LA PERLE
Femmes, dans vos cheveux et sur votre poitrine,
Prodiguez à l’envi l’or et les diamants,
Pour attirer l’amour mystérieux aimants,
— Mais ne profanez pas la perle cristalline.
Lorsque vous mélangez sa lumière divine
A l’éclat emprunté de vos joyaux charmants,
Ne montrez pas un front où l’orgueil se devine,
Gardez-vous de la haine et des emportements.
Fuyez aussi le rire, et ce plaisir frivole
Au sein duquel la nuit rapidement s’envole ;
La perle, voyez-vous, est un bijou sacré :
Car si la vague, un jour, sur la plage la jette
Afin que le pêcheur en fasse sa conquête,
C’est qu’au fond de la mer une ondine a pleuré !
(Louis Velliot)