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Poésie

Posts Tagged ‘(Luc Dietrich)’

Sachons toujours nous souvenir (Luc Dietrich)

Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022



 

Pour gagner le verger aux arbres toujours verts
Aux fleurs fraîches et neuves, aux herbes courageuses
Au ruisseau non souillé coulant entre les mousses
C’est debout qu’il faut vivre dans la force du monde
La chevelure au vent et le coeur en éveil.

Il faut marcher encore dans les herbes brûlées
Où nous avons senti la beauté de la route
Il faut garder toujours cette fleur de fraisier
Dernière de cet automne mais pour nous la première.

Sachons toujours nous souvenir que le mot le plus beau
Sera toi sur mes lèvres, sera tien dans ton coeur.

(Luc Dietrich)

Illustration: Evgeni Gordiets

 

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Je voudrais que mes livres bourgeonnent après ma mort (Luc Dietrich)

Posted by arbrealettres sur 7 octobre 2018




Je voudrais que mes livres bourgeonnent après ma mort,
que des amitiés me poussent un peu partout,
et qu’ils me tendent la main au travers de la page,
quand ils remarqueront : « Il avait tout de même quelquefois raison ! »
En même temps que mon cadavre se détendrait dans une nuit liquide,
les amis poussent tout vivants, eux, me prêtant vie, avec ma voix écrite.

(Luc Dietrich)

Illustration: Vladimir Kush

 

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La visite au malade (Luc Dietrich)

Posted by arbrealettres sur 17 août 2018




La visite au malade

Lorsqu’elle entra avec la fête d’air qui bouscule la chambre,
une pluie de feuilles me cingla le front.

(Luc Dietrich)

Illustration

 

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Leucanthemum (Luc Dietrich)

Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2018



 

Leucanthemum

Lorsqu’une caravane de fourmis passe sous les touffes des marguerites,
les architectes s’arrêtent et laissent aller devant eux les ouvriers.
Ils les laissent monter sur des échelles de poils jusqu’à la moulure du calice,
empoigner les pucerons gorgés et les charger comme des sacs de farine sur leur dos.
Parfois, un bourdon s’écrase sur la plate-forme de la fleur
et déverse entre les pétales une tonne de pollen :
les ouvriers reviennent tout jaunes et retrouvent au sol les architectes
qui contemplent encore ces colonnes charnues portant les chapiteaux où s’appuie la voûte des nuages.

(Luc Dietrich)

Illustration

 

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Tout est bleu à la cime du jour (Luc Dietrich)

Posted by arbrealettres sur 8 novembre 2017




Tout est bleu à la cime du jour

La pierre du sommeil un instant se soulève et tout est bleu à la cime du jour.
Les branches et les ronces qui retenaient les ombres à la terre engourdie
se dénudent de nuit et tout est bleu à la cime du jour.

(Luc Dietrich)

Illustration

 

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Branches sur le ciel rouge (Luc Dietrich)

Posted by arbrealettres sur 11 septembre 2016




Branches sur le ciel rouge

Le chant élève, allège, dispose au don, donne sa mesure à celui qui chante.
Orgue des troncs, puissance chorale des hauts branchages, flûte du lever,
trompe du soir, sonnez dans le silence de l’âme.

(Luc Dietrich)

Illustration

 

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Nous menons une vie de racine (Luc Dietrich)

Posted by arbrealettres sur 11 septembre 2016



 

Nous menons une vie de racine,
ignorant le tronc qui nous prend notre sève.
Dans cette boue que nous nommons lumière, nous poussons chaque heure,
nous nous augmentons jusqu’aux autres pour nous y mélanger.
Et lorsque nous aurons accru à l’extrême nos tentacules,
nous mourrons d’avoir trop voulu prendre,
nourrissant de notre perte on ne sait quel arbre.

(Luc Dietrich)

Illustration: Valérie Barcelo

 

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Construction d’une force (Luc Dietrich)

Posted by arbrealettres sur 11 septembre 2016




Construction d’une force

Au sec soleil d’hiver quand la vie semble avoir à jamais quitté l’arbre,
c’est alors qu’il serre de plus près sa propre vérité.
Car le feuillage était une coulée de vie dans la vie,
la verdeur et la dépense fraîche : une perte.

Mais dans le silence des étendues gelées, dans la solitude et dans le retrait au coeur du bois,
dans la froide intelligence que l’illusion et les « moi » ont traversée comme des vols d’oiseaux
et comme des rumeurs marines n’est laissé au regard que le dessin des rameaux
où se lit, dans l’intervalle où se meut le ciel, l’espace favorable à la construction d’une force.

(Luc Dietrich)

Illustration: Dominique Masson-Flandrin

 

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Le fleuve (Luc Dietrich)

Posted by arbrealettres sur 11 septembre 2016




Le fleuve

Il coule entre l’herbe et la pierre.
Il coule entre la laine des vallons et les averses illuminées,
Entre la terre au travail et les hommes en sommeil,
Entre hiver et printemps,
Entre les doigts des routes et la paume des villages,
Entre les buis amers et les ancolies bleues,
Entre les nuages et les houx,
les robes claires des filles du dimanche
Tandis que coule un jour entre les autres jours.

(Luc Dietrich)

Illustration

 

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L’éclaircie (Luc Dietrich)

Posted by arbrealettres sur 11 septembre 2016



 

L’éclaircie

Dans la pâte des nuages une trouée se fait.
Les tiges et les troncs oscillent, la tête des arbres tourne
aspirée par la lumière comme par la véhémence du vide.

(Luc Dietrich)

Illustration

 

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