Posts Tagged ‘Luxembourg’
Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2020
L’Amour au Luxembourg
Le couchant violet tremble au fond du jour rouge.
Le Luxembourg exhale une odeur d’oranger.
Et Manon s’arrête à mon bras:
plus rien ne bouge,
les arbres, les passants, ce nuage éloigné.
Il n’est plus une fleur où l’air lourd ne se pose,
et qui ne sente en elle un coeur battre et mourir,
un coeur d’air étouffant sa corolle;
et les roses défaillent vers la terre,
sous le poids du zéphyr.
Il semble que le monde entier n’ait plus qu’une âme.
La poussière du jour retombe parfumée;
et le bassin respire un jet d’eau qui se pâme et,
sur sa propre image,
en mourant, vient chanter.
Tout meurt, et tout renaît
pour une vie chantante, aromatique,
éparse et mêlée aux nuances,
et comme dans la bouche un fruit délicieux,
les arbres veloutés me fondent dans les yeux.
Et le jet d’eau s’est tu:
c’est la rosée qui chante là-bas,
dans les gazons où rêvent les statues,
et pour rendre, ô sens-tu?
la nuit plus défaillante,
les orangers en fleurs ont enivré la nue.
Manon, près de mon coeur,
et devant tout l’espace que prennent les étoiles
pour graviter vers nous,
de vos beaux yeux voilés,
Manon regardez-vous flotter dans la nuit bleue
la blancheur des terrasses?
C’est aux lueurs dernières que l’ombre est embaumée,
et Manon sur mon bras couche son front pâmé,
et je luis crois une âme en cette heure irréelle,
lui faisant une part dans l’âme universelle.
(Paul Fort)
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Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2019
J’ai acheté une théière
et puis j’allai au Luxembourg
voir Galatée
et les abeilles rue d’Assas.
Le bassin était sans voiliers
et c’est là que devait jouer
l’enfant blond de l’aimée absente
laquelle avait alors neuf ans.
Dans les marroniers les statues
s’arrêtaient naïvement
pour regarder vers les lointains
un avenir dévêtu.
Elles avaient aussi oublié
leurs chaussures et leurs robes
tant elles désiraient vraiment
que les futurs étés d’amour
scandalisent les balustrades.
(André Dhôtel)
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Posted by arbrealettres sur 27 mars 2018
jardin
nous rendrez-vous cet air du Luxembourg
que vous traverserez longtemps sous notre regard
ironique et doux marchant non vers un prince
des plaisirs défendus mais un but sans attraits
le travail imperceptible d’équarrissage contre vous
les ombres mortes qu’il vous fallait discriminer
avec leur poids d’aïeules et tandis que nous
n’en finissions pas de jouer à l’avant-monde
et d’applaudir entre les voitures et les affiches
nos allures de guerriers mourants et vainqueurs
vous n’étiez même pas sûre à votre jeu
de rencontrer à temps la chaleur de votre corps
et l’envie folle d’être attendue perce-t-elle
aujourd’hui sous cette légèreté d’inadvertance
qui vous a fait garder le bleu marine pour au moins
le tissu tendre de votre écharpe striée d’éclairs
brun et or l’abdomen des abeilles quand vous passez
près des ruchers modèles où se renoue le temps discret
(Hédi Kaddour)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 4 mars 2017
Bruit d’ailes de hibou,
Les heures dans la sarbacane,
Sonner minuit avec sa canne
Au long des grilles du Luxembourg.
(André Salmon)
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Posted by arbrealettres sur 18 février 2016
… Et c’est l’heure où, quittant leurs retraites, les Muses
Qu’effarouchent le jour, et la foule, et le bruit,
Profitent du silence amical de la nuit
Pour s’en venir rôder sous les branches confuses.
Elles vont, viennent, jouent, traversent un sentier,
S’arrêtent sous les yeux indulgents de Banville,
Vont distraire un moment de son rêve tranquille
Le bon Watteau perdu dans le jardin fruitier.
Ou, pieds nus, le corps ceint d’écharpes agrafées,
Elles glissent autour des parterres fleuris.
Mais Banville et Watteau ne sont pas trop surpris
Ayant toujours vécu dans le pays des fées.
Verlaine songe à des paysages choisis.
La Velléda sourit à la nuit enchantée.
Et, quittant leur fontaine, Acis et Galatée
Echappent au Titan qui fronce les sourcils.
… Et j’attends, et j’écoute, et j’épie, enivré
Par les tièdes senteurs qui montent des charmilles.
Tout rêve, et le fait seul d’en avoir clos les grilles
Du parc inaccessible a fait un bois sacré.
(André Dumas)
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Posted in poésie | Tagué: (André Dumas), amical, attendre, écharpes, épier, bois, branches, bruit, charmilles, clos, distraire, effaroucher, foule, grille, inaccessible, jouer, jour, Luxembourg, Muses, parterres, pieds nus, rêve, rôder, retraite, sacré, senteurs, sentier, silence, songer | Leave a Comment »