Posts Tagged ‘lyre’
Posted by arbrealettres sur 23 novembre 2022

Illustration: Chagall
Triste est ta lyre, Orphée.
Elle ne peut changer le cours des choses
et pour la captive bien-aimée dans la cage close des morts
elle ne peut créer
un lit d’amour, ni bras, ni tresse.
meurent ceux qui meurent, Orphée.
Le temps qui accourt dans tes yeux s’effondre
et dans tes mains
la lyre s’est brisée.
La mort maintenant est sur la rive
— rien qu’une tête — et chaque fleur
chante et l’eau est une voix.
Je t’écoute maintenant
Je te vois, ombre qui fuit hors du centre.
Et commente l’errante giration.
***

(Adonis)
Traduction de Lionel Ray
Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Adonis), accourir, amour, écouter, bien-aimé, bras, cage, captif, centre, changer, chanter, chose, clos, commenter, cours, créer, eau, errer, fleur, fuir, giration, hors, lit, lyre, main, maintenant, mort, mourir, ombre, Orphée, rien, rive, s'effondrer, se briser, tête, temps, tresse, triste, voir, voix, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022

Que mon
Flacon
Me semble bon !
Sans lui,
L’ennui
Me nuit,
Me suit ;
Je sens
Mes sens
Mourants,
Pesants.
Quand je le tiens,
Dieux ! que je suis bien !
Que son aspect est agréable !
Que je fais cas de ses divins présents !
C’est de son sein fécond, c’est de ses heureux flancs
Que coule ce nectar si doux, si délectable,
Qui rend tous les esprits, tous les coeurs satisfaits.
Cher objet de mes voeux, tu fais toute ma gloire.
Tant que mon coeur vivra, de tes charmants bienfaits
Il saura conserver la fidèle mémoire.
Ma muse, à te louer, se consacre à jamais.
Tantôt dans un caveau, tantôt sous une treille,
Ma lyre, de ma voix accompagnant le son,
Répètera cent fois cette aimable chanson :
Règne sans fin, ma charmante bouteille ;
Règne sans cesse mon cher flacon.
(Charles-François Pannard)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Charles-François Pannard), accompagner, agréable, aimable, aspect, à jamais, bien, bienfait, bon, bouteille, caveau, chanson, charmant, coeur, conserver, couler, délectable, Dieu, divin, doux, ennui, esprir, fécond, fin, flacon, flanc, gloire, heureux, louer, lyre, mémoire, mourant, muse, nectar, nuire, objet, pesant, présent, règner, répéter, rendre, sans cesse, satisfait, savoir, se consacrer, sein, sembler, sens, sentir, son, treille, vivre, voeu, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 avril 2022

Illustration: ArbreaPhotos
Sensations
Des cils roides et longs, antennes hérissées,
Font sentinelle autour de son nez frémissant ;
Et le plus léger bruit qui le frôle en passant
Élargit sur son front ses oreilles dressées.
Quand la nuit a brouillé les formes effacées,
Il voit ; le monde noir à son regard perçant
Ouvre ses profondeurs ; il distingue, il pressent ;
Ses sens plus acérés aiguisent ses pensées.
Des craquements de feu courent sur son poil roux ;
Tout le long de sa moelle un tressaillement doux
Conduit l’émotion en son âme inquiète.
Les poils de son museau vibrent à l’unisson,
Et sa queue éloquente a le divin frisson,
Comme une lyre l’or aux mains d’un grand poète.
(Hippolyte Taine)
Recueil: le chat en cent poèmes
Traduction:
Editions: Omnibus
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Hippolyte Taine), acéré, aiguiser, antenne, âme, éloquent, émotion, brouiller, bruit, cil, courir, craquement, distinguer, divin, doux, effacer, feu, forme, frémir, frôler, frisson, hérisé, inquiet, léger, long, lyre, main, moelle, monde, museau, nez, noir, nuit, or, ouvrir, passer, pens, perçant, poète, poil, pressentir, profondeur, queue, regard, roide, roux, sens, sensation, sentinelle, tressaillir, unisson, vibrer, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 décembre 2021

Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé,
Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Etoile est morte, – et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.
Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m’as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s’allie.
Suis-je Amour ou Phébus ?… Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J’ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène…
Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.
(Gérard de Nerval)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Gérard de Nerval), amour, étoile, baiser, consolé, cri, fée, grotte, inconsolé, luth, lyre, mélancolie, morte, prince, sainte, sirène, soupir, ténébreux, tombeau, tour, treille, vainqueur, veuf | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2021

LE POÈTE
Tant qu’Apollon n’exige du poète
qu’il aille oeuvrer au sacrifice saint,
vous le voyez lâchement englouti
dans les soucis futiles de ce monde.
Sa lyre sainte alors se tait,
son âme endormie est glacée
et parmi les pauvres humains
nul n’est plus que lui démuni.
Mais dès que le verbe du dieu
fait vibrer son ouïe sensible,
l’âme du poète frémit,
pareille à l’aigle qu’on éveille.
Les fêtes du monde lui pèsent,
il fuit l’humaine rumeur,
ne courbe pas sa tête altière
devant les idoles vulgaires,
mais s’enfuit, farouche et sévère,
plein d’émoi, regorgeant de chants,
vers la rive des eaux désertes,
dans l’ample clameur des forêts
(Alexandre Pouchkine)
Illustration
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Alexandre Pouchkine), aigle, âme, émoi, éveiller, chant, clameur, démuni, déserte, Dieu, endormie, englouti, farouche, forêt, frémir, glacée, idole, lyre, oeuvrer, poète, rive, rumeur, sacrifice, sévère, souci, verbe, vibrer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 avril 2021

Je respire où tu palpites
Je respire où tu palpites,
Tu sais ; à quoi bon, hélas !
Rester là si tu me quittes,
Et vivre si tu t’en vas ?
A quoi bon vivre, étant l’ombre
De cet ange qui s’enfuit ?
A quoi bon, sous le ciel sombre,
N’être plus que de la nuit ?
Je suis la fleur des murailles
Dont avril est le seul bien.
Il suffit que tu t’en ailles
Pour qu’il ne reste plus rien.
Tu m’entoures d’Auréoles;
Te voir est mon seul souci.
Il suffit que tu t’envoles
Pour que je m’envole aussi.
Si tu pars, mon front se penche ;
Mon âme au ciel, son berceau,
Fuira, dans ta main blanche
Tu tiens ce sauvage oiseau.
Que veux-tu que je devienne
Si je n’entends plus ton pas ?
Est-ce ta vie ou la mienne
Qui s’en va ? Je ne sais pas.
Quand mon orage succombe,
J’en reprends dans ton coeur pur ;
Je suis comme la colombe
Qui vient boire au lac d’azur.
L’amour fait comprendre à l’âme
L’univers, salubre et béni ;
Et cette petite flamme
Seule éclaire l’infini
Sans toi, toute la nature
N’est plus qu’un cachot fermé,
Où je vais à l’aventure,
Pâle et n’étant plus aimé.
Sans toi, tout s’effeuille et tombe ;
L’ombre emplit mon noir sourcil ;
Une fête est une tombe,
La patrie est un exil.
Je t’implore et réclame ;
Ne fuis pas loin de mes maux,
O fauvette de mon âme
Qui chantes dans mes rameaux !
De quoi puis-je avoir envie,
De quoi puis-je avoir effroi,
Que ferai-je de la vie
Si tu n’es plus près de moi ?
Tu portes dans la lumière,
Tu portes dans les buissons,
Sur une aile ma prière,
Et sur l’autre mes chansons.
Que dirai-je aux champs que voile
L’inconsolable douleur ?
Que ferai-je de l’étoile ?
Que ferai-je de la fleur ?
Que dirai-je au bois morose
Qu’illuminait ta douceur ?
Que répondrai-je à la rose
Disant : » Où donc est ma soeur ? »
J’en mourrai ; fuis, si tu l’oses.
A quoi bon, jours révolus !
Regarder toutes ces choses
Qu’elle ne regarde plus ?
Que ferai-je de la lyre,
De la vertu, du destin ?
Hélas ! et, sans ton sourire,
Que ferai-je du matin ?
Que ferai-je, seul, farouche,
Sans toi, du jour et des cieux,
De mes baisers sans ta bouche,
Et de mes pleurs sans tes yeux !
(Victor Hugo)
Illustration:Edvard Munch
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), aimer, amour, ange, aventure, âme, éclairer, étoile, baiser, berceau, bouche, buisson, champ, chanson, chanter, ciel, coeur, colombe, destin, devenir, douleur, effroi, entourer, envie, farouche, flamme, fleur, fuir, inconsolable, infini, lumière, lyre, main, mourir, muraille, nuit, oiseau, ombre, orage, oser, palpiter, partir, pleur, porter, prière, pur, quitter, regarder, respirer, rester, rien, rose, s'effeuiller, s'en aller, s'envoler, sauvage, savoir, se pencher, soeur, sourire, succomber, tomber, univers, vertu, vivre, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 juillet 2020
Amour et poésie
Sous un chêne,
Il égrène
Les odeurs
De nos fleurs.
Il respire
En ce jour
Cette lyre
De l’amour
Qui se pleure
De nos pleurs
Qui demeurent
Dans nos coeurs.
(David Marino)
Illustration
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (David Marino), amour, égrener, chêne, coeur, demeurer, fleur, jour, lyre, odeur, pleurer, poésie, respirer | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 25 février 2020

Illustration: Francis Picabia
La blonde
Rêvez un frêle paysage
De bruyères et de bouleaux,
Dont flotte au vent le blanc feuillage,
Comme l’écume sur les flots ;
Et sous cette ombre échevelée,
Rêvez, plus gracieuse encor
Que les bouleaux de la vallée,
La vierge aux longues tresses d’or.
Jour et nuit, blanche et blonde, elle erre ;
Ses yeux bleus se noyant de pleurs,
Fille du ciel et de la terre,
Sœur des étoiles et des fleurs.
Sur son passage tout l’admire
Et tout la chante d’une voix ;
Brisons la guitare et la lyre,
Ses musiciens sont les bois ;
La bête sort de sa tanière,
L’oiseau de son nid pour la voir ;
L’étang, la source et la rivière,
Lui présentent leur bleu miroir.
Jour et nuit, blanche et blonde, elle erre ;
Ses yeux bleus se noyant de pleurs,
Fille du ciel et de la terre,
Sœur des étoiles et des fleurs.
On dit qu’avec les astres même,
La nuit, elle a de longs discours ;
Un autre vous dira qu’elle aime,
Sans rien conter de ses amours.
Oh ! ce n’est point sous vos ombrages,
Bouleaux, sapins, genévriers,
Que nichent ses amours sauvages :
Son cœur est loin de nos sentiers.
Jour et nuit, blanche et blonde, elle erre ;
Ses yeux bleus se noyant de pleurs,
Fille du ciel et de la terre,
Sœur des étoiles et des fleurs.
Elle aime sous l’ombre mystique
Des palmiers d’or qui sont au ciel,
Et sa vie est un long cantique
Qui fuit loin du monde réel.
Ange, vous êtes une femme,
Le ciel est peut-être à vos pieds ;
Choisissez entre mille une âme
Qui vous aime et que vous aimiez.
Jour et nuit, blanche et blonde, elle erre ;
Ses yeux bleus se noyant de pleurs,
Fille du ciel et de la terre,
Sœur des étoiles et des fleurs.
(Pierre Dupont)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Pierre Dupont), admirer, aimer, amour, ange, astre, âme, échevelé, écume, étang, étoile, bête, bleu, blond, bois, bouleau, briser, bruyère, chanter, choisir, ciel, coeur, conter, discours, errer, femme, feuillage, fille, fleur, flot, flotter, frêle, genévrier, gracieux, guitare, jour, loin, lyre, miroir, musicien, nid, noyer, nuit, oiseau, ombrage, ombre, or, palmier, passage, paysage, pleur, rêver, rivière, sapin, sentier, soeur, source, tanière, terre, tresse, vallée, vent, vierge, voir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2020

PHOLOE
Oublie, A Pholoé, la lyre et les festins,
Les Dieux heureux, les nuits si brèves, les bons vins
Et les jeunes désirs volant aux lèvres roses.
L’age vient : il t’effleure en son vol diligent,
Et mêle en tes cheveux semés de fils d’argent
La pâle asphodèle à tes roses
(Leconte de Lisle)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Leconte de Lisle), argent, asphodèle, âge, cheveux, désir, dieux, effleurer, festin, fil, heureux, jeune, lèvres, lyre, nuit, oublier, pâle, rose, vin, vol, voler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2020

Illustration: Gustav Klimt
Pas de lumière dans les ruelles et rien ne vient de l’horizon.
Je marche
un cygne se promène dans un bassin sur un mur.
Voilà le velours du vent. Le corps de l’horizon est de sel
Mon temps est revêtu de son amour
comme l’amour qui dérive dans la houle des illusions.
Mon illusion c’est que j’entends maintenant
une lyre dans la forêt de la tristesse.
(Adonis)
Recueil: Lexique amoureux
Traduction: Vénus Khoury-Ghata Issa Makhlouf Houria Abdelouahed
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Adonis), amour, bassin, corps, cygne, dériver, entendre, forêt, horizon, houle, illusion, lumière, lyre, maintenant, marcher, mur, ruelle, se promener, se revêtir, sel, temps, tristesse, velours, venir, vent | Leave a Comment »
Triste est ta lyre, Orphée (Adonis)
Posted by arbrealettres sur 23 novembre 2022
Illustration: Chagall
Triste est ta lyre, Orphée.
Elle ne peut changer le cours des choses
et pour la captive bien-aimée dans la cage close des morts
elle ne peut créer
un lit d’amour, ni bras, ni tresse.
meurent ceux qui meurent, Orphée.
Le temps qui accourt dans tes yeux s’effondre
et dans tes mains
la lyre s’est brisée.
La mort maintenant est sur la rive
— rien qu’une tête — et chaque fleur
chante et l’eau est une voix.
Je t’écoute maintenant
Je te vois, ombre qui fuit hors du centre.
Et commente l’errante giration.
***
(Adonis)
Traduction de Lionel Ray
Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers
Partager
WordPress:
Posted in poésie | Tagué: (Adonis), accourir, amour, écouter, bien-aimé, bras, cage, captif, centre, changer, chanter, chose, clos, commenter, cours, créer, eau, errer, fleur, fuir, giration, hors, lit, lyre, main, maintenant, mort, mourir, ombre, Orphée, rien, rive, s'effondrer, se briser, tête, temps, tresse, triste, voir, voix, yeux | Leave a Comment »