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Qu’est-ce que l’amour ? (Jean Baptiste Joseph Willart de Grécourt)

Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022




    
Qu’est-ce que l’amour ?

C’est ce lutin qui fait qu’on ne dort pas,
Qu’on ne vit qu’à demi, qu’à toute heure on soupire,
Qui, dès le grand matin, tourne en hâte nos pas
Vers un objet qui fait notre martyre ;

C’est ce charmant accord qui nous force d’aimer,
C’est ce je-ne-sais-quoi qu’on ne peut exprimer :
En un mot, c’est ce feu toujours insatiable
Qui nous dévore et nous suit en tout lieu.

Plusieurs disent que c’est un dieu,
Pour moi je crois que c’est un diable.

(Jean Baptiste Joseph Willart de Grécourt)

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Au frais amour ébloui (Victor Hugo)

Posted by arbrealettres sur 22 juillet 2022




La campagne est caressante
Au frais amour ébloui;
L’arbre est gai pourvu qu’il sente
Que Jeanne va dire oui.

Aimons-nous! et que les sphères
Fassent ce qu’elles voudront!
Il est nuit; dans les clairières
Les chansons dansent en rond;

L’ode court dans les rosées;
Tout chante; et dans les torrents
Les idylles déchaussées
Baignent leurs pieds transparents;

La bacchanale de l’ombre
Se célèbre vaguement
Sous les feuillages sans nombre
Pénétrés de firmament;

Les lutins, les hirondelles,
Entrevus, évanouis,
Font un ravissant bruit d’ailes
Dans la bleue horreur des nuits;

La fauvette et la sirène
Chantent des chants alternés
Dans l’immense ombre sereine
Qui dit aux âmes: Venez!

Car les solitudes aiment
Ces caresses, ces frissons,
Et, le soir, les rameaux sèment
Les sylphes sur les gazons;

L’elfe tombe des lianes
Avec des fleurs plein les mains;
On voit des pâles dianes
Dans la lueur des chemins;

L’ondin baise les nymphées;
Le hallier rit quand il sent
Les courbures que les fées
Font aux brins d’herbe en passant.

Vient; les rossignols t’écoutent;
Et l’éden n’est pas détruit
Par deux amants qui s’ajoutent
A ces noces de la nuit.

Viens, qu’en son nid qui verdoie,
Le moineau bohémien
Soit jaloux de voir ma joie,
Et ton coeur si près du mien!

Charmons l’arbre et sa ramure
Du tendre accompagnement
Que nous faisons au murmure
Des feuilles, en nous aimant.

A la face des mystères,
Crions que nous nous aimons!
Les grands chênes solitaires
Y consentent sur les monts.

(Victor Hugo)

Illustration: Myrtille Henrion Picco

 

 

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Dors, petit Indien (Atahualpa Yupanqui)

Posted by arbrealettres sur 11 juillet 2022




    
Dors, petit Indien

Dors, petit enfant indien et
rêve aux lunes indiennes
trouant les nuits d’obsidienne
sans sorcières ni lutins.

Dort le fleuve entre ses pierres
et la vallée sous ses brumes.
Sur les pics noyés de lunes la
mort affûte ses serres.

Un jour viendra, mon garçon,
où un soleil, un deuxième, se
coulera dans tes veines. Et
dans ton coeur, des chansons.

Exacts, viendront les solstices
— amertume, amour et miel
— et rôderont dans le ciel des
punas des maléfices !

(Atahualpa Yupanqui)

Recueil: La cour couleurs Anthologie de poèmes contre le racisme
Traduction:
Editions: Rue du monde

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NUIT D’ÉTÉ (Emile Nelligan)

Posted by arbrealettres sur 30 juin 2021



NUIT D’ÉTÉ

Le violon, d’un chant très profond de tristesse,
Remplit la douce nuit, se mêle aux sons des cors,
Les sylphes vont pleurant comme une âme en détresse,
Et les coeurs des arbres ont des plaintes de morts.
Le souffle du Veillant anime chaque feuille;
Aux amers souvenirs les bois ouvrent leur sein;

Les oiseaux sont rêveurs; et sous l’oeil opalin
De la lune d’été ma Douleur se recueille…
Lentement, au concert que font sous la ramure
Les lutins endiablés comme ce Faust ancien,
Le luth dans tout mon cceur éveille en parnassien
La grande majesté de la nuit qui murmure
Dans les cieux alanguis un ramage lointain
Prolongé jusqu’à l’aube, et mourant au Matin.

(Emile Nelligan)


Illustration

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Les douze lutins (Paul-Alexis Robic)

Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2020



Jean-Marc Polizzi Le_Jongleur_et_le_Lutin-Etoile

Les douze lutins

Ils sont douze lutins
Dans ce joli village
De songe et de cristal
Derrière les montagnes

Trois qui frappent l’enclume
Et remplissent d’étoiles
La forge du grand gel

Trois qui font à l’enseigne
Du Rire de l’Hiver
De frais gâteaux de neige.

Trois qui tirent l’alêne
En secret dans la basse
Échoppe du sommeil

Trois autres qui allument
Leurs petites lanternes
Et n’attendent qu’un signe
Pour s’en aller sonner
Les cloches de Noël

(Paul-Alexis Robic)

Illustration: Jean-Marc Polizzi

 

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D’or sont les ailes (Yosano Akiko)

Posted by arbrealettres sur 30 octobre 2019



Illustration
    
D’or sont les ailes
De ce lutin qui mordille
Des fleurs d’azalée
Et qui remonte à la rame
La rivière sa beauté

(Yosano Akiko)

 

Recueil: Cheveux emmêlés
Traduction: Claire Dodane
Editions: Les Belles Lettres

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LES SORCIERS ÉCUREUILS (Armand Robin)

Posted by arbrealettres sur 4 février 2019



Illustration   
    
LES SORCIERS ÉCUREUILS

Nous appliquons la lune,
Nous étendons la brume
Sur la blessure
Inguérissable des clairières,
Sans poids.

Le soir sous la lune
Nous avons des ébats que même la lune
Ne voit pas.
Nous faisons danser
En rondes brunes
Les haltes des rivières
L’ébat des bois.

Venus sans grands projets
Veulent de grands jets;
Nous voulons un monde
En grandes robes de soirée,
Pour servir la rosée.

Nous ne sommes pour personne, nous sommes!
… lutins remuants! Les hommes
Sont trop lourds pour savoir
Que pour nous un instant les eaux
Et l’ombre ont dansé.

(Armand Robin)

 

Recueil: Ma vie sans moi suivi de Le monde d’une voix
Traduction:
Editions: Gallimard

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LA SOLITUDE (Saint-Amant)

Posted by arbrealettres sur 15 mai 2018



LA SOLITUDE

Oh ! que j’aime la solitude !
Que ces lieux sacrés à la nuit,
Éloignés du monde et du bruit,
Plaisent à mon inquiétude !
Mon Dieu! que mes yeux sont contents
De voir ces bois, qui se trouvèrent
A la nativité du temps
Et que tous les siècles révèrent,
Être encore aussi beaux et verts
Qu’aux premiers jours de l’univers !

Que je trouve doux le ravage
De ces fiers torrents vagabonds,
Qui se précipitent par bonds
Dans ce vallon vert et sauvage !
Puis, glissant sous les arbrisseaux,
Ainsi que des serpents sur l’herbe,
Se changent en plaisants ruisseaux,
Où quelque Naïade superbe
Règne comme en son lit natal,
Dessus un trône de cristal !

Que j’aime à voir la décadence
De ces vieux châteaux ruinés,
Contre qui les ans mutinés
Ont déployé leur insolence !
Les sorciers y font leur sabbat ;
Les démons follets s’y retirent,
Qui, d’un malicieux ébat,
Trompent nos sens et nous martyrent ;
Là se nichent en mille trous
Les couleuvres et les hiboux.

L’orfraie, avec ses cris funèbres,
Mortels augures des destins,
Fait rire et danser les lutins
Dans ces lieux remplis de ténèbres.
Sous un chevron de bois maudit
Y branle le squelette horrible
D’un pauvre amant qui se pendit
Pour une bergère insensible,
Qui d’un seul regard de pitié
Ne daigna voir son amitié ….

(Saint-Amant)

Illustration: ArbreaPhotos  

 

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Envolé sur la lune (Jacqueline Held)

Posted by arbrealettres sur 9 avril 2018



Le L s’est envolé
Sur la lune
Avec
Le léopard limpide,
La libre libellule
Et les lutins ludiques
Pour lire et laisser lire.

(Jacqueline Held)

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Danse (Cécile Périn)

Posted by arbrealettres sur 30 mars 2018



Danse

Qui danse parmi le thym ?
Est-ce un rayon, un lutin,
Peut-être un petit lapin ?

Est-ce une abeille en maraude,
Une couleuvre qui rôde,
Un lézard couleur d’émeraude ?

Je ne sais. Mais je sais bien
Que tout danse ce matin
Parmi les touffes de thym,

Que l’esprit est une abeille,
Un subtil lézard qui veille,
Un lutin qui s’émerveille,

Ou bien ce petit lapin
Qui joue et bondit soudain
Parmi les touffes de thym.

(Cécile Périn)

 

 

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