Posts Tagged ‘(Luc Bérimont)’
Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2022

Au fond de la nuit, les fermes sommeillent,
Cadenas tirés sur la fleur du vin,
Mais la fleur du feu y fermente et veille
Comme le soleil au creux des moulins.
Aux ruisseaux gelés la pierre est à fendre
Par temps de froidure, il n’est plus de fous,
L’heure de minuit, cette heure où l’on chante
Piquera mon cœur bien mieux que le houx.
J’avais des amours, des amis sans nombre
Des rires tressés au ciel de l’été,
Lors, me voici seul, tisonnant des ombres
Le charroi d’hiver a tout emporté.
Pourquoi ce Noël, pourquoi ces lumières,
Il n’est rien venu d’autre que les pleurs,
Je ne mordrai plus dans l’orange amère
Et ton souvenir m’arrache le cœur.
(Luc Bérimont)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Luc Bérimont), amer, ami, amour, arracher, cadenas, chanter, ciel, coeur, creux, emporter, fermé, fermenter, feu, fleur, fou, froidure, hiver, houx, lumière, minuit, mordre, moulin, Noël, nuit, ombre, orange, pierre, piquer, pleur, rire, ruiseau, seul, soleil, sommeiller, souvenir, tisonner, veiller, vin | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 novembre 2022
Recueil: Le sang des hommes
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted by arbrealettres sur 4 novembre 2022

Des milliards d’yeux changent ta peau
En une étoffe de regards
Ma caresse joue ton plaisir
Lève des milliards de paupières
Et, dès lors, tu lis l’horizon
Les soleils braqués, le silence
Tu nais, lumineuse, à ton cours
Tu t’abats en toi, tu t’éclaires
Tu enflammes l’air alentour
Tu as le poids du sang, des signes
Tu luis de consumer le feu
D’être ce milliard de prunelles
Qui voient juste, qui t’ont changée
En une étoile à ton usage.
(Luc Bérimont)
Recueil: Le sang des hommes
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Luc Bérimont), abattre, air, alentour, éclairer, étoffe, étoile, braquer, caresse, changer, consumer, cours, enflammer, feu, horizon, jouer, juste, lever, lire, luire, lumineux, milliard, naître, paupière, peau, plaisir, poids, prunelle, regard, sang, signe, silence, soleil, usage, voir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 novembre 2022

Mon amour du profond des nuits
Du fond de la terre et des arbres
Du fond des vagues, de l’oubli
Mon amour des soifs de l’enfance
Mon amour de désespérance
Je t’attends aux grilles des routes
Aux croisées du vent, du sommeil
Je crie ton nom du fond des soutes
Des marécages sans oiseaux
Du fond de ce désert de fonte
Où je pose, un à un, mes pas
J’attends la source de tes bras
De tes cheveux, de ton haleine
Tu me libères, tu m’enchaînes
Tu me dévastes, tu me fais
Je t’attends comme la forêt
Inextricable, enchevêtrée
Tissée de renards et de geais
Et que le matin fait chanter.
(Luc Bérimont)
Recueil: Le sang des hommes
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Luc Bérimont), amour, arbre, attendre, bras, chanter, cheveux, crier, croisée, désert, désespérance, dévasternattendre, enchaîner, enchevêtrer, enfance, faire, fond, fonte, forêt, geai, grille, haleine, inextricable, libérer, marécage, matin, nom, nuit, oiseau, oubli, pas, poser, profond, renard, route, soif, sommeil, source, soute, terre, tisser, vague, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 novembre 2022

Illustration
Peut-être, quand viendra la nuit
Vais-je poser mes mains autour de ton visage?
Une lampe assourdie balancera le vent
Qui monte des ravins d’octobre avec la pluie
Tu t’approcheras, nue, entre les murs bâtis
Mais je ne connaîtrai de toi que ton visage.
Je retiendrai l’instant comme une écluse haute
Capable d’emporter deux corps dans un courant
Je dirai la raison sourde des marécages
Croupis dans une attente à goût d’orage et d’eau.
Je tiens la nuit contre ma bouche
D’un souffle si léger, si pur
Qu’il entretient le feu des pierres.
Un geste pourrait dévaster
Les jardins en pente du jour;
Le plus court hasard nous tuerait
En ce territoire incertain.
Je reste en vie si loin de toi
Mon absente, ma déferlante
Parce qu’aux confins fous du sang
Luit le pavot bleu du plaisir.
(Luc Bérimont)
Recueil: Le sang des hommes
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Luc Bérimont), absent, assourdir, attente, autour, écluse, balancer, bâtir, bleu, bouche, capable, confins, connaître, corps, courant, court, croupir, déferler, dévaster, dire, eau, emporter, entretenir, feu, fou, geste, goût, hasard, haut, incertain, instant, jardin, jour, lampe, léger, loin, luire, main, marécage, monter, mur, nu, nuit, octobre, orage, pavot, pente, peut-être, pierre, plaisir, pluie, poser, pur, raison, ravin, rester, retenir, s'approcher, sang, souffle, sourd, tenir, territoire, tuer, venir, vent, vie, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 novembre 2022

Chanson pour la nommer
Elle est comme un puits de feuillage
Douce comme le flanc du vent
Affolée comme un feu flambant
Dérivante comme un nuage.
Elle est la sueur et la nage
Elle est le sable en plein midi
Une humide touffe de nuit
Prise entre la lune et minuit.
Elle est la belle et l’opportune
L’indolente, le foin de mai
Et parmi ses cheveux défaits
La pluie fine sur l’églantier.
(Luc Bérimont)
Recueil: Le sang des hommes
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted by arbrealettres sur 3 novembre 2022

La voyageuse
Les trains du petit jour partent mieux que des salves
Si chaude la dormeuse à l’aube des boulons
Arrachée — arrachée — franchissant les collines
Arrachée de mon corps comme une affiche humide.
Crucifixion des mots d’amour dressés en toi
Je capture la nuit qui te flaire à la trace
Je roule avec le sang qui brûle entre mes bras
Je déroule les bois endormis sous la neige.
À l’heure où le brouillard enroue l’écho des coqs
Mon sommeil a des fils noués à ton visage
Je m’efforce à plonger plus profond que le roc
Plus profond que la mer et plus sourd que ma voix.
(Luc Bérimont)
Recueil: Le sang des hommes
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted by arbrealettres sur 3 novembre 2022

Illustration: Francis Picabia
Mêlée à moi
Mêlée à chaque ciel, à chaque ombre qui bouge
Mêlée à chaque cri, mêlée à chaque appel
À chaque nuit de neige, à la houle du feu
Mêlée — plus que mêlée : dépossédée d’absence !
Me dégager de toi, autant vaudrait-il dire
À l’arbre de marcher, à la pluie de dormir
Aux pierres de pleurer, au vent de se murer.
Autant, ma vie brûlante, effacer de tes yeux
Ce qu’il coûte d’aimer, ce qu’il coûte de rire
Ce qu’il en coûte de mourir.
(Luc Bérimont)
Recueil: Le sang des hommes
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted by arbrealettres sur 3 novembre 2022

Minerai de solitude
Chaque caillou du sol est seul, mais le sait-il?
Chaque étoile du ciel est de la solitude
Aussi le lièvre droit, la chaleur du terrier
Le sang qui vient peser à la vitre de l’oeil
Même le soleil fou, la cage où ruent les blés
Même la bouche grasse et la poire mordue
Ah ! je n’ai pas le temps de rassembler vos cris
Mes frères qui vivez et qui mourez ainsi.
(Luc Bérimont)
Recueil: Le sang des hommes
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted by arbrealettres sur 21 septembre 2022

Conforme à ta beauté
Conforme à ta beauté nocturne
Tu ouvres le soleil de tes jambes aiguës
Tu permets à l’été de déflammer l’été
Il n’y a plus la soif et l’eau
Il n’y a plus fièvre et fontaine
Mais, tout ensemble confondu
Ce qui fait mal et son vainqueur.
Je marche dans un monde blanc
Où brillent l’angle et la cétoine
Je m’unis à toi pour le temps
Jusqu’à la migration des pierres
Jusqu’à l’incendie des rivières
Jusqu’à l’âme, la chair de l’âme
Là où les corps ont leur envers.
(Luc Bérimont)
Recueil: La Beauté Éphéméride poétique pour chanter la vie
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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