Quand je ferme les yeux, je crois voir des étoiles
Comme si, dans mon crâne, était un univers,
Ressemblant à celui qui nous est découvert
Quand la nuit chaque soir en déchire les voiles.
A qui notre intellect a-t-il servi de toile
Pour que, dans la pensée, se fasse le transfert ?
Irréel et réel vont souvent de concert,
Nous sommes imprégnés des deux jusqu’à la moelle ;
Tous deux sont bien présents, prompts à nous égarer
Si bien que nous avons du mal à séparer
Quelquefois ce qui est de ce qu’on imagine.
Le monde n’est perçu qu’à travers l’instrument :
Télescope géant ou lunette marine,
Avons-nous bien idée de notre dénuement ?
(Louis Delorme)