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Poésie

Posts Tagged ‘luisant’

Je pense à toi (Salih Diyab)

Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2023



Illustration: Amedeo Modigliani
    
Je pense à toi
sur mon chemin
pour trouver la maison
pour voyager tranquille
vers le soir
et arriver indemne
au matin

en passant
la longue file des jours
aux cous inclinés tels des
portraits de Modigliani
je traverse midi
où la désolation
est un olivier luisant

chaque fois que je ferme
mes yeux sur ton odeur
je vois la petite main
de la rose
mes pensées bleuissent
deviennent cerfs-volants
mon coeur divague
plus qu’une fenêtre

j’ouvre la porte
j’entre doucement
pour que ton sommeil se promène
à la manière d’un ange

***

(Salih Diyab)

 

Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral

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Vers dépolis (Jean l’Anselme)

Posted by arbrealettres sur 28 juillet 2022




Vers dépolis
Art poétique

Vingt fois sur le métier
dépolissez l’ouvrage
un vers trop poli
ne peut pas être au net

Méfiez-vous des vers luisants.

(Jean l’Anselme)

Illustration: Victor Brauner

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Rivière (Claude Roy)

Posted by arbrealettres sur 29 juin 2022




    

Rivière

Dans le calme de la lumière
un léger murmure d’eau
entre la menthe et les roseaux

Flèche de toutes les couleurs
le martin-pêcheur un poisson au bec
son plumage luisant d’eau

Les lisses paroles de l’eau
l’odeur de roseaux et de menthe
et la vive clarté de juin

Marchant pieds nus passe le temps

(Claude Roy)

Recueil: Plumes de poèmes
Traduction:
Editions: Rue du Monde

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Ô beaux yeux brun (Louise Labé)

Posted by arbrealettres sur 28 juin 2022



 

Alexandr Sulimov -   (27)

Ô beaux yeux bruns, ô regards détournés,
Ô chauds soupirs, ô larmes épandues,
Ô noires nuits vainement attendues,
Ô jours luisants vainement retournée !

Ô tristes plaints, ô désirs obstinés,
Ô temps perdu, ô peines dépendues,
Ô milles morts en mille rets tendues,
Ô pires maux contre moi destiné !

Ô ris, ô front, cheveux bras mains et doigts !
Ô luth plaintif, viole, archet et voix !
Tant de flambeaux pour ardre une femelle !

De toi me plains, que tant de feux portant,
En tant d’endroits d’iceux mon cœur tâtant,
N’en ait sur toi volé quelque étincelle.

(Louise Labé)

Illustration: Alexander Sulimov

 

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Comme revenant de la guerre (Nico Naldini)

Posted by arbrealettres sur 24 mars 2022



Comme revenant de la guerre
on se rencontre, on se tend la main
mais on ne s’interroge pas sur les derniers combats
ou sur le profil des ennemis.
Notre regard se croise
là où i1 n’y aura de caresse pour personne
ni d’yeux luisants comme des astres, ni de baisers.
Quel étrange regard, quelle divergence.

***

Come chi torna dalla guerra
ci si incontra e ci si dà la mano
ma non si chiede delle ultime battaglie
o del profilo dei nemici.
Il nostro sguardo si incontra
dove non ci saranno carezze per nessuno
né occhi lucenti come astri, né baci.
Che sguardo strano, the divergenza.

(Nico Naldini)


Illustration: Catherine Thiam-Vernanchet

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La Rue (Charles-Ferdinand Ramuz)

Posted by arbrealettres sur 27 février 2022




    
La Rue

Deux vieilles causent à l’angle d’un mur,
elles font des gestes avec leurs mains sèches à mitaines noires,
un petit chat blanc frotte en ronronnant son beau poil luisant
à leurs jupes rêches et on voit branler leurs mentons pointus.

Une femme attend vers la laiterie,
une autre à la fontaine où son seau se remplit;
des laveuses lavent le linge:
elles rient, le seau grince,
on entend leurs rires et grincer le seau
dans le bruit de l’eau;
des hommes entrent boire à La Croix Fédérale,
le pasteur passe, le régent;
et les petites filles rentrent de l’école
avec leurs cheveux moussus de soleil
et leurs mollets maigres.

(Charles-Ferdinand Ramuz)

Recueil: Le Petit Village
Traduction:
Editions: Héros-Limite

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MAMAN (Attila József)

Posted by arbrealettres sur 30 mai 2021



Illustration: Désiré François Laugée
    

MAMAN

Maman depuis huit jours déjà
M’arrête en songe à chaque pas.
Je vois le linge et le panier
Montant, grinçant vers le grenier.

J’étais un être fruste encor
Et piaffant dur et criant fort.
J’emplissais de moi ses oreilles :
« Moi, je veux être la corbeille! »

Mais que je pleure ou que je crie,
Mot, ni regard, ni gronderie :
La corbeille et le linge ailé,
Luisants, sans moi, s’en sont allés.

Je me tairai : il est trop tard.
Gigantesque dans mon regard,
Cheveux gris en haut du ciel pur,
Elle met au bleu tout l’azur.

(Attila József)

 

Recueil: Aimez-moi – L’oeuvre poétique
Traduction: Georges Kassaï
Editions: Phébus

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HYACINTHE (Jacques Lacarrière)

Posted by arbrealettres sur 23 juillet 2018



HYACINTHE

Au sablier des schistes et des granits clos
tes grains sont le comput des astres révolus.
Mais leur éclat demeure : arêtes vives,
ambre luisant. Et au cadran du soir
comme étoiles d’airain, ce lourd lever d’auriges.

(Jacques Lacarrière)

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En attendant une femme près d’une statue de femme (Attila Jozsef)

Posted by arbrealettres sur 12 juin 2018



En attendant une femme près d’une statue de femme

Je rêve d’une femme, ah, qu’elle est sensuelle!
Brûlantes, ses si belles mains
Labourent mes cheveux et me soudent contre elle.

Femme à la peau qui luit dans le jour en déclin
Comme cette autre: la statue,
Que la lune salue de son rayon si fin.

Sa lèvre veut s’offrir comme celle, ingénue,
De pierre… offrant à la lueur,
A la lune en émoi, sa belle forme nue.

Sainte et lointaine femme au baiser enchanteur!
Sainte bouche enflammant ma bouche
Et s’y collant comme une pieuvre avec fureur!

Son parfum flotte, épais, m’étouffe sur sa couche,
Et mon cœur tremble en l’adorant
Tel un palmier haut et touffu que le vent touche.

Je montre la statue. Elle se met devant.
0 toi, statue incandescente,
Tu changerais la lune en un baiser fervent.

Près de toi, j’imagine une femme vivante.
Que la statue est froide! Oui, mais…
Ses seins luisants et fiers, dans ma bouche béante…

Amplement, je les mets.

(Attila Jozsef)


Illustration

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Le magnolia (Francis Ponge)

Posted by arbrealettres sur 29 avril 2018



Le magnolia

La fleur du magnolia éclate au ralenti
comme une bulle fermée lentement dans un sirop à la paroi épaisse qui tourne au caramel.
(A remarquer d’ailleurs la couleur caramélisée des feuilles de cet arbre)
A son épanouissement total, c’est un comble de satisfaction
proportionnée à l’importante masse végétale qui s’y exprime.
Mais elle n’est pas poisseuse :
fraîche et satinée au contraire,
d’autant que la feuille paraît luisante, cuivrée, sèche, cassante.

(Francis Ponge)

Illustration

 

 

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