
Buissons que les oiseaux pillent, joyeux convives!
Quand je suis parmi vous, arbres de ces grands bois,
Dans tout ce qui m’entoure et me cache à la fois,
Dans votre solitude où je rentre en moi-même,
Je sens quelqu’un de grand qui m’écoute et qui m’aime!
Aussi, taillis sacrés où Dieu même apparaît,
Arbres religieux, chênes, mousses, forêt,
Forêt! c’est dans votre ombre et dans votre mystère,
C’est sous votre branchage auguste et solitaire,
Que je veux abriter mon sépulcre ignoré,
Et que je veux dormir quand je m’endormirai.
(Victor Hugo)
Recueil: Cent poèmes de Vivtor Hugo
Traduction:
Editions: Omnibus
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Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), abriter, aimer, amer, amour, antre, apparaître, arbre, atome, attentif, attester, auguste, âme, écouter, étude, blâmer, bois, branchage, branche, bruit, buisson, cacher, calme, chasser, chêne, chercher, ciel, clairière, coeur, connaître, contemplation, convive, courir, culte, désert, Dieu, dormir, doux, emplir, en vain, entendre, entourer, envieux, esprit, feuille, fiel, fleur, forêt, foule, frissonner, front, fuit, goutte, haine, herbe, homme, humble, ignoré, joyeux, lierre, louer, mot, mousse, mystère, nature, nid, nom, nuage, obscur, occuper, oeil, oiseau, ombre, oubli, palpiter, parfum, parler, pensée, pensif, pierre, piller, plein, plume, pointe, poursuivre, profond, profondeur, pur, questionner, rameau, ravin, répandre, rêver, regard, regarder, religieux, rentrer, s'élancer, s'endormir, sépulcre, scarabée, semer, sentir, seul, silence, solitaire, solitude, sombre, source, souvent, taillis, tomber, tressaillir, vallée, vallon, vent, vert, voir | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 décembre 2020

Illustration: Rudolf Schäfer
SUR LA MORT D’UN ENFANT
La beauté est propre aux enfants
C’est la ressemblance de Dieu peut-être, —
Ils ont en propre repos et silence,
Qu’on loue chez les anges eux-mêmes.
***
AUF DEN TOD EINES KINDES
Die Schönheit ist den Kindern eigen,
Ist Gottes Ebenbild vielleicht, –
Ihr Eigentum ist Ruh und Schweigen,
Das Engeln auch zum Lob gereicht.
(Friedrich Hölderlin)
Recueil: Derniers poèmes
Traduction: Jean-Pierre Burgart
Editions: William Blake and Co.
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Posted in poésie | Tagué: (Friedrich Hölderlin), ange, beauté, Dieu, enfant, louer, mort, peut-être, propre, repos, ressemblance, silence | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 décembre 2020

Le phénix
Le phénix, venant d’Arabie,
Dans nos bois parut un beau jour :
Grand bruit chez les oiseaux ; leur troupe réunie
Vole pour lui faire sa cour.
Chacun l’observe, l’examine ;
Son plumage, sa voix, son chant mélodieux,
Tout est beauté, grâce divine,
Tout charme l’oreille et les yeux.
Pour la première fois on vit céder l’envie
Au besoin de louer et d’aimer son vainqueur.
Le rossignol disait : jamais tant de douceur
N’enchanta mon âme ravie.
Jamais, disait le paon, de plus belles couleurs
N’ont eu cet éclat que j’admire ;
Il éblouit mes yeux et toujours les attire.
Les autres répétaient ces éloges flatteurs,
Vantaient le privilège unique
De ce roi des oiseaux, de cet enfant du ciel,
Qui, vieux, sur un bûcher de cèdre aromatique,
Se consume lui-même, et renaît immortel.
Pendant tous ces discours la seule tourterelle
Sans rien dire fit un soupir.
Son époux, la poussant de l’aile,
Lui demande d’où peut venir
Sa rêverie et sa tristesse :
De cet heureux oiseau désires-tu le sort ?
– Moi ! Mon ami, je le plains fort ;
Il est le seul de son espèce.
(Jean-Pierre Claris de Florian)
Recueil: Fables
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Pierre Claris de Florian), admirer, aile, aimer, Arabie, aromatique, attirer, âme, éblouir, éclat, éloge, époux, bûcher, beauté, besoin, bois, bruit, cèdre, céder, chant, charmer, ciel, couleur, désirer, discours, divin, douceur, enchanter, enfant, envie, espèce, examiner, flatteur, grâce, immortel, louer, mélodieux, observer, oiseau, oreille, paon, paraître, phénix, plaindre, plumage, privilège, ravi, répéter, réunir, rêverie, renaître, roi, rossignol, se consumer, seul, sort, soupir, tourterelle, tristesse, troupe, unique, vainqueur, vanter, venir, vieux, voix, voler, yeux | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 25 novembre 2020
Illustration: Marc Chagall
Le Renard et le Corbeau.
Le renard du corbeau loua tant le ramage,
Et trouva que sa voix avait un son si beau,
Qu’enfin il fit chanter le malheureux corbeau,
Qui de son bec ouvert laissa cheoir un fromage.
Ce corbeau qui transporte une vanité folle,
S’aveugle et ne s’aperçoit point
Que pour mieux le duper, un flatteur le cajole :
Hommes, qui d’entre vous n’est corbeau sur ce point.
(Isaac de Benserade)
Recueil: Fables
Traduction:
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Posted in poésie | Tagué: (Isaac de Benserade), beau, bec, cajoler, chanter, choir, corbeau, duper, flatteur, fou, fromage, homme, louer, malheureux, ouvrir, ramage, renard, s'apercevoir, s'aveugler, son, transporter, trouver, vanité, voix | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 24 novembre 2020
L’éternité est là,
Un seul instant l’instaure.
L’instant où tu adviens
Et ouvres l’oeil et vois
Qu’avant de t’effacer
Rien ne sera su par toi
Mais que tu vois, et loue…
(François Cheng)
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Posted in poésie | Tagué: (François Cheng), advenir, éternité, effacer, instant, instaurer, louer, oeil, ouvrir, voir | Leave a Comment »